Interview Canal Algérie 25 février 2021
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Émission "Visions"
Canal Algérie, le 25 février 2021
Journaliste: Samia Bacha
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Émission "Visions"
Canal Algérie, le 25 février 2021
Journaliste: Samia Bacha
Et puis tant pis! On va encore m’accuser d’être à la solde de quelque force mystérieuse, société secrète ou cercle douteux, mais le brouhaha malsain qui entoure le Hirak dans les médias sociaux mérite qu’on s’y attarde plus longuement. Je dois toutefois préciser que je ne connais personnellement aucune des personnes citées dans ce texte et que je ne les ai jamais rencontrées.
Cela a commencé par une alerte Google qui, récemment, m’apprit que Sir Zitout, l’ex-diplomate algérien basé à Londres, avait parlé de moi. L’illustre spécialiste de la parlote cybernétique et probablement détenteur du record mondial de la plus grande fréquence de verbiage en ligne avait cité mon nom.
Zitout et le « takfir idéologique »
Qu’avais-je donc encore fait pour que ce personnage s’intéresse à ma modeste personne?
Aurait-il finalement décidé de venir en aide à son ami Mourad Dhina après mon article? Ou peut-être à Gilles Munier, le « protecteur en chef » de Rachad? Aurait-il par hasard sorti mon récent livre de sa célèbre bibliothèque blanche prouvant ainsi qu’elle n’était pas juste un élément de décor suggestif sensé attester son érudition?
Mais pas du tout, il s’agissait tout simplement d’un lapsus. Un tout petit lapsus, mais ô combien révélateur : sir Zitout avait confondu Ali Bensaad avec Ahmed Bensaada!
Il s’en excusa longuement. Très longuement car comment était-ce possible qu’un recordman de sa trempe puisse se mêler les neurones et trébucher sur deux ou trois voyelles et quelques consonnes?
Voyons donc, sir Zitout, quel manque de rigueur!
Mais les excuses ne m’étaient pas destinées, bien sûr. Elles visaient M. Bensaad (sans a) qui apportait de l’eau au moulin (à vent?) de Sir Zitout. Une aubaine! Pour M. Bensaada (avec a), la médecine « zitoutienne » a été expéditive :
« Ahmed Bensaada est avec la “issaba” [ bande mafieuse ] dans la diabolisation des “ahrar” [ hommes libres ] » [1].
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Sir Zitout en avait décidé ainsi : ceux dont les histoires alimentaient ses diarrhées verbales étaient des « ahrar » et n’appartenaient pas à la « issaba ». Et pour ceux dont les écrits, même exhaustivement référencés, dérangeaient ses cogitations : aucune pitié. La conception de la liberté d’expression de notre ex-diplomate ressemble plus à du « takfir [2] idéologique » qu’aux droits humains fondamentaux dont il bénéficie à l’ombre de la couronne britannique.
Mais comme à quelque chose malheur est bon, cette alerte m’a permis d’écouter les balivernes de sir Zitout et de m’informer sur la polémique suscitée par les écrits de Ali Bensaad.
En ce qui concerne le premier, on se rend compte qu’il fait feu de tout bois pour montrer que tout ce qui se passe en Algérie est mauvais et que lui et ses copains possèdent la potion magique susceptible de guérir tous les maux du pays.
Sauf qu’il ne donne jamais la recette de sa potion. Hormis quelques slogans ratissant large, combinés à des informations glanées çà et là sur les médias sociaux, aucun projet de société n’est proposé pour caractériser sa vision de l’Algérie nouvelle. Aucun programme politique, aucun nouveau paradigme, aucun principe directeur. Pourtant, les compteurs de ses vidéos montrent un nombre élevé de vues.
Pour comprendre cela, laissons de côté les techniques de « boosting » des vidéos sur Internet – qui sont très efficaces, elles aussi – et intéressons-nous plutôt aux éléments de rhétorique utilisés par sir Zitout dans ses laïus.
Les trois piliers de la rhétorique
Depuis les temps anciens, on considère que les trois piliers de la rhétorique sont le logos, l’éthos et le pathos. Ce sont ces notions qui sont utilisées par les orateurs pour convaincre ou persuader l’auditoire afin qu’il adhère aux thèses présentées.
Le logos réfère au raisonnement logique qui supporte les propos de l’orateur. S’adressant à l’intellect de l’auditoire, à ses facultés rationnelles, il doit comporter des arguments logiques, des faits, des chiffres ou des preuves.
L’éthos est relatif à l’éthique de l’orateur. Ce terme regroupe ainsi sa probité, sa crédibilité, son honnêteté, sa sincérité, bref ses qualités morales. La reconnaissance par ses pairs et son expertise dans le domaine discuté lui permet d’être digne de la confiance de l’auditoire.
Le pathos est destiné au côté émotionnel du public. Il fait appel à ses sentiments, ses croyances profondes et son empathie. Les discours passionnés et les anecdotes pathétiques sont susceptibles d’attiser la colère, la pitié et, aussi, de la sympathie pour l’orateur.
En général, le pathos est fortement utilisé lorsque les arguments présentés sont faibles ou controversés. L’émotion suscitée a pour objet de pallier ou de masquer la déficience du raisonnement.
Ainsi, le premier pilier de la rhétorique (logos) repose sur une argumentation rationnelle alors que les deux autres (éthos et pathos) font appel à une argumentation affective.
Comme expliqué précédemment, le lapsus révélateur de sir Zitout m’a donné l’occasion de visionner la vidéo [3] dans laquelle il m’avait confondu avec Ali Bensaad, mais aussi la suivante. En effet, il avait promis de me dresser le portrait et j’avais hâte de découvrir sa virtuosité dans la confection de mensonges.
Dans cette seconde vidéo [4], il n’était point question de ma personne, mais l’analyse de son discours sur le plan rhétorique est très intéressante. L’allocution qui dure plus d’une heure n’est qu’une sorte de « journal télévisé » des mauvaises nouvelles de l’Algérie, commenté sans aucune profondeur ni critique constructive. Il y était question de la Libye, du Mali, des coupures d’Internet en Algérie, de l’ouverture du Club des Pins, du manque de liquidités dans les bureaux de poste, de « la tentative de la “issaba” de semer le désespoir dans les rangs du Hirak », de la comparaison entre la mauvaise gestion de l’Algérie et les progrès miraculeux de Singapour sous la direction du Premier ministre Lee Kuan Yew (en fonction pendant plus de 31 ans, aujourd’hui décédé), etc. Autant de sujets qui demanderaient chacun des heures de discussion avec des experts chevronnés.
Le discours de sir Zitout est une combinaison de ce qu’on appelle en rhétorique le « genre délibératif » et le « genre démonstratif ». Le premier à pour objet de persuader (ou de dissuader) et le second a pour finalité de louer (ou blâmer) une personne ou une action.
Citons, à titre d’exemple du « genre démonstratif », le panégyrique de Lee Kuan Yew concocté par sir Zitout dans lequel il n’a pas tari d’éloges sur l’homme d’état singapourien. Certes, il est indéniable qu’il a contribué au développement spectaculaire de son pays, mais Lee Kuan Yew a aussi fait l’objet de multiples controverses [5] dont une, importante, qui aurait dû interpeller sir Zitout: son islamophobie.
En effet, on lui reproche d’avoir déclaré que Singapour « progressait très bien jusqu'à ce que la montée de l'islam arrive » ou que Singapour peut « intégrer toutes les religions et races sauf l’islam » [6]. De plus, il a décrit l’islam, dans un câble Wikileaks, comme une « religion venimeuse »[7]!
Alors, soit sir Zitout fait l’apologie de quelqu’un qu’il ne connait pas très bien, soit qu’il ferme les yeux sur les idées rétrogrades de Lee Kuan Yew. Dans les deux cas, le raisonnement de sir Zitout est inconséquent.
Glorifier une personne qui a dénigré l’islam et qui a proclamé son incompatibilité avec le développement, alors que la référence idéologique du mouvement Rachad ―dont Zitout est un des fondateurs ― est la religion musulmane!
Sir Zitout devrait utiliser plus souvent sa bibliothèque blanche s’il désire maîtriser ses sujets et en parler correctement devant ses centaines de milliers de « followers »!
Zitout spécialiste de l’éthos et du pathos
Il serait trop fastidieux d’analyser la vidéo de sir Zitout dans sa totalité sous l’angle de la rhétorique, étant donné sa longueur et le nombre de sujets traités. On peut tout simplement dire qu’il utilise très peu le logos qui nécessite une argumentation basée sur la logique et la rationalité. Par contre, l’éthos et le pathos sont utilisés à outrance. Pire, vers la fin de son allocution [8], il illustre de manière éminemment pédagogique ces deux piliers de la rhétorique.
Alors qu’il répète à satiété qu’il n’a pas le temps nécessaire pour développer chacun des thèmes abordés, il consacre près de huit minutes à faire la promotion de sa personne en jouant du violon avec dextérité.
Tout d’abord, il signale qu’il reçoit tellement de messages qu’il n’a pas le temps d’y répondre. Une manière d’affirmer sans trop de peine sa notoriété et sa renommée.
Ensuite, il explique ne pas vouloir parler de lui-même car cela pourrait paraître comme une affaire personnelle. Et que fait-il après cette annonce? Il parle de sa personne en se jetant des fleurs de toutes les couleurs!
Florilège :
- Je suis fier d’avoir quitté il y 25 ans mon poste de diplomate en Libye.
- Si j’avais poursuivi ma carrière, je serais devenu ambassadeur, puis ministre, ou Premier ministre comme certains de mes collègues de l’ENA.
- En tant qu’ambassadeur, j’aurais eu 15 à 20 000 euros par mois, deux voitures, une villa ou peut-être même un palais, des domestiques, des gardes et des employés.
- J’ai quitté ce poste de prestige pour devenir boulanger et livreur de pain et je me suis souvent brûlé la main en préparant le pain.
- Cette situation avec toutes ses difficultés et ses peines est un million de fois meilleure que le poste que j’occupais ou celui qui était ouvert devant moi.
- Chers frères, ne soyez pas tristes si je suis assassiné ou empoisonné. Sachez que je serai heureux de ça et je souhaite une fin en martyr.
- Je suis aujourd’hui avec les faibles et les pauvres. C’est mon amour pour eux qui m’a fait prendre cette décision, cette voie.
- Cette grave, très grave décision a eu un impact très important sur moi. Mais cet impact est le bienvenu et me rend heureux car toutes les peines qui l’accompagnent augmente ma détermination et ma résolution.
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(à 1h 04 min 40 s)
Il va sans dire que toutes ces formules ne sont pas destinées au cerveau de l’auditoire, ni à sa capacité d’analyse. Elles visent plutôt son cœur, son émotivité et sa sensibilité. Ces expressions cherchent à accroître le capital de crédibilité et de respectabilité de l’orateur tout en titillant les cordes sensibles de l’auditoire.
Sir Zitout abandonnant son château et ses richesses pour venir partager le pain noir du peuple opprimé.
Sir Zitout en seigneur téméraire tutoyant la mort.
Sir Zitout en défenseur du pauvre contre le riche, du faible contre le puissant.
L’éthos et le pathos dans toutes leurs splendeurs!
D’autre part, tous les spécialistes de la communication reconnaissent que l’utilisation des anecdotes personnelles et leur mise en scène mélodramatique a pour effet de séduire le public et à créer une connexion émotionnelle avec lui. Sir Zitout, le dos courbé, le visage saupoudré de farine, des gouttes de sueur perlant sur son front, se brûlant la main en préparant du pain : quelle image pathétique!
« Les misérables » au temps du Hirak ou « Sans famille » version 21e siècle!
Ali Bensaad et la faiblesse du « genre judiciaire »
Outre les genres « délibératif » et « démonstratif », discutés précédemment, il existe un troisième connu sous le nom de « genre judiciaire ». Ce genre de discours, qui a pour fonction d’accuser (par un réquisitoire) ou de défendre (par une plaidoirie), ne s’intéresse pas aux qualités ou aux défauts d’une personne, mais met l’accent sur les faits commis. Ces faits doivent être établis en privilégiant le logos et son argumentation rationnelle qui se nourrit de démonstrations, de preuves, de déductions logiques, de documents à charge, de pièces à conviction, etc. Nous allons voir que ce sont ces critères qui manquaient manifestement au discours qui se voulait « judiciaire » utilisé par Ali Bensaad dans ses articles contre Ammar Belhimer.
Avant de continuer, je tiens à préciser ici que le but de l’exercice n’est pas d’accuser ou d’innocenter l’un ou l’autre des protagonistes, mais d’analyser les textes de Ali Bensaad sous l’angle de la rhétorique.
Pour commencer, une remarque de taille s’impose : comment Ali Bensaad peut-il défendre Khaled Drareni en accusant Ammar Belhimer? Comment peut-on défendre une personne accusée d’avoir commis certains faits en accusant une autre pour d’autres faits? Est-ce que la culpabilité avérée de la seconde innocenterait la première?
La réponse est évidemment non.
On comprend à travers cette démarche que le but recherché par Ali Bensaad n’est pas uniquement de venir en aide à Khaled Drareni mais surtout de nuire à Ammar Belhimer. La cause « Drareni » ne parait être en définitive qu’une occasion de régler ses comptes avec de vieux fantômes. D’ailleurs, comme on peut le constater dans ses nombreux écrits [9] sur le sujet, son propos a outrepassé le périmètre de l’accusation du ministre pour se muer en une violente charge contre le gouvernement. Les phrases suivantes en sont quelques exemples:
« Je suis pour le débat sur le terrain politique mais j’ai aussi pris le parti de "balancer". Je me suis astreint à "balancer", parce que le pouvoir veut enfermer les Algériens dans un univers mental factice construit par lui et qu’il contrôle. »
« C’est l’Etat ou ce qu’il en reste que j’interpelle. »
« L’Algérie est un gruyère où tous les services de renseignements étrangers se sont faits de grands trous »
Notons aussi une flagrante contradiction dans le raisonnement de Ali Bensaad qui, à maintes reprises, dénonce l’utilisation fallacieuse (selon lui) de la « la main étrangère » par les gouvernements successifs :
« Chez nous, c’est la "main de l’étranger", de préférence française, qui joue le rôle de l’ogre pour pousser la société à accepter la violence que le pouvoir exerce contre elle. »
« Le pouvoir n’a qu’un seul mot à la bouche "menaces contre la sécurité nationale", "main étrangère". »
« Son discours de haine et de peur avec le fantasme de la main étrangère vise à mieux isoler et enfermer son propre peuple pour mieux l’assujettir. »
Par contre, cette utilisation qu’il qualifie de fantasme quand elle émane du « pouvoir » ne l’est plus quand il la met lui-même en scène. Citons, par exemple, le cas du général Noriega (Panama) dont il relate la collaboration active avec la CIA:
« Il [Noriega] a travaillé pendant 20 ans pour elle [la CIA] et est arrivé grâce à elle à la tête de l’armée. Tout en tenant un discours anti-impérialiste et antiaméricain, il a livré à la CIA tout ce qui concerne le Panama mais il a surtout espionné pour elle les autres pays comme Cuba sous couvert de « solidarité anti-impérialiste » avant que les américains ne se décident de se débarrasser de lui et de le dénoncer comme trafiquant de drogue. »
À ses yeux, la CIA n’est pas une main étrangère?
Concernant l’Algérie, il va même jusqu’à expliquer que :
« Les services de renseignement étrangers utilisent en général la corruption pour appâter ou faire du chantage à des responsables dont ils veulent obtenir la collaboration. »
« Il y a là pour les services de renseignement étrangers de la matière à profusion pour obtenir des collaborations et même une pléthore de candidats. »
Mais ça, bien sûr, ça ne peut être considéré comme une « main étrangère » puisque c’est lui qui le dit.
Revenons maintenant au discours principalement utilisé par Ali Bensaad dans ses articles de défense de K. Drareni, ou plutôt d’incrimination de A. Belhimer.
Je ne prétends pas savoir si le ministre ou K. Drareni sont innocents ou coupables, mais toutes les accusations contre A. Belhimer ne sont basées que sur la parole de Ali Bensaad: pas un seul document n’est publié, pas une seule preuve n’est montrée et aucune identité n’est révélée. Son seul capital : sa parole. Mais pas celle de n’importe qui : celle d’un universitaire, d’un chercheur, d’un professeur que l’on doit croire…sur parole.
« J’affirme solennellement, et je sais les risques que je prends des deux côtés, y compris là où je me trouve, que M. Belhimer, avant d’être ministre, a été en contact avec un militaire français de très haut niveau […] »
La solennité d’une affirmation, même émanant d’un professeur universitaire, ne vaut pas une preuve. Sinon que deviendrait la justice?
Il a bien été mentionné auparavant que le « genre judiciaire » ne reposait pas sur les qualités ou les défauts d’une personne, mais sur la démonstration de la véracité des faits.
Et ce qui est étonnant dans ce cas, c’est que Ali Bensaad affirme posséder les preuves mais ne les divulgue pas. Cette situation ressemble à celle de sir Zitout : s’il affirme quelque chose, c’est que c’est vrai. Pire encore, Ali Bensaad revendique le fait que ce n’est pas lui qui doit fournir les preuves, mais c’est à l’accusé de démentir ses dires!
« Je défie M. Belhimer et son gouvernement d’apporter le moindre démenti. Tout silence équivalant bien sûr, devant l’opinion publique, à approbation. »
Cette posture est très étonnante de la part d’un chercheur universitaire qui devrait maîtriser la méthodologie en vigueur pour les publications scientifiques. Toujours est-il que tant que les preuves ne seront pas publiées, le discours de Ali Bensaad ne relève nullement du judiciaire mais plutôt du délibératif et même, dans certains aspects, du démonstratif.
Sans les preuves, les différentes approches dans le discours de Ali Bensaad ne cherchent pas à convaincre les lecteurs, mais à les persuader. Et, tout comme chez sir Zitout, même si c’est un peu plus subtil, l’éthos et le pathos y tiennent une place prépondérante.
À titre de comparaison, mon récent livre [10] contient de très nombreuses références et des dizaines de pages de documents qui confirment mes assertions. Et malgré tout ça, j’ai été attaqué par une meute de journaleux en furie, m’accusant de toutes sortes de délits.
Qu’aurais-je subi si j’avais procédé de la même manière que Ali Bensaad en ne publiant, comme lui, aucune preuve ni aucun document ? Je vous laisse deviner.
Et qu’observe-t-on actuellement? Cette même meute se délectant du spectacle offert dans les médias sociaux par les assauts répétés de Ali Bensaad contre Ammar Belhimer.
A-t-on vraiment besoin de preuves lorsque des accusations, même non étayées, viennent conforter notre opinion?
Ali Bensaad et son argumentation
Dans son désir de défendre Khaled Drareni, Ali Bensaad use d’une argumentation bien connue en rhétorique dont nous allons citer quelques exemples.
L’« argument a pari » stipule que si deux cas sont semblables, la loi (ou la règle) qui a été appliquée au premier doit nécessairement s’appliquer au second.
C’est le principal argument de type juridique qui est utilisé pour la défense du journaliste. Il est énoncé par Ali Bensaad de la façon suivante :
« Mais pourquoi un billet d’avion fait de Khaled Drareni un espion à la solde de la France et qu’une dizaine de billets délivrés par les ambassades françaises à M. Belhimer en font un patriote soucieux de l’intérêt national algérien ? »
« Mais alors que M. Belhimer s’en explique ou qu’il cite cet officier comme témoin de moralité. En quoi ces échanges de Belhimer dont je ne veux pas douter qu’ils étaient strictement intellectuels, étaient moins dangereux que les relations de M. Drareni avec "SOS racisme" et "Reporters Sans Frontières" »
Dans le cas présent, ce type d’argument n’a malheureusement pas pour effet d’innocenter Khaled Drareni, mais d’incriminer Ammar Belhimer. D’ailleurs, Ali Bensaad le précise :
« J’incrimine le fait de le criminaliser pour Khaled Drareni mais pas pour Belhimer. »
Une démarche logique et rigoureuse de défense de Khaled Drareni serait de prouver que les faits dont il est accusé ne sont pas fondés.
D’autre part, comme discuté auparavant, Ali Bensaad n’apporte pas (pour l’instant) les preuves nécessaires à l’accusation de Ammar Belhimer.
Ali Bensaad a aussi utilisé un autre type de raisonnement non rigoureux. Il s’agit du paralogisme qui, tout en ayant une apparence de rigueur, est un argument erroné. En effet, le paralogisme tire une conclusion fausse (ou pas nécessairement vraie) à partir de prémisses qui peuvent être fausses ou vraies. Le paralogisme devient sophisme lorsque la mauvaise foi de celui qui l’utilise est avérée. Les deux ont pour objet d’induire en erreur l’auditoire ou le lectorat.
Tout en ne ratant pas l’occasion de critiquer sérieusement le « pouvoir » et ses « services », Ali Bensaad a écrit :
« Ces mêmes services ont été par contre incapables de mener correctement un banal processus de validation d’identité pour la nomination d’un ministre, Samir Chaabna, qui était pourtant leur créature et qui, avant d’être ministre, comme député, était au cœur du système.
Vous croyez ces mêmes services capables de faire une enquête sérieuse pour incriminer Khaled Drareni ? »
La prémisse utilisée est relative à une supposée défaillance dans le « processus de validation d’identité pour la nomination d’un ministre ». Cet énoncé peut être vrai ou faux car la raison de la défaillance en question n’a pas été publiquement documentée. D’autre part, de multiples raisons peuvent être invoquées pour le refus du poste de ministre par le candidat. À moins que Ali Bensaad ait son propre canal d’information. Mais puisqu’il ne l’a pas mentionné, il n’est pas logique d’en tenir compte.
La conclusion est assez simpliste : puisqu’il y a eu défaillance dans l’enquête pour la nomination d’un ministre, il y a nécessairement défaillance dans l’enquête qui a mené à l’accusation de Khaled Drareni.
Ce raisonnement ne tient pas la route car il ne s’agit ni du même type d’enquête, ni certainement des mêmes enquêteurs. Si le raisonnement de Ali Bensaad était suivi, cela voudrait dire, par généralisation, que toutes les enquêtes menées en Algérie sont défaillantes, quelles que soient leur nature. Ce qui, à l’évidence, n’est pas une réalité vérifiable.
Ces types d’arguments n’étant donc pas efficaces, Ali Bensaad en a utilisé d’autres qui, par définition, n’ont aucun rapport avec le sujet débattu.
L’« argument ad personam », comme son nom l’indique est une attaque qui vise la personne de l’interlocuteur dans un but de disqualification, sans que cela ait une quelconque relation avec le fond du débat.
Ce type d’arguments est utilisé à profusion par Ali Bensaad contre Ammar Belhimer:
- « Quand on se vend à n’importe quoi, on est capable de se vendre à n’importe qui. »
- « Belhimer, Monsieur « Makech Sahafi », le sobriquet qui sera désormais le vôtre. »
- « …quelles vérités derrière la duplicité du ministre. »
- « Belhimer, au service de Sellal et Saïd Bouteflika et… » ?
- « En se démenant pour se faire connaître et vendre, M. Belhimer a multiplié, par lui-même, les traces sur son sillage. »
- « Comme eux, M. Belhimer s’est démené pour se faire connaitre et se vendre au point que l’écho de ses activités a fini par m’arriver. »
- « Je ne crois pas que M. Belhimer aura le courage de le faire. »
- « Je […] convie M. Belhimer de "laver son honneur" devant la justice pour mettre fin à toute polémique. »
- « …le lâche et indigne harcèlement dont fait preuve son ministère à l’égard de Khaled Drareni est révoltant. »
- Etc.
Et ces attaques n’ont pas uniquement visé le ministre, mais tous ceux qui ont décidé de témoigner en sa faveur. L’un d’eux, M. Yazid Benhounet, n’a pas été épargné par Ali Bensaad :
- « M. Yazid Benhounet, son complice de longue date, liés par un faisceau de liens et d’intérêt, est un drôle de témoin de moralité. »
- « Benhounet, toujours aux côtés du pouvoir, académique ou politique … »
- « Benhounet et la solidarité clanique »
- « …M. Benhounet dans sa défense acharnée de son ami de longue date, se renvoyant ascenseur et invitations… »
- « De quelles qualités morales et intellectuelles peut-on se prévaloir dans ce cas ? »
- Etc.
L’argument ad personam cherche à discréditer l’adversaire, à faire douter de sa respectabilité, de ses valeurs, de son éthique. Confondant les idées et les personnes, il contribue au rabaissement du niveau du débat.
C’est ce type d’argument qui a été utilisé contre moi par la meute dont il a été question précédemment, à la sortie de mon livre et sans l’avoir lu. Le plus représentatif est certainement Lahouari Addi qui m’a traité de « doubab » et de « sinistre personnage ». Il en est de même pour sir Zitout qui m’a associé à la « issaba » sans autre forme de procès.
Dans le cas de Yazid Benhounet, le dénigrement est allé un peu plus loin. En effet, Ali Bensaad a utilisé dans un de ses textes ce qu’on appelle la « reductio ad hitlerum ». Cette attaque consiste à disqualifier un adversaire en l’associant à Hitler, au nazisme ou à la Shoah :
« Faut-il lui [Y. Benhounet] rappeler les leçons de l’histoire où, des grands crimes coloniaux à la Shoah en passant par le nettoyage ethnique de la Palestine, ceux qui, lâchement, se sont tus, on dit la même chose : « on ne sait pas ».
Bien sûr, dans un tel cas de figure, Ali Bensaad présente ses arguments comme des vérités tout en se montrant sous son meilleur jour en utilisant l’éthos et le pathos:
˗ « Je suis un chercheur qui va lui-même à la quête de faits y compris sur les terrains dangereux comme en Libye et au Sahel… »
˗ « Le travail du journaliste d’investigation et du chercheur est de se donner la peine de pister ces traces, les recueillir, les relier entre elles et les restituer dans le contexte qui en permet l’interprétation. »
˗ « Le meilleur signe de réussite d’une vie, c’est le moment venu, de la quitter avec l’intégrité de sa dignité. »
Pour conclure, il est assez intéressant de remarquer que les discours de Ali Bensaad et de sir Zitout ont plusieurs similitudes du point de vue rhétorique, malgré l’énorme différence entre leurs parcours.
En outre, ils partagent une vision manichéenne du monde, croyant détenir le monopole du bon sens moral tout en diabolisant leurs adversaires.
- Eux ont raison, les autres ont tort.
- Eux sont dans la vérité, les autres dans la fausseté.
- Eux représentent le bien, les autres le mal.
- Eux sont avec le peuple, les autres sont contre.
- Eux n’ont que des qualités, les autres que des défauts.
- Etc.
Cette dichotomie n’est évidemment pas réelle. Il s’agit d’un miroir déformant la réalité qui sert à faire accepter par l’auditoire (ou le lectorat) un discours déficient en raisonnement logique et rationnel.
Il en est de même pour l’utilisation excessive du pathos et de l’éthos tant prisés par les sociétés orientales dont l’Algérie fait partie. Les auteurs ou les orateurs s’adressent plus au cœur de ceux qui les suivent qu’à leur cerveau. Et même lorsqu’ils s’essayent au logos, leur argumentation est souvent bancale, défaillante ou fallacieuse.
À l’occasion d’une discussion sur la place de l’affect dans notre société, un ami me mentionna récemment un passage de Malek Bennabi :
« La pensée occidentale semble essentiellement graviter autour du pondéral, du quantitatif. […] La pensée musulmane quand elle est à son périgée, comme elle l'est actuellement, sombre dans le mysticisme, le vague, le flou, l'imprécision, le mimétisme, l'engouement pour la ''chose'' de l'Occident. » [11]
Cette analyse perspicace de Malek Bennabi reste toujours d’actualité en dépit des décennies écoulées depuis son énonciation. Et malgré la modernité et la diversité des moyens de communication, les tribuns actuels du Hirak continuent encore à jouer sur les cordes sensibles de la population, à savoir leur sensibilité et leur émotivité tout en restant vagues, flous et imprécis dans leur argumentation.
On aurait souhaité que le Hirak, avec sa jeunesse, son bouillonnement d’idées et son pacifisme, soit capable d’instaurer des règles pour un débat serein tout en imposant le respect des idées et des personnes.
Pour espérer vivre cela, il faudra assurément attendre un peu…
P.S. : Je remercie sir Zitout et M. Ali Bensaad de m’avoir donné l’opportunité d’enrichir mon cours de Communication avec cette analyse d’exemples concrets, d’actualité et de haute valeur pédagogique.
Références
[1] Youtube, « Zitout parle de Ahmed Bensaada », 27 août 2020, https://www.youtube.com/watch?v=bF_Kd3zq0GQ
[2] En arabe : excommunication
[3] Youtube, Live Zitout du 20 /08/2020, https://www.youtube.com/watch?v=7NJIPyNSTNU&t
[4] Youtube, Live Zitout du 22 /08/2020, https://www.youtube.com/watch?v=7Y1Hh1Bgr-A
[5] Must Share News, « 13 Controversies Of Lee Kuan Yew », The Must Share News Team, 10 mars 2015, https://mustsharenews.com/lee-kuan-yew-controversies/
[6] Ibid.
[7] Wikileaks, « Câble 05SINGAPORE2073_a », 6 juillet 2005, https://wikileaks.org/plusd/cables/05SINGAPORE2073_a.html
[8] Voir réf. 4, à 1h 04 min 40 s
[9] Calaméo, « Ali Bensaad accuse Ammar Belhimer », 8 septembre 2020, https://fr.calameo.com/read/000366846020c81fb02d3
[10] Ahmed Bensaada, « Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak », APIC Éditions, Alger, 2020
[11] Malek Bennabi, « Le problème des idées dans le monde musulman », Éditions Al Bay’yinate, Alger, 1990, p. 12
La première édition date de 1970
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Pourquoi je tends l’oreille ? Mais pour les écouter, pardi !
Marcel Nino Pajot : « Le saltimbanque »
Le Hirak a été un évènement grandiose dans l’histoire politique de notre pays. Il a montré la sagesse de notre peuple et son sens aiguisé du pacifisme. Comparé aux protestations populaires qui ont eu lieu dans différents pays du monde depuis le début du siècle, il s’agit d’un évènement unique qui a réussi à déboulonner un système dans une ambiance festive, mais ô combien responsable et mature.
Malheureusement, ce tsunami politique a enfanté une concentration effarante des saltimbanques médiatiques qui donne une piètre image de cette mémorable et historique révolte populaire.
Hormis quelques exceptions instructives et dignes d’intérêt, le cyberespace a été envahi par une horde de bouffons, d’équilibristes, de polichinelles, de guignols, de bonimenteurs, de femmes à barbe et de Colombines. Et ça use de photos intimes dérobées, de botox cyberspatial, de micros payés par PayPal, de grossièretés nauséabondes et d’invectives en guise d’argumentations. Cela aurait été drôle si la situation de l’Algérie n’était pas aussi sensible. Une faune rampante prenant la place laissée libre par l’intelligentsia algérienne qui a déserté le champ des idées pour se vautrer dans la confortable position du « wait and see ».
Et c’est dans ce paysage fantasque qu’est récemment apparu un certain Larbi Zouaimia, Don Quichotte virtuel, vociférant des ondes et postillonnant des pixels, chevauchant sa Rossinante et pourfendant tous ceux qui oseraient contredire SA vérité. Car lui, il la détient la vérité vraie, la science infuse, celle qui lui donne le droit de parler d’une personne qu’il ne connaît pas ou d’un livre qu’il n’a jamais lu. Larbi Zouaimia : un saltimbanque donquichottesque affublé d’une boule de cristal !
Diplôme, profession et patriotisme
Au-delà des propos insolents et insultants qu’il a déversés sur ma personne, ce qui a étonné la plupart de ceux qui ont visionné son incontinence verbale, c’est la haine avec laquelle il a débité ses salmigondis.
Il s’en est pris à la profession d’enseignant, insinuant que tous ceux qui n’enseignaient pas à l’université n’étaient que des minables, des ratés et des moins que rien. Quel manque de respect pour les millions d’enseignants qui donnent leur temps et leur cœur pour éduquer des générations d’élèves! Qui de nous n’a pas été marqué par un enseignant ou une enseignante qui a nous a inculqué les valeurs fondamentales de la vie, le goût d’une carrière ou le sens de nos existences?
En ce qui me concerne, je me rappellerai toujours de mon admirable enseignant de sixième année primaire, M. Pugliese, dans cette école d’un vieux quartier d’Oran. Bien après l’indépendance, il a continué à former des cohortes de jeunes Algériens. Je dois avouer que j’ai savouré chacune des journées passées dans sa classe durant l’année scolaire. Le jour de mon examen de sixième, il a insisté pour m’accompagner au lieu où se déroulait l’épreuve. Il m’y a conduit avec sa belle Chambord grise, a attendu que je finisse l’examen et m’a ramené à la maison. Et tout cela, sans aucune contrepartie, juste le plaisir de se rendre utile. Du haut de mes onze ans, j’étais le plus heureux des êtres humains. M. Pugliese, là où vous êtes, je vous dis solennellement et publiquement: « Respect ».
Et que dire de M. Belamri qui nous a fait découvrir, savourer et aimer aussi bien Alphonse Daudet que Mouloud Féraoun? Ou de M. Pragnère dont les cours de « maths modernes » resteront à jamais gravés dans mon esprit. La liste est longue et je n’aurai jamais été ce que je suis actuellement sans leur abnégation, leur professionnalisme et leur amour de la profession d’éducateur.
M. Zouiamia, quant à lui, se permet de cracher sur toute cette générosité, cet altruisme et ce don de soi tout en caracolant sur sa Rossinante.
D’autre part, il ne fait pas la différence entre un diplôme et une profession et ne peut comprendre qu’on puisse aimer un métier et le choisir volontairement. Pour lui, la profession relève d’un déterminisme dont seul lui en connait la loi.
Et vous, M. le saltimbanque à la langue bien pendue, de quel doctorat êtes-vous titulaire et dans quelle université enseignez-vous? Un doctorat « es-insultes » dans l’université « YouTube »?
Et puis quelle est la relation entre le diplôme, la profession et la discussion sur le Hirak? Et quel est son lien avec le patriotisme?
Vous avez égrené un chapelet de noms de personnes inconnues du commun des mortels qui, à vos yeux, sont des sommités. Soit. Mais quel est leur apport dans le débat crucial actuel concernant l’avenir de notre pays? Ont-ils utilisé leurs doctorats ou leurs postes dans des universités renommées pour enrichir la discussion, apporter des solutions ou apaiser les esprits? Que Nenni!
D’autres exemples concrets peuvent être cités, comme ceux de MM. Lahouari Addi ou Mourad Dhina. Le premier, docteur et professeur, a montré ses compétences en calcul élémentaire, ne sachant pas différencier un mètre-carré d’un mètre-cube. Malgré cela, il a collaboré pendant de longues années avec le think tank de la National Endowment for Democracy (NED), organisme spécialisé dans l’« exportation » de la démocratie à la sauce étasunienne, responsable du chaos dans de nombreux pays arabes. C’est de là que nous est venue une certaine « régression féconde » et c’est de ce même endroit que l’agenda de la « printanisation » de l’Algérie a été concocté.
Cogitations mathématiques de haute voltige du professeur Lahouari Addi
Le second, docteur en physique, a approuvé l’assassinat d’intellectuels algériens durant la décennie noire au nom de je ne sais quelle idéologie mortifère.
Donc, vous voyez M. l’amuseur public, le doctorat et l’appartenance à une université n’est ni un gage d’engagement politique, ni de patriotisme, ni même de respect des valeurs humaines!
Finalement, sachez que ce n’est pas en récitant une liste de noms de gens bien qu’on devient important. Bien au contraire, c’est quand votre nom est cité en bien par une liste de personnes respectables que vous pouvez être fier de vous. En lisant les commentaires, c’est loin d’être votre cas.
La rhétorique des charlatans
En rhétorique, ceux qui sont à court d’arguments logiques et convaincants, recourent aux attaques « ad personam ». Il s’agit d’attaques personnelles qui n’ont aucun rapport avec le fond du débat. Ce procédé crapuleux a pour but de discréditer l’adversaire pour ne pas que son discours soit écouté car pertinent.
À l’instar de cette meute sauvage qui m’a attaquée à la sortie de mon dernier livre, M. Zouaimia montre une remarquable dextérité dans la technique. Mais, lui qui ambitionne avoir son mot à dire sur le Hirak, a reconnu ne pas avoir entendu parler de moi (et donc de mon livre) avant mon récent passage à la télévision nationale. C’est à se demander dans quelle caverne il s’était terré lorsque le débat faisait rage, l’été dernier. Vient-il juste de se réveiller d’une longue léthargie? Si c’est le cas, il aurait mieux fallu y rester, car son sommeil est plus bénéfique à l’humanité que son réveil.
En effet, dans ses deux vidéos, le Don Quichotte des médias sociaux n’est pas à une contradiction près. Il prétend avoir été offusqué de me voir dans un média national comme si cela était un délit, mais ne voit aucun mal à trainer sur Al Magharibia, fief des anciens, des nouveaux et des futurs terroristes, organe de presse de la déstabilisation de l’Algérie. Il ose même préciser que les employés de cet outil de propagande n’y travaillent que pour gagner leurs vies et celle de leur famille, comme si ceux des chaines nationales ne le faisaient pas pour les mêmes raisons.
M. Zouaimia doit peut-être savoir que je n’ai jamais refusé une entrevue avec un quelconque média télévisuel, écrit ou autre et que j’y suis toujours ouvert. Je ne suis simplement pas invité car mon discours lève le voile sur les desseins des printanistes, démasque les intrigues des démocrates de façade, met à nu les manigances d’un certain courant qui se prétend religieux et, surtout, ébranle les certitudes des honnêtes citoyens embrigadés malgré eux dans des projets néfastes pour notre pays. Malgré cela, à chaque fois que je pointe le bout du nez sur une radio ou une télé, les saltimbanques du Net, dont M. Zouaimia, aiguisent leurs injures et astiquent leurs insultes pour mieux baver leur venin à mon sujet.
Le paroxysme de l’abjection a été atteint lorsque ce grossier personnage nommé Zouaimia a publiquement insulté mon défunt père (Paix sur son âme), le traitant de voleur. Mon défunt père qui nous a quitté il y a quelques mois, alors que j’étais coincé à des milliers de kilomètres de lui.
Comment, M. le bouffon des médias sociaux, avez-vous le culot de médire sur son compte alors qu’il était ancien moudjahid, emprisonné par l’armée française? Comment avez-vous l’indécence de mentir à son sujet alors qu’il a perdu son jeune fils dans la décennie noire pendant qu’il accomplissait son service militaire, assassiné par les gens de la même idéologie que de nombreux invités d’Al Magharibia où vous prenez plaisir à blablater béatement? Comment avez-vous l’impudence de salir sa mémoire alors qu’il enseignait le Coran et que pas un jour ne passait sans qu’il récitât tout haut des versets du Livre saint?
S’il y a une chose qui doit nous rendre fier de notre pays, c’est qu’il a permis à des cohortes d’étudiants issus de familles modestes d’accéder au savoir, et j’en fais partie. De mon temps, les bourses étaient octroyées aux plus méritants, quelle que soit leur origine sociale. Et si M. Zouaimia n’a pas eu de bourse, c’est certainement parce qu’il n’avait pas le niveau requis, ni de résultats scolaires suffisants. Son minable comportement en ligne ne fait d’ailleurs que conforter cette idée. Quand on ne réussit pas dans les études, on cherche des subterfuges pour masquer notre échec, n’est-ce pas, M. le saltimbanque donquichottesque?
Du CNCD au Hirak
Mais venons à la question essentielle : pourquoi diable cet énergumène m’a-t-il attaqué aussi brutalement sans me connaitre, ni me lire ? Aurait-il reçu une commande de ses amis printanistes après mon passage à la télé? C’est très probable car le nom de M. Zouaimia figure dans la liste des membres de la Coordination Nationale pour le Changement et la Démocratie (CNCD), en compagnie, entres autres, de Mustapha Bouchachi, Fodil Boumala et certains organismes financés ou en relation avec la NED comme la LADDH, SOS Disparus, le RAJ, SNAPAP, etc.
Pour rappel, la CNCD avait été créée en janvier 2011, dans la foulée du calamiteux « printemps » qui avait touché certains pays arabes. Faute de mobilisation populaire, ce mouvement de protestation s’était rapidement éteint.
Ainsi, notre saltimbanque continue à œuvrer pour la « printanisation » de l’Algérie, de concert avec certains « ténors » du Hirak et des ONG à la solde de l’Oncle Sam, surfant allègrement sur la vague du Hirak. Mais ce qui était risible dans sa récente diarrhée verbale, c’est son évidente ignorance de la NED, principal organisme impliqué dans les révolutions colorées et le « printemps » arabe. En effet, il s’est à plusieurs reprises mélangé les pinceaux en prononçant son acronyme.
Je ne reviendrai pas sur le rôle de la NED, ni sur le modus operandi de la lutte non violente car mon ami Rafaa s’en est admirablement chargé dans son excellente réponse au Don Quichotte des médias sociaux.
Je dois cependant juste préciser aux saltimbanques du Net que ce n’est pas en usant des insultes et des attaques ad personam que le contenu de mes livres et de mes articles disparaitra. Bien au contraire, vos méthodes et vos comportements ne font que révéler à nos concitoyens que vous êtes des ennemis de la liberté d’expression et que votre démocratie n’est qu’un miroir aux alouettes.
Et vous, M. Zouaimia, la prochaine fois que vous montrerez votre face sur les médias sociaux, je vous conseille de porter un gros nez rouge. De cette façon, il n’y aura pas de tromperie sur la marchandise.
Selon la formule imagée de mon ami Rafaa, mon récent livre a agi comme le projecteur d’un chalutier faisant sortir différentes sortes de poissons de la mer. Mais qui aurait pensé un seul instant que sa lumière éclairerait aussi loin que les rivages de la Bretagne? Qui aurait parié un misérable kopeck sur une prise d’une telle taille dans cette région? Car, il faut se le dire, Gilles Munier n’est pas du menu fretin, même s’il est connu pour se mêler régulièrement les nageoires, naviguant d’un courant à l’autre, au gré de la houle.
La pêche miraculeuse
Gilles Munier est donc apparu après la publication de mon livre. Mais pourquoi diable ce Breton s’est-il manifesté avec pas un, mais deux articles contre moi [1], [2]? Des attaques avec des histoires de coup de poignard dans le dos et des rapports de police politique, rien que ça!
Ainsi, sans prendre le temps de lire mon ouvrage, Munier est intervenu dans le débat pour défendre bec et ongles son ami et protégé Mourad Dhina, membre de l’ex-FIS (Front Islamique du Salut) et un des fondateurs du mouvement islamiste « Rachad ».
Gilles Munier et Mourad Dhina
Mais l’histoire a commencé un peu plus tôt. En effet, en date du 4 juin 2020, Mourad Dhina n’a rien trouvé de mieux à faire que de me citer dans sa vidéo du jour [3]. Lui aussi a longuement disserté sur mon livre sans l’avoir lu (sic), confirmant la forte prévalence de cette maladie chronique dans la faune ichtyologique. Il y a pris plaisir à dresser mon portrait avec des termes choisis avec soin comme : « fragilité intellectuelle », « soutenu par le régime », « propagandiste du système », « casseur du Hirak », etc.
Ce qui est étonnant, c’est que mon livre n’avait pas pour objet l’étude du mouvement Rachad, ni la critique de ses fondateurs. Cette sortie virulente a pourtant une explication claire qui sera discutée un peu plus tard.
L’attaque violente de Dhina méritait une réponse [4] de ma part qui fut publiée sur mon site, le 6 juin 2020. Petite précision : aucun droit de réponse n’a été demandé à Dhina ou Rachad pour poster mon article sur leurs médias sociaux.
Certainement très irrité par le contenu et la forme de mon texte, Dhina s’est fendu d’un long texte [5] qu’il a présenté comme un droit de réponse (sic) que je devais impérativement publier sur mon site personnel. Il n’avait pas compris qu’il aurait fallu qu’il en fasse de même avec la mienne!
Fâché par ce refus, Gilles Munier monta sur ses grands chevaux (bretons?) pour aller défendre les droits de son suzerain. Dans son article intitulé « Un coup de poignard dans le dos du Hirak ? [6]», on peut lire :
« À la suite de la parution de "Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak algérien ?", Mourad Dhina a réagi avec calme aux attaques mensongères et diffamatoires le concernant en adressant à l'auteur un droit de réponse qui n'a toujours pas été publié... »
On remarque bien que, selon Munier, le nom de Dhina rime avec « calme » et « droit de réponse » alors que celui de Bensaada est associé aux « mensonges » et à la « diffamation ».
Rachad peut-il trouver un vassal aussi fidèle?
Les accointances avec l’extrême-droite
Alors qu’il vivait en Algérie dans sa jeunesse, Gilles Munier a été correspondant de la revue « Nation Européenne », organe de presse du mouvement d’extrême-droite « Jeune Europe ». Dans de nombreuses publications, ce mouvement est considéré comme néo-fasciste [7]. « Jeune Europe » a été fondé en 1962 par le Belge Jean Thiriart (1922 – 1992) dont la vie politique a été associée aux milieux néo-nazis et néo-fascistes [8], avec un début remarqué dans la collaboration avec l’Allemagne nazie :
« Thiriart a 18 ans quand l’Allemagne occupe la Belgique. Le jeune autodidacte adhère bientôt aux Amis du Grand Reich allemand, ce qui le conduit à un séjour en prison en 1944 et à la privation de ses droits civiques jusqu’en 1959. » [9]
Jean Thiriart (1922 – 1992)
Et ce n’est pas tout. Avant « Jeune Europe », Thiriart avait dirigé le Mouvement d'Action Civique (MAC) [10], un groupe ouvertement en faveur de l’"Algérie française" et de l’OAS :
« […] en effet, on a pu constater que les contacts entre l'O.A.S. et le M.A.C./Jeune Europe furent réels : le M.A.C. a été accusé d'aider matériellement l'O.A.S., avec la coopération du Centre d'Études et de Formation Contre-révolutionnaire établi à Tournai (impression de tracts, vol et utilisation de faux passeports). » [11]
« Par ailleurs, le MAC était le principal soutien de l’OAS en Belgique. Il avait développé ses contacts avec les mouvements favorables à l’“Algérie française”, tels que Jeune Nation, la Fédération des Étudiants Nationalistes ou le MP13. Non seulement, sa presse publiait les communiqués ésotériques de l’OAS, mais, de plus, son réseau accueillait les clandestins et leur fournissait le gîte et des faux papiers. Et l’imprimerie produisait le journal Appel à la France. » [12]
C’est d’ailleurs à cause de son soutien à l’OAS que « Jeune Europe » a été interdit en France [13].
Dans une interview à AMEL TV (sic!) datée du 9 janvier 2019, et ce quelques jours avant une émission avec le président du MAK Ferhat Mehenni [14] (resic!), Gilles Munier s’explique sur ses fréquentations de jeunesse:
« Parmi les organisations que j'avais contacté de droite et d'extrême-droite lorsque j'étais allé en France, il y en a une qui m'avait semblé et qui a semblé aussi aux Algériens intéressante c'était une organisation qui est Belge, mais qui rayonnait sur une partie de l'Europe, qui avaient des représentants en Italie et en France, mais qui était interdite en France. C’était une organisation dont le dirigeant avait soutenu l’OAS. La guerre est finie et la page est tournée. C’était une organisation anti-américaine. Disons pro-soviétique. Oui voilà, il y avait deux blocs. Elle publiait une revue qui s'appelait la "Nation Européenne" et ils ont décidé, moi je les avais contactés, j’étais allé les voir à Bruxelles. Et donc ils m'ont demandé si je voulais être leur correspondant en Algérie, moi je leur ai dit oui […] » [15]. (Transcription littérale).
Dans cette déclaration hésitante, on voit bien que Munier cherche à taire les noms compromettants de « Thiriart » et de « Jeune Europe ». Par contre, il reconnait lui-même avoir contacté des mouvements de droite et d’extrême-droite. Pour cela, il a fait personnellement le déplacement en Belgique pour proposer ses services (à Thiriart?). Ayant vécu en Algérie et connaissant le passé de son père, il devait bien savoir que Thiriart et sa « Jeune Europe » avaient fricoté avec l’OAS! Rien de cela ne l’a dérangé : ni le passé collaborationniste, ni le néo-nazisme, ni le néo-fascisme, ni l’OAS.
Et avec tout cela, Gilles Munier passe son temps à crier sur tous les toits à la calomnie et à la diffamation lorsque ses accointances avec l’extrême-droite sont évoquées!
Les relations de Munier avec l’extrême droite ne se sont pas estompées avec le temps. Dans un livre collectif intitulé « Autopsie d’un déni d’antisémitisme » [16], ses relations avec Frédéric Chatillon sont relatées :
« C’est dans un dossier réalisé par le site antifasciste Reflexes sur Frédéric Chatillon que le nom de Mohamed Sifaoui apparaît une première fois. En l’espèce, la note 30 de cette enquête mettant à nue la face cachée du FN « mariniste », nous indique que Sifaoui a publié un livre chez Erik Bonnier (Encre d’Orient), vieille connaissance de Frédéric Chatillon et de Gilles Munier, lobbyiste bien connu de Saddam Hussein mis en cause dans le dossier « Pétrole contre nourriture ». Quand en 1999, Gilles Munier publie son « Guide de l’Irak » (éditions Jean Picollec), Erik Bonnier, qui édite aujourd’hui Munier, apparaît comme l’auteur des photos publiées. La mise en page de ce guide est par ailleurs réalisée par la société Riwal de Frédéric Chatillon et sans surprise recensé dans la revue du GUD Jusqu’à Nouvel Ordre. »
Frédéric Chatillon est l’ancien président du GUD (Groupe Union Défense), un mouvement d’extrême-droite néo-fasciste [17] , néo-nazi [18], connu pour son usage de la violence [19]. Admirateur des Waffen SS [20], il a été aussi un proche collaborateur du Front National et de Marine Le Pen [21].
La croix celtique: un des symboles de l'extrême-droite
À travers sa société « Riwal », Chatillon a réalisé des affaires juteuses avec la Syrie dans le domaine de la promotion du tourisme [22] et ce, bien avant la « printanisation » de la Syrie.
Notons la spécialité commune à Munier et Chatillon : la promotion touristique des pays arabes. Le premier avec l’Irak et le second avec la Syrie.
Dès le début de la guerre en Syrie, Frédéric Chatillon a lancé une site progouvernemental syrien baptisé « Infosyrie » [23]. Collaboration intéressante : ce site reprend les articles de Gilles Munier et « France-Irak Actualité », le site du protecteur de Rachad, publie ceux d’« Infosyrie ». Dans un des nombreux articles de Munier publiés sur le site de Chatillon, on peut lire, en date du 31 mai 2011 :
« C’est à l’excellent blog de Gilles Munier, ami et spécialiste du monde arabo-musulman, président des Amitiés franco-irakiennes d’une guerre du Golfe à l’autre, que nous empruntons cet article […]. » [24]
Munier-Chatillon, copain-copain?
Extrême-droite, nationalisme arabe et islamisme
L’extrême-droite européenne a eu des relations très étroites avec le nationalisme arabe. Pour illustrer cela, citons le voyage en 1968 de Jean Thiriart dans certains pays arabes [25], du temps où Munier officiait à la « Nation Européenne ». Pour Thiriart, la coopération prendrait forme en alliant « l'argent arabe avec les compétences européennes » [26].
En fait, la relation entre « Jeune Europe » et les nationalistes arabes était essentiellement basées sur les deux mamelles que sont l’antiaméricanisme et l’antisionisme.
C’est ce qui fit dire à certains que Thiriart a commencé sa carrière en compagnie de suprémacistes blancs et la termina en compagnie de nationalistes arabes [27].
Ainsi, on se rend compte que l’engagement de Gilles Munier en Irak ― ou celui de Frédéric Chatillon en Syrie ―, n’est qu’une poursuite d’une voie tracée par Jean Thiriart.
La proximité de Munier avec les islamistes ne se résume pas à celle avec le mouvement « Rachad ». En effet, on peut lire sur son site (France-Irak Actualités) de nombreux articles signés par l’islamologue Tariq Ramadan, petit-fils du fondateur de la confrérie égyptienne des Frères Musulmans. Même après son inculpation pour viols, il a continué à prendre sa défense en postant des articles en sa faveur.
Il faut reconnaître que la relation entre les différents courants de l’extrême-droite et l’islamisme n’a jamais été simple, ni monolithique. Mais cela ne veut pas dire que ces deux mouvements ne se sont jamais alliés ou n’ont pas d’intérêts communs.
De nombreux articles ont été consacrés à ce sujet. Citons, à titre informatif, Daniel Rickenbacher, chercheur postdoctoral à Université Concordia (Montréal, Canada). Auteur d’un très intéressant article au titre très clair : « Extrême-droite et Islamisme : Une histoire d’amour compliquée » [28].
Pour lui, même si « les militants d’extrême droite se livrent régulièrement à la violence contre les immigrants musulmans, il existe également une affinité répandue, mais peu connue pour l’islam politique dans ses cercles, où il est considéré comme un allié contre des ennemis communs ». La relation extrême-droite-islamisme y est décrite avec moults exemples.
À la lumière de ce qui vient d’être exposé, il s’ensuit que les affinités de Gilles Munier avec les pays arabes et les islamistes ne sont pas étrangères à son passé thiriartiste.
Munier – Dhina, Khawa–Khawa [29]!
Dans un de ses nombreux articles de défense de Mourad Dhina lors de son arrestation en France, Munier cite Lahouari Addi :
« Le sociologue Lahouari Addi (SciencesPo Lyon) rappelle que "Mourad Dhina est un Erdogan algérien, il défend un islam compatible avec les Droits de l’homme et la démocratie. Mais, pour le gouvernement algérien, il n’y a rien de pire que des islamistes autonomes". » [30]
C’est cette même citation que j’avais mentionnée dans mon récent livre [31] . Nous voyons que même le militant breton s’est joint, bien avant le Hirak, à la campagne de réhabilitation des anciens du FIS sur la scène politique algérienne. Addi, Munier, même combat!
Dans sa première attaque contre ma personne, Munier a évoqué le sujet des journalistes emprisonnés en Algérie en ces termes :
« Mais combien d'autres croupissent encore en prison, comme le journaliste Khaled Drareni, de Radio M, arrêté uniquement parce qu'il rendait compte objectivement du déroulement d'une manifestation ? » [32]
Étant personnellement foncièrement contre l’emprisonnement des journalistes dans l’exercice de leur fonction, il est quand même important de signaler que la Turquie est devenue la plus grande prison des journalistes au monde depuis qu’Erdogan est aux commandes de ce pays [33]!
Regardons ça de près : Erdogan est devenu Premier ministre en 2004 puis Président en 2014. Le classement de son pays dans le domaine de la liberté de la presse est passé du 98ème rang en 2005 au 123ème en 2010 puis au 157ème en 2019 [34]. Mourad Dhina, le Erdogan algérien, aurait-il fait mieux en Algérie?
Il est permis d’en douter. Voilà pourquoi.
Un journaliste a questionné Mourad Dhina au sujet de l’assassinat des intellectuels algériens par les terroristes islamistes durant la décennie noire :
« Pourquoi n’avez-vous pas condamné l’assassinat de certains de ces intellectuels? »
Ce à quoi, il répondit, sans états d’âme:
« Personne n’a pleuré nos morts parmi ceux-là, bien plus tout le monde a applaudi, euh…, je pense que sur un plan…, encore faudrait-il être sûr de qui a tué qui à telle et telle période, euh…, mais je dirai que pour certains, certains ont choisi une voie de confrontation, une voie de provocation d’une jeunesse et qu’ils ont payé ce prix. Que ces intellectuels de gauche aient le courage d’assumer leur action. Qu’ils disent que nous nous sommes engagés dans une guerre et que certains d’entre nous ont payé de leur vie. Qu’ils en fassent des martyrs pour eux! » [35]
La plupart de ces intellectuels de gauche assassinés étaient des journalistes.
À ce sujet, notons une surprenante déclaration de Lahouari Addi à propos de cette vidéo qui a fait le tour du cyberespace. Le sociologue aurait signifié à l’éditeur Amar Ingrachen qu’elle n’était pas véridique :
« La vidéo où Mourad Dhina assume le massacre des démocrates est un montage du DRS [36] » [37], aurait-il précisé.
On aurait pensé à une blague si ce monsieur ne se faisait pas passer pour un illustrissime et grandissime professeur.
On aurait pensé à une blague si cette déclaration ne légitimait pas l’assassinat de certains de ses collègues universitaires.
On aurait pensé à une blague si cette allégation n’absolvait pas les crimes perpétrés contre des innocents.
La défense des anciens du FIS par Gilles Munier ne s’est pas limitée à Mourad Dhina. Elle s’est même étendue à un des fondateurs de ce parti islamiste: Ali Belhadj. Un Breton, ça vise haut!
« Avec beaucoup d’hirakistes et leurs soutiens, je pense que l’Algérie ne sera un pays vraiment démocratique que le jour où Ali Belhadj pourra se présenter à des élections », a-t-il affirmé.
En s’exprimant ainsi, Munier montre son ignorance de la conception « belhadjienne » de la démocratie.
Dans un discours qui a été largement partagée dans les médias sociaux, on peut voir Belhadj exposer sa conception de la démocratie :
« Nous dans l’islam, pour qu’on soit clair, dans l’islam nous n’avons pas un gouvernant qui est élu tous les quatre ans. Dans l’islam, nous n’avons pas ça. Dans l’islam nous avons des règles, nous avons le Livre d’Allah et la Sounna du Prophète (QSSSL) et la société élit la bonne personne qui applique le Livre et la Sounna. Et s’il dévie après deux jours, ils s’y opposent, ils ne le laissent pas quatre ou cinq ans. Et si quatre années passent et il continue d’appliquer le Livre et la Sounna, et il applique la Loi, nous ne faisons pas d’élections. Nous le laissons. Tant qu’il applique la Loi, le Livre et la Sounna, pourquoi l’enlever? Et s’il n’applique pas le Livre et la Sounna, pourquoi le laisser quatre années? Nous l’enlèverons la première année, la première semaine ou le premier mois. C’est ça la gouvernance selon la Chariaa. Pour que ce soit clair, frères, nous ne sommes pas démocrates, la démocratie est un « kofr » (blasphème). » [38]
Alors M. Munier, pensez-vous toujours que l’Algérie sera un pays « vraiment » démocratique avec M. Belhadj?
Et que pense M. Dhina de tout cela? Avez-vous lu l’interview publiée en 2003 qu’il a accordée à Olfa Lamloum [39] ?
« […] Le FIS a été une formation politique originale et particulière sur la scène politique algérienne. […] D’abord, le FIS s’appuyait sur le charisme de ses deux dirigeants historiques. Ali Belhadj et Abassi Madani avaient une présence envahissante au sein du FIS. Un sermon à Alger de Belhadj ne passait pas inaperçu. De par ses références idéologiques, le FIS a fait une synthèse nationaliste, bien sûr islamique […]. »
Et, au sujet de la lutte armée :
O. Lamloum : Pourtant lors de sa dernière conférence de presse avec Abassi Madani, la veille de leur arrestation, Ali Belhadj appelait clairement à la résistance armée…
M. Dhina : « Je partage son point de vue. Nous disons que devant l’action d’un pouvoir tyrannique, il est du droit du peuple de résister en portant des armes. Il s’agit là d’une position que nous revendiquons haut et fort. Je pense que toute démocratie, toute Constitution, tout pays, reconnaît ce droit à son peuple […]. »
Le pouvoir par les armes et une démocratie agonisante, voilà ce que Munier souhaite à l’Algérie. Décidément, il y tient mordicus à son passé thiriartiste!
Les « ONG » de l’Oncle Sam
Dans sa diatribe contre mon livre, Munier a essayé de minimiser (voire d’ignorer) le rôle de la National Endowment for Democracy (NED) dans le Hirak. Pourtant, pendant de nombreuses années il a dénoncé le rôle des organisations américaines « exportatrices » de démocratie dans d’autres pays arabes. En effet, son site regorge de références montrant le rôle néfaste de la NED, Freedom House, l’USAID, le NDI (National Democratic Institute), l’IRI (International Republican Institute), etc. On y peut lire des articles aux titres explicites dont voici quelques exemples : « La Guerre Humanitaire de la NED et de la FIDH en Syrie » [40], « L’instrumentalisation des ONG syriennes » [41], « Un dirigeant de l’opposition syrienne taxe le CNS de "Club de Washington" » [42], etc.
On peut aussi y consulter un article sur la convoitise américaine de notre pays datant de 2018: « L’Afrique, et en particulier l’Algérie, seraient dans le viseur de l’armée américaine » [43].
La « main de l’étranger »? Êtes-vous sérieux M. Munier?
Alors ces articles n’étaient pas des coups de poignards contre les « révoltés » des autres pays arabes? Tout ce qui a été relaté et prouvé sur les révolutions colorées et le « printemps » arabe ne s’applique plus à l’Algérie? Notre pays ferait-il partie d’une autre galaxie et nous l’ignorons sauf le militant breton?
Dans le découpage géopolitique du monde selon les États-Unis, l’Algérie fait partie de la région MENA (Middle East and Nord Africa). À ce titre, l’action subversive qu’elle subit n’est aucunement différente de celle des autres pays arabes de la région. Elle est même plus ciblée que les autres de par son appartenance au Front du refus, de sa position géostratégique et de ses immenses richesses.
Je ne sais pas si Munier a consulté le site du mouvement Rachad. Si cela avait été le cas, il aurait remarqué, parmi de nombreux documents de type « otporien » publiés par Rachad sur leur site [44], deux livres du politologue américain Gene Sharp. En particulier « De la dictature à la démocratie », la bible de CANVAS et tous les activistes des révolutions colorées et du « printemps » arabe [45].
Quelques documents de type "otporien" sur le site de Rachad
Gene Sharp (1928 - 2018) était le fondateur de l’Albert Einstein Institution qui se spécialise dans l’étude des méthodes de résistance non violente dans les conflits. Selon Michael Barker [46] cette institution a été financée par la NED, l’IRI, l'US Institute for Peace et l’organisme allemand Friedrich Naumann Stiftung. En outre, l’Albert Einstein Institution a reçu l'aide de deux des plus influentes organisations philanthropiques libérales américaines, qui sont la Ford Foundation et l'Open Society Institute (Fondation de G. Soros).
Ainsi, même Rachad fait de la publicité pour des ouvrages subventionnés par les organismes américains d’exportation de la démocratie. Mais il ne faut pas en parler car tout cela devient caduc lorsqu’il s’agit de l’Algérie.
On ne peut que constater que ses liaisons « amicales » (ou intéressées?) avec le Mouvement Rachad ont fait perdre à Gilles Munier lucidité, pragmatisme et bon sens.
Je n’évoquerai pas dans cet article toutes les énormes contradictions fondamentales entre les positions de Munier et Rachad en ce qui concerne les dossiers Libyen et Syrien. Mon ami Rafaa s’en est chargé dans une vidéo très pédagogique [47].
Pour quelques millions de barils
Nous avons vu que la relation entre l’extrême-droite et certains pays arabes était due à la convergence de points de vue sur certains sujets comme l’antiaméricanisme ou l’antisionisme. Mais au-delà de l’idéologie, les aspects pécuniaires ne sont jamais très loin. Ainsi, Thiriart voyaient les pays arabes comme une tire-lire [48] et Frédéric Chatillon a reçu entre 100 000 et 150 000 euros par an pour gérer la communication de la Syrie [49].
Paul Volcker, ancien directeur de la Réserve fédérale des États-Unis, a été chargé par l’O.N.U. pour enquêter sur les malversations et le scandale concernant le programme des Nations unies pour l’Irak « Pétrole contre nourriture » (1996 – 2003) [50].
Son rapport détaillé indique que Gilles Munier a, grâce à ce programme, bénéficié de 11,8 millions de barils de pétrole [51]. En ces temps, Munier était secrétaire général de l’association « Amitiés Franco-Irakiennes » (AFI), fondée en 1985.
Dans ce volumineux rapport [52] de plus de 600 pages, une section est spécialement dédiée à Gilles Munier. Ce dernier faisait affaire avec Aredio Petroleum, une filière de Taurus Group. Le rapport nous apprend que :
« En 1998, Jean-Loup Michel, le directeur général d'Aredio, a contacté M. Munier pour aider son entreprise à importer du pétrole d'Irak. M. Munier a accepté de « présenter » la société de M. Michel à M. [Tareq] Aziz et de demander des allocations. En échange, M. Michel apporterait un soutien financier à l'AFI et rémunérerait M. Munier pour sa campagne visant à faire lever les sanctions contre l'Irak. » [53]
« Munier a affirmé ne pas avoir touché de salaire pour son travail à l'AFI ni reçu de commission d'Aredio. Il a cependant reconnu qu'Aredio et Taurus l'avaient rémunéré pour ses efforts d'intermédiaire en couvrant ses dépenses pour son travail à l'AFI. […] Cependant, la relation de M. Munier avec Taurus était plus formelle qu’il ne l’a décrit précédemment. M. Munier a signé un accord de consultance avec Taurus et a reçu des « honoraires de conseiller » pour ²rechercher [et] fournir des contrats dans la région, avec un accent particulier sur le brut irakien dans le cadre du programme Pétrole contre nourriture². M. Munier devait recevoir 0,07 $ par baril net de Taurus, et Taurus lui a versé plus de 240 000 $. […] Un total de 647 600 dollars de surtaxes a été prélevé et payé sur deux des contrats d’Aredio pour le pétrole alloué à M. Munier au cours des phases X et XI. » [54]
Commentant cette affaire, Gilles Munier a déclaré : «
« Une vingtaine de Français [55] fut arrêtée et mise en examen pour "trafic d’influence" et "corruption d’agent public étranger". En clair, pour viol d’une résolution de l’ONU. J’étais dans le lot. Cela s’est traduit pour moi par la perquisition de mon domicile, 72 heures d’interrogatoire en garde à vue en octobre 2005, une libération sous contrôle judiciaire contre le versement d’une caution d’abord fixée à 80 000 euros, le retrait de mon passeport et l’interdiction de quitter le territoire métropolitain. Un compte bancaire servant au financement des activités des Amitiés Franco-Irakiennes fut bloqué. » [56]
Et dans un article du Monde :
« Gilles Munier, qui a aidé par le passé des élus et des journalistes français à se rendre à Bagdad, insiste sur sa bonne foi. Tout l'argent que lui versaient les sociétés de courtage Aredio et Taurus n'allait pas dans sa poche, dit-il, mais vers les activités de son association. Achat d'espaces publicitaires (notamment dans Le Monde, en janvier 2001), organisation de colloques, envois d'aide humanitaire en Irak, voyages à Bagdad. » [57]
Après huit ans de procédure, Gilles Munier a été déclaré non-coupable, dans l'affaire des détournements du programme des Nations unies « Pétrole contre nourriture » [58].
Mais cette affaire nous a aussi appris que Aredio Petroleum avait acheté un millier d’exemplaire du fameux guide touristique de l'Irak dont la mise en page avait été réalisée par la société Riwal de Frédéric Chatillon [59].
D’autre part, certaines déclarations de Gilles Munier ne peuvent qu’attirer l’attention. Dans une interview parue dans le magazine « Le Mensuel de Rennes » en octobre 2009, il explique comment il a rencontré Saddam Hussein :
« La dernière fois, c’était en 1996, seul à seul, pour discuter de la situation politique, en plein embargo international. J’étais envoyé par le quai d’Orsay pour porter un message à Tarek Aziz, le vice-premier ministre de l’époque. » [60]
Pareillement, dans une de ses biographies en ligne, on peut lire qu’en 1991 :
« Gilles Munier contribuera à l’ouverture d’une Mission d’intérêt français à Bagdad en transmettant un message secret de Tarek Aziz au Quai d’Orsay. » [61]
Et une question évidente se pose : à travers tout ce remue-ménage politico-affairiste irakien, Gilles Munier travaillait-il avec le Quai d’Orsay?
Ce qui nous mène à la question la plus importante : son « dévouement » pour Rachad serait-il dans le cadre d’une mission du Quai d’Orsay pour déstabiliser l’Algérie et nuire à ses intérêts?
Dans ce cas, ses contradictions idéologiques seraient compréhensibles.
Zabiba et le Roi
« Zabiba et le roi » est un livre écrit par Saddam Hussein, traduit en français sous la supervision de Gilles Munier qui en a lui-même rédigé la préface. Et le volet « business », n’est jamais loin :
« C’était la guerre, on parlait de Saddam tous les jours dans les journaux, c’était un sujet porteur. L’édition, c’est aussi du commerce. », a commenté le préfacier de l’ouvrage [62].
On trouve bien sûr ce livre dans le catalogue de l’éditeur Erick Bonnier [63], celui qui avait déjà publié le guide touristique de Munier « sponsorisé » par Aredio Petroleum et auquel avait collaboré Frédéric Chatillon.
Dans ce conte allégorique, la belle Zabiba représente le peuple et le roi n’est autre que Saddam Hussein en personne. Dans une des discussions figurant dans cette histoire d’amour, le roi questionne Zabiba :
« – Le peuple a-t-il besoin d’être traité avec rigueur ? – Oui, Majesté. Le peuple a besoin de rigueur. Elle rassure les gens de bien et inspire de la crainte à ceux dont la morale est douteuse. » [64]
Selon ses propres dires, Munier a rencontré Saddam Hussein à cinq reprises [65]. Et quand on le questionne à son sujet, il répond :
« Certes, c’était une dictature, mais il y a dictateur et dictateur. Il y a celui qui cherche à opprimer son peuple, et celui qui essaie de développer son pays. » [66]
Gilles Munier rencontre Saddam Hussein (1993)
Les paroles de Zabiba dans la bouche de Gilles Munier! Notre Breton serait-il un admirateur et un fervent militant de la dictature? Serait-ce une réminiscence de ses liaisons passées avec les groupuscules fascistes ou un accord tacite avec le modèle de gouvernance prôné par Ali Belhadj?
Dictature? En France, non! En Occident, non! Dans les pays arabes, oui!
Et Munier ne s’arrête pas là. Voici la suite de sa réponse :
« Il y avait eu une évolution sociale, les femmes n’étaient majoritairement pas voilées par exemple. L’invasion américaine a provoqué un retour en arrière, avec l’arrivée au pouvoir des partis religieux. On est passé d’un pays laïc à un pays gouverné par des obscurantistes islamistes, avec toutes les conséquences que cela implique, non seulement pour les femmes, mais dans bien d’autres domaines comme l’enseignement. Non seulement il n’y a pas eu d’amélioration, mais il y a eu une véritable régression sociale. » [67]
Et que pense M. Munier des « obscurantistes islamistes » qui ont sévi en Algérie durant la décennie noire? 200 000 morts, rien que ça! Et que fait-il donc avec Rachad dont les fondateurs sont des ex-membres du FIS? Un autre « torticolis » idéologique gênant!
À moins que la thèse de ses ballades sur un fameux quai parisien de la rive gauche de la Seine ne s’avère véridique.
Les peuples arabes ne peuvent choisir qu’entre la dictature ou l’obscurantisme? Ne peuvent-ils pas rêver de démocratie dans leurs pays?
C’est dans ce sens que le Hirak doit porter en son sein un message clair : ni dictature, ni obscurantisme, ni ingérence étrangère qui favoriserait l’un ou l’autre de ces deux fléaux.
En guise de conclusion
Il n’est pas dans mon intention de clore cet article sans revenir à son début, c’est-à-dire à l’agressive et calomnieuse vidéo de Mourad Dhina en mon encontre. Je n’avais pas compris pourquoi une personne à laquelle mon livre n’était pas destiné a eu une réaction aussi violente sans lire l’ouvrage qu’il était censé critiquer. L’explication est pourtant donnée dans un des nombreux articles de (ou sur) Mourad Dhina étalés sur le site de Munier. Effectivement, la recension d’une émission diffusée sur AMEL TV (sic et resic!), en date de 17 mars 2019 mentionne que Mourad Dhina a proposé la feuille de route suivante :
« Pour sortir l’Algérie de l’impasse actuelle, il faut procéder à l’installation d’un gouvernement de salut national qui sera nommé par une présidence collégiale composée de plusieurs personnalités historiques intègres, honnêtes et désintéressées. » [68]
Hormis l’absence des noms des personnalités, cette proposition ressemble étrangement à celle qui a été l’élément déclencheur de mon livre [69], en l’occurrence la déclaration de Lahouari Addi qui écrivit, le 14 mars 2019 :
« […] les décideurs doivent accepter le caractère public de l’autorité de l’Etat. Ils doivent demander à celui qui fait fonction de président aujourd’hui de démissionner et de nommer une instance de transition qui exerce les fonctions de chef d’Etat. Mustapha Bouchachi, Zoubida Assoul et Karim Tabbou devraient être sollicités pour exercer les prérogatives d’une présidence collégiale qui nommera un gouvernement provisoire qui gérera les affaires courantes et préparera les élections présidentielle et législative dans un délai de 6 à 12 mois. Les généraux doivent aider à la réalisation de ce scénario et se dire une fois pour toute que l’armée appartient au peuple et non l’inverse » [70].
On constate donc que, moins d’un mois après le début du Hirak, et à quelques jours près entre eux, Addi et Dhina on fait des déclarations similaires. Ayant montré dans mon livre la proximité entre ces deux personnes, il n’est pas impossible qu’elles se soient concertées sur le sujet. Et cela pourrait expliquer la réaction outrancière du cofondateur de Rachad.
Pour revenir à Gilles Munier, son immixtion de la sorte dans le Hirak soulève beaucoup de questions. Un tel parti pris peut mener l’Algérie au chaos tel que celui vécu dans plusieurs pays de la région MENA. Son action n’est pas un coup de poignard dans le dos du Hirak comme il a bien voulu qualifier mon livre, mais un coup de poignard dans le cœur de l’Algérie. Et pour cela, nous serons toujours aux aguets pour qu’une nouvelle Algérie démocratique, moderne, inclusive et tournée vers l’avenir voit le jour grâce à un Hirak algéro-algérien.
En outre, le peuple algérien, en grande majorité musulman, est adepte d’un islam éclairé compatible avec la modernité. Il a été marqué par la décennie noire et ne veut plus revivre ses horreurs.
En Algérie, Gilles Munier doit comprendre qu’il n’a aucune chance de publier un guide touristique sur notre pays ou de s’accaparer des millions de barils du pétrole algérien sur fond de scandale politique d’un pays exsangue.
Le peuple algérien n’aime ni les visiteurs de certains quais, ni les panégyristes des potentats. C’est pour cette raison que sa sagesse est au diapason de la vigilance de son Hirak.
Références
[1] Gilles Munier, « Un coup de poignard dans le dos du Hirak ? », France-Irak Actualités, 22 Juillet 2020, http://www.france-irak-actualite.com/2020/07/un-coup-de-poignard-dans-le-dos-du-hirak.html
[2] Gilles Munier, « Ahmed Bensaada, ²ténor ² algéro-canadien anti-Hirak ? », France-Irak Actualités, 29 Juillet 2020, http://www.france-irak-actualite.com/2020/07/ahmed-bensaada-tenor-algero-canadien-anti-hirak.html
[3] Mouvement Rachad, Vidéo de Mourad Dhina, FaceBook, 4 juin 2020, https://www.facebook.com/watch/?v=724642721622099
18e minute
[4] Ahmed Bensaada, « Hocine Bensaada répond à Mourad Dhina », AhmedBensaada.com, 6 juin 2020, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=515:2020-06-06-14-48-26&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119
[5] Mourad Dhina, « Réponse à Ahmed Ben Bensaada », Rachad, 27 juin 2020, https://rachad.org/fr/?p=1712
[6] Voir réf. 1
[7] Étienne Verhoeyen, « L'extrême-droite en Belgique (I) », Courrier hebdomadaire du CRISP, 1974/16-17 (n° 642-643), pages 1 à 43,
https://www.cairn.info/revue-courrier-hebdomadaire-du-crisp-1974-16-page-1.htm?try_download=1#
[8] Taylor & Francis Online, « Jean Thiriart in Cairo and Bagdad », Patterns of Prejudice, 3:1, 22-23, (1969),
DOI: 10.1080/0031322X.1969.9968804
https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/0031322X.1969.9968804?journalCode=rpop20
[9] Georges Feltin-Tracol, « Jean Thiriart », Europe Maxima, 5 mars 2017
http://www.europemaxima.com/jean-thiriart-par-georges-feltin-tracol/
[11] Voir réf. 7
http://www.archiveseroe.eu/thiriart-a112820164
[14] AMEL TV, « Ferhat Mehenni 1er sur AMEL TV Présidentielles », YouTube, 25 janvier 2019, https://www.youtube.com/watch?v=vcZwvHnYx9I
[15] AMEL TV, « Gilles Munier un homme au parcours impressionnant Partie 2 », YouTube, 9 janvier 2019, https://www.youtube.com/watch?v=qXbGD6xtWtM
[16] Collectif, « Autopsie d'un déni d'antisémitisme », Ed. L'artilleur, Paris (2017), https://books.google.ca/books?id=fW48DwAAQBAJ
[17] Olivier Bérubé-Sasseville, « Le groupe Union Défense : la droite néofasciste à l’université (1968-1988) », Mémoire de Maîtrise en Histoire, Université du Québec à Montréal, Avril 2015, https://archipel.uqam.ca/7624/1/M13845.pdf
[18] James Ciment, « World Terrorism: An Encyclopedia of Political Violence from Ancient Times to the Post-9/11 Era », Ed. Routledge, Mars 2015, p.234, https://books.google.ca/books?id=dv8TBwAAQBAJ
[19] Ouafia Kheniche , « Polémique Loiseau : "Au début des années 80, il n’y a pas de syndicat de droite modérée à l’université" », France Inter, 23 avril 2019,
[20] Anne Brigaudeau, « Jeunesse au GUD, accusations d'antisémitisme, combines financières : Frédéric Chatillon, un fidèle toujours dans l'ombre de Marine Le Pen », FranceTVInfos, 31 mars 2017, https://www.francetvinfo.fr/elections/presidentielle/jeunesse-au-gud-accusations-d-antisemitisme-combines-financieres-frederic-chatillon-un-fidele-toujours-dans-l-ombre-de-marine-le-pen_2109402.html
[21] Ibid.
[22] Midi Libre, « Ce "prestataire" ami de Marine Le Pen qui fait affaire avec la Syrie… », 11 juillet 2012, https://www.midilibre.fr/2012/07/11/ce-prestataire-ami-de-marine-le-pen-qui-fait-affaire-avec-la-syrie,531978.php
[23] Olivier Faye, Abel Mestre et Caroline Monnot, « Tracfin, le service antiblanchiment de Bercy, s'est interessé à Frédéric Chatillon », Le Monde, 10 juillet 2012, https://www.lemonde.fr/politique/article/2012/07/10/tracfin-le-service-antiblanchiment-de-bercy-s-est-interesse-a-frederic-chatillon_5981854_823448.html
[24] Gilles Munier, « L’AFP et la "désintégration de l’armée syrienne", objectif des opposants pro-américains », INFOSyrie, 31 mai 2011, http://www.infosyrie.fr/re-information/lafp-et-la-desintegration-de-larmee-syrienne-objectif-des-opposants-pro-americains/
[25] Voir réf. 8
[26] Yannick Sauveur, « Thiriart », Editions Pardès, 2016, 128 p., p. 74-75
[27] Robert Zaretsky, « A United Europe Was Once a Racist, Far-Right Project », Foreign Policy, 7 mars 2017, https://foreignpolicy.com/2017/03/07/european-union-was-once-a-racist-far-right-project-national-front/[28] Daniel Rickenbacher, « Extrême-droite et Islamisme : Une histoire d’amour compliquée », European Eye on Radicalization, 13 janvier 2019, https://eeradicalization.com/fr/extreme-droite-et-islamisme-une-histoire-damour-compliquee/
[29] Khawa - Khawa : frères - frères en dialecte algérien. Slogan largement utilisé dans le Hirak
[30] Gilles Munier, « Sarkozy osera-t-il extrader Mourad Dhina vers l’Algérie ? », France-Irak Actualités, 31 janvier 2012, http://www.france-irak-actualite.com/article-sarkozy-osera-t-il-extrader-mourad-dhina-vers-l-algerie-98294458.html
[31] Ahmed Bensaada, « Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak », APIC Éditions, Alger, 2020
[32] Voir réf. 1
[33] Julie Kebbi, « Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de Reporters sans frontières, répond aux questions de « L’OLJ » sur la liberté d’expression en Turquie », L’Orient-le-jour, 19 juillet 2019, https://www.lorientlejour.com/article/1179443/-la-turquie-est-la-plus-grande-prison-du-monde-pour-les-journalistes-.html
[34] Marie Moussard, « Turquie et liberté de presse : d’éternels incompatibles? », Un article de la série « la liberté de la presse en Europe en 2020 », Le Taurillon, 16 mai 2020, https://www.taurillon.org/turquie-et-liberte%CC%81-de-la-presse-d-e%CC%81ternels-incompatibles
[35] Youtube, « Qui est Mourad Dhina? », Vidéo mise en ligne le 26 juin 2020, https://www.youtube.com/watch?v=VaamdLe5gww
[36] DRS : Département du Renseignement et de la Sécurité (Service de Renseignements Algérien)
[37] Amar, Ingrachen, « Lahouari Addi-RCD: la mésalliance », FaceBook, 13 juillet 2020, https://fr.calameo.com/read/000366846b13032ee8fa7
[38] YouTube, « Ali Belhadj: La démocratie est "Kofr" », Vidéo mise 21 janvier 2012, https://www.youtube.com/watch?v=6Atm9z4ER1w
[39] Olfa Lamloum, « Le FIS n’a jamais participé à la lutte armée », Confluences Méditerranée 2003/2 (N° 45), pages 25 à 34, https://www.cairn.info/revue-confluences-mediterranee-2003-2-page-25.htm
[40] Julien Teil, « La Guerre Humanitaire de la NED et de la FIDH en Syrie », France-Irak Actualités, 7 Novembre 2011, http://www.france-irak-actualite.com/article-la-guerre-humanitaire-de-la-ned-et-de-la-fidh-en-syrie-88192945.html
[41] RT news, « L’instrumentalisation des ONG syriennes », 28 décembre 2018, http://www.france-irak-actualite.com/article-l-instrumentalisation-des-ong-syriennes-95229214.html
[42] Al Manar, « Un dirigeant de l’opposition syrienne taxe le CNS de "Club de Washington" », 10 octobre 2011, http://www.france-irak-actualite.com/article-un-dirigeant-de-l-opposition-syrienne-taxe-le-cns-de-club-de-washington-86262618.html
[43] Sputnik, « L’Afrique, et en particulier l’Algérie, seraient dans le viseur de l’armée américaine », 6 Décembre 2018, http://www.france-irak-actualite.com/2018/12/l-afrique-et-en-particulier-l-algerie-seraient-dans-le-viseur-de-l-armee-americaine.html
[44] Mouvement Rachad, « Documents », https://rachad.org/?cat=22
[45] Ahmed Bensaada, « Huit ans après : la "printanisation" de l’Algérie », AhmedBensaada.com, 4 Avril 2019, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=475:2019-04-04-22-50-13&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119
[46] Michael Barker, « Activist Education at the Albert Einstein Institution: A Critical Examination of Elite Cooption of Civil Disobedience », Indymedia, 21 juillet 2012, http://www.indymedia.ie/article/102162
[47] Sfgame Hack, « Gilles Munier s'attaque au Pr Bensaada et soutient les mercenaires de RACHAD », YouTube, 23 juillet 2020, https://www.youtube.com/watch?v=BRW8VgGto2k
[48] Voir réf. 26
[49] Marine Turchi, « Activisme et business : l’engament pro-Assad des proches de Le Pen », Mediapart, 25 février 2014, http://ekladata.com/0AZOzwCQtOC5feZ42wknubxghwc/article_337755.pdf
[50] ONU, « Pétrole contre nourriture : Paul Volcker souligne l’urgence d’une réforme de l’ONU », 27 octobre 2005, https://www.un.org/press/fr/2005/IK524.doc.htm
[51] Nile Gardiner, « The Final Volcker Oil for Food Report: An Assessment », The Heritage Foundation, 10 novembre 2005, https://www.heritage.org/report/the-final-volcker-oil-food-report-assessment
[52] Paul A. Volcker Report, « Manipulations of the Oil-For-Food programme by the Iraqi Regime », The United Nations Oil for Food Programme, 27 octobre 2005, https://www.files.ethz.ch/isn/13894/ManipulationReport.pdf
[53] Ibid, pp. 76-77
[54] Ibid, pp. 77-78
[55] Parmi ces personnes, on peut citer Charles Pasqua (ancien ministre), Christophe de Margerie (patron de Total), et deux ambassadeurs de France.
[56] Gilles Munier, « Affaire "Pétrole contre nourriture" : procès d’un montage presque parfait », Geneva International Centre for Justice (GICJ), 14 mars 2013, https://www.gicj.org/iraq_conference_speeches/Gilles_Munier_Presentation_French.pdf
[57] Gérard Davet et Natalie Nougayrède, « "Pétrole contre nourriture" : la disgrâce des réseaux français », Le Monde, 11 avril 2006, https://www.lemonde.fr/societe/article/2006/04/11/petrole-contre-nourriture-la-disgrace-des-reseaux-francais_760479_3224.html
[58] Ouest-France, « Pétrole contre nourriture : G. Munier relaxé », 09 juillet 2013, https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/petrole-contre-nourriture-g-munier-relaxe-719969
[59] Vincent Hugeux, « Ces Français qui courtisaient Saddam », L’Express, 9 février 2004,https://www.lexpress.fr/actualite/monde/ces-francais-qui-courtisaient-saddam_490827.html
[60] Nicolas Legendre, « Les mystères de ²l’Irakien-Breton² », Le Mensuel, Octobre 2009, http://rsistancedespeuples.blogspot.com/2012/07/gilles-munier-jai-rencontre.html
[61] Tlaxcala, « Gilles Munier », http://www.tlaxcala-int.org/biographie.asp?ref_aut=819&lg_pp=fr
[62] Voir réf. 60
[63] Éditions Erick Bonnier, « Zabiba et le Roi », Juin 2012, https://www.erickbonnier-editions.com/romans/zabiba-et-le-roi/
[64] Akar Mirèse, « Dans "Zabiba et le roi", Saddam Hussein fait les questions et les réponses », L’Orient Le Jour, 24 février 2003, https://www.lorientlejour.com/article/440017/Dans_%253C%253C_Zabiba_et_le_roi_%253E%253E_Saddam_Hussein_fait_les_questions__et_les_reponses.html
[65] Voir réf. 60
[66] Ibid.
[67] Ibid.
[68] Algérie Part, « Algérie : Un gouvernement de salut national et une présidence collégiale: la proposition de Mourad Dhina (Rachad) », France-Irak Actualités, 17 mars 2019, http://www.france-irak-actualite.com/2019/03/algerie-un-gouvernement-de-salut-national-et-une-presidence-collegiale-la-proposition-de-mourad-dhina-rachad.html
[69] Voir réf. 31
[70] Lahouari Addi, « Dynamique révolutionnaire et changement de légitimité en Algérie », Le Matin d’Algérie, 14 mars 2019, https://www.lematindalgerie.com/dynamique-revolutionnaire-et-changement-de-legitimite-en-algerie
Épilogue
Dans une piètre réponse à cet article, Gilles Munier a reconnu avoir fréquenté Jean Thiriart:
"Ma rencontre puis ma relation avec Jean Thiriart, aujourd’hui décédé, n’est pas un secret, en tout cas elle ne l'était pas pour les autorités sécuritaires algériennes, ni pour un conseiller du président Boumédiène."
Selon la formule imagée de mon ami Rafaa, mon récent livre a agi comme le projecteur d’un chalutier faisant sortir différentes sortes de poissons de la mer. Mais qui aurait pensé un seul instant que sa lumière éclairerait aussi loin que les rivages de la Bretagne? Qui aurait parié un misérable kopeck sur une prise d’une telle taille dans cette région? Car, il faut se le dire, Gilles Munier n’est pas du menu fretin, même s’il est connu pour se mêler régulièrement les nageoires, naviguant d’un courant à l’autre, au gré de la houle.
La pêche miraculeuse
Gilles Munier est donc apparu après la publication de mon livre. Mais pourquoi diable ce Breton s’est-il manifesté avec pas un, mais deux articles contre moi,? Des attaques avec des histoires de coup de poignard dans le dos et des rapports de police politique, rien que ça!
Ainsi, sans prendre le temps de lire mon ouvrage, Munier est intervenu dans le débat pour défendre bec et ongles son ami et protégé Mourad Dhina, membre de l’ex-FIS (Front Islamique du Salut) et un des fondateurs du mouvement islamiste « Rachad ».
Mais l’histoire a commencé un peu plus tôt. En effet, en date du 4 juin 2020, Mourad Dhina n’a rien de trouvé de mieux à faire que de me citer dans sa vidéo du jour. Lui aussi a longuement disserté sur mon livre sans l’avoir lu (sic), confirmant la forte prévalence de cette maladie chronique dans la faune ichtyologique. Il y a pris plaisir à dresser mon portrait avec des termes choisis avec soin comme : « fragilité intellectuelle », « soutenu par le régime », « propagandiste du système », « casseur du Hirak », etc.
Ce qui est étonnant, c’est que mon livre n’avait pas pour objet l’étude du mouvement Rachad, ni la critique de ses fondateurs. Cette sortie virulente a pourtant une explication claire qui sera discutée un peu plus tard.
L’attaque violente de Dhina méritait une réponse de ma part qui fut publiée sur mon site, le 6 juin 2020. Petite précision : aucun droit de réponse n’a été demandé à Dhina ou Rachad pour poster mon article sur leurs médias sociaux.
Certainement très irrité par le contenu et la forme de mon texte, Dhina s’est fendu d’un long texte qu’il a présenté comme un droit de réponse (sic) que je devais impérativement publier sur mon site personnel. Il n’avait pas compris qu’il aurait fallu qu’il en fasse de même avec la mienne!
Fâché par ce refus, Gilles Munier monta sur ses grands chevaux (bretons?) pour aller défendre les droits de son suzerain. Dans son article intitulé « Un coup de poignard dans le dos du Hirak ? » on peut lire :
« À la suite de la parution de "Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak algérien ?", Mourad Dhina a réagi avec calme aux attaques mensongères et diffamatoires le concernant en adressant à l'auteur un droit de réponse qui n'a toujours pas été publié... »
On remarque bien que, selon Munier, le nom de Dhina rime avec « calme » et « droit de réponse » alors que celui de Bensaada est associé aux « mensonges » et à la « diffamation ».
Rachad peut-il trouver un vassal aussi fidèle?
Les accointances avec l’extrême-droite
Alors qu’il vivait en Algérie dans sa jeunesse, Gilles Munier a été correspondant de la revue « Nation Européenne », organe de presse du mouvement d’extrême-droite « Jeune Europe ». Dans de nombreuses publications, ce mouvement est considéré comme néo-fasciste. « Jeune Europe » a été fondé en 1962 par le Belge Jean Thiriart (1922 – 1992) dont la vie politique a été associée aux milieux néo-nazis et néo-fascistes, avec un début remarqué dans la collaboration avec l’Allemagne nazie :
« Thiriart a 18 ans quand l’Allemagne occupe la Belgique. Le jeune autodidacte adhère bientôt aux Amis du Grand Reich allemand, ce qui le conduit à un séjour en prison en 1944 et à la privation de ses droits civiques jusqu’en 1959. »
Et ce n’est pas tout. Avant « Jeune Europe », Thiriart avait dirigé le Mouvement d'Action Civique (MAC), un groupe ouvertement en faveur de l’²Algérie française² et de l’OAS :
« […] en effet, on a pu constater que les contacts entre l'O.A.S. et le M.A.C./Jeune Europe furent réels : le M.A.C. a été accusé d'aider matériellement l'O.A.S., avec la coopération du Centre d'Études et de Formation Contre-révolutionnaire établi à Tournai (impression de tracts, vol et utilisation de faux passeports). »
« Par ailleurs, le MAC était le principal soutien de l’OAS en Belgique. Il avait développé ses contacts avec les mouvements favorables à l’“Algérie française”, tels que Jeune Nation, la Fédération des Étudiants Nationalistes ou le MP13. Non seulement, sa presse publiait les communiqués ésotériques de l’OAS, mais, de plus, son réseau accueillait les clandestins et leur fournissait le gîte et des faux papiers. Et l’imprimerie produisait le journal Appel à la France. »
C’est d’ailleurs à cause de son soutien à l’OAS que « Jeune Europe » a été interdit en France.
Dans une interview à AMEL TV (sic!) datée du 9 janvier 2019, et ce quelques jours avant une émission avec le président du MAK Ferhat Mehenni (resic!), Gilles Munier s’explique sur ses fréquentations de jeunesse:
« Parmi les organisations que j'avais contacté de droite et d'extrême-droite lorsque j'étais allé en France, il y en a une qui m'avait semblé et qui a semblé aussi aux Algériens intéressante c'était une organisation qui est Belge, mais qui rayonnait sur une partie de l'Europe, qui avaient des représentants en Italie et en France, mais qui était interdite en France. C’était une organisation dont le dirigeant avait soutenu l’OAS. La guerre est finie et la page est tournée. C’était une organisation anti-américaine. Disons pro-soviétique. Oui voilà, il y avait deux blocs. Elle publiait une revue qui s'appelait la ²Nation Européenne² et ils ont décidé, moi je les avais contactés, j’étais allé les voir à Bruxelles. Et donc ils m'ont demandé si je voulais être leur correspondant en Algérie, moi je leur ai dit oui […] ». (Transcription littérale).
Dans cette déclaration hésitante, on voit bien que Munier cherche à taire les noms compromettants de « Thiriart » et de « Jeune Europe ». Par contre, il reconnait lui-même avoir contacté des mouvements de droite et d’extrême-droite. Pour cela, il a fait personnellement le déplacement en Belgique pour proposer ses services (à Thiriart?). Ayant vécu en Algérie et connaissant le passé de son père, il devait bien savoir que Thiriart et sa « Jeune Europe » avaient fricoté avec l’OAS! Rien de cela ne l’a dérangé : ni le passé collaborationniste, ni le néo-nazisme, ni le néo-fascisme, ni l’OAS.
Et avec tout cela, Gilles Munier passe son temps à crier sur tous les toits à la calomnie et à la diffamation lorsque ses accointances avec l’extrême-droite sont évoquées!
Les relations de Munier avec l’extrême droite ne se sont pas estompées avec le temps. Dans un livre collectif intitulé « Autopsie d’un déni d’antisémitisme », ses relations avec Frédéric Chatillon sont relatées :
« C’est dans un dossier réalisé par le site antifasciste Reflexes sur Frédéric Chatillon que le nom de Mohamed Sifaoui apparaît une première fois. En l’espèce, la note 30 de cette enquête mettant à nue la face cachée du FN « mariniste », nous indique que Sifaoui a publié un livre chez Erik Bonnier (Encre d’Orient), vieille connaissance de Frédéric Chatillon et de Gilles Munier, lobbyiste bien connu de Saddam Hussein mis en cause dans le dossier « Pétrole contre nourriture ». Quand en 1999, Gilles Munier publie son « Guide de l’Irak » (éditions Jean Picollec), Erik Bonnier, qui édite aujourd’hui Munier, apparaît comme l’auteur des photos publiées. La mise en page de ce guide est par ailleurs réalisée par la société Riwal de Frédéric Chatillon et sans surprise recensé dans la revue du GUD Jusqu’à Nouvel Ordre. »
Frédéric Chatillon est l’ancien président du GUD (Groupe Union Défense), un mouvement d’extrême-droite néo-fasciste , néo-nazi, connu pour son usage de la violence. Admirateur des Waffen SS, il a été aussi un proche collaborateur du Front National et de Marine Le Pen.
À travers sa société « Riwal », Chatillon a réalisé des affaires juteuses avec la Syrie dans le domaine de la promotion du tourisme et ce, bien avant la « printanisation » de la Syrie.
Notons la spécialité commune à Munier et Chatillon : la promotion touristique des pays arabes. Le premier avec l’Irak et le second avec la Syrie.
Dès le début de la guerre en Syrie, Frédéric Chatillon a lancé une site progouvernemental syrien baptisé « Infosyrie ». Collaboration intéressante : ce site reprend les articles de Gilles Munier et « France-Irak Actualité », le site du protecteur de Rachad, publie ceux d’« Infosyrie ». Dans un des nombreux articles de Munier publiés sur le site de Chatillon, on peut lire, en date du 31 mai 2011 :
« C’est à l’excellent blog de Gilles Munier, ami et spécialiste du monde arabo-musulman, président des Amitiés franco-irakiennes d’une guerre du Golfe à l’autre, que nous empruntons cet article […]. »
Munier-Chatillon, copain-copain?
Extrême-droite, nationalisme arabe et islamisme
L’extrême-droite européenne a eu des relations très étroites avec le nationalisme arabe. Pour illustrer cela, citons le voyage en 1968 de Jean Thiriart dans certains pays arabes, du temps où Munier officiait à la « Nation Européenne ». Pour Thiriart, la coopération prendrait forme en alliant « l'argent arabe avec les compétences européennes ».
En fait, la relation entre « Jeune Europe » et les nationalistes arabes était essentiellement basées sur les deux mamelles que sont l’antiaméricanisme et l’antisionisme.
C’est ce qui fit dire à certains que Thiriart a commencé sa carrière en compagnie de suprémacistes blancs et la termina en compagnie de nationalistes arabes.
Ainsi, on se rend compte que l’engagement de Gilles Munier en Irak ― ou celui de Frédéric Chatillon en Syrie ―, n’est qu’une poursuite d’une voie tracée par Jean Thiriart.
La proximité de Munier avec les islamistes ne se résume pas à celle avec le mouvement « Rachad ». En effet, on peut lire sur son site (France-Irak Actualités) de nombreux articles signés par l’islamologue Tariq Ramadan, petit-fils du fondateur de la confrérie égyptienne des Frères Musulmans. Même après son inculpation pour viols, il a continué à prendre sa défense en postant des articles en sa faveur.
Il faut reconnaître que la relation entre les différents courants de l’extrême-droite et l’islamisme n’a jamais été simple, ni monolithique. Mais cela ne veut pas dire que ces deux mouvements ne se sont jamais alliés ou n’ont pas d’intérêts communs.
De nombreux articles ont été consacrés à ce sujet. Citons, à titre informatif, Daniel Rickenbacher, chercheur postdoctoral à Université Concordia (Montréal, Canada). Auteur d’un très intéressant article au titre très clair : « Extrême-droite et Islamisme : Une histoire d’amour compliquée ».
Pour lui, même si « les militants d’extrême droite se livrent régulièrement à la violence contre les immigrants musulmans, il existe également une affinité répandue, mais peu connue pour l’islam politique dans ses cercles, où il est considéré comme un allié contre des ennemis communs ». La relation extrême-droite-islamisme y est décrite avec moults exemples.
À la lumière de ce qui vient d’être exposé, il s’ensuit que les affinités de Gilles Munier avec les pays arabes et les islamistes ne sont pas étrangères à son passé thiriartiste.
Dans un de ses nombreux articles de défense de Mourad Dhina lors de son arrestation en France, Munier cite Lahouari Addi :
« Le sociologue Lahouari Addi (SciencesPo Lyon) rappelle que ²Mourad Dhina est un Erdogan algérien, il défend un islam compatible avec les Droits de l’homme et la démocratie. Mais, pour le gouvernement algérien, il n’y a rien de pire que des islamistes autonomes². »
C’est cette même citation que j’avais mentionnée dans mon récent livre . Nous voyons que même le militant breton s’est joint, bien avant le Hirak, à la campagne de réhabilitation des anciens du FIS sur la scène politique algérienne. Addi, Munier, même combat!
Dans sa première attaque contre ma personne, Munier a évoqué le sujet des journalistes emprisonnés en Algérie en ces termes :
« Mais combien d'autres croupissent encore en prison, comme le journaliste Khaled Drareni, de Radio M, arrêté uniquement parce qu'il rendait compte objectivement du déroulement d'une manifestation ? »
Étant personnellement foncièrement contre l’emprisonnement des journalistes dans l’exercice de leur fonction, il est quand même important de signaler que la Turquie est devenue la plus grande prison des journalistes au monde depuis qu’Erdogan est aux commandes de ce pays!
Regardons ça de près : Erdogan est devenu Premier ministre en 2004 puis Président en 2014. Le classement de son pays dans le domaine de la liberté de la presse est passé du 98ème rang en 2005 au 123ème en 2010 puis au 157ème en 2019. Mourad Dhina, le Erdogan algérien, aurait-il fait mieux en Algérie?
Il est permis d’en douter. Voilà pourquoi.
Un journaliste a questionné Mourad Dhina au sujet de l’assassinat des intellectuels algériens par les terroristes islamistes durant la décennie noire :
« Pourquoi n’avez-vous pas condamné l’assassinat de certains de ces intellectuels? »
Ce à quoi, il répondit, sans états d’âme:
« Personne n’a pleuré nos morts parmi ceux-là, bien plus tout le monde a applaudi, euh…, je pense que sur un plan…, encore faudrait-il être sûr de qui a tué qui à telle et telle période, euh…, mais je dirai que pour certains, certains ont choisi une voie de confrontation, une voie de provocation d’une jeunesse et qu’ils ont payé ce prix. Que ces intellectuels de gauche aient le courage d’assumer leur action. Qu’ils disent que nous nous sommes engagés dans une guerre et que certains d’entre nous ont payé de leur vie. Qu’ils en fassent des martyrs pour eux! »
La plupart de ces intellectuels de gauche assassinés étaient des journalistes.
À ce sujet, notons une surprenante déclaration de Lahouari Addi à propos de cette vidéo qui a fait le tour du cyberespace. Le sociologue aurait signifié à l’éditeur Amar Ingrachen qu’elle n’était pas véridique :
« La vidéo où Mourad Dhina assume le massacre des démocrates est un montage du DRS », aurait-il précisé.
On aurait pensé à une blague si ce monsieur ne se faisait pas passer pour un illustrissime et grandissime professeur.
On aurait pensé à une blague si cette déclaration ne légitimait pas l’assassinat de certains de ses collègues universitaires.
On aurait pensé à une blague si cette allégation n’absolvait pas les crimes perpétrés contre des innocents.
La défense des anciens du FIS par Gilles Munier ne s’est pas limitée à Mourad Dhina. Elle s’est même étendue à un des fondateurs de ce parti islamiste: Ali Belhadj. Un Breton, ça vise haut!
« Avec beaucoup d’hirakistes et leurs soutiens, je pense que l’Algérie ne sera un pays vraiment démocratique que le jour où Ali Belhadj pourra se présenter à des élections », a-t-il affirmé.
En s’exprimant ainsi, Munier montre son ignorance de la conception « belhadjienne » de la démocratie.
Dans un discours qui a été largement partagée dans les médias sociaux, on peut voir Belhadj exposer sa conception de la démocratie :
« Nous dans l’islam, pour qu’on soit clair, dans l’islam nous n’avons pas un gouvernant qui est élu tous les quatre ans. Dans l’islam, nous n’avons pas ça. Dans l’islam nous avons des règles, nous avons le Livre d’Allah et la Sounna du Prophète (QSSSL) et la société élit la bonne personne qui applique le Livre et la Sounna. Et s’il dévie après deux jours, ils s’y opposent, ils ne le laissent pas quatre ou cinq ans. Et si quatre années passent et il continue d’appliquer le Livre et la Sounna, et il applique la Loi, nous ne faisons pas d’élections. Nous le laissons. Tant qu’il applique la Loi, le Livre et la Sounna, pourquoi l’enlever? Et s’il n’applique pas le Livre et la Sounna, pourquoi le laisser quatre années? Nous l’enlèverons la première année, la première semaine ou le premier mois. C’est ça la gouvernance selon la Chariaa. Pour que ce soit clair, frères, nous ne sommes pas démocrates, la démocratie est un « kofr » (blasphème). »
Alors M. Munier, pensez-vous toujours que l’Algérie sera un pays « vraiment » démocratique avec M. Belhadj?
Et que pense M. Dhina de tout cela? Avez-vous lu l’interview publiée en 2003 qu’il a accordée à Olfa Lamloum ?
« […] Le FIS a été une formation politique originale et particulière sur la scène politique algérienne. […] D’abord, le FIS s’appuyait sur le charisme de ses deux dirigeants historiques. Ali Belhadj et Abassi Madani avaient une présence envahissante au sein du FIS. Un sermon à Alger de Belhadj ne passait pas inaperçu. De par ses références idéologiques, le FIS a fait une synthèse nationaliste, bien sûr islamique […]. »
Et, au sujet de la lutte armée :
O. Lamloum : Pourtant lors de sa dernière conférence de presse avec Abassi Madani, la veille de leur arrestation, Ali Belhadj appelait clairement à la résistance armée…
M. Dhina : « Je partage son point de vue. Nous disons que devant l’action d’un pouvoir tyrannique, il est du droit du peuple de résister en portant des armes. Il s’agit là d’une position que nous revendiquons haut et fort. Je pense que toute démocratie, toute Constitution, tout pays, reconnaît ce droit à son peuple […]. »
Le pouvoir par les armes et une démocratie agonisante, voilà ce que Munier souhaite à l’Algérie. Décidément, il y tient mordicus à son passé thiriartiste!
Les « ONG » de l’Oncle Sam
Dans sa diatribe contre mon livre, Munier a essayé de minimiser (voire d’ignorer) le rôle de la National Endowment for Democracy (NED) dans le Hirak. Pourtant, pendant de nombreuses années il a dénoncé le rôle des organisations américaines « exportatrices » de démocratie dans d’autres pays arabes. En effet, son site regorge de références montrant le rôle néfaste de la NED, Freedom House, l’USAID, le NDI (National Democratic Institute), l’IRI (International Republican Institute), etc. On y peut lire des articles aux titres explicites dont voici quelques exemples : « La Guerre Humanitaire de la NED et de la FIDH en Syrie », « L’instrumentalisation des ONG syriennes », « Un dirigeant de l’opposition syrienne taxe le CNS de ² Club de Washington² », etc.
On peut aussi y consulter un article sur la convoitise américaine de notre pays datant de 2018: « L’Afrique, et en particulier l’Algérie, seraient dans le viseur de l’armée américaine ».
La « main de l’étranger »? Êtes-vous sérieux M. Munier?
Alors ces articles n’étaient pas des coups de poignards contre les « révoltés » des autres pays arabes? Tout ce qui a été relaté et prouvé sur les révolutions colorées et le « printemps » arabe ne s’applique plus à l’Algérie? Notre pays ferait-il partie d’une autre galaxie et nous l’ignorons sauf le militant breton?
Dans le découpage géopolitique du monde selon les États-Unis, l’Algérie fait partie de la région MENA (Middle East and Nord Africa). À ce titre, l’action subversive qu’elle subit n’est aucunement différente de celle des autres pays arabes de la région. Elle est même plus ciblée que les autres de par son appartenance au Front du refus, de sa position géostratégique et de ses immenses richesses.
Je ne sais pas si Munier a consulté le site du mouvement Rachad. Si cela avait été le cas, il aurait remarqué, parmi de nombreux documents de type « otporien » publiés par Rachad sur leur site, deux livres du politologue américain Gene Sharp. En particulier « De la dictature à la démocratie », la bible de CANVAS et tous les activistes des révolutions colorées et du « printemps » arabe.
Gene Sharp (1928 - 2018) était le fondateur de l’Albert Einstein Institution qui se spécialise dans l’étude des méthodes de résistance non violente dans les conflits. Selon Michael Barker cette institution a été financée par la NED, l’IRI, l'US Institute for Peace et l’organisme allemand Friedrich Naumann Stiftung. En outre, l’Albert Einstein Institution a reçu l'aide de deux des plus influentes organisations philanthropiques libérales américaines, qui sont la Ford Foundation et l'Open Society Institute (Fondation de G. Soros).
Ainsi, même Rachad fait de la publicité pour des ouvrages subventionnés par les organismes américains d’exportation de la démocratie. Mais il ne faut pas en parler car tout cela devient caduc lorsqu’il s’agit de l’Algérie.
On ne peut que constater que ses liaisons « amicales » (ou intéressées?) avec le Mouvement Rachad ont fait perdre à Gilles Munier lucidité, pragmatisme et bon sens.
Je n’évoquerai pas dans cet article toutes les énormes contradictions fondamentales entre les positions de Munier et Rachad en ce qui concerne les dossiers Libyen et Syrien. Mon ami Rafaa s’en est chargé dans une vidéo très pédagogique .
Pour quelques millions de barils
Nous avons vu que la relation entre l’extrême-droite et certains pays arabes était due à la convergence de points de vue sur certains sujets comme l’antiaméricanisme ou l’antisionisme. Mais au-delà de l’idéologie, les aspects pécuniaires ne sont jamais très loin. Ainsi, Thiriart voyaient les pays arabes comme une tire-lire et Frédéric Chatillon a reçu entre 100 000 et 150 000 euros par an pour gérer la communication de la Syrie.
Paul Volcker, ancien directeur de la Réserve fédérale des États-Unis, a été chargé par l’O.N.U. pour enquêter sur les malversations et le scandale concernant le programme des Nations unies pour l’Irak « Pétrole contre nourriture » (1996 – 2003) .
Son rapport détaillé indique que Gilles Munier a, grâce à ce programme, bénéficié de 11,8 millions de barils de pétrole. En ces temps, Munier était secrétaire général de l’association « Amitiés Franco-Irakiennes » (AFI), fondée en 1985.
Dans ce volumineux rapport de plus de 600 pages, une section est spécialement dédiée à Gilles Munier. Ce dernier faisait affaire avec Aredio Petroleum, une filière de Taurus Group. Le rapport nous apprend que :
« En 1998, Jean-Loup Michel, le directeur général d'Aredio, a contacté M. Munier pour aider son entreprise à importer du pétrole d'Irak. M. Munier a accepté de « présenter » la société de M. Michel à M. [Tareq] Aziz et de demander des allocations. En échange, M. Michel apporterait un soutien financier à l'AFI et rémunérerait M. Munier pour sa campagne visant à faire lever les sanctions contre l'Irak. »
« Munier a affirmé ne pas avoir touché de salaire pour son travail à l'AFI ni reçu de commission d'Aredio. Il a cependant reconnu qu'Aredio et Taurus l'avaient rémunéré pour ses efforts d'intermédiaire en couvrant ses dépenses pour son travail à l'AFI. […] Cependant, la relation de M. Munier avec Taurus était plus formelle qu’il ne l’a décrit précédemment. M. Munier a signé un accord de consultance avec Taurus et a reçu des « honoraires de conseiller » pour ²rechercher [et] fournir des contrats dans la région, avec un accent particulier sur le brut irakien dans le cadre du programme Pétrole contre nourriture². M. Munier devait recevoir 0,07 $ par baril net de Taurus, et Taurus lui a versé plus de 240 000 $. […] Un total de 647 600 dollars de surtaxes a été prélevé et payé sur deux des contrats d’Aredio pour le pétrole alloué à M. Munier au cours des phases X et XI. »
Commentant cette affaire, Gilles Munier a déclaré : «
« Une vingtaine de Français fut arrêtée et mise en examen pour ²trafic d’influence² et ²corruption d’agent public étranger². En clair, pour viol d’une résolution de l’ONU. J’étais dans le lot. Cela s’est traduit pour moi par la perquisition de mon domicile, 72 heures d’interrogatoire en garde à vue en octobre 2005, une libération sous contrôle judiciaire contre le versement d’une caution d’abord fixée à 80 000 euros, le retrait de mon passeport et l’interdiction de quitter le territoire métropolitain. Un compte bancaire servant au financement des activités des Amitiés Franco-Irakiennes fut bloqué. »
Et dans un article du Monde :
« Gilles Munier, qui a aidé par le passé des élus et des journalistes français à se rendre à Bagdad, insiste sur sa bonne foi. Tout l'argent que lui versaient les sociétés de courtage Aredio et Taurus n'allait pas dans sa poche, dit-il, mais vers les activités de son association. Achat d'espaces publicitaires (notamment dans Le Monde, en janvier 2001), organisation de colloques, envois d'aide humanitaire en Irak, voyages à Bagdad. »
Après huit ans de procédure, Gilles Munier a été déclaré non-coupable, dans l'affaire des détournements du programme des Nations unies « Pétrole contre nourriture » .
Mais cette affaire nous a aussi appris que Aredio Petroleum avait acheté un millier d’exemplaire du fameux guide touristique de l'Irak dont la mise en page avait été réalisée par la société Riwal de Frédéric Chatillon.
D’autre part, certaines déclarations de Gilles Munier ne peuvent qu’attirer l’attention. Dans une interview parue dans le magazine « Le Mensuel de Rennes » en octobre 2009, il explique comment il a rencontré Saddam Hussein :
« La dernière fois, c’était en 1996, seul à seul, pour discuter de la situation politique, en plein embargo international. J’étais envoyé par le quai d’Orsay pour porter un message à Tarek Aziz, le vice-premier ministre de l’époque. »
Et, dans une de ses biographies en ligne, on peut lire qu’en 1991 :
« Gilles Munier contribuera à l’ouverture d’une Mission d’intérêt français à Bagdad en transmettant un message secret de Tarek Aziz au Quai d’Orsay. »
Et une question évidente se pose : à travers tout ce remue-ménage politico-affairiste irakien, Gilles Munier travaillait-il avec le Quai d’Orsay?
Ce qui nous mène à la question la plus importante : son « dévouement » pour Rachad serait-il dans le cadre d’une mission du Quai d’Orsay pour déstabiliser l’Algérie et nuire à ses intérêts?
Dans ce cas, ses contradictions idéologiques seraient compréhensibles.
Zabiba et le Roi
« Zabiba et le roi » est un livre écrit par Saddam Hussein, traduit en français sous la supervision de Gilles Munier qui en a lui-même rédigé la préface. Et le volet « business », n’est jamais loin :
« C’était la guerre, on parlait de Saddam tous les jours dans les journaux, c’était un sujet porteur. L’édition, c’est aussi du commerce. », a commenté le préfacier de l’ouvrage.
On trouve bien sûr ce livre dans le catalogue de l’éditeur Erick Bonnier, celui qui avait déjà publié le guide touristique de Munier « sponsorisé » par Aredio Petroleum et auquel avait collaboré Frédéric Chatillon.
Dans ce conte allégorique, la belle Zabiba représente le peuple et le roi n’est autre que Saddam Hussein en personne. Dans une des discussions figurant dans cette histoire d’amour, le roi questionne Zabiba :
« – Le peuple a-t-il besoin d’être traité avec rigueur ? – Oui, Majesté. Le peuple a besoin de rigueur. Elle rassure les gens de bien et inspire de la crainte à ceux dont la morale est douteuse. »
Selon ses propres dires, Munier a rencontré Saddam Hussein à cinq reprises. Et quand on le questionne à son sujet, il répond :
« Certes, c’était une dictature, mais il y a dictateur et dictateur. Il y a celui qui cherche à opprimer son peuple, et celui qui essaie de développer son pays. »
Les paroles de Zabiba dans la bouche de Gilles Munier! Notre Breton serait-il un admirateur et un fervent militant de la dictature? Serait-ce une réminiscence de ses liaisons passées avec les groupuscules fascistes ou un accord tacite avec le modèle de gouvernance prôné par Ali Belhadj?
Dictature? En France, non! En Occident, non! Dans les pays arabes, oui!
Et Munier ne s’arrête pas là. Voici la suite de sa réponse :
« Il y avait eu une évolution sociale, les femmes n’étaient majoritairement pas voilées par exemple. L’invasion américaine a provoqué un retour en arrière, avec l’arrivée au pouvoir des partis religieux. On est passé d’un pays laïc à un pays gouverné par des obscurantistes islamistes, avec toutes les conséquences que cela implique, non seulement pour les femmes, mais dans bien d’autres domaines comme l’enseignement. Non seulement il n’y a pas eu d’amélioration, mais il y a eu une véritable régression sociale. »
Et que pense M. Munier des « obscurantistes islamistes » qui ont sévi en Algérie durant la décennie noire? 200 000 morts, rien que ça! Et que fait-il donc avec Rachad dont les fondateurs sont des ex-membres du FIS? Un autre « torticolis » idéologique gênant!
À moins que la thèse de ses ballades sur un fameux quai parisien de la rive gauche de la Seine ne s’avère véridique.
Les peuples arabes ne peuvent choisir qu’entre la dictature ou l’obscurantisme? Ne peuvent-ils pas rêver de démocratie dans leurs pays?
C’est dans ce sens que le Hirak doit porter en son sein un message clair : ni dictature, ni obscurantisme, ni ingérence étrangère qui favoriserait l’un ou l’autre de ces deux fléaux.
En guise de conclusion
Il n’est pas dans mon intention de clore cet article sans revenir à son début, c’est-à-dire à l’agressive et calomnieuse vidéo de Mourad Dhina en mon encontre. Je n’avais pas compris pourquoi une personne à laquelle mon livre n’était pas destiné a eu une réaction aussi violente sans lire l’ouvrage qu’il était censé critiquer. L’explication est pourtant donnée dans un des nombreux articles de (ou sur) Mourad Dhina étalés sur le site de Munier. Effectivement, la recension d’une émission diffusée sur AMEL TV (sic et resic!), en date de 17 mars 2019 mentionne que Mourad Dhina a proposé la feuille de route suivante :
« Pour sortir l’Algérie de l’impasse actuelle, il faut procéder à l’installation d’un gouvernement de salut national qui sera nommé par une présidence collégiale composée de plusieurs personnalités historiques intègres, honnêtes et désintéressées. »
Hormis l’absence des noms des personnalités, cette proposition ressemble étrangement à celle qui a été l’élément déclencheur de mon livre, en l’occurrence la déclaration de Lahouari Addi qui écrivit, le 14 mars 2019 :
« […] les décideurs doivent accepter le caractère public de l’autorité de l’Etat. Ils doivent demander à celui qui fait fonction de président aujourd’hui de démissionner et de nommer une instance de transition qui exerce les fonctions de chef d’Etat. Mustapha Bouchachi, Zoubida Assoul et Karim Tabbou devraient être sollicités pour exercer les prérogatives d’une présidence collégiale qui nommera un gouvernement provisoire qui gérera les affaires courantes et préparera les élections présidentielle et législative dans un délai de 6 à 12 mois. Les généraux doivent aider à la réalisation de ce scénario et se dire une fois pour toute que l’armée appartient au peuple et non l’inverse ».
On constate donc que, moins d’un mois après le début du Hirak, et à quelques jours près entre eux, Addi et Dhina on fait des déclarations similaires. Ayant montré dans mon livre la proximité entre ces deux personnes, il n’est pas impossible qu’elles se soient concertées sur le sujet. Et cela pourrait expliquer la réaction outrancière du cofondateur de Rachad.
Pour revenir à Gilles Munier, son immixtion de la sorte dans le Hirak soulève beaucoup de questions. Un tel parti pris peut mener l’Algérie au chaos tel que celui vécu dans plusieurs pays de la région MENA. Son action n’est pas un coup de poignard dans le dos du Hirak comme il a bien voulu qualifier mon livre, mais un coup de poignard dans le cœur de l’Algérie. Et pour cela, nous serons toujours aux aguets pour qu’une nouvelle Algérie démocratique, moderne, inclusive et tournée vers l’avenir voit le jour grâce à un Hirak algéro-algérien.
En outre, le peuple algérien, en grande majorité musulman, est adepte d’un islam éclairé compatible avec la modernité. Il a été marqué par la décennie noire et ne veut plus revivre ses horreurs.
En Algérie, Gilles Munier doit comprendre qu’il n’a aucune chance de publier un guide touristique sur notre pays ou de s’accaparer des millions de barils du pétrole algérien sur fond de scandale politique d’un pays exsangue.
Le peuple algérien n’aime ni les visiteurs de certains quais, ni les panégyristes des potentats. C’est pour cette raison que sa sagesse est au diapason de la vigilance de son Hirak.
Gilles Munier, « Un coup de poignard dans le dos du Hirak ? », France-Irak Actualités, 22 Juillet 2020, http://www.france-irak-actualite.com/2020/07/un-coup-de-poignard-dans-le-dos-du-hirak.html
Gilles Munier, « Ahmed Bensaada, ²ténor ² algéro-canadien anti-Hirak ? », France-Irak Actualités, 29 Juillet 2020, http://www.france-irak-actualite.com/2020/07/ahmed-bensaada-tenor-algero-canadien-anti-hirak.html
Mouvement Rachad, Vidéo de Mourad Dhina, FaceBook, 4 juin 2020, https://www.facebook.com/watch/?v=724642721622099
18e minute
Ahmed Bensaada, « Hocine Bensaada répond à Mourad Dhina », AhmedBensaada.com, 6 juin 2020, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=515:2020-06-06-14-48-26&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119
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Michael Barker, « Activist Education at the Albert Einstein Institution: A Critical Examination of Elite Cooption of Civil Disobedience », Indymedia, 21 juillet 2012, http://www.indymedia.ie/article/102162
Sfgame Hack, « Gilles Munier s'attaque au Pr Bensaada et soutient les mercenaires de RACHAD », YouTube, 23 juillet 2020, https://www.youtube.com/watch?v=BRW8VgGto2k
Marine Turchi, « Activisme et business : l’engament pro-Assad des proches de Le Pen », Mediapart, 25 février 2014, http://ekladata.com/0AZOzwCQtOC5feZ42wknubxghwc/article_337755.pdf
ONU, « Pétrole contre nourriture : Paul Volcker souligne l’urgence d’une réforme de l’ONU », 27 octobre 2005, https://www.un.org/press/fr/2005/IK524.doc.htm
Nile Gardiner, « The Final Volcker Oil for Food Report: An Assessment », The Heritage Foundation, 10 novembre 2005, https://www.heritage.org/report/the-final-volcker-oil-food-report-assessment
Paul A. Volcker Report, « Manipulations of the Oil-For-Food programme by the Iraqi Regime », The United Nations Oil for Food Programme, 27 octobre 2005,
https://www.files.ethz.ch/isn/13894/ManipulationReport.pdf
Parmi ces personnes, on peut citer Charles Pasqua (ancien ministre), Christophe de Margerie (patron de Total), et deux ambassadeurs de France.
Gilles Munier, « Affaire "Pétrole contre nourriture" : procès d’un montage presque parfait », Geneva International Centre for Justice (GICJ), 14 mars 2013,
https://www.gicj.org/iraq_conference_speeches/Gilles_Munier_Presentation_French.pdf
Gérard Davet et Natalie Nougayrède, « "Pétrole contre nourriture" : la disgrâce des réseaux français », Le Monde, 11 avril 2006
Ouest-France, « Pétrole contre nourriture : G. Munier relaxé », 09 juillet 2013, https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/petrole-contre-nourriture-g-munier-relaxe-719969
Vincent Hugeux, « Ces Français qui courtisaient Saddam », L’Express, 9 février 2004,https://www.lexpress.fr/actualite/monde/ces-francais-qui-courtisaient-saddam_490827.html
Nicolas Legendre, « Les mystères de ²l’Irakien-Breton² », Le Mensuel, Octobre 2009, http://rsistancedespeuples.blogspot.com/2012/07/gilles-munier-jai-rencontre.html
Tlaxcala, « Gilles Munier », http://www.tlaxcala-int.org/biographie.asp?ref_aut=819&lg_pp=fr
Éditions Erick Bonnier, « Zabiba et le Roi », Juin 2012, https://www.erickbonnier-editions.com/romans/zabiba-et-le-roi/
Akar Mirèse, « Dans ²Zabiba et le roi², Saddam Hussein fait les questions et les réponses », L’Orient Le Jour, 24 février 2003, https://www.lorientlejour.com/article/440017/Dans_%253C%253C_Zabiba_et_le_roi_%253E%253E_Saddam_Hussein_fait_les_questions__et_les_reponses.html
Algérie Part, « Algérie : Un gouvernement de salut national et une présidence collégiale: la proposition de Mourad Dhina (Rachad) », France-Irak Actualités, 17 mars 2019, http://www.france-irak-actualite.com/2019/03/algerie-un-gouvernement-de-salut-national-et-une-presidence-collegiale-la-proposition-de-mourad-dhina-rachad.html
Lahouari Addi, « Dynamique révolutionnaire et changement de légitimité en Algérie », Le Matin d’Algérie, 14 mars 2019, https://www.lematindalgerie.com/dynamique-revolutionnaire-et-changement-de-legitimite-en-algerie
Traduzione: OSSIN
Per quanto la loro genesi sia molto più antica, le entità note come organizzazioni non governative (ONG) sono cresciute notevolmente negli anni 1980 e 1990 dell’ultimo secolo e i loro campi di intervento si sono diversificati: emergenza umanitaria, alimentazione, diritti umani o ambiente
È ormai sotto gli occhi di tutti: Non appena si parla di finanziamenti esteri, si attiva immediatamente una reazione pavloviana: gli occhi si gonfiano, si produce saliva e le tastiere sono inesorabilmente soggette alla frenesia delle falangi. Solo le meningi rimangono in modalità "riposo". Non importa quanti documenti seri, referenze solide o testimonianze concrete siano esposti. Niente aiuta. Ma non perdiamo la speranza e cerchiamo di risvegliare queste meningi anestetizzate.
Quando ho iniziato a scrivere il mio articolo "Otto anni dopo: la "primaverizzazione" dell'Algeria" (pubblicato il 4 aprile 2019), ho dovuto consultare il sito web della National Endowment for Democracy (NED) per conoscere i finanziamenti delle ONG algerine.
Apriamo qui una piccola parentesi. Nel 2011, quando ho scritto il mio primo libro sulla "primavera" araba, "American Arabesque", il sito della NED offriva la possibilità di consultare i rapporti degli ultimi sei anni. Dopo la pubblicazione di questo libro, l'accesso è stato consentito solo al rapporto dell'anno precedente. Il che vale ancora oggi.
Sono quindi andato a scaricare il rapporto NED 2018 sull'Algeria del 26 marzo 2019, come menzionato nel documento che può essere consultato online cliccando sul seguente link:
Rapporto della NED sull'Algeria 2018 (26 marzo 2019)
Come si può vedere, gli importi e i beneficiari sono chiaramente indicati. Per la prima sovvenzione, il CIPE (Center for International Private Enterprise), uno dei quattro satelliti della NED, è nominato per intero.?
La pubblicazione del mio articolo sulla primaverilizzazione dell'Algeria aveva suscitato scalpore e sollevato interrogativi, ma aveva anche dato origine a tonnellate di cori gridando al "complottismo".?
A fini di verifica, sono tornato sul sito della NED l'8 ottobre 2019 per esaminare i finanziamenti per l'Algeria 2018. Con mia grande sorpresa, ho notato che il rapporto era stato modificato:
Clicca qui per leggere il rapporto della NED Algeria 2018 (8 ottobre 2019)
I testi e gli importi sono gli stessi, ma la designazione dei beneficiari è completamente scomparsa.
Perché un'istituzione così grande come la NED ha dovuto cancellare i nomi dei beneficiari delle sue sovvenzioni ?
Ha ricevuto istruzioni dai suoi amministratori ? O le ONG algerine si sono lamentate ?
In ogni caso, entrambe le possibilità suggeriscono una collaborazione attiva tra le ONG e la NED durante l'Hirak.
Proseguiamo il nostro ragionamento. Cosa dice il rapporto del 2019 ? Scopriremo i nomi delle fortunate ONG algerine che hanno vinto il jackpot, o sarà messo a tacere?
Ecco il rapporto del 2019 online:
Rapporto della NED Algeria 2019
Denaro, aree di attività, missioni, ma nessun beneficiario. Viene quindi adottata la nuova regola di non menzionare i nomi delle ONG algerine finanziate.?Ciò che è molto interessante, tuttavia, è il motivo di questo finanziamento in questo periodo cruciale della storia dell'Algeria.
Ecco una traduzione in italiano di questo rapporto del 2019:
NED - Algeria 2019 Difesa della giustizia di transizione e dello stato di diritto Diritti umani 36.000 dollari
Istituto Repubblicano Internazionale (IRI) 200 000 $
Diritti umani 30 000 $
Educazione civica 25 000 $ Promuovere l'attivismo civico tra i giovani emarginati in Algeria. L'organizzazione organizzerà una serie di seminari di sviluppo delle capacità per i giovani e gli attori civici sulle capacità di leadership, i diritti dei cittadini, la partecipazione politica dei giovani, i valori democratici e il sistema economico e politico algerino; organizzerà visite sul campo alle imprese locali e alle organizzazioni della comunità; e condurrà progetti di azione sociale basati sulla comunità. |
Prima di tutto, iniziamo con l’Istituto Repubblicano Internazionale (IRI). Questa componente della NED era guidato dal defunto senatore John McCain (1936 - 2018). Questo bellicoso senatore è stato personalmente molto coinvolto nelle colorate rivoluzioni, ma anche nell'Euromaidan (Ucraina) e nella "primavera" araba. Fu un fervente seguace della "lotta non violenta" teorizzata dal filosofo americano Gene Sharp (1928 - 2018) e resa popolare dai serbi di CANVAS.
Viktor Yushchenko e John McCain (Kiev, febbraio 2005) Rivoluzione arancione (Ucraina)
John Mc Cain (Kiev, 15 dicembre 2013) Euromaidan (Ucraina)
E che cosa ha offerto l'IRI al nostro Hirak? 200.000 dollari per "sostenere i democratici algerini nella loro partecipazione attiva alla transizione politica in corso".
Ci sarebbe piaciuto molto conoscere il fortunato destinatario della ONG !
Ah! La generosità dell'IRI ! Peccato, John McCain in persona avrebbe vagato per le strade di Algeri dopo la "democratizzazione" dell'Algeria.
John Mc Cain visita i paesi della primavera araba. Un semplice controllo dei suoi "investimenti"
La generosità della NED non si ferma qui: 36.000 dollari per "promuovere lo stato di diritto", 30.000 dollari per "rafforzare la capacità dei difensori dei diritti umani in Algeria" e 25.000 dollari per "promuovere l'attivismo civico tra i giovani emarginati in Algeria".
La NED viene in soccorso dei "democratici", dello "Stato di diritto", dei "difensori dei diritti umani" e degli "attivisti civici". In mezzo all'Hirak ! Che impulso altruista !
Allora, la reazione pavloviana è ancora lì, o le meningi sono finalmente uscite dal loro torpore?
Traduzione
Version française de l'article
Le 15 février 2011, Hillary Clinton, alors secrétaire d’Etat, déclara « qu’Internet est devenu l’espace public du XXIe siècle » et que « les manifestations en Égypte et en Iran, alimentées par Facebook, Twitter et YouTube, reflétaient la puissance des technologies de connexion en tant qu’accélérateurs du changement politique, social et économique » [1]. Elle annonça également le déblocage de 25 millions de dollars « pour soutenir des projets ou la création d’outils qui agissent en faveur de la liberté d’expression en ligne », et l’ouverture de comptes Twitter en chinois, russe et hindi, après ceux en persan et en arabe.
Ces déclarations tonitruantes représentaient l’apogée d’une politique menée tambour battant mêlant les médias sociaux avec l’exportation de la démocratie « made in USA ». Les relations entre le département d’État américain et Google ont été tellement bien tressées que le fameux moteur de recherche a été qualifié d’« arme de la diplomatie américaine » [2].
Selon une étude détaillée menée par le « Google Transparency Project », les employés de Google ont été reçus 421 fois à la Maison Blanche pendant la période qui s’étale entre la prise de fonction de Barack Obama et le 31 octobre 2015, soit plus d’une fois par semaine pendant les deux mandats du 44e président des États-Unis [3]. De son côté, le président Obama a reçu les hauts responsables de la firme de Mountain View pas moins de 21 fois [4].
Ces interactions étaient tellement fortes que le rapport mentionna : « Une étude détaillée de ces registres démontre à quel point Google a entremêlé ses intérêts d’industriel avec ceux du gouvernement américain. Sur beaucoup de questions, cette relation est si intime qu’il est souvent difficile de déterminer exactement où s’arrête le gouvernement fédéral et quand Google prend l’initiative » [5].
Mais cette connivence entre le Gouvernement américain (principalement le département d’État) et les géants du Web n’est pas l’apanage de Google.
Ainsi, durant l’été 2009, cette « collaboration » a été mise en évidence lors de ce qui fut nommé la « Révolution verte », c’est-à-dire les manifestations dont les rues de Téhéran ont été le théâtre [6] . Hillary Clinton, la secrétaire d’État américaine, avait affirmé que « Twitter était important pour la liberté d’expression iranienne » [7] . Afin de passer de la théorie à la pratique, son département intervint directement auprès de la direction de Twitter pour reporter des travaux de maintenance de leur plateforme de microblogging afin de ne pas gêner les activités des cyberactivistes iraniens lors de leurs manifestations antigouvernementales.
D’après le New York Times [8], c’est Jared Cohen qui avait personnellement contacté le cofondateur et président de Twitter, Jack Dorsey, pour lui demander de reporter les travaux. Jared Cohen n’est pas un inconnu : ancien conseiller des secrétaires d’État Condoleezza Rice et Hillary Clinton, directeur de Google Ideas, il était, en ce temps-là, employé du département d’État. Même si l’administration américaine avait initialement nié son évidente implication en faveur des cyberdissidents iraniens, elle a fini par l’admettre [9].
Jared Cohen et Condoleezza Rice
Afin d’essayer d’éteindre la polémique et de justifier ce comportement inusité d’une entreprise supposée être privée et indépendante de la politique étatique, Biz Stone, un des cofondateurs de Twitter, a commenté l’évènement ainsi :
« Concernant l'opération de maintenance, nous l'avions décalée plusieurs fois. Nous avions convenu avec notre partenaire NTT America, que ce serait le 19 juin. Nous avons immédiatement eu des réactions des membres de Twitter nous disant que nous ne pouvions pas faire cela à cause des événements en Iran. Nous avons reçu une demande du gouvernement américain, mais en aucun cas un ordre ou une injonction. Cela prouve que le gouvernement reconnaît la valeur de l'outil. Mais c'est nous qui avons pris la décision de retarder de quelques heures l'opération de maintenance et d'en réduire la durée » [10] .
Pas très convaincant, M. Stone!
Barack Obama et Jack Dorsey
En pleine « révolution du lotus », entre le 27 janvier et le 2 février 2011, le gouvernement égyptien coupa l’internet. Une première mondiale censée freiner les gigantesques manifestations de la place Tahrir. La réaction du gouvernement américain ne se fit pas attendre. Par l’intermédiaire de son porte-parole, le président Obama déclara que « le gouvernement doit respecter les droits des Égyptiens et remettre en route les réseaux sociaux et Internet ». Hillary Clinton a, quant à elle, demandé aux autorités de « mettre fin aux mesures sans précédent prises pour bloquer les communications » [11].
Mais cela ne s’est pas arrêté aux vœux pieux. Google et Twitter travaillèrent de concert afin de trouver une solution permettant aux cyberactivistes égyptiens de communiquer. La solution a été trouvée en un temps record et se nomme Speak2Tweet, un service qui permettait à toute personne de composer gratuitement un des trois numéros de téléphone disponibles et de laisser des messages. Ces messages vocaux sont ensuite transformés et enregistrés en messages Twitter. Ils pouvaient alors être consultés par téléphone à partir de l’Égypte et sur Internet dans les autres pays du monde [12] .
Google et Twitter venant au secours des cyberactivistes sur les rives du Nil. Tiens donc! Seraient-ils devenus le fer de lance de la démocratisation dans les pays ciblés par la politique étasuniennes?
Une question se pose alors : comment deux entreprises privées américaines ont pu, en si peu de temps, identifier le problème, réunir des équipes de chercheurs, trouver une solution, mettre en service des numéros de téléphone, les diffuser en Égypte et faire les essais nécessaires (sans l’aide d’Internet ni des SMS) ? Il est évident que les développeurs de Google et de Twitter ont dû travailler en étroite collaboration avec de solides relais et collaborateurs en Égypte, qui ne sont autres que les jeunes cyberdissidents égyptiens.
Mais comment était-ce possible?
Il faut savoir que l’exportation de la démocratie « made in USA » vers les pays de la région MENA (Middle East and North Africa) a été échafaudée sur un investissement dans l’activisme de jeunes dissidents originaires des pays visés. Cet activisme a pour terrain deux espaces distincts : l’espace réel et l’espace virtuel.
Le premier a été pris en charge par d’illustres organismes comme la National Endowment for Democracy (NED), la United States Agency for International Development (USAID), Freedom House ou l’Open Society Foundations (OSF).
Le second espace est évidemment la chasse gardée des géants du Web américains. En 2008, ils ont presque tous été impliqués dans la création d’une structure nommée « Alliance of Youth Movements » (Alliance de Mouvements de Jeunesse — AYM) dans le but d’aider les cyberdissidents à travers le monde à maîtriser le cyberespace.
En décembre 2008, à New York, l’AYM a organisé un événement qui a donné naissance à Movements.org, une organisation américaine à but non lucratif (d’après son site) qui affiche clairement sa mission : i) identifier des cyberactivistes dans des régions d’intérêt ; ii) les mettre en contact entre eux, avec des experts et des membres de la société civile ; et iii) les soutenir en les formant, en les conseillant et en leur procurant une plateforme pour initier les contacts et les développer dans le temps [13] .
À ce jour, trois sommets ont été organisés : à New York en 2008, à México en 2009 et à Londres en 2010 et un des fondateurs de Movements.org n’est autre que Jared Cohen, celui-là même qui avait contacté Jack Dorsey pour reporter les travaux de maintenance.
Jared Cohen en compagnie de cyberactivistes étrangers lors du sommet inaugural de l'AYM (New York, 2008)
La liste des participants du Sommet 2008 était impressionnante : Dustin Moskovitz, cofondateur de Facebook, Sherif Mansour, responsable des programmes de Freedom House de la région MENA (Middle East and North Africa), Megan Smith de Google (ainsi que deux autres cadres de la compagnie), James Glassman, sous-secrétaire d’État pour les affaires publiques (ainsi que huit autres cadres du département d’État), Larry Diamond, codirecteur du International Forum for Democratic Studies au NED, et Shaarik Zafar, conseiller au département de la Sécurité intérieure. Autre information intéressante : les membres de la campagne présidentielle 2008 sur Internet du président Obama, Scott Goodstein, Sam Graham-Felsen et Joe Rospars y étaient présents et ont partagé leur expérience avec de jeunes cyberactivistes représentant 15 pays et provenant des 5 continents [14]. La liste des commanditaires de cet événement s’avère tout aussi intéressante : Google, YouTube, Facebook et le département d’État en font partie [15].
En plus de réunir de nombreux représentants de Google, de YouTube, du département d’État, de Freedom House, de l’IRI (un des quatre satellites de la NED) et de la Banque mondiale, le Sommet 2009 a été marqué par la présence de Jack Dorsey [16] et une intervention remarquée de Hillary Clinton en personne.
Hillary Clinton s'adressant aux cyberactivistes lors du Sommet annuel de l'AYM (Mexico, le 16 octobre 2009)
Cliquez ici pour visionner la vidéo
Voici ce que Eva Golinger, la spécialiste des relations entre les États-Unis et le Venezuela, a écrit au sujet de cet évènement:
« Ce sommet a […] rassemblé des experts en nouvelles technologies et réseaux sociaux, comme Facebook, Twitter et YouTube, ainsi que des fonctionnaires des agences de Washington, spécialistes dans la subversion et la déstabilisation de gouvernements non inféodés à l’agenda de Washington. Le but était de former ces jeunes à l’usage des réseaux sociaux pour promouvoir des actions politiques contre leur gouvernement. » [17]
Jack Dorsey a aussi participé comme conférencier au sommet 2010, soit pour une deuxième année consécutive [18]. En plus de toutes les organisations nommées dans les précédents sommets, cette rencontre a réussi à intéresser d’autres organismes comme le National Democratic Institute (NDI, un autre satellite de la NED).
On constate donc que Twitter et son cofondateur, Jack Dorsey, font partie intégrante du dispositif américain d’« exportation » de la démocratie vers les pays ciblés par la politique extérieure étasunienne.
Mais qu’en est-il de la démocratie américaine intra-muros? Quel rôle s’y est attribué Twitter?
Le 6 janvier 2021, le Capitole a été envahi et saccagé par des partisans du président Trump. Ils manifestaient contre le résultat des élections qu’ils jugeaient frauduleuse, lors d’un scrutin rocambolesque.
Et qu’allait faire le petit oiseau bleu? Allait-il se ranger du côté des manifestants comme c’est le cas dans les pays étrangers visés par l’Oncle Sam? Allait-il avoir un rôle similaire à celui qu’il a eu en Iran, dans les pays arabes [19] ou en Ukraine [20]?
C’est ne pas connaître Twitter. Deux jours plus tard, c’est le président Trump qui a été banni de son réseau social favori. Il faut savoir que Donald Trump possédait, à ce moment, près de 90 millions de followers sur Twitter et qu’il lui est déjà arrivé de publier jusqu’à 200 tweets par jours [21]!
Le président des États-Unis en personne, le POTUS lui-même a été réduit au silence par un petit oiseau bleu! Lui et ses 75 millions de votes.
Ainsi, cette fois-ci, Twitter n’a non seulement pas soutenu les révoltés mais a puni celui qu’il a accusé d’être leur meneur. La « révolution du Capitole » n’aura pas lieu car ce qui est encouragé à l’étranger est inacceptable à Washington.
En fait, nous n’avons pas vu les comptes Twitter de Hillary Clinton, Barack Obama ou John Mc Cain suspendus même s’ils avaient, avec frénésie, encouragé les émeutes dans de nombreux pays, en particulier ceux de la région MENA.
Une autre question se pose : en termes de politique intérieure, Twitter serait-il plus proche des démocrates?
C’est l’accusation qui a été formulée par le sénateur Ted Cruz lorsque la plateforme de microblogging a bloqué les tweets qui partageaient un rapport du New York Post incriminant Hunter Biden, le fils du candidat démocrate, Joe Biden [22].
Et le sénateur républicain n’a pas mâché ses mots :
« M. Dorsey, qui diable vous a élu et vous a confié ce que les médias sont autorisés à rapporter et ce que le peuple américain est autorisé à entendre? Et pourquoi persistez-vous à vous comporter en super PAC [23] démocrate, faisant taire les opinions contraires à vos convictions politiques? »
Cliquez sur l'image pour visionner la vidéo complète de Ted Cruz
Il n’est pas question ici de défendre les autocrates qui ont si longtemps usurpé le pouvoir ou de nier les problèmes de corruption, d’absence de démocratie ou un manque flagrant de liberté d’expression dans les pays de la région MENA. Mais la promotion de la démocratie dans cette partie du monde (et ailleurs) par l’administration américaine n’a rien à voir avec tout cela. La situation désastreuse des pays « printanisés » en est une éloquente démonstration.
Il n’est aussi pas question de défendre un quelconque président des États-Unis car, d’une manière ou d’une autre, ils sont tous un danger pour la paix dans le monde.
On voit donc bien qu’à l’étranger, Twitter se range du côté des manifestants alors qu’aux États-Unis, il s’y oppose frontalement.
Ainsi, créer le chaos à l’étranger, y provoquer de gigantesques exodes humains et causer la mort de centaines de milliers de personnes sous l’étendard de la « démocratie » ne semble pas déranger outre mesure ce cher M. Dorsey. C’est le prix de la démocratie « made in USA » et de la liberté d’expression, même si le résultat est plus catastrophique qu’auparavant. Il faut juste que cela n’ait pas lieu aux États-Unis. Car, bâillonner le président des États-Unis n’est nullement une atteinte à la liberté d’expression, foi d’oiseau bleu!
Et dire que Twitter prend un malin plaisir à coller au média Russia Today (RT) le label « Média affilié à un État, Russie ».
Dorénavant, Jack Dorsey devrait accoler une petite précision sous le portrait de Larry [24] : « Média affilié à un État, USA ».
Et, en attendant la confirmation de son affiliation partisane, il serait intéressant de savoir sur quel dos le petit oiseau bleu préfère se poser : sur celui d’un âne ou celui d’un éléphant?
Références et notes
[1] Le Monde, « Hillary Clinton milite pour la liberté sur Internet », 16 février 2011, http://www.lemonde.fr/technologies/article/2011/02/16/hillary-clinton-militepour-la-liberte-sur-internet_1480855_651865.html
[2] Le Monde, « Google, les États-Unis et l’Égypte », 3 février 2011, https://www.lemonde.fr/technologies/article/2011/02/03/google-les-etats-unis-et-l-egypte_1474508_651865.html
[3] Campaign for Accountability, « Campaign for Accountability Launches Google Transparency Project», 26 avril 2016, https://campaignforaccountability.org/campaign-for-accountability-launches-google-transparency-project/
[4] The Tech Transparency Project, « Google's White House Meetings », 26 avril 2016, https://www.techtransparencyproject.org/articles/googles-white-house-meetings
[5] Alexis Orsini, « Google a visité la Maison Blanche 71 fois par an pendant la présidence Obama », Numerama, 04 novembre 2016, https://www.numerama.com/tech/206436-google-roi-du-lobbying-sous-la-presidence-obama-avec-71-visites-par-an-a-la-maison-blanche.html
[6] A. Bensaada, « Téhéran-Gaza : la différence médiatique, Le Quotidien d'Oran, 25 juin 2009, http://www.lequotidien-oran.com/?archive_date=2009-07-01&news=5123035
[7] AFP, « Clinton says Twitter is important for Iranian free speech », 17 juin 2009, http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5h6i CR8fA4XQ4OHnzc0sxe3aadMxg
[8] Mark Landler et Brian Stelter, « Washington Taps Into a Potent New Force in Diplomacy», New York Times, 16 juin 2009, http://www.nytimes.com/2009/06/17/world/middleeast/17media.html?_r=0
[9] Kristina Wong, « Clinton: “I wouldn’t know a Twitter from a tweeter” & Iran Protests US Meddling », ABC News, 17 juin 2009, http://abcnews.go. com/blogs/politics/2009/06/clinton-i-wouldnt-know-a-twitter-from-a-tweeter-iran-protests-us-meddling/
[10] Laurence Girard, « Testons les usages commerciaux de Twitter », Le Monde, 24 juin 2009, https://www.lemonde.fr/technologies/article/2009/06/24/biz-stone-testons-les-usages-commerciaux-de-twitter_1210767_651865.html
[11] AFP, « Mme Clinton appelle l’Égypte à réfréner les forces de l’ordre », 28 janvier 2011, http://www.ladepeche.fr/article/2011/01/28/1000825-Mme-Clintonappelle-l-Egypte-a-refrener-les-forces-de-l-ordre.html
[12] The Official Google Blog, « Some weekend work that will (hopefully) enable more Egyptians to be heard », 31 janvier 2011, https://googleblog.blogspot.com/2011/01/some-weekend-work-that-will-hopefully.html
[13] Ahmed Bensaada, « Arabesque$ - Enquête sur le rôle des États-Unis dans les révoltes arabes », Ed. Investig’Action, Bruxelles (Belgique), 2015 – Ed. ANEP, Alger (Algérie), 2016
[14] Ibid.
[15] Ibid.
[16] Ibid.
[17] Eva Golinger, « La grève de la faim à la mode de Washington », Mondialisation.ca, 2 mars 2011, https://www.mondialisation.ca/venezuela-la-gr-ve-de-la-faim-la-mode-de-washington/23482
[18] Voir réf. 13
[19] Alexandre Roberge, « Twitter et les révolutions arabes », Thot Cursus, 15 janvier 2012, https://cursus.edu/articles/20967/twitter-et-les-revolutions-arabes
[20] Pablo Barbera et Megan Metzger, « How Ukrainian protestors are using Twitter and Facebook », The Washington Post, 4 décembre 2013, https://www.washingtonpost.com/news/monkey-cage/wp/2013/12/04/strategic-use-of-facebook-and-twitter-in-ukrainian-protests/
[21] Marion Mercier, « États-Unis : Donald Trump privé de son compte Twitter », France Info, 10 janvier 2021, https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/donald-trump/etats-unis-donald-trump-prive-de-son-compte-twitter_4251981.html
[22] Griffin Connolly, « Democrat brands Ted Cruz a 'bully' after he slammed Twitter CEO Jack Dorsey for censoring NY Post report on Hunter Biden », The Independant, 28 octobre 2020, https://www.independent.co.uk/news/world/americas/us-election-2020/ted-cruz-jack-dorsey-twitter-ny-post-brian-schatz-b1401715.html
[23] PAC : Political Action Committee (comité d'action politique)
[24] Prénom du petit oiseau bleu, logo de Twitter
Cet article a aussi été publié par:
La tribune diplomatique internationale
Collectif Novembre pour le socialisme
Etc.
Purificación G. de la Blanca
Estados Unidos orquestó las llamadas "primaveras" árabes, y las revoluciones de colores, desestabilizando numerosos países y llevándolos incluso a la guerra (Yemen, Libia, Bolivia...) Para ello cuenta con sus agencias de exportación de "su democracia". Además del NED y sus cuatro satélites, que son el Instituto Nacional Democrático (NDI), el Instituto Republicano Internacional (IRI), el Centro de Solidaridad y el Centro para la Empresa Privada Internacional (CIPE), este sistema incluye USAID, Freedom House, MEPI (Middle East Partnership Initiative), POMED (Proyecto sobre la democracia en Oriente Medio) y OSI (Open Society Institute) pertenecientes a las fundaciones de George Soros. Ahmed Bensaada ha denunciado el mismo juego en Argelia. Y se ha armado...
NUESTRO COMPAÑERO DE OJOS PARA LA PAZ, AHMED BENSAADA, PROFESOR DE LA UNIVERSIDAD DE ORÁN DENUNCIA LA INTERFERENCIA DE EE. UU. EN LA HIRAK ARGELINA.
HA CREADO UNA FUERTE POLEMICA
CONVIENE TOMAR NOTA
BENSAADA, ha pasado años investigando el juego de los EE.UU. en las llamadas “primaveras árabes” y en las “revoluciones de colores”. Fruto de ello han sido sus libros: “Arabesco americano”; “Arabesque$, investigación sobre el papel de EEUU en las revueltas árabes”, y “¿Quiénes son los autoproclamados tenores del Hirak argelino? “, en el que denuncia, con nombres y apellidos, a una serie de individuos que trabajan a sueldo de las fundaciones de Soros, la Freedom House, el IRI, el NDI, la NED, el OSI, la USAID…., que, en nombre de la democracia, trabajan para el Estado Islámico y para las agencias mencionadas que tratan de desestabilizar Argelia.
Ya hemos visto cómo en países ya desestabilizados, o en vías de, las agencias de Soros y del Departamento de Estado de los EE.UU., van de la mano del Estado Islámico y de los extremistas utilizados por EE.UU. para destruir los países que están en su objetivo. (NOTA: El Hirak, son protestas populares y, supuestamente, un movimiento espontáneo que, en la calle, reclama democracia)
Ahmed Bensaada tiene una valentía fuera de lo común, pues ha creado una fuerte polémica en Argelia, al hacer frente a los poderes más perversos. No se nos olvide que Argelia tiene petróleo y gas.
DAMOS PASO A UNA ENTREVISTA QUE ACABAN DE PUBLICAR EN el periódico Al-Akhbar (Líbano)
Periodista: Lina Kennouche
Traducción: Purificación G. de la Blanca (Ojos para la Paz)
1- Su último trabajo ha suscitado fuertes críticas en cierta prensa argelina, las publicaciones lo acusan erróneamente de tratar de desacreditar el Hirak que sería explotado desde el extranjero o al menos tener una visión muy reduccionista de él. Otros sospechan que oculta ciertos hechos, especialmente cuando destaca las relaciones mantenidas por ciertas figuras, como el ex miembro del FIS Larbi Zitout y las agencias extranjeras sin volver a su pasado como ex miembro de los servicios de inteligencia de Argelia " y por lo tanto cuestiona el propósito de tu libro. Se entenderá que estas críticas tienen poco que ver con el contenido de su trabajo de investigación y toman la forma de ataques personales y juicios de intenciones. (En otras palabras, frente a la tenacidad de los hechos que atestiguan el apoyo brindado a ciertas personalidades por las agencias y ONG estadounidenses, ¿estamos tratando de minimizar esta realidad, pero está cargada de consecuencias? ¿Redirigir el debate a otro campo? ¿Cuál es el objetivo de estos ataques a su libro?)
Cuando escribí mi libro, estaba seguro de que provocaría una protesta. De hecho, el Hirak fue considerado, desde su nacimiento, como un objeto sagrado y cualquier embrión de crítica se considera inmediatamente como herejía. Prueba de esto es que la mayoría de mis primeros detractores admitieron que no habían leído mi libro. Ayer mismo, se publicó en un blog un texto interminable contra mí (y no contra mi libro) y su autor admitió (sic), en su preámbulo, no haber leído el trabajo que afirmó criticar.
Experimenté este tipo de reacción en 2011, cuando publiqué mi libro "Arabesque American" sobre la "primavera" árabe. Me di cuenta, de hecho, que el romanticismo "revolucionario" estaba más arraigado en las personas que el razonamiento fáctico. A las personas les ha llevado años adherirse a mi visión a pesar de la evidencia avanzada en mis escritos. Sin embargo, mientras tanto, países como Siria, Libia y Yemen han sido destruidos …y todavía estamos esperando que la democracia se arraigue en nuestra región.
Lo que es preocupante, en el caso de Argelia, es que los intelectuales argelinos que aplaudieron y elogiaron mi libro "Arabesque$" (publicado en 2015 en Bruselas y en 2016 en Argel) me rechazaron por completo cuando Comencé a analizar el Hirak argelino con un enfoque similar al adoptado para los países de la región MENA (Medio Oriente y África del Norte). Para estas personas, Argelia es un país aparte e Hirak es un fenómeno intocable que no puede ser criticado. Esta combinación de deificación de Hirak e ingenuidad de análisis es muy sorprendente cuando proviene de personas que supuestamente han seguido los trastornos sangrientos y dramáticos de nuestra área de pertenencia geoestratégica.
Para otros, la explicación es más simple. Se trata de defender sus posiciones y sus intereses (y, por supuesto, los de sus patrocinadores) en la situación problemática que Argelia está experimentando actualmente. Sin embargo, es sorprendente ver que las ONG argelinas que reciben fondos del National Endowment for Democracy (NED) y que participan en Hirak están todas unidas en torno a la misma visión, la de confrontación con las bases del Estado. nación. Recordemos que la NED es una de las principales organizaciones de un dispositivo estadounidense para la "exportación" de la democracia cuyo papel fue muy importante en las revoluciones de color y la "primavera" árabe, sin olvidar el Euromaidan (Ucrania), Los disturbios de Hong Kong y muchos otros movimientos de protesta populares en todo el mundo.
Para leer mi artículo sobre el Euromaidan (Ucrania) Ucrania, autopsia de un golpe de Estado3 de marzo de 2014 |
Para leer mi artículo sobre Hong Kong (en francés) Hong Kong : un virus sous le parapluie12 de octubre de 2014 |
Tenga en cuenta aquí que NED no es la única organización involucrada en Argelia, pero es sin duda la más emblemática.
Si bien pensé que mi libro iba a ser una oportunidad para abrir un debate serio sobre Hirak y sus diferentes componentes, se lanzaron ataques ad personam, parasitando y paralizando cualquier iniciativa en esta dirección. Una técnica tan antigua como el mundo: desacreditar al autor para descalificarlo y matar cualquier discusión de raíz. Pero la gente no se deja engañar y el debate se ha desatado en las redes sociales.
Sin embargo, todo el alboroto que acompañó el lanzamiento de mi libro reveló una realidad inquietante: la enorme pobreza del sistema de medios argelino. Este último se distinguió por una falta de profesionalidad y una falta de ética inaceptable, especialmente en este período crucial que nuestro país está experimentando. En cuanto a los medios impresos, sólo dos periódicos, "L'Expression" y "Reporters", se tomaron la molestia de leer mi libro y ofrecer a sus lectores críticas honestas o entrevistas con ciertos protagonistas del libro.
El periódico "El Watan", fiel a sus ideas de la primavera de Argelia, patrocinó no menos de cinco (5) artículos que hablar sobre mi posición "pro-poder" y "anti-Hirak" completando con éxito su giro de imponer que nunca se hable de mi libro. Calumnia, calumnia, que algo queda.
Para todos los demás periódicos, es un apagón de radio, como si mi libro no existiera. No mojarse también es una estrategia ganadora cuando quieres comer en todos los estantes.
En cuanto a los medios audiovisuales, aparte de dos transmisiones de radio en canales estatales, no recibí ninguna otra invitación. Ninguna otra radio o televisión se ha atrevido a abrir el debate sobre el tema propuesto por mi libro, ignorando toda la agitación que ha sacudido (y todavía sacude) el ciberespacio.
Al hacerlo, el comportamiento del sistema de medios de comunicación argelino se ve completamente abrumado por los acontecimientos y en completa contradicción con las aspiraciones de una nueva Argelia que exige integridad, transparencia y ética.
Por lo tanto, al ignorar mi libro o descalificar a su autor, buscamos huir del debate sustantivo que consiste en identificar intervenciones extranjeras en la escena política argelina y erradicarlas. Porque solo un Hirak argelino-argelino es beneficioso para nuestro país.
2- La idea de este libro, que es una continuación de sus investigaciones anteriores, nació en respuesta a una declaración de Lahouari Addi, quien menos de un mes después del comienzo del Hirak pidió la renuncia del presidente de la República y el nombramiento de un cuerpo de transición en el que Mustapha Bouchachi, Zoubida Assoul y Karim Tabbou estarían representados. Según usted, ¿qué explica la elección de estas tres personas dentro de un Hirak que no tenían líderes, qué vínculos tienen con Addi? ¿Este llamado respondió a las prioridades de una agenda extranjera?
De hecho, mi libro es parte de un trabajo de investigación que llevo a cabo durante varios años para comprender el papel de las diversas organizaciones estadounidenses de "exportación" de democracia, así como su modus operandi en el "cambio de régimen" utilizando el "poder blando". "
Pero la idea precisa de este libro surgió de una declaración del sociólogo Lahouari Addi que afirmó de la siguiente manera, menos de un mes después del inicio del Hirak:
" Debe pedirse a Mustapha Bouchachi, Zoubida Assoul y Karim Tabbou que ejerzan las prerrogativas de una presidencia colegiada que designará un gobierno provisional que gestionará los asuntos actuales y preparará las elecciones presidenciales y legislativas en un plazo de 6 a 12 meses". "
Me pareció extraño que para un movimiento que se dice que no tiene líderes, se proponga un triunvirato tan rápidamente. ¿Con qué criterios fueron elegidas estas personas? ¿Se han organizado encuestas de opinión? ¿Se conocían estas personas antes del Hirak? ¿Qué prerrogativa utilizó el Sr. Addi para presentar ciertos nombres y no otros?
Otro signo notable: la omnipresencia de las personas citadas en ciertos medios (argelinos, islamistas u occidentales) que abogan abiertamente por la propuesta del sociólogo y no dan espacio para opiniones opuestas.
Mientras evito deliberadamente tratar el caso del Sr. Tabbou, dado que actualmente está en prisión y en espera de juicio, he tratado de encontrar hilos comunes que puedan vincular a estas personas. He detectado dos de ellos: i) su proximidad a los intereses estadounidenses y ii) sus estrechos vínculos con representantes del FIS (Frente de Salvación Islámico) disuelto. Docenas de referencias y una sección importante que contiene varios documentos relacionados con los hechos citados respaldan esta doble relación.
Debe entenderse que mi libro no pretende ser una acusación contra las personas, sino que presenta hechos relacionados con la multitud de medios utilizados por las organizaciones estadounidenses para preparar una orientación para los movimientos populares cuando se activan.
Quiero aclarar que no fueron estas organizaciones las que crearon el Hirak ni ninguna otra revuelta en la calle árabe. La protesta popular es causada por problemas reales en la sociedad, como la falta de democracia, la distribución desigual de la riqueza, la mala gestión, el desempleo endémico, la “hogra” (Desprecio y abuso de poder), el favoritismo, la corrupción, etc.
Por otro lado, tan pronto como la calle retumba y las manifestaciones cobran impulso, los grupos entrenados en "lucha no violenta" y en ciberactivismo suben al nicho para orientar ideológicamente la protesta con el apoyo de una exageración complaciente. Y ahí es cuando se implementan las agendas extranjeras.
3- ¿Cómo trabajaron las agencias extranjeras para infiltrarse en el Hirak argelino y cuáles son las similitudes que observas con el movimiento de protesta nacido en el Líbano en 2015 en respuesta a la crisis de los residuos?
En su plan para exportar la democracia, Estados Unidos divide el mundo en regiones. El que nos interesa en el contexto de esta discusión es la región MENA, que incluye una gran parte de los países árabes. En esta área geográfica, las ONG locales son financiadas y sus activistas entrenados por organizaciones que pertenecen a agencias de “exportación” de la democracia estadounidense. Además del NED y sus cuatro satélites, que son el Instituto Nacional Democrático (NDI), el Instituto Republicano Internacional (IRI), el Centro de Solidaridad y el Centro para la Empresa Privada Internacional (CIPE), este sistema incluye USAID, Freedom House, MEPI (Middle East Partnership Initiative), POMED (Proyecto sobre la democracia en Oriente Medio) y OSI (Open Society Institute) pertenecientes a las fundaciones de George Soros.
En Argelia, como en el Líbano (y en todos los demás países de la región MENA), muchas organizaciones no gubernamentales locales son financiadas por estas organizaciones, y especialmente por el NED. Para algunos observadores, sirven como un "caballo de Troya" que se puede activar a su debido tiempo.
Es importante saber que Líbano fue el primer país árabe en ser blanco del "poder blando" estadounidense, mucho antes de la "primavera" árabe. Ya en 2005, muchas ONG libanesas financiadas por algunas de estas organizaciones estaban muy involucradas en lo que se llamó "la revolución del cedro". Por otro lado, el papel de Freedom House se ha establecido claramente y algunas figuras del movimiento de protesta han estado en contacto con diplomáticos estadounidenses en Beirut. En el pastel, activistas serbios de Otpor, fundadores del Centro para la Acción y Estrategias Aplicadas No Violentas (CANVAS) estuvieron presentes en persona en Beirut para ofrecer capacitación en "lucha no violenta" a los manifestantes.
Para leer mi artículo sobre el Líbano Líbano 2005-2015 : de una « revolución » de color a otra14 de septiembre de 2015 |
Diez años después, durante la "crisis de la basura" de 2015, los activistas más destacados y publicitados fueron financiados y capacitados por estas organizaciones estadounidenses. Algunos de ellos fueron parte de lo que se ha llamado la "Liga Árabe de la Red". Es un grupo de ciberactivistas árabes de la región MENA que se han reunido en varios lugares para recibir capacitación en la gestión del ciberespacio, el anonimato en línea y las nuevas tecnologías. Algunos de estos entrenamientos incluso tuvieron lugar en Beirut, mucho antes de la "crisis de residuos". Tenga en cuenta que algunos activistas involucrados en la "crisis de la basura" habían fabricado sus armas en la "revolución del cedro", diez años antes.
Todos los "ingredientes" observados en el Líbano, a saber, las ONG financiadas por las organizaciones estadounidenses que "exportan" la democracia, la proximidad de ciertos activistas a la embajada estadounidense, la cobertura mediática de las figuras de protesta de los medios complacientes, El uso sobre el terreno de las técnicas de "lucha no violenta" popularizadas por los serbios de CANVAS, el uso efectivo de las nuevas tecnologías, están presentes en el Hirak argelino.
Además, es interesante observar, tanto en Líbano como en Argelia, la participación activa de ciertos tenores de la "revuelta" dentro de las organizaciones estadounidenses.
Tantas similitudes en ningún caso pueden ser el resultado del azar.
4- ¿Cuáles son las afirmaciones o acciones presentadas en el contexto del Hirak que lo alertaron sobre el deseo de ciertos actores exógenos de desestabilizar al estado argelino y sus instituciones?
En abril de 2019, unas semanas después del inicio de las protestas, publiqué un artículo detallado en el que analicé a fondo las técnicas utilizadas en el Hirak argelino. Mostré que muchas de estas técnicas siguieron el manual de CANVAS al pie de la letra donde se enumeran los 199 métodos de acción no violenta. Dominar estas técnicas solo podría ser el resultado de un entrenamiento previo.
Para leer mi artículo sobre la "primaverizacion" de Argelia Ocho años después: La “primaverización” de Argelia4 de abril de 2019 |
En el mismo período de tiempo, surgieron figuras del Hirak y comenzaron a recibir mucha atención de los medios. Y aunque el leitmotiv del levantamiento popular es el rechazo categórico a la estructura, los nombres han comenzado a circular, incluidos los propuestos por Lahouari Addi. Por otro lado, las demandas de Hirak experimentaron una alta inflación ya que los viernes se sucedieron el uno al otro, incluso después de que el presidente Bouteflika fue removido, que era el requisito inicial. Luego surgieron dos rutas: la ruta constitucional que conduce a las elecciones (defendida por la institución militar) y la ruta de la fase de transición solicitada por algunos de los manifestantes. Desde "Djeich Chaab Khawa Khawa" (Ejército Popular, hermano hermano), las consignas se endurecieron hasta "Dawla Madaniya, Machi 3askaria" (estado civil y no militar).
Después de las elecciones de diciembre de 2019, las posiciones se endurecieron y se volvieron irreconciliables. Pero lo que me llamó la atención fue el hecho de que las ONG financiadas por organizaciones estadounidenses que habían sido visibles en Hirak desde el principio, estaban haciendo campaña para la fase de transición. Además, los "tenores" de esta opción eran muy visibles en los medios extranjeros (especialmente en francés) y en el canal Al Magharibia (cercano al ex-FIS). Muy poco (si alguno) se le dio espacio a los partidarios de la ruta constitucional. Este doble rasero, contrario a todos los nobles principios transmitidos por el propio Hirak, fue sorprendente. El deseo de alimentar la confrontación con la institución militar y crear un clima de desestabilización era claramente palpable.
5- Usted menciona la necesidad de supervisar la financiación de ciertas ONG locales que están vinculadas a intereses extranjeros o de prohibir la financiación de agencias del gobierno estadounidense como es el caso en Rusia, por qué en un país como Argelia, cuyas constantes históricas sabemos (soberanía, independencia), ¿no se ha tenido en cuenta esta dimensión hasta ahora?
Unas semanas antes de la publicación de mi libro, había argumentado en un artículo que había hecho ruido, por un marco estricto, incluso una prohibición de financiación extranjera de ONG argelinas. Es inconcebible que los individuos u organizaciones reciban subsidios de un país extranjero con el propósito de desestabilización política o "cambio de régimen". El establecimiento de la democracia es ciertamente digno de elogio, pero no se hace con el apoyo y la asistencia de países extranjeros que trabajan a escondidas. La filantropía no existe en esta área. Todos los fondos son para un propósito político específico que sirve a los intereses del país donante en detrimento del país de quienes los reciben. La historia de las revoluciones de colores y, más recientemente, el de la catastrófica "primavera" árabe son ejemplos pedagógicos de los cuales es imprescindible aprender lecciones. Y lo sorprendente es que tales prácticas están prohibidas en los Estados Unidos.
Países como Rusia, Egipto, India, Venezuela (y muchos otros) han prohibido o impuesto controles estrictos sobre las actividades de estos organismos tóxicos que promueven la democracia.
Para leer mi artículo sobre las ONG 4 de junio de 2016 |
Con la publicación en Argel de mis libros "Arabesque américaine" en 2012 y "Arabesque$" en 2016, esperaba llamar la atención de las autoridades públicas sobre este problema, pero no se ha hecho nada en serio. Es por esta razón que solicité nuevamente un marco y un control de las actividades y la financiación de estas organizaciones que se extendieron por varios campos de la vida social en Argelia.
6- ¿Los intelectuales argelinos que apoyan incondicionalmente al Hirak y te acusan de conspiración, son ciegos a esta dimensión de interferencia extranjera? ¿O tienden a idealizar el Hirak al considerar que las interferencias no tienen influencia en la realidad? (O peor aún, como en Siria, ¿la interferencia extranjera parece ser una solución aceptable tan pronto como se deshaga de este régimen?)
Desde las revoluciones de color, esta cuestión de interferencia extranjera a menudo se ha abordado y se han dado diferentes respuestas.
La primera es decir que para deshacerse del poder en el lugar, la colaboración con una potencia extranjera es esencial, independientemente del precio que se pagará más adelante.
El segundo, imbuido de ingenuidad, es aceptar la interferencia extranjera y minimizar las consecuencias. Este es el caso, por ejemplo, del ciber activista tunecino Slim Amamou que reconoció la ayuda estadounidense, pero negó la interferencia: "No son ellos quienes deciden, son los tunecinos quienes deciden. Y simplemente eligen a quién apoyar”, dijo en una entrevista.
Para ver el video de Slim Amamou (en francés) 18 de junio de 2011 |
Finalmente, el tercero se debe a una falta de conocimiento (incluso ignorancia) del fenómeno de la interferencia extranjera porque es muy poco publicitado o incluso ignorado por los medios de comunicación. Sobre todo, porque el concepto ha sido usado en exceso en campañas de propaganda. Esta concepción, que a menudo va de la mano con una santificación de Hirak, instintivamente conduce a acusaciones de conspiranoicos y conspiración.
En todos estos casos, no tomar en serio la interferencia extranjera en tales movimientos populares de protesta puede conducir al caos, como se puede ver en los países "primaverales" de nuestra región, en particular Libia, Siria o el Yemen.
Ahmed Bensaada
La récente ressuscitation politique de l’ancien président tunisien en a surpris plus d’un, non seulement par la piètre teneur de son propos mais surtout par son insolente immixtion dans les affaires d’autrui. On a ainsi eu droit à Marzouki l’insipide écrivain collabo, Marzouki le pitoyable orateur et Marzouki le médiocre analyste, une triple punition pour les personnes qui ont suivi ses errances cogitatives.
Moncef Marzouki est, en effet, le préfacier du livre commandité par le mouvement Rachad en réponse au mien (Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak Algérien?). Cette ostensible collaboration avec une organisation accusée d’avoir des liens avec la nébuleuse islamiste, et dont l’hyperactivité au sein du Hirak n’est plus à démontrer, met en lumière deux aspects importants. Primo, Marzouki étant lui-même un islamiste avéré, sa contribution à ce travail de pure propagande confirme la nature internationale de l’entité Rachad et du rôle nocif de son internationalisme dans le Hirak. Secundo, elle montre que la « printanisation » de l’Algérie est le but recherché par Rachad et son auteur fétiche. On peut s’en rendre compte en lisant la préface du livre de Rachad. Marzouki y écrit :
« Après la première vague du « printemps arabe » en Tunisie, en Libye, au Yémen, en Égypte et en Syrie, et malgré les revers et ce que certains ont pris pour des « leçons », la deuxième vague est survenue au Soudan, en Algérie, en Irak et au Liban ».
Ainsi, selon Marzouki (et, bien entendu, Rachad), l’Algérie vit actuellement une deuxième vague de printanisation touchant les pays arabes « rescapés » de la première. Une fatalité concoctée d’après les grimoires d’officines bien connues. Et quand on sait quelle a été la conséquence de cette saison funeste sur la plupart de ces pays, on imagine les images de chaos qui doivent faire saliver Marzouki et ses « rachadiens ».
Des villes complètement détruites, des citoyens décimés par centaines de milliers, des réfugiés fuyant la terreur par millions et des rêves évaporés à jamais.
Même dans le cas de la Tunisie, il est difficile de comprendre cette propension à idéaliser sa situation. Il est vrai que la condition des libertés démocratiques s'est nettement améliorée. Malgré cela, les observateurs (surtout occidentaux) sont unanimes sur son insuccès, dix ans après la disparition de feu Mohamed Bouazizi. Et les titres des journaux soulignant cet anniversaire sont éloquents :
The Guardian (GB): « 'He ruined us': 10 years on, Tunisians curse man who sparked Arab spring »
(''Il nous a ruinés '': 10 ans plus tard, les Tunisiens maudissent l'homme qui a déclenché le printemps arabe)
Le Temps (CH): « Mohamed Bouazizi, le héros maudit de Sidi Bouzid »
Le Figaro (FR) : « Dix ans après, le goût amer des printemps arabes »
Tunisie Numérique (TN) : « Le Monde : Techniquement, la Tunisie est quasiment en faillite ! »
Etc.
On constate que ceux-là mêmes qui soutenaient et applaudissaient les « printemps » arabes se rendent compte - un peu trop tard - de leur erreur. Et à quel prix!
Dans le cas tunisien, on peut y ajouter certaines particularités post-« révolution » : la sidérante participation au jihadisme international (premier pourvoyeur de terroristes dans le monde en 2015), l’odieux « jihad al-nikah », le phénomène des harragas , etc.
Alors, au lieu de s’occuper des affaires algériennes, Marzouki devrait plutôt s’intéresser à son pays et mettre ses « immenses » talents au service de son peuple. À moins que le surnom de « Tartour » (pantin) dont il a été affublé par les Tunisiens ne le disqualifie complètement.
Marzouki s’est aussi fait remarquer par sa position anti-algérienne dans le dossier du Sahara Occidental. Une attaque féroce et hostile qui corrobore son rôle collaborationniste dans le Hirak.
Il est inutile de discuter plus longuement ce dernier point puisque le professeur Chitour s’en est chargé de manière académique en dressant un tableau peu reluisant du Tartour tuniso-rachadien.
Marzouki ennemi de l’Algérie? Son rôle dans le Hirak et la virulence de ses récentes sorties médiatiques tendent à le confirmer.
Il est cependant intéressant de noter que cette rencontre, qui a permis à Marzouki de verser tout son venin sur l’Algérie, a été organisée par « Shoaa for Human Rights Ltd ». Cette ONG récemment incorporée à Londres est présidée par l’Algérien Rachid Aouine. D’après les journaux de l’époque, M. Ouine est un ancien douanier « abusivement licencié », qui s’est métamorphosé en militant des droits de l’Homme. Après avoir eu maille à partir avec la justice algérienne, il a été défendu par Al Karama, fondation proche du mouvement Rachad. Il s’est exilé par la suite à Londres où il continue ses activités droit-de-l’hommistes par le biais de cette nouvelle ONG.
Cela explique pourquoi on retrouve Marzouki chez Rachad et chez « Shoaa for Human Rights Ltd ». Mais cela n’expliquera jamais pourquoi des Algériens qui prétendent défendre leur pays permettent à un étranger de cracher sur l’Algérie.
On se serait contenté d’un seul tartour produit par notre pays voisin, mais voilà qu’un second fait surface, comme par enchantement. Il s’agit de Ahmed Ounaies, un ancien ministre des affaires étrangères de la Tunisie, membre du gouvernement Ghannouchi II. Ce monsieur s’était fait remarquer par ses éloges à l’égard de Michèle Alliot-Marie, son homologue française, celle-là même qui avait proposé « le savoir-faire » des forces de sécurité françaises pour mater la « révolution du jasmin ». Ses propos avaient à l’époque soulevé l’ire des fonctionnaires de son ministère qui l’avaient chahuté et poussé à la démission. Il ne resta finalement à son poste que…25 jours! Et c’est ce « grand » diplomate qui vient donner des leçons à l’Algérie, on aura tout vu!
Regardons ça de près. Dans une virulente interview sur IFMTV, il accusa l’Algérie - qu’il désigne par « régime militaire algérien » - d’être la source de tous les maux de la région en plus de s’être accaparé frauduleusement plusieurs « centaines de kilomètres du Sahara tunisien » et d’avoir cassé l’Union du Maghreb arabe, contrairement au Maroc. Il ne se priva pas d’ajouter que la normalisation du Maroc avec l’État hébreu n’était pas négative et qu’elle avait été imposée par la position algérienne.
Ahmed Ounaies sur IFMTV (14 décembre 2020)
Épargnons-nous les autres inepties de cet acabit proférées par cet analyste digne du café du Commerce. On doit se réjouir pour la Tunisie car c’est une chance pour elle que ce monsieur n’ait pas fini le mois à la tête de sa diplomatie. Il aurait mené son pays dans un gouffre sans fond.
Il n’y a pas que ces deux vieux flibustiers qui ont mis leurs nez dans les affaires algériennes. D’autres tunisiens, plus jeunes et plus sournois, n’ont rien à leur envier. Et on doit encore ceci à Rachid Ouine et à sa fameuse ONG de Londres.
En effet, à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’Homme, le 10 décembre 2020, « Shoaa for Human Rights Ltd » organisa une rencontre en ligne ayant pour thème « La situation des droits de l’Homme en Algérie ». Sur la liste des participants, on pouvait lire, entre autres: Mme Nassera Dutour, M. Abdelghani Badi, M. Messaoud Romdhani, M. Samir Bouaziz et Mme Zouhour Ouamara. Ces invités représentaient respectivement les organisations suivantes : CFDA (Collectif des Familles de Disparus en Algérie), LADDH (Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme), EuroMed Droits, RSF (Reporters sans Frontières) et « Article 19 ».
Ça ne vous rappelle rien? Bien sûr que oui : ce sont 5 des 16 organismes qui ont appuyé, dans une déclaration commune, la résolution du Parlement européen contre l’Algérie en date du 25 novembre dernier.
S’il y a une chose qu’on ne peut pas leur enlever, c’est leur persévérance acharnée contre l’Algérie. Deux semaines plus tard, ils étaient déjà au boulot. Quelle énergie!
Les connexions entre ces « ONG » et les Fondations Soros et/ou les organisations américaines d’« exportation » de la démocratie ont été récemment discutées dans un article détaillé.
Parmi ces cinq ONG, les deux premières sont algériennes (financées par la NED – National Endowment for Democracy) alors que les trois autres sont internationales, bénéficient d’un statut de lobbyiste auprès de l’Union européenne (UE) et reçoivent des subventions de l’Open Society Foundations (OSF) de George Soros.
Intéressons-nous maintenant aux représentants de ces trois ONG internationales.
De nationalité tunisienne, M. Messaoud Romdhani est membre du comité exécutif d’EuroMed Droits. Il est aussi membre fondateur du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), vice-président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH) et directeur de publication au Comité pour le respect des libertés et des droits de l'homme en Tunisie (CRLDHT).
Messaoud Romdhani œuvre aussi comme directeur pour la Tunisie de l’Institut du Caire pour l’étude des droits de l’homme (CIHRS).
Cet institut financé par la NED faisait partie, lui aussi, des 16 organismes cités auparavant.
Accompagné d’une délégation de militants(es) tunisiens (nes), M. Romdhani s’est rendu à Alger le 29 mars 2019 pour participer au 6e vendredi du Hirak.
Arrivée de Messaoud Romdhani et de la délégation tunisienne à Alger (29 mars 2019)
Messaoud Romdhami participant au Hirak dans les rue d'Alger (29 mars 2019)
Le lendemain, la délégation s’est réunie avec « le collectif de la société civile algérienne » dans les locaux du RAJ (Rassemblement Actions Jeunesse), une autre ONG algérienne financée par la NED. Sur certaines photos, on remarque la présence de Abdelouahab Fersaoui et Hakim Addad.
Dans son intervention (53’10’’ @ 1h 10’ 05’’) lors de l’évènement organisé par « Shoaa for Human Rights Ltd », on l’entend expliquer que le Hirak a été pacifique et n’a pas cédé aux provocations de « l’autorité » malgré le « harcèlement des activistes qui ont été arrêtés et des journalistes qui sont un moyen important pour diffuser les informations à l’extérieur de l’Algérie ». Pour lui, le référendum a été « une farce à tous points de vue » et que la condamnation du Parlement européen n’est pas une interférence dans les affaires algériennes puisque, d’après lui, « le système algérien » a accepté les conditions contenues dans les clauses de son partenariat avec l’UE.
Cliquez sur l'image pour visionner l'intervention de Messaoud Romdhani
Il serait certainement utile de faire parvenir l’article de Boualem Snaoui à ce valeureux militant des droits de l’Homme. Ça l’aidera certainement à mieux comprendre les attaques de son ONG contre l’Algérie, mises dans la bouche de l’UE.
M. Samir Bouaziz est un journaliste tunisien, responsable des projets et du plaidoyer pour l’Afrique du Nord à RSF. Son militantisme droit-de-l'hommiste lui a naturellement ouvert les portes des médias mainstream. C’est ainsi qu’on l’aperçoit souvent sur les plateaux de France 24, un média bien connu pour sa partialité dans le traitement du Hirak algérien. Rien d’étonnant, puisque sa lecture des évènements ne diffère nullement de celle du Quai d’Orsay. On l’a aussi vu sur Al Magharibia (Awraas), la chaîne TV des militants de l’ex-FIS (Front Islamique du Salut), ce qui en dit long sur ses accointances politiques.
Samir Bouaziz invité d'Al Magharibia (Awraas TV)
Le discours de M. Bouaziz (1h 16’ 48’’ @ 1h 33’ 34’’) lors de la rencontre organisée par « Shoaa for Human Rights Ltd » porta évidemment sur la liberté de la presse et le cas du journaliste Khaled Drareni. Selon lui, ce qui est publié par l’agence de presse nationale algérienne (APS - Agence Presse service) est considéré comme une régression, une restriction. Il ajouta que M. Belhimer, Ministre de la Communication, veut se faire une représentation du journaliste qui lui est propre et, concernant la presse écrite, il désire imposer des normes restrictives selon sa propre perception.
Cliquez sur l'image pour visionner l'intervention de Samir Bouaziz
Ses critiques ne diffèrent donc pas de la ligne que s’est fixée (ou s’est fait dicter?) RSF dans le dossier « Algérie ». Mais quand on connait toutes les controverses qui entourent cet obscur organisme, on est en droit de douter de l’objectivité de M. Bouaziz. Tout d’abord, au sujet du financement de RSF, il est important de se référer au remarquable travail de Maxime Vivas, journaliste d’investigation, qui a méticuleusement étudié et démystifié RSF pour en écrire un livre intitulé « La face cachée de Reporters sans frontières ». M. Vivas a bien voulu mettre à notre disposition, et à titre gracieux, un extrait de ce livre que nous publions ici.
Cliquez sur l'image pour lire l'extrait du livre de Maxime Vivas
Pas encore convaincu? On recommande alors la lecture de la récente interview de mon ami Jacques-Marie Bourget, journaliste, écrivain et grand reporter de guerre. Elle est intitulée : « RSF est un outil de propagande atlantiste ».
Passons à la représentante de la troisième ONG, Mme Zouhour Ouamara. Sur son compte LinkedIn, cette dernière se présente comme « Consultante régionale pour la zone MENA (Middle East and North Africa) de l’ONG "Article 19" » et c’est à ce titre qu’elle a été invitée au débat en ligne organisé par « Shoaa for Human Rights Ltd ».
Capture d'écran du compte LinkedIn de Zouhour Ouamara
« Article 19 » est une ONG britannique qui se spécialise dans la défense de la liberté d’expression. Sur son site, on peut lire qu’elle « œuvre pour un monde où tous les peuples du monde entier peuvent s'exprimer librement ».
Financée par un très grand nombre d’organisations occidentales, privées ou étatiques, elle l’est aussi par certaines, américaines, qui se sont spécialisées dans l’« exportation » de la démocratie telles que la National Endowment for Democracy (NED), la United States Agency for International Development (USAID), l’OSF ou Freedom House. Comme indiqué dans un article précédent, cette ONG est également subventionnée par le Département d’État américain. Toutes ces informations peuvent être consultées sur une des pages du site officiel d’« Article 19 ».
Qui finance "Article 19"?
Née d’un père algérien et d’une mère tunisienne, Mme Ouamara est une militante très active dans le Hirak comme on peut s’en rendre compte lors de la manifestation du 11 décembre 2019 devant la porte du Consulat général d’Algérie à Tunis. Pour rappel, cette date correspond à la veille des élections présidentielles du 12 décembre 2019.
D’après la journaliste qui l’avait interviewée ce jour-là, elle portait une pancarte avec le slogan « Ulac L’vote Ulac » (Pas de vote). À propos des élections, elle déclara que « cette élection ne répond pas aux volontés du peuple » et qu’elle dénonçait « les bureaux de vote ambulants mis en place sur tout le territoire tunisien pour augmenter illégalement la participation ».
Manifestation devant la porte du Consulat général d'Algérie à Tunis (le 11 décembre 2019)
La pancarte "Ulac L'Vote Ulac" est brandie par Zouhour Ouamara
Il est difficile de comprendre la démarche de Mme Ouamara qui se dit « professeure de droit ». Comment peut-elle convaincre ses étudiants « qu’empêcher de voter est un acte démocratique »? Comment s’y prend-elle pour leur définir la notion de « peuple »? Sur quelle loi se base-t-elle pour affirmer l’illégalité de ces bureaux de vote?
Ce qui nous mène à une question primordiale: l’ONG « Article 19 » était-elle opposée aux élections présidentielles? Alors, quid de la liberté d’opinion et d’expression contenue dans l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme?
Comme son collègue Samir Bouaziz, Mme Ouamara s’affiche ostensiblement sur la chaine Al Magharibia (Awraas) où elle se présente comme « militante des droits de l’Homme et analyste politique ».
Zouhour Ouamara invitée d'Al Magharibia (Awraas TV)
Le plus intéressant dans le cas de cette militante, analyste, professeure, activiste et ONGiste, c’est sa déclaration lors de la conférence de « Shoaa for Human Rights Ltd » (1h 10’ 08’’ @ 1h 16’ 40’’).
Tout d’abord, elle nota que depuis le début du Hirak, il y a eu « le recul des droits de l’Homme en Algérie », « la politique répressive des autorités », « la politisation du pouvoir judiciaire », « la politisation de la pandémie du Corona virus », « l’amplification des pouvoirs du Président de la République dans la nouvelle constitution », etc.
Toutes ces formulations, qui font partie du champ lexical spécifique au droit-de-l’hommisme, ne sont pas originales. Elles ont déjà été entendues dans les antichambres de la « printanisation ».
Cliquez sur l'image pour visionner l'intervention de Zouhour Ouamara
Mme Ouamara aborda par la suite le « passionnant » sujet de la solidarité internationale.
« […] Le côté positif, c’est que nous observons qu’il y a une vague de solidarité de la société internationale avec la société civile algérienne et, malgré toutes les difficultés, les organisations internationales ont procédé à de multiples démarches. La dernière en date est la résolution du Parlement européen. Nous constatons aussi qu’il y a un élan qui montre la solidarité internationale avec le Hirak populaire malgré la diabolisation de cette solidarité […] ».
Tiens donc, Mme Ouamara reconnait l’existence de l’effervescence « des organisations internationales » (et de la sienne, « Article 19 ») contre l’Algérie! Et elle est bien au courant de la levée de bouclier suscitée par cette fameuse résolution européenne. Est-elle si offusquée par les arguments de la critique qu’elle n’a plus aucune autre alternative que l’invocation des démons? Mais, madame, de quel côté se trouve le diable? Du côté de ceux qui détruisent les pays ou de ceux qui veulent les préserver? De ceux qui veulent massacrer des populations ou de ceux qui veulent protéger leurs vies?
Le diable, madame, se trouve du côté de ceux, comme vous et vos organisations droit-de-l'hommistes, qui ont transformé des pays prospères en champs de ruines, qui ont provoqué des exodes et qui ont creusé des fosses communes.
Mme Ouamara termina son laïus en émettant la recommandation de la poursuite du Hirak et de sa structuration d’une manière orientée vers la garantie des droits et des libertés.
Ainsi, Mme Oumara confirme le travail synergique des ONG nationales et internationales dans l’affaire de la résolution du Parlement européen comme expliqué dans une précédente analyse .
L’activisme politique des Tunisiens et leur collaboration avec les organisations américaines d’« exportation » de la démocratie n’est lui aussi plus à démontrer. Durant le « printemps arabe », cela a été rendu possible dans le cadre de ce que le journaliste Pierre Boisselet a nommé « la ligue arabe du Net ». Citons, par exemple, le cas du cyberactiviste tunisien Slim Amamou qui a tout naturellement reconnu avoir collaboré avec la CIA, rien de moins.
Cliquez sur l'image pour visionner les déclarations de Slim Amamou
Tous les éléments discutés dans cet article montrent l’existence d’une réelle ingérence dans les affaires algériennes par des politiciens et des activistes tunisiens. Peut-on leur rappeler la neutralité des Algériens lors de leur « révolution du jasmin »? Alors, de grâce, qu’ils nous laissent régler nos problèmes entre Algériens et qu’ils s’occupent des leurs, ils en ont tellement!
D’autre part, les activités subversives de ce type d’individus sont non seulement directement néfastes pour la Tunisie, mais affectent aussi la grande amitié et le respect entre les peuples algérien et tunisien.
Récemment, le politologue tunisien Riadh Sidaoui a émis le vœu de voir émerger, dans ces temps difficiles une alliance entre la Tunisie et l’Algérie. Très bonne initiative, mais cela ne pourra jamais se faire tant que la Tunisie n’aura pas neutralisé ses activistes droit-de-l’hommistes et ses politicards qui nuisent aux relations entre les deux pays.
Car, qu’on se le dise, l’Algérie ne sera d’aucune façon indulgente envers tous ceux qui désirent y créer le chaos. C’est ce serment qui a été fait à nos valeureux martyrs.
Informations complémentaires
Vidéo de Rafaa sur le sujet de l'article
كيف أخترق المرتزقة التونسيون الحراك الجزائري
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QUI PAIE REPORTERS SANS FRONTIÈRES (RSF) POUR RACONTER ÇA ?
Michel Collon reçoit Maxime Vivas
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Par Islem B.
Un vieil adage nous rappelle une triste réalité aujourd’hui: « Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre » ou « celui qui ne veut pas lire ». A l’évidence, c’est devenu une tâche herculéenne pour les « intellectuels » du Hirak que de tendre l’oreille, étant donné qu’ils n’ont cessé d’attaquer et de salir M. Bensaada depuis des semaines, lui faisant le mauvais procès de vouloir déstabiliser ce mouvement, alors qu’à la page 66 de son livre, il revendique clairement : « Le Hirak, qui a été un événement unique et grandiose dans l’histoire de l’Algérie, se doit d’être intrinsèquement algéro-algérien et de ne permettre aucune collusion avec des intérêts étrangers. »
N’est-ce pas ce qu’exigeait le Hirak au tout début ? Avec toutes ces pancartes qui honnissaient les pays étrangers connus pour leurs politiques d’ingérence et de récupération des mouvements, Ou bien était-ce juste un subterfuge ?
Cependant, au lieu de confronter les idées et les théories (Soft power, « regime change », la théorie du « chaos contrôlé » …) de « débattre » et de soulever les voiles de la « réalité ». On invite à l’autodafé, au lynchage. Quel signe de maturité intellectuelle !!!
Or, les sophistes de la « raison pure » du Hirak, devraient connaître ce concept un peu poussiéreux qu’on appelle « l’anti-impérialisme » qui est le cheval de bataille de M. Bensaada depuis plus de dix ans et cela ne date pas du 22 février.
Ainsi, tout porte à croire donc, que ce « coup de filet » du Hirak ou ce réseau bien structuré des happy few qui n’hésitent pas à prendre conseil une ou deux fois par an chez des « think tank » américains pour « l’exportation de la démocratie » est assurément salutaire pour la santé des peuples qui veulent prendre en main leurs destinées… Décidément, ils sont tellement humanistes ces oligarques américains qu’ils n’arrêtent pas depuis 20 ans de subventionner des opposants dans le monde arabe pour le bien de l’humanité, n’y voyez aucun « conflit d’intérêts » sinon vous êtes « complotistes » et surtout si vous trouvez de troublantes ressemblances entre les modes opératoires dans ce genre de mouvement: Égypte, Tunisie, Bahreïn, Yémen, Iran… ne vous inquiétez pas ce n’est que la fameuse « ruse de la Raison dans l’Histoire » de Hegel.
Nous serions tentés de poursuivre le questionnement, pourquoi donc un tel mouvement avec une jeunesse algérienne si dense, n’a pas engendré ni « nouvelle pensée politique » ni « partis politiques » ni « organisations » ni « leaders » ni même un vulgaire « Manifeste du 22 Février » durant les six premiers mois ? On a juste vu défiler les « mêmes » opposants d’il y a 10-20-30 ans… tandis qu’au même moment les « gilets jaunes » ont vu émerger des figures comme : « Éric Drouet », « Ingrid Levavasseur », « Juan Branco », « Maxime Nicolle », « Jacline Mouraud » … tous moins de 50 ans et sortis du bon vieux « peuple » et avec des « projets ». Donc, on l’a compris il est interdit de s’organiser et de « problématiser » tant que « Mouwatana » & Co. gèrent avec leurs petits compagnons la contestation. En un mot un beau « sabotage » des forces « réellement » vives.
Une « élite » sortie de nulle part…
En résumé, après la « pensée magique » de la « Révolution du sourire » sortie par certains médias (faites confiance à leur connaissance de la Philosophie et de l’Histoire), la « pensée unique » est maintenant bien installée avec cette « élite » sortie de nulle part qui ne procède d’aucune pensée ni philosophique ni politique, qui refuse tout dialogue ou débat, qui distribue les cartes des « journalistes du Hirak », qui insulte, vitupère et excommunie, Cette « élite » est prête pour l’Inquisition, il ne lui manque que le pouvoir, comme le disait Sonia Siam (psychiatre du Documentaire de Fr 5) : « Beaucoup sont tombés dans des travers qu’eux-mêmes dénoncent. »
En conclusion, je salue le courage de M. Bensaada qui a osé dès le début du mouvement faire sa lecture géopolitique, il me rappelle un « certain » Raymond Aron, au lendemain de Mai 68, face à des étudiants et à des philosophes déchaînés, qui a sorti « la Révolution introuvable » en parlant de « Carnaval » et de « Psychodrame » …
Le Hirak est-il prêt à écouter d’autres sons de cloches que le fameux “Yetna7aw Ga3” ?
ترجمة : علي إبراهيم
آلاف جماعات الضغط تجوب أروقة مختلف مؤسسات الإتحاد الأوروبي للدفاع عن مصالح رجال الأعمال ومصالح الهيئات التي تنشط في مجال "حقوق الإنسان " "وتصدير الديموقراطية ".
اللوبي تعريفاً هو جماعات النفوذ والضغط والمصالح ووظيفة تلك الجماعات هي التأثير على قرارات العاملين بالسياسة من نساءٍ ورجال.
كما هو منتظر، لا يمكن لهذا "العمل" أن يتمّ من دون انحرافات. حيث أظهر تحقيق مستجد حول العلاقات المالية لواحدةٍ من تلك المؤسسات أنه تمّ اختراقها مالياً من قبل بعض المنظمات غير الحكومية ذات النفوذ الواسع. المنظمة التي شدّت الاهتمام الأكبر كانت مؤسسة المجتمع المفتوح (OSF) التابعة للميلياردير الأمريكي (من أصولٍ هنغارية) جورج سوروس . استحوذت هذه المنظمة على الاهتمام بعد نشرها لائحةً بحلفائها الموثوقين في البرلمان الأوروبي في الفترة مابين (2014-2019). حيث نشرت وسيلة الإعلام الروسية RT في2017 ، مقالاً يمكننا من خلاله معرفة أنّ منظمة سوروس أعدّت دليلاً إحصائياً حول أصحاب القرار والبرلمانيين و المسؤولين الأوروبيين بحسب اعتناقهم أفكار المجتمع المفتوح [...]. هذه الوثيقة تحصي 226 برلماني من بين (751) لديهم الاستعداد من أجل مساندة قيم "المجتمع المفتوح " التي يدعو إليها سوروس ومنظمته فاحشة الثراء .
من بين أنشطتها المختلفة تنخرط المنظمة بشكلٍ نشيط في الترويج للديموقراطية. وفي هذا المجال فإنها تعمل بانسجامٍ مع عدة منظمات أمريكية مختصة في "تصدير" الديموقراطية مثل الوقف الوطني للديمقراطية (NED) و (USAID) وبيت الحرية (Freedom House).
إنّ منظمة المجتمع المفتوح معروفة بسمعتها السيئة من خلال انخراطها بشكلٍ كبير في الثورات الملونة و الربيع العربي.
و هذا ما يفسر منع تواجدها في العديد من الدول من بينها روسيا. لكن ما علاقة الجزائر بكل ذلك؟ في الحقيقة فقد كانت المدونات يوم الخميس المنصرم بمثابة رجع الصدى لخبرٍ مثيرٍ للاهتمام: قرار يصدره البرلمان الأوروبي ضد الجزائر. قرار جديد ستقولون لي. جوابي هو كلا، لأن هذا القرار لا يثير الاهتمام بسبب ما يحمله من تهديدات مبطنة فقط، وقد اعتدنا على ذلك في بلدانٍ أخرى جرت فيها ثورات "ملونة" أو أحداث "ربيعية". بل إنّ ما يثير الاهتمام هو المنظمات الستة عشرة التي وقّعت البيان المشترك (بثلاث لغات)، وعملية نشره على نطاقٍ واسع في كل وسائل التواصل الاجتماعي بعد المصادقة عليه من طرف البرلمان الأوروبي. إليكم القائمة:
1. هيومن رايتس ووتش
2-منظمة العفو الدولية
3-الاتحاد الدولي لحقوق الإنسان (FIDH)
4-مراسلون بلا حدود
5- سيفيكوس: التحالف العالمي لمشاركة المواطنين (CIVICUS)
6-المادة 19
7-الأورو-متوسطية للحقوق (EuroMed Droits)
8- الرابطة الجزائرية للدفاع عن حقوق الإنسان (LADDH)
9- تجمع عائلات المفقودين في الجزائر (CFDA)
10- الاتحاد الوطني المستقل لموظفي الإدارة العامة (SNAPAP)
11-الاتحاد العام المستقل للعمال في الجزائر (CGATA)
12-العمل من أجل التغيير والديمقراطية في الجزائر (ACDA)
13- الاستجابة الدولية
14. منتدى التضامن الأورومتوسطي (FORSEM)
15- مركز القاهرة لدراسات حقوق الإنسان (CIHRS)
16- الرسوم الكاريكاتورية من أجل السلام
بادئ ذي بدء، فإنّ هذه اللائحة تبدو متعددة المشارب. ما علاقة منظمتين غير حكوميتين مثل معهد القاهرة في مصر و CIVICUS من جنوب إفريقيا بشؤون الجزائر السياسية؟ لماذا لا توجد منظمة من كلٍ من بهوتان أو بيليز؟
للإجابة عن هذا السؤال ، يجب علينا التحدث عن هذه المنظمات الـ16 و الروابط التي تجمعها.
دعونا نبدأ بالمنظمات السبع الأولى في اللائحة. الشيء المشترك بينها أنها جماعات ضغط في الإتحاد الأوروبي وجميعها تتلقى التمويل من منظمة سوروس (وهي بدورها جماعة ضغط).
هنا تجدر الملاحظة أنّ منظمة مراسلين بدون حدود RSF وجمعية Article19 ، تتلقيان التمويل بدورهما من المنظمة الأمريكية NED . إنّ جمعية Article19 تستحق جائزة التمويل "الديمقراطي" فهي تتلقى المنح المالية أيضا من Freedom House وUSAID إضافةً إلى المنح المالية من وزارة الخارجية الأمريكية.
المنظمات الخمس التالية (8-13) هي منظمات جزائرية وكلها ناشطة في الحراك. الرابطة الجزائرية لحقوق الإنسان وتجمع عائلات المفقودين في الجزائر تتلقى (وقد تلقت سابقاً) التمويل من منظمة NED .
من جهةٍ ثانية فإنّ المنظمات النقابية سناباب و الكونفدرالية المستقلة للعمال في الجزائر يقودهما ناشط لا تخفى علاقاته مع المركزية النقابية الأمريكيةAFL-CIO ويشهد على ذلك هاتين الرسالتين . للتذكير فإنّ Solidarity Center، تعتبر أحد التوابع الأربعة لمنظمة NED سويةً مع المعهد القومي الديمقراطي NDI والمعهد الجمهوري العالمي IRI ومركز المشاريع الخاصة العالمية CIPE .
من المهم الإشارة إلى أنّ NDI و المركزية النقابية الأمريكيةAFL-CIO ، يعتبران من لوبيات الإتحاد الأوروبي.
معلومة أخرى مثيرة للانتباه هي أنّ LADDH، CFDAو SNAPAP تعتبر أعضاء في منظمة Euro Med droits.
إنّ منظمة العمل من أجل التغيير والديمقراطية في الجزائر ACDA و الاستجابة الدولية Riposte internationale ، هي من بين الحمعيات الناشطة في تجمعات الحراك التي تتم في ساحة الجمهورية في باريس.
إنّ العلاقات التي تربط ACDA مع منظمات جزائرية ممولة من NED مثل RAJ و CFDA لم تعد بحاجةٍ إلى الدليل.
في سبتمبر الماضي أودعت Riposte Internationale تقريرا حول خروقات الحريات في الجزائر لدى المفوضية السامية لحقوق الإنسان التابعة لمنظمة الأمم المتحدة . إنّ رئيسها هو أحد الناشطين في منظمة الحركة الثقافية البربرية MCB، ويتواجد إعلاميا بشكلٍ كبير على قناة المغاربية التلفزيونية التابعة للجبهة الإسلامية للإنقاذFIS .
من خلال المعلومات المتواجدة على موقع منتدى التضامن الأوروبي المتوسطي FORSEM ، ندرك أنه "قد تأسس من طرف نشطاء مشاركين وجامعيين متضامنين مع الانتفاضات الشعبية التي تعتبر الضفة الجنوبية للبحر الأبيض المتوسط مسرحاً لها منذ نهاية سنة 2010". من بين الأعضاء في اللجنة العلمية لهذا المنتدى نجد أستاذ علم الاجتماع هواري عدي الذي أعلن أنه من المشاركين في تأسيسه. هل من المفيد التذكير بأنّ هواري عدي كان أيضا و منذ سنوات عضواً في المنتدى العالمي لمجلس الدراسات والبحوث الديمقراطية وهو المركز الفكري لمنظمة NED ؟
منظمة معهد القاهرة لدراسة حقوق الإنسان CIRHS ، تعتبر كنظيراتها الجزائرية الثلاث السالفة الذكر، عضوا في EuroMed Droits ، وممولة من المنظمة الأمريكية NED ، وهي تساهم باستمرار في نشاطات مؤسسة سوروس.
حين تمت إدانة رئيس هذه المنظمة المصرية غيابيا في أوت الماضي، من طرف محكمة مصرية مختصة في القضايا الإرهابية، تم إيداع بيان تضامني من طرف الفيدرالية الدولية لحقوق الإنسان FIDH، ووقع من طرف منظمات جزائرية مثل , LADDH, CFDA ,SNAPAP ,CGATA , ACDA, Riposte Internationale , Amnesty international, HRW, FIDH ,Civicus, EuroMed Droits أي 11 منظمة من الست عشرة منظمة التي صفقت لقرار البرلمان الأوروبي ضد الجزائر.
أيها التضامن المالي متى تأخذنا إليك!
بالإضافة إلى هؤلاء الموقعين، نجد أسماء أخرى مثل اسكندر عمراني، المدير الإقليمي لبرنامج الشرق الأوسط وشمال إفريقيا في منظمة المجتمع المفتوح ، كارل غيرشمان، رئيس NED جفيري فيلتمان نائب وزير الخارجية الأمريكي الخاص بشؤون الشرق الأوسط، إضافةً إلى بعض من تبقى من أعضاء المجلس الوطني السوري، مثل بسمة قضماني، برهان غليون، ورضوان زيادة , المعروفين جيدا من قبل NED
الهيئة السادسة عشرة في لائحتنا تريد صنع السلام من خلال الضحكة الهزلية و التهكمية. يتعلق الأمر بمنظمة الرسوم الكاريكاتيرية من أجل السلام Cartooning for Peace والتي تبين أنّ لها مهمة سياسية في الجزائر. شارك في تأسيسها بلانتو، رسّام الكاريكاتير في صحيفة لوموند، تجمع الرسوم الكاريكاتورية من أجل السلام رسّامي الكاريكاتير الجزائريين، مثل ديلم Dilem أو لو هيك Le Hic. لا يختلف دور هذين الأخيرين في الحراك عن دور المنظمات الجزائرية غير الحكومية التي نوقشت سابقًا. في الواقع، فقد قمت بتخصيص مقالٍ مفصّلٍ عنهما.
يجب ألا ننسى أنّ صحيفة لوموند تتعاون أيضًا مع إحدى مؤسسات سوروس من خلال OSIWA (مبادرة المجتمع المفتوح لغرب إفريقيا).
لن نغلق هذا الجزء دون ذكر اسم السيدة ماريا أرينا، رئيسة اللجنة الفرعية لحقوق الإنسان بالبرلمان الأوروبي التي تحدثت كثيراً عن الوضع في الجزائر بينما امتدحت أحد "قادته" الذين نصبّوا أنفسهم قادةً للحراك "بشخص السيد كريم طابو. يجب أن نعلم أن هذه العضو في البرلمان الأوروبي هي واحدة من 226 عضوًا في البرلمان الأوروبي يظهرون في قائمة "الحلفاء الموثوق بهم" لجورج سوروس!
السيدة ماريا أرينا من "الحلفاء الموثوق بهم" لجورج سوروس
أما بالنسبة للقرار نفسه، فلا يسع المرء إلا أن يتساءل عن طول سلسلة المنظمات التي يتضمنها. لكن علينا أن نواجه الحقائق: لم يكن بالإمكان كتابة هذا القرار بدون التواطؤ والتعاون الوثيق مع المنظمات غير الحكومية الجزائرية .
لذلك فمن المنطقي أن نستنتج أنّ المنظمات الجزائرية غير الحكومية المذكورة في هذا المقال، والتي ترتبط بشكل مباشر أو غير مباشر بالإدارة الأمريكية، قد تعاونت مع منظمات دولية أصول أعمالها التجارية هي "حقوق الإنسان" أو تصدير الديمقراطية ". هذه المنظمات الممولة من منظمة سوروس تشكل فريق ضغط فعّال للغاية ليس فقط مع البرلمان الأوروبي، بل أيضاّ مع جميع المؤسسات الأوروبية والدولية.
لذلك فإن هذا القرار هو في جوهره عمل قامت به جماعات الضغط ضد مصالح بلدنا بمشاركة بعض مواطنينا للأسف.
وعلى عكس ما يعتقده السيد كريم طابو وأتباعه، فإنّ قرار البرلمان الأوروبي وإعلان الرئيس ماكرون يمثلان تدخلاً صارخاً وغير مقبول في الشؤون الوطنية الجزائرية.
في السياسة، هناك مصالح فقط ، والسيد ماكرون والسيدة أرينا يعملان لمصالح بلديهما فقط. بالمقابل حين يتعلق الأمر بنا، فإن أرض بلدنا تسري في عروقنا.
وكل هذا النشاط السياسي الأجنبي المفرط الذي يهاجم وطننا من جميع الجوانب، والذي لا يمثل البرلمان الأوروبي سوى جهة فاعلة واحدة من بين العديد من الجهات الأخرى، له هدف واحد فقط: افتعال ربيعٍ أو "ربعنة" الجزائر.
ترجمة : علي إبراهيم
آلاف جماعات الضغط تجوب أروقة مختلف مؤسسات الإتحاد الأوروبي للدفاع عن مصالح رجال الأعمال ومصالح الهيئات التي تنشط في مجال "حقوق الإنسان " "وتصدير الديموقراطية ".
اللوبي تعريفاً هو جماعات النفوذ والضغط والمصالح ووظيفة تلك الجماعات هي التأثير على قرارات العاملين بالسياسة من نساءٍ ورجال.
كما هو منتظر، لا يمكن لهذا "العمل" أن يتمّ من دون انحرافات. حيث أظهر تحقيق مستجد حول العلاقات المالية لواحدةٍ من تلك المؤسسات أنه تمّ اختراقها مالياً من قبل بعض المنظمات غير الحكومية ذات النفوذ الواسع. المنظمة التي شدّت الاهتمام الأكبر كانت مؤسسة المجتمع المفتوح (OSF) التابعة للميلياردير الأمريكي (من أصولٍ هنغارية) جورج سوروس . استحوذت هذه المنظمة على الاهتمام بعد نشرها لائحةً بحلفائها الموثوقين في البرلمان الأوروبي في الفترة مابين (2014-2019). حيث نشرت وسيلة الإعلام الروسية RT في2017 ، مقالاً يمكننا من خلاله معرفة أنّ منظمة سوروس أعدّت دليلاً إحصائياً حول أصحاب القرار والبرلمانيين و المسؤولين الأوروبيين بحسب اعتناقهم أفكار المجتمع المفتوح [...]. هذه الوثيقة تحصي 226 برلماني من بين (751) لديهم الاستعداد من أجل مساندة قيم "المجتمع المفتوح " التي يدعو إليها سوروس ومنظمته فاحشة الثراء .
من بين أنشطتها المختلفة تنخرط المنظمة بشكلٍ نشيط في الترويج للديموقراطية. وفي هذا المجال فإنها تعمل بانسجامٍ مع عدة منظمات أمريكية مختصة في "تصدير" الديموقراطية مثل الوقف الوطني للديمقراطية (NED) و (USAID) وبيت الحرية (Freedom House).
إنّ منظمة المجتمع المفتوح معروفة بسمعتها السيئة من خلال انخراطها بشكلٍ كبير في الثورات الملونة و الربيع العربي.
و هذا ما يفسر منع تواجدها في العديد من الدول من بينها روسيا. لكن ما علاقة الجزائر بكل ذلك؟ في الحقيقة فقد كانت المدونات يوم الخميس المنصرم بمثابة رجع الصدى لخبرٍ مثيرٍ للاهتمام: قرار يصدره البرلمان الأوروبي ضد الجزائر. قرار جديد ستقولون لي. جوابي هو كلا، لأن هذا القرار لا يثير الاهتمام بسبب ما يحمله من تهديدات مبطنة فقط، وقد اعتدنا على ذلك في بلدانٍ أخرى جرت فيها ثورات "ملونة" أو أحداث "ربيعية". بل إنّ ما يثير الاهتمام هو المنظمات الستة عشرة التي وقّعت البيان المشترك (بثلاث لغات)، وعملية نشره على نطاقٍ واسع في كل وسائل التواصل الاجتماعي بعد المصادقة عليه من طرف البرلمان الأوروبي. إليكم القائمة:
1. هيومن رايتس ووتش
2-منظمة العفو الدولية
3-الاتحاد الدولي لحقوق الإنسان (FIDH)
4-مراسلون بلا حدود
5- سيفيكوس: التحالف العالمي لمشاركة المواطنين
6-المادة 19
7-الأورو-متوسطية للحقوق (EuroMed Droits)
8- الرابطة الجزائرية للدفاع عن حقوق الإنسان (LADDH)
9- تجمع عائلات المفقودين في الجزائر (CFDA)
10- الاتحاد الوطني المستقل لموظفي الإدارة العامة (SNAPAP)
11-الاتحاد العام المستقل للعمال في الجزائر (CGATA)
12-العمل من أجل التغيير والديمقراطية في الجزائر (ACDA)
13- الاستجابة الدولية
14. منتدى التضامن الأورومتوسطي (FORSEM)
15- مركز القاهرة لدراسات حقوق الإنسان (CIHRS)
16- الرسوم الكاريكاتورية من أجل السلام
بادئ ذي بدء، فإنّ هذه اللائحة تبدو متعددة المشارب. ما علاقة منظمتين غير حكوميتين مثل معهد القاهرة في مصر و Civicus من جنوب إفريقيا بشؤون الجزائر السياسية؟ لماذا لا توجد منظمة من كلٍ من بهوتان أو بيليز؟
للإجابة عن هذا السؤال ، يجب علينا التحدث عن هذه المنظمات الـ16 و الروابط التي تجمعها.
دعونا نبدأ بالمنظمات السبع الأولى في اللائحة. الشيء المشترك بينها أنها جماعات ضغط في الإتحاد الأوروبي وجميعها تتلقى التمويل من منظمة سوروس (وهي بدورها جماعة ضغط).
هنا تجدر الملاحظة أنّ منظمة مراسلين بدون حدود RSF وجمعية Article19 ، تتلقيان التمويل بدورهما من المنظمة الأمريكية NED . إنّ جمعية Article19 تستحق جائزة التمويل "الديمقراطي" فهي تتلقى المنح المالية أيضا من Freedom House وUSAID إضافةً إلى المنح المالية من وزارة الخارجية الأمريكية.
المنظمات الخمس التالية (8-13) هي منظمات جزائرية وكلها ناشطة في الحراك. الرابطة الجزائرية لحقوق الإنسان وتجمع عائلات المفقودين في الجزائر تتلقى (وقد تلقت سابقاً) التمويل من منظمة NED .
من جهةٍ ثانية فإنّ المنظمات النقابية سناباب و الكونفدرالية المستقلة للعمال في الجزائر يقودهما ناشط لا تخفى علاقاته مع المركزية النقابية الأمريكيةAFL-CIO ويشهد على ذلك هاتين الرسالتين . للتذكير فإنّ Solidarity Center، تعتبر أحد التوابع الأربعة لمنظمة NED سويةً مع المعهد القومي الديمقراطي NDI والمعهد الجمهوري العالمي IRI ومركز المشاريع الخاصة العالمية CIPE .
من المهم الإشارة إلى أنّ NDI و المركزية النقابية الأمريكيةAFL-CIO ، يعتبران من لوبيات الإتحاد الأوروبي.
معلومة أخرى مثيرة للانتباه هي أنّ LADDH، CFDAو SNAPAP تعتبر أعضاء في منظمة
Euro Med droits.
إنّ منظمة العمل من أجل التغيير والديمقراطية في الجزائر ACDA و الاستجابة الدولية Riposte internationale ، هي من بين الحمعيات الناشطة في تجمعات الحراك التي تتم في ساحة الجمهورية في باريس.
إنّ العلاقات التي تربط ACDA مع منظمات جزائرية ممولة من NED مثل RAJ و CFDA لم تعد بحاجةٍ إلى الدليل.
في سبتمبر الماضي أودعت Riposte Internationale تقريرا حول خروقات الحريات في الجزائر لدى المفوضية السامية لحقوق الإنسان التابعة لمنظمة الأمم المتحدة . إنّ رئيسها هو أحد الناشطين في منظمة الحركة الثقافية البربرية MCB، ويتواجد إعلاميا بشكلٍ كبير على قناة المغاربية التلفزيونية التابعة للجبهة الإسلامية للإنقاذFIS .
من خلال المعلومات المتواجدة على موقع منتدى التضامن الأوروبي المتوسطي FORSEM ، ندرك أنه "قد تأسس من طرف نشطاء مشاركين وجامعيين متضامنين مع الانتفاضات الشعبية التي تعتبر الضفة الجنوبية للبحر الأبيض المتوسط مسرحاً لها منذ نهاية سنة 2010". من بين الأعضاء في اللجنة العلمية لهذا المنتدى نجد أستاذ علم الاجتماع هواري عدي الذي أعلن أنه من المشاركين في تأسيسه. هل من المفيد التذكير بأنّ هواري عدي كان أيضا و منذ سنوات عضواً في المنتدى العالمي لمجلس الدراسات والبحوث الديمقراطية وهو المركز الفكري لمنظمة NED ؟
منظمة معهد القاهرة لدراسة حقوق الإنسان CIRHS ، تعتبر كنظيراتها الجزائرية الثلاث السالفة الذكر، عضوا في EuroMed Droits ، وممولة من المنظمة الأمريكية NED ، وهي تساهم باستمرار في نشاطات مؤسسة سوروس.
حين تمت إدانة رئيس هذه المنظمة المصرية غيابيا في أوت الماضي، من طرف محكمة مصرية مختصة في القضايا الإرهابية، تم إيداع بيان تضامني من طرف الفيدرالية الدولية لحقوق الإنسان FIDH، ووقع من طرف منظمات جزائرية مثل , LADDH, CFDA ,SNAPAP ,CGATA , ACDA, Riposte Internationale , Amnesty international, HRW, FIDH ,Civicus, EuroMed Droits أي 11 منظمة من الست عشرة منظمة التي صفقت لقرار البرلمان الأوروبي ضد الجزائر.
أيها التضامن المالي متى تأخذنا إليك!
بالإضافة إلى هؤلاء الموقعين، نجد أسماء أخرى مثل اسكندر عمراني، المدير الإقليمي لبرنامج الشرق الأوسط وشمال إفريقيا في منظمة المجتمع المفتوح ، كارل غيرشمان، رئيس NED جفيري فيلتمان نائب وزير الخارجية الأمريكي الخاص بشؤون الشرق الأوسط، إضافةً إلى بعض من تبقى من أعضاء المجلس الوطني السوري، مثل بسمة قضماني، برهان غليون، ورضوان زيادة , المعروفين جيدا من قبل NED
الهيئة السادسة عشرة في لائحتنا تريد صنع السلام من خلال الضحكة الهزلية و التهكمية. يتعلق الأمر بمنظمة الرسوم الكاريكاتيرية من أجل السلام Cartooning for Peace والتي تبين أنّ لها مهمة سياسية في الجزائر. شارك في تأسيسها بلانتو، رسّام الكاريكاتير في صحيفة لوموند، تجمع الرسوم الكاريكاتورية من أجل السلام رسّامي الكاريكاتير الجزائريين، مثل ديلم Dilem أو لو هيك Le Hic. لا يختلف دور هذين الأخيرين في الحراك عن دور المنظمات الجزائرية غير الحكومية التي نوقشت سابقًا. في الواقع، فقد قمت بتخصيص مقالٍ مفصّلٍ عنهما.
يجب ألا ننسى أنّ صحيفة لوموند تتعاون أيضًا مع إحدى مؤسسات سوروس من خلال OSIWA (مبادرة المجتمع المفتوح لغرب إفريقيا).
لن نغلق هذا الجزء دون ذكر اسم السيدة ماريا أرينا، رئيسة اللجنة الفرعية لحقوق الإنسان بالبرلمان الأوروبي التي تحدثت كثيراً عن الوضع في الجزائر بينما امتدحت أحد "قادته" الذين نصبّوا أنفسهم قادةً للحراك "بشخص السيد كريم طابو. يجب أن نعلم أن هذه العضو في البرلمان الأوروبي هي واحدة من 226 عضوًا في البرلمان الأوروبي يظهرون في قائمة "الحلفاء الموثوق بهم" لجورج سوروس!
أما بالنسبة للقرار نفسه، فلا يسع المرء إلا أن يتساءل عن طول سلسلة المنظمات التي يتضمنها. لكن علينا أن نواجه الحقائق: لم يكن بالإمكان كتابة هذا القرار بدون التواطؤ والتعاون الوثيق مع المنظمات غير الحكومية الجزائرية .
لذلك فمن المنطقي أن نستنتج أنّ المنظمات الجزائرية غير الحكومية المذكورة في هذا المقال، والتي ترتبط بشكل مباشر أو غير مباشر بالإدارة الأمريكية، قد تعاونت مع منظمات دولية أصول أعمالها التجارية هي "حقوق الإنسان" أو تصدير الديمقراطية ". هذه المنظمات الممولة من منظمة سوروس تشكل فريق ضغط فعّال للغاية ليس فقط مع البرلمان الأوروبي، بل أيضاّ مع جميع المؤسسات الأوروبية والدولية.
لذلك فإن هذا القرار هو في جوهره عمل قامت به جماعات الضغط ضد مصالح بلدنا بمشاركة بعض مواطنينا للأسف.
وعلى عكس ما يعتقده السيد كريم طابو وأتباعه، فإنّ قرار البرلمان الأوروبي وإعلان الرئيس ماكرون يمثلان تدخلاً صارخاً وغير مقبول في الشؤون الوطنية الجزائرية.
في السياسة، هناك مصالح فقط ، والسيد ماكرون والسيدة أرينا يعملان لمصالح بلديهما فقط. بالمقابل حين يتعلق الأمر بنا، فإن أرض بلدنا تسري في عروقنا.
وكل هذا النشاط السياسي الأجنبي المفرط الذي يهاجم وطننا من جميع الجوانب، والذي لا يمثل البرلمان الأوروبي سوى جهة فاعلة واحدة من بين العديد من الجهات الأخرى، له هدف واحد فقط: افتعال ربيعٍ أو "ربعنة" الجزائر.
Par Boualem Snaoui
C’est la période des soldes avant l’heure, les commerçants des « révolutions des arabes » ont sorti leurs invendus dans le « Hirak » par la buse de la presse populiste de caniveau, pour tenter de se refaire une santé idéologique sur le dos du peuple algérien. Le climat est pestiférant, je ne peux plus respirer, comme disait Georges Floyd, surtout après que des agents de l’administration judiciaire m’ont expliqué, en ce 3 décembre 2019, que j’étais sous le coup de la « justice du téléphone », avec le rejet de régularisation de la situation de mon fils adoptif, qui vient d’en haut. J’ai compris que le ciel colonial a encore frappé un petit garçon, mon petit garçon: la double peine. Suis-je l’Arche de Zoé, à moi tout seul ?
Ne pouvant supporter le confinement politique, imposé par les forces de neutralisation du débat contradictoire, positionnées, y compris, à gauche, j’ai décidé de braver « l’interdit démocratique » qui frappe ma famille et moi-même. L’appel profond des braves à « la résistance » a été lancé, par-delà la Méditerranée, et se soustraire constitue une complicité avérée avec des crimes annoncés avant l’heure.
Le parti politique « Rachad », dirigé par notre prix Nobel, Mourad Dhina, carburant d’Eric Zemmour, vient de lancer, le 20juin 2020, une « fatwa nucléaire » contre Madame Aklouch Samia, une femme, magistrate au tribunal de Cherraga. Ce parti vient donc d’inaugurer la seconde vague démocratique et pacifique, après celle des années de plomb (1990), de l’extermination des cadres et des intellectuels algériens. Ils lancent une recherche de la photo de Madame Aklouch Samia, peut-être pour l’inscrire d’office dans leur agence matrimoniale.
https://www.facebook.com/rachad.algeria/photos/a.402171263150725/3455364101164744/?type=3&theater
Traduction: Aklouch Samia, Juge aux ordres de la bande (maffieuse), Tribunal de Cheraga
Avez-vous sa photo?
Les géniteurs de la théorie du « qui tue qui ? » viennent de subir un démenti franc, clair et limpide, de la part de leurs protégés. Les défenseurs des « Droits de l’Homme » et de l’égalité « Homme- Femme », qui leur prêtaient main forte dans le passé, y compris récent, notre savant déclaré « grand » à Lyon, autour de la fumeuse théorie de « la régression féconde », en ont eu pour leur compte. Ces activistes qui se présentaient sous une burka « pacifiste », viennent de se dévoiler, et d’étaler leur vrai visage. Il faut dire qu’ils ont été un peu obligés de se présenter en arborant un sourire démocratique : c’était juste pour la photo de famille. Le syndicat des magistrats s’est-il lui aussi déclaré aux abonnés absents ?
Chassez le naturel, il revient au galop. Ils ont fait des progrès ces soldats de l’organe colonial, ils ne font plus circuler les noms des victimes sous le manteau, comme à l’époque, ils les exposent publiquement et en toute impunité, sur les réseaux sociaux qui leurs sont ouverts sans censure. L’appel au lynchage et à la lapidation publique serait démocratique, et la recherche de la photo de cette honorable dame, est certainement destinée à l’inscrire d’office dans une agence matrimoniale.
Voilà un peu à quoi ils veulent faire ressembler « leur nouvelle Algérie ».
Qui peut imaginer, un seul instant, que l’on lance ce type de « fatwa » contre des femmes en France ou en Belgique, en Europe? Les multinationales des « Droits de l’Homme », les partis et les associations politiques, n’ont rien vu. Ils ont baissé le rideau, ils détournent le regard, ces organismes reviendront pour les séances de distribution de bananes dans les rues d’Alger, et signeront les appels à rassemblement sur les places parisiennes avec toute la galaxie d’extrême droite algérienne. Cela ne grandit pas ces organisations politiques et associatives, qui se précipitent à chaque fois pour signer des textes politisés, dès l’annonce de l’abattage de l’« Algérie ». Ils veulent à tout prix atteler cette terre libérée du joug du colon par des révolutionnaires, des vrais, à la charrue du « printemps des arabes » qui fait « jubiler » les civilisateurs. Ils vont certainement venir à l’aide de ces groupes
Une autre victime de « la régression féconde », Karim Chikh, l’éditeur du livre du docteur Ahmed Bensaada « Qui sont les ténors autoproclamés du Hirak algérien? », vient d’être victime d’une lâche agression à son domicile. Il ne doit la vie sauve qu’à l’intervention de ses voisins. Je n’ai pas vu passer de réactions des soldats de la société dite « civile ». Ils sont peut-être occupés à préparer les tracts, fabriqués par les laboratoires démocratiques, pour les prochaines déambulations. Ils viennent de signer leur « indignation sélective » dans le système, le vrai, qu’ils veulent injecter au peuple algérien, sans témoins.
La chasse est ouverte, ces battues organisées contre la matière grise et contre la femme algérienne font bien partie du projet de « système » de ces apprentis sorciers, commercialisés au nom des « Droits de l’Homme ».
Il faut dire que le docteur Ahmed Bensaada, d’une précision chirurgicale, a opéré un vrai nettoyage au « karcher de Starkozy » du « printemps des arabes » en Algérie. Un travail d’assainissement qui a fait sortir de leurs trous y compris les arthropodes qui se meuvent, à visage caché dans les interstices de la colère populaire. Les dictateurs, déguisés en démocrates, dont le plan est de nous greffer définitivement des muselières décorées de slogans creux, ont été aussi dégommés par ce tir de laser, à ne pas confondre avec le coup du laser. Elle est belle leur démocratie, celle qui laboure le terrain aux guerres, où les marchands de morts se font de l’or.
Les commanditaires et leurs agents, logés dans les palaces de décideurs, à l’abri des tempêtes, déclarent qu’ils n’ont pas accédé aux preuves irréfutables, exposées par l’expert de notre monde des « manipulations géostratégiques », fabriquées par les organismes spécialisés dans l’exportation de la démocratie, mais ils ont quand même un avis (de type indigène ?) à faire entendre. Comprendre « ils n’ont pas lu l’ouvrage, mais ils s’invitent pour assurer le service après-vente avant l’heure de la stratégie du « qui tue qui ? ».
En plus des vendeurs à la sauvette de slogans élaborés dans les laboratoires des multinationales des « Droits de l’Homme », on vient de croiser les grossistes de produits de manipulations périmés. J’ai rencontré un neurone sortit de son hibernation, pour venir distribuer des cartes professionnelles de « documentaliste du Net », « inquisiteur », « inconsistance des analyses », « crédibilité éthique et intellectuelle ». Pour son deuxième bavardage de l’année 2020, ce héros du « hirak » des « bananistes » avoue lui aussi, qu’il n’a pas lu, l’œuvre d’assainissement de la vie publique en Algérie, mais a un avis (une idée, ce n’est pas le mot…) qu’il nous déroule au moyen d’une encre empruntée à l’école des reptiles. Dès les premières lignes de son bavardage, il plante le décor:
« Ahmed Bensaada ne donne pas les meilleures garanties de crédibilité éthique et intellectuelle » …
Il oublie, juste, de nous exposer ses propres garanties. Il aurait mieux fait de poursuivre son hibernation littéraire, cela aurait été meilleur pour tout le monde. C’est sans doute un neurone atteint d’une crampe, qui pour sa santé mentale devrait, de toute urgence, consulter un sorcier. C’est dans l’intérêt public.
Un autre neurone « constructeur » s’est pointé pour élever le débat au rang de « la misère intellectuelle ». A croire que cet architecte idéologique veut nous fourguer ses maisons préfabriquées pour des demeures construites hors normes « antisismiques ». Il veut nous convaincre que l’Algérie est une planète à part, et que l’encerclement militaire du Nord au Sud, d’Est en Ouest, n’est qu’une vue de l’esprit. Les exercices militaires de haute intensité qui se déroulent, autour de l’Algérie, en Méditerranée et au Sahel sont juste des campagnes de jardinages pour planter des roses de la paix. La récupération insidieuse de l’histoire des héros de la guerre d’Algérie, et de la libération nationale, dans ce qu’on peut appeler sans hésitation « des déambulations », n’est qu’une mauvaise interprétation des slogans préparés dans « les laboratoires du chaos ».
Rassemblés, ces deux neurones semblent conseiller à Ahmed Bensaada de participer au commerce idéologique de « la stratégie du choc » brillamment décrite par Noami Klein. Il sait ce qu’il lui reste, le docteur Bensaada, s’il veut échapper à leurs plumes bourrées d’encre de la haine et être du bon côté du manche : diffuser leurs tracts subversifs dans ses prochains ouvrages.
Un expert, encore un, un vrai spéléologue consacré aux énergies fossiles, est apparu lors de l’inauguration estivales (20 juin est la journée de l’été) des bavardages de comptoirs, pour nourrir le journal d’El Watan. Il aurait bien fait d’attendre une semaine, pas plus, pour découvrir que la véritable guerre mondiale se passe en Algérie. En attendant, il aurait pu se rendre utile, en fouillant les archives de ce même canard en date du 23 octobre 2013, et trouver peut-être la liste de ces démocrates - Algériens recrutés et formés à New York et Washington dans le cadre du programme Leaders for Democracy Fellowship. C’est un journal d’informations ou de formations ?
Pour revenir aux Pokémons de la politique, et à leurs appels, sans succès, à la désobéissance civile, à la grève générale, au blocage du pays, au boycott de l’Etat, à la casse des bureaux de vote, aux menaces et à l’agression des citoyens, à porter le drapeau de Jacques Benêt, et même à bruler nos quartiers et nos maisons, le livre de Ahmed Bensaada les met à nu. Une vraie panique s’est emparée du paquebot des « complotistes », qui veulent à tout prix canaliser la colère du peuple algérien. Beaucoup de personnages sortis directement des studios « Walt Disney » qui animent la toile, les radios de la pandémie du « Corona Virus » et les écrans de chaînes Low Cost (à l’image de leur politique), réagissent avant même d’être touchés par le biocide du docteur Ahmed Bensaada. Ils sont sortis de leur tanière pour ne pas perdre leurs business de « révolutionnaires ».
Un des gros poissons pêchés Ahmed Bensaada, est un animateur des banquets de la NED et d’organismes exportateurs de la démocratie. Lahouari Addi, pris la main dans le sac, comme un vendeur à la sauvette de slogans « prêt à porter », s’est fait introniser comme entomologiste qualifiant Ahmed Bensaada de « doubab » - mouche. Je tairai le reste de son « vocabulaire d’académicien » qui nous donne une idée sur les échanges pédagogiques qu’il doit avoir avec ses étudiants à l’IEP de Lyon. Il menace de déposer plainte contre l’auteur du livre, et son éditeur, sans nous préciser l’objet de sa plainte. Peut-être pour un « délit d’opinion démocratique » non conforme aux prescriptions des employeurs.
Cet expert des plateaux de télévision et du « printemps des arabes » des exportateurs de la démocratie, déploie une énergie folle pour tenter d’échapper au piège de la vérité et des preuves écrites noir sur blanc par l’auteur de « Qui sont ces ténors auto-proclamés du Hirak? ». Il pratique à la perfection la politique du « courage fuyons ».
Le peuple algérien ne lui a jamais demandé de traverser l’océan atlantique pour participer à des banquets d’exportation de la démocratie, mais juste de traverser la rue, à Lyon (que notre commandeur Macron me pardonne pour l’emprunt de son expression), pour écrire l’histoire de ces algériens condamnés à mort et guillotinés à la prison de Montluc.
Il a de la chance Lahouari Addi, ce connaisseur du « b.a.ba de la science politique », il détient certainement la formule magique du « printemps des arabes » qui ne franchit jamais les monarchies, et qui est cantonné aux Républiques. Cela me rappelle la campagne d’information menée par les médias proclamés « grands », sur le nuage nucléaire de Tchernobyl, qui s’arrêta soudainement aux frontières françaises. C’est peut-être notre « nucléaire en chef », Mourad Dhina qui l’a inspiré.
Les « reptiles » de la politique, qui proclament haut et fort sur les ondes maléfiques du colon, que les destructions des peuples sont des actes de libération, de démocratie et de liberté, vont perdre leur business et n’avoueront jamais que sous d’autres cieux, Ahmed Bensaada, aurait été élevé et décoré avec les honneurs.
Notre commandeur, Emanuel Macron, avec qui je ne partage aucune des orientations politiques, économiques et sociales, a eu le courage de dire, mais pas encore de tout faire sur les « crimes coloniaux ». Il pourra peut-être inscrire son nom dans l’histoire de la réconciliation des peuples de France et d’Algérie, en répondant favorablement à « l’opinion de la majorité des Français ». Cela nous grandira, cela le grandira, et permettra sans aucun doute de dépoussiérer la place « des imposteurs de Roland Gori ».
Solidarité avec Madame Aklouch Samia,
Solidarité avec l’éditeur, Karim Chikh, l’éditeur du livre du docteur Ahmed Bensaada.
Notes
https://www.facebook.com/rachad.algeria/photos/a.402171263150725/3455364101164744/?type=3&theater
https://www.youtube.com/watch?v=5mEpedUd9QM
https://frontieresblog.wordpress.com/2020/06/26/la-veritable-guerre-mondiale-est-en-algerie/
https://www.youtube.com/watch?v=2FEtiA18lZU&feature=youtu.be
Le cancer de la normalisation avec l’État hébreu a de nouveau métastasé. Il a allégrement traversé le monde arabe, du golfe à l’océan, s’incrustant pour la première fois au Maghreb. Il a fallu deux ou trois tweets et quelques salamalecs entre un Commandant des armées et un Commandeur des croyants et le tour fut joué.
D’un côté, un homme orange, barricadé dans le bureau ovale (car menacé d’expulsion) qui scande : « Make America great again! ». Et à quel prix? Celui de deux peuples simultanément bradés dans la même transaction, pardi! N’est-ce pas la doctrine du « big stick » qui fait la grandeur de l’Oncle Sam?
De l’autre, un monarque, président du comité Al Qods, censé « soutenir les populations et institutions palestiniennes de la ville sainte ». Après 21 ans de palabres, de petits-fours et de « bous-bous », la ville sainte, ses populations et toute la Palestine sont sacrifiés sur l’autel de la politique des scélérats.
Et le Bibi fricoteur, toujours à l’affût d’une occasion pour se sortir d’un de ses nombreux bourbiers, glane un nouvel alibi: un immense tajine aux poissons de Dakhla. Délicieux ces poissons et, surtout, gratuits. Pas un shekel, pas un dirham : il suffit de les ramasser, sur le bord de l’océan puisque les propriétaires sont confinés derrière le mur.
Tout en haut, le « machin » gigote et toussote « résolution, résolution, résol… ». Pauvre vieux « machin »! Des décennies de résolutions et des kilomètres de rapports n’ont arrêté ni la colonisation ni les bombes au phosphore blanc.
Mais tant que l’amour de la terre restera vivace dans le cœur des opprimés, des oliviers finiront par pousser dans le sable et des palmiers sur le béton des colonies.
Ce n’est qu’une question de temps. Rappelez-vous, l’Algérie.
Journaliste : Lina Kennouche
1- Votre dernier ouvrage a suscité de vives critiques dans une certaine presse algérienne, des publications vous accusent à tort de chercher à décrédibiliser le Hirak qui serait instrumentalisé depuis l'étranger ou du moins d'en avoir une vision fortement réductrice. D'autres vous soupçonnent d'occulter certains faits, notamment lorsque vous mettez en lumière les relations entretenues par certaines figures comme l’ex membre du FIS Larbi Zitout et des officines étrangères sans revenir sur son passé d'ancien membre des services renseignements algériens » et questionnent donc la finalité de votre livre. On l'aura compris ces critiques portent peu sur le contenu de votre travail d'enquête et prennent la forme d'attaques personnelles et de procès d'intentions. Comment expliquez-vous cette levée de bouclier et de quoi ces réactions sont-elles l'indicateur ?(Autrement-dit est-ce que face à la ténacité des faits qui attestent du soutien apporté à certains personnalités par des ONG américaines, on cherche à minimiser cette réalité pourtant lourde de conséquences ? À réorienter le débat sur un autre terrain ? Quelle est la fonction aujourd'hui de ces attaques dont votre travail est l’objet?)
À l’écriture de mon livre, j’étais certain qu’il allait susciter une levée de boucliers. En effet, le Hirak a été considéré, depuis sa naissance, comme un objet sacré et tout embryon de critique est immédiatement considéré comme une hérésie. Preuve en est que la plupart de mes premiers détracteurs reconnaissaient ne pas avoir lu mon livre. Hier encore, un interminable texte à charge contre moi (et non contre mon livre) a été publié sur un blog et son auteur a admis (sic), dans son préambule, ne pas avoir lu l’ouvrage qu’il prétendait critiquer.
J’ai connu ce type de réaction en 2011, à la sortie de mon livre « Arabesque américaine » sur le « printemps » arabe. Je me suis rendu compte, en fait, que le romantisme « révolutionnaire » était plus fortement ancré chez les gens que le raisonnement factuel. Cela a pris des années pour que les gens adhèrent à ma vision malgré les preuves avancées dans mes écrits. Mais, entretemps, des pays comme la Syrie, la Libye ou le Yémen ont été détruits et on attend toujours que la démocratie s’installe dans notre région.
Ce qui est inquiétant dans le cas de l’Algérie, c’est que des intellectuels algériens qui avaient applaudi et encensé mon livre « Arabesques$ » (édité en 2015 à Bruxelles et en 2016 à Alger) m’ont totalement désavoué lorsque j’ai commencé à analyser le Hirak algérien avec une approche similaire à celle adoptée pour les pays de la région MENA (Middle East and North Africa). Pour ces personnes, l’Algérie est un pays à part et le Hirak est un phénomène intouchable et non critiquable. Cette combinaison de divinisation du Hirak et de naïveté d’analyse est très surprenante lorsqu’elle émane de personnes censées avoir suivi les soubresauts sanglants et dramatiques de notre zone d’appartenance géostratégique.
Pour d’autres, l’explication est plus simple. Il s’agit de défendre leurs positions et leurs intérêts (et bien sûr de ceux de leurs commanditaires) dans la situation trouble que vit actuellement l’Algérie. Il est quand même étonnant de voir que les ONG algériennes qui reçoivent du financement de la National Endowment for Democracy (NED) et qui participent au Hirak soient toutes coalisées autour de la même vision, celle de la confrontation avec les fondements de l’État-nation. Rappelons que la NED est une des principales organisations d’un dispositif américain d’« exportation » de la démocratie dont le rôle a été très important dans les révolutions colorées et le « printemps » arabe, sans oublier l’Euromaïdan (Ukraine), les émeutes de Hong Kong et bien d’autres mouvements de contestation populaire à travers le monde.
Pour lire mon article sur l’Euromaïdan (Ukraine) Ukraine: autopsie d’un coup d’état3 mars 2014 |
Pour lire mon article sur Hong Kong Hong Kong : un virus sous le parapluie12 octobre 2014 |
Précisons ici que la NED n’est pas le seul organisme impliqué en Algérie, mais en est certainement le plus emblématique.
Alors que j’avais pensé que mon livre allait être une occasion pour ouvrir un débat sérieux sur le Hirak et ses différentes composantes, les attaques ad personam ont fusé, parasitant et paralysant toute initiative dans ce sens. Une technique vieille comme le monde : jeter le discrédit sur l’auteur pour le disqualifier et tuer dans l’œuf toute discussion. Mais le peuple n’est pas dupe et le débat a fait rage sur les réseaux sociaux.
Tout le vacarme qui a accompagné la sortie de mon livre a cependant révélé une inquiétante réalité: l’énorme indigence du système médiatique algérien. Ce dernier s’est distingué par un manque de professionnalisme et une absence d’éthique inacceptables, surtout dans cette période cruciale que vit notre pays. Du côté de la presse écrite, seuls deux journaux, « L’Expression » et « Reporters », ont pris la peine de lire mon livre et de proposer à leurs lecteurs des recensions honnêtes ou des entrevues avec certains protagonistes du livre.
Le journal « El Watan », fidèle à ses idées otanesques de printanisation de l’Algérie a commandité pas moins de cinq (5) articles que pour parler de ma position « pro-pouvoir » et « anti-Hirak » en réussissant le tour de force de ne jamais parler de mon livre.
Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose.
Pour tous les autres journaux, c’est silence radio, comme si mon livre n’avait jamais existé. Ne pas se mouiller, c’est aussi une stratégie gagnante quand on veut manger à tous les râteliers.
Quant aux médias audiovisuels, mis à part deux émissions radio dans des chaînes étatiques, je n’ai reçu aucune autre invitation. Aucune autre radio ni aucune télévision n’a osé ouvrir le débat sur le sujet proposé par mon livre, faisant fi de toute l’agitation qui a secoué (et qui secoue encore) le cyberespace.
Ce faisant, le comportement du système médiatique algérien est complètement dépassé par les évènements et en parfaite contradiction avec les aspirations d’une Algérie nouvelle qui exige intégrité, transparence et déontologie.
Ainsi, en ignorant mon livre ou en disqualifiant son auteur, on cherche à fuir le débat de fond qui consiste à identifier les interventions étrangères dans la scène politique algérienne et à les éradiquer. Car seul un le Hirak intrinsèquement algéro-algérien est salutaire pour notre pays.
2- L'idée de ce livre, qui s'inscrit dans la continuité de vos enquêtes précédentes, est née en réaction à une déclaration de Lahouari Addi qui moins d'un mois après le début du Hirak a appelé à la démission du président de la République et la nomination d’une instance de transition au sein de laquelle serait représenté Mustapha Bouchachi, Zoubida Assoul et Karim Tabbou. Selon vous qu'est ce qui explique le choix de ces trois personnes au sein d’un Hirak qui n’avait pas de leaders, quels liens entretiennent-elles avec Addi ? Est-ce que cet appel répondait aux priorités d’un agenda étranger?
Mon livre s’inscrit effectivement dans un travail de recherche que je mène depuis plusieurs années pour comprendre le rôle des différents organismes américains d’« exportation » de la démocratie ainsi que leur modus operandi dans les « regime change » en utilisant le « soft power ».
Mais l’idée précise de ce livre est née d’une déclaration du sociologue Lahouari Addi qu’il a énoncée ainsi, moins d’un mois après le début du Hirak:
« Mustapha Bouchachi, Zoubida Assoul et Karim Tabbou devraient être sollicités pour exercer les prérogatives d’une présidence collégiale qui nommera un gouvernement provisoire qui gérera les affaires courantes et préparera les élections présidentielle et législative dans un délai de 6 à 12 mois. »
J’ai trouvé étrange que pour un mouvement qu’on prétend sans leader, un triumvirat soit proposé aussi rapidement. Sur quels critères ces personnes ont-elles été choisies? Des sondages d’opinion ont-ils été organisés? Ces personnes se connaissaient-elles avant le Hirak? De quelle prérogative a usé M. Addi pour mettre en avant certains noms et pas d’autres?
Autre signe notable : l’omniprésence des personnes citées dans certains médias (algériens, islamistes ou occidentaux) prônant ouvertement la proposition du sociologue et ne donnant aucun espace pour les opinions opposées.
Tout en évitant sciemment de traiter du cas de M. Tabbou ― étant donné qu’il est actuellement emprisonné et en attente d’un procès ―, j’ai essayé de trouver des dénominateurs communs susceptibles de relier ces personnes. J’en ai décelé deux : i) leur proximité avec des intérêts étasuniens et ii) leurs liens étroits avec des représentants du FIS (Front Islamique du Salut) dissous. Des dizaines de références ainsi qu’une importante section contenant divers documents relatifs au faits cités appuient cette double relation.
Il faut comprendre que mon livre n’est nullement conçu comme un réquisitoire contre des personnes mais présente des faits relatifs à la foultitude de moyens utilisés par les organismes étasuniens afin de préparer une orientation des mouvements populaires lorsqu’ils se déclenchent.
Je tiens à préciser que ce ne sont pas ces organismes qui ont créé le Hirak ou toute autre révolte de la rue arabe. La contestation populaire est causée par de véritables problèmes de société comme le déficit de démocratie, la répartition non équitable des richesses, la mauvaise gestion, le chômage endémique, la hogra, le favoritisme, la corruption, etc.
Par contre, dès que la rue gronde et que les manifestations prennent de l’ampleur, les groupes formés à la « lutte non violente » et au cyberactivisme montent au créneau pour orienter idéologiquement la contestation avec l’appui d’un fort battage médiatique complaisant. Et c’est à ce moment que les agendas étrangers sont déployés.
3- Comment les officines étrangères ont-elles travaillé pour infiltrer le Hirak algérien et quelles sont les similitudes que vous observez avec le mouvement de contestation né au Liban en 2015 en réaction à la crise des déchets ?
Dans leur plan d’exportation de la démocratie, les États-Unis divisent le monde en régions. Celle qui nous intéresse dans le cadre de cette discussion est la région MENA qui englobe une très grande partie des pays arabes. Dans cette zone géographique, des ONG locales sont financées et leurs activistes formés par des organismes appartenant à un dispositif américain d’« exportation » de la démocratie. Outre la NED et ses quatre satellites qui sont le NDI (National Democratic Institute), l’IRI (International Republican Institute), le Solidarity Center et le CIPE (Center for International Private Enterprise), ce dispositif regroupe l’USAID, Freedom House, le MEPI (Middle East Partnership Initiative), POMED (Project on Middle East Democracy) et l’OSI (Open Society Institute) appartenant aux fondations de George Soros.
En Algérie, comme au Liban (et tous les autres pays de la région MENA), de nombreuses ONG locales sont financées par ces organismes, et tout particulièrement la NED. Pour certains observateurs, elles servent de « cheval de Troie » qu’il est possible d’activer au temps opportun.
Il est important de savoir que le Liban a été le premier pays arabe à être ciblé par le « soft power » américain, bien avant le « printemps » arabe. Déjà, en 2005, de nombreuses ONG libanaises financées par quelques-uns de ces organismes ont été très impliquées dans ce qui a été nommé « la révolution du Cèdre ». D’autre part, le rôle de Freedom House a été clairement établi et quelques figures du mouvement de contestation ont été en contact avec les diplomates américains à Beyrouth. Cerise sur le gâteau, les activistes serbes d’Otpor, fondateurs du centre CANVAS (Center for Applied Non Violent Action and Strategies) étaient présents en personne à Beyrouth pour offrir des formations à la « lutte non violente » aux manifestants.
Pour lire mon article sur le Liban Liban 2005-2015 : d’une « révolution » colorée à l'autre14 septembre 2015 |
Dix ans plus tard, lors de « la crise des déchets » de 2015, les activistes les plus en vue et les plus médiatisés étaient tous financés et formés par ces organismes américains. Certains d’entre eux faisaient partie de ce qu’on a appelé la « ligue arabe du Net ». Il s’agit d’un groupe de cyberactivistes arabes de la région MENA qui ont été regroupé dans des différents meetings pour y recevoir des formations relatives à la maîtrise du cyberespace, de l’anonymat en ligne et des nouvelles technologies. Quelques-unes de ces formations ont même eu lieu à Beyrouth, bien avant la « crise des déchets ». À noter que quelques activistes impliqués dans la « crise des ordures » avaient fait leurs armes dans la « révolution du cèdre », dix ans plus tôt.
Tous les « ingrédients » observés au Liban, à savoir des ONG financées par les organismes américains d’«exportation » de la démocratie, la proximité de certains activistes avec l’ambassade américaine, la surmédiatisation des figures de la contestation par des médias complaisants, l’utilisation sur le terrain des techniques de la « lutte non violente » vulgarisées par les Serbes de CANVAS, l’usage efficace des nouvelles technologies, sont présents dans le Hirak algérien.
En plus, il est intéressant de noter, aussi bien au Liban qu’en Algérie, une implication active de certains ténors de la « révolte » au sein même des organismes américains.
Autant de similitudes ne peut être, en aucun cas, le fruit du hasard.
4- Quelles sont les revendications ou actions mises en avant dans le cadre du Hirak qui vous ont alerté sur la volonté de certains acteurs exogènes de déstabiliser l'Etat algérien et ses institutions?
Au mois d’avril 2019, soit quelques semaines après le début des manifestations, j’ai publié un article fouillé dans lequel j’ai minutieusement analysé les techniques utilisées dans le Hirak algérien. J’y ai montré que nombre de ces techniques suivaient à la lettre le manuel de CANVAS où sont recensées les 199 méthodes d’actions non violentes. La maîtrise de ces techniques ne pouvait être que le résultat de formations préalables.
Pour lire mon article sur la "printanisation" de l'Algérie Huit ans après : la « printanisation » de l’Algérie4 avril 2019 |
Dans ce même laps de temps, des figures émergèrent du Hirak et ont commencé à être très médiatisées. Et bien que le leitmotiv du soulèvement populaire soit le refus catégorique de structuration, des noms ont commencé à circuler, dont ceux proposés par Lahouari Addi. D’autre part, les demandes du Hirak ont connu une forte inflation à mesure que les vendredis se succédaient, même après l’écartement du président Bouteflika, qui était l’exigence initiale. Deux voies se sont alors dessinées : la voie constitutionnelle menant à des élections (prônée par l’institution militaire) et la voie de la phase transitoire demandée par une partie des manifestants. De « Djeich Chaab Khawa Khawa » (Armée peuple, frère frère), les slogans se sont durcis jusqu’à « Dawla Madaniya, Machi 3askaria » (État civil et non militaire).
Après les élections de décembre 2019, les positions se sont durcies et sont devenues inconciliables. Mais ce qui a attiré mon attention, c’est le fait que les ONG financées par les organismes américains qui étaient visibles dans le Hirak depuis de début, militaient toutes pour la phase transitoire. De plus, les « ténors » de cette option étaient très visibles dans les médias étrangers (surtout français) et la chaîne Al Magharibia (proche de l’ex-FIS). Très peu de place (voire aucune) n’était accordée aux partisans de la voie constitutionnelle. Ce double standard, contraire à tous les nobles principes véhiculés par le Hirak lui-même, était surprenant. Une volonté d’alimenter la confrontation avec l’institution militaire et de créer un climat de déstabilisation était clairement palpable.
5- Vous évoquez la nécessité d’encadrer les financements de certaines ONG locales qui ont partie liée à des intérêts étrangers ou d’interdire le financement en provenance d’agences gouvernementales américaines comme c'est le cas en Russie, pourquoi dans un pays comme l'Algérie dont on connaît les constantes historiques (souveraineté, indépendance), cette dimension n'a pas été prise en compte jusque-là ?
Quelques semaines avant la parution de mon livre, j’avais plaidé dans un article qui avait fait du bruit, pour un encadrement strict, voire une interdiction du financement étranger des ONG algériennes. Il est inconcevable que des individus ou des organismes reçoivent des subventions d’un pays étranger dans un but de déstabilisation politique ou de « regime change ». L’instauration de la démocratie est certes louable, mais elle ne se fait pas avec l’appui et l’assistance de pays étrangers qui travaillent en catimini. La philanthropie n’existe pas dans ce domaine. Tout financement se fait dans un but politique précis qui sert les intérêts du pays donateur au détriment du pays de ceux qui le reçoivent. L’histoire des révolutions colorées et, plus récemment, celle du catastrophique « printemps » arabe sont des exemples pédagogiques dont il faut impérativement tirer des leçons. Et ce qui est étonnant, c’est que de telles pratiques sont interdites sur le sol des États-Unis.
Des pays comme la Russie, l’Égypte, l’Inde, le Venezuela (et bien d’autres) ont interdit ou imposé un contrôle strict des activités de ces organismes toxiques de promotion de la démocratie.
Pour lire mon article sur les ONG ONG : Organisations Non Grata4 juin 2016 |
Avec la publication à Alger de mes livres « Arabesque américaine » en 2012 et « Arabesque$ » en 2016, j’avais espéré attirer l’attention des pouvoirs publics sur cette problématique, mais rien n’a été sérieusement fait. C’est pour cette raison que j’ai plaidé de nouveau pour un encadrement et un contrôle des activités et des financements de ces organismes qui se sont faufilés dans différents domaines de la vie sociale en Algérie.
6- Est-ce que les intellectuels algériens qui soutiennent inconditionnellement le Hirak et vous accusent de complotisme, sont aveugles à cette dimension des ingérences étrangères ? ou est-ce qu’ils ont tendance à idéaliser le Hirak en considérant que les ingérences n'ont aucune prise sur la réalité ? (Ou pire encore, comme en Syrie, l'ingérence étrangère apparaitrait elle comme une solution acceptable dès lors qu'elle permettrait de se débarrasser de ce régime ?)
Depuis les révolutions colorées, cette question de l’ingérence étrangère a souvent été abordée et différentes réponses ont été données.
La première est de dire que pour se débarrasser du pouvoir en place, la collaboration avec une puissance étrangère est indispensable et ce, quel que soit le prix à payer par la suite.
La seconde, empreinte de naïveté, est d’accepter l’ingérence étrangère et d’en minimiser les conséquences. C’est le cas, par exemple, du cyberactiviste tunisien Slim Amamou qui a reconnu l’aide américaine mais nie l’ingérence : « Ce ne sont pas eux qui décident, c’est le peuple tunisien qui décide. Et eux, ils choisissent juste qui soutenir », a-t-il déclaré dans une interview.
Pour visionner la vidéo de Slim Amamou 18 juin 2011 |
Enfin, la troisième relève d’une méconnaissance (voire ignorance) du phénomène d’ingérence étrangère car il est très peu médiatisé, ou même passé sous silence par les médias mainstream. D’autant plus que le concept a été galvaudé par sa surutilisation dans des campagnes de propagande. Cette conception, qui va souvent de pair avec une sanctification du Hirak, mène instinctivement à des accusations de complotisme et de conspirationnisme.
Dans tous ces cas, ne pas prendre au sérieux l’ingérence étrangère dans de tels mouvements populaires de contestation peut mener au chaos, comme on peut le voir dans les pays « printanisés » de notre région, en particulier la Libye, la Syrie ou le Yémen.
Traducción del francés: Purificación González de la Blanca
Ahmed Bensaada se interroga sobre el papel de los lobbys dentro de las distintas instituciones de la Unión Europea y sus objetivos con respecto a Argelia. Sospecha de la aspiración de algunos por la “primaverización” del país.
Miles de lobbystas deambulan por los pasillos de las distintas instituciones de la Unión Europea, trabajando para defender los intereses de la comunidad empresarial, pero también los de organizaciones que trabajan en los ámbitos de los “Derechos Humanos” y “la exportación de la democracia”.
Por definición, los lobbys son por grupos de influencia, presión o intereses cuya función es influir en las decisiones de los políticos. Como cabe suponer, este trabajo no se puede realizar sin deriva.
De hecho, una investigación reciente sobre los informes financieros de una de estas instituciones ha demostrado cómo estaba fuertemente infiltrada financieramente por ciertas ONG influyentes. La que más ha llamado la atención es sin duda la Open Society Foundations (OSF) del multimillonario estadounidense de origen húngaro George Soros. Esta fundación también alimentó la crónica al publicar una lista de sus “aliados confiables” en el Parlamento Europeo (2014-2019). En un artículo publicado en 2017 por RT, se podía leer: "En forma de directorio, la fundación George Soros identifica de hecho a aquellos que deciden, diputados y líderes europeos según su adhesión a los ideales de la “sociedad abierta". El documento enumera a 226 parlamentarios (de 751) que consideran de probables apoyos a los valores de la " sociedad abierta " defendidos por George Soros y su riquísima fundación.
Entre sus diversas actividades, la OSF se implica activamente en la promoción de la democracia. En este terreno trabaja coordinada con distintas organizaciones estadounidenses especializadas en la "exportación" de la democracia como el National Endowment for Democracy (NED), los Estados Unidos para el desarrollo internacional (USAID) y Freedom House. Es bien sabido que la OSF de George Soros estuvo muy involucrada, con estas organizaciones, en las revoluciones de color y las “primaveras” árabes. Esto explica por qué se consideran indeseables en muchos países, especialmente en Rusia.
Pero, ¿qué pinta Argelia en todo esto? De hecho, a finales de noviembre, la blogósfera sirvió de caja de resonancia para una interesante noticia: una resolución del Parlamento Europeo contra Argelia. Otra más, dirán. No, ésta no era únicamente interesante por sus amenazas apenas veladas, estamos acostumbrados porque ha sido habitual con otros países “coloridos” o “primaverales”.
Lo que llama la atención son las 16 organizaciones que firmaron la declaración conjunta (en tres idiomas) que fue ampliamente difundida en las redes sociales tras la adopción de la resolución.
Aquí están:
1. Human Right Watch (HRW)
2. Amnistía internacional
3. Federación Internacional de Derechos Humanos (FIDH)
4. Reporteros sin Fronteras (RSF)
5. CIVICUS: Alianza Mundial para la Participación Ciudadana
6. Artículo 19
7. EuroMed Derechos (EuroMed Rights)
8. Liga Argelina de Defensa de los Derechos Humanos (LADDH)
9. Colectivo de familias de desaparecidos en Argelia (CFDA)
10. Unión Nacional Autónoma de Personal de la Administración Pública (SNAPAP)
11. Confederación General Autónoma de Trabajadores de Argelia (CGATA)
12. Acción para el cambio y la democracia en Argelia (ACDA)
13. Riposte internacional
14. Foro de Solidaridad Euromediterráneo (FORSEM)
15. Instituto de Estudios de Derechos Humanos de El Cairo (CIHRS)
16. Caricaturas por la paz
A primera vista, esta lista parece muy abigarrada. ¿Qué están haciendo, por ejemplo, un instituto de El Cairo y una ONG sudafricana (CIVICUS) en los asuntos políticos de Argelia? ¿Por qué no una organización de Bután o Belice? Para responder a esta pregunta, echemos un vistazo a cada una de estas 16 organizaciones y los vínculos entre ellas.
Comencemos con los primeros siete de la lista. Todos tienen el estatus de cabildero en la Unión Europea y todos están financiados por Soros OSF (él mismo un cabildero).
Tenga en cuenta que RSF y la llamada Artículo 19 también están financiados por la NED. La palma de la financiación "democrática" ciertamente se la lleva la llamada Artículo 19, que también recibe subvenciones de Freedom House y USAID además de las del Departamento de Estado de Estados Unidos. Muy activas en Hirak, las siguientes cinco organizaciones (8 a 13) son todas argelinas. LADDH y CFDA son (o han sido) financiadas por NED.
Por otro lado, los sindicatos SNAPAP y CGATA están encabezados por un activista cuyas conexiones con la central sindical estadounidense AFL-CIO (centro de solidaridad) son conocidas, como se desprende de estas dos cartas.
Recordemos que el Centro de Solidaridad es uno de los cuatro satélites de la NED al igual que el Instituto Nacional Democrático (NDI), el Instituto Republicano Internacional (IRI) y el Centro de Empresa Privada Internacional (CIPE).
Es importante señalar que el NDI y la AFL-CIO también son cabilderos dentro de la Unión Europea. Otra información interesante: LADDH, CFDA y SNAPAP son los tres miembros habituales de EuroMed Rights. ACDA y Riposte internacional son ONG muy involucradas en las reuniones de Hirak que tienen lugar en la Place de la République en París.
Las relaciones de ACDA con ONG argelinas financiadas por la NED como, por ejemplo, Rassemblement actions jeunesse (RAJ) o CFDA están bien establecidas.
En septiembre pasado, Riposte internacional presentó un informe sobre “violaciones de las libertades en Argelia” ante el Alto Comisionado de las Naciones Unidas para los Derechos Humanos. Su presidente, que se declara "uno de los principales impulsores del Movimiento Cultural Bereber (MCB)", está muy presente en Al Magharibia, el canal de televisión de activistas del ex FIS (Frente Islámico de Salvación).
Según la información de su sitio, el Foro de Solidaridad Euromediterráneo (FORSEM) "está fundado por activistas asociativos y académicos solidarios con los levantamientos populares en los que determinados países de la ribera sur del Mediterráneo han sido escenario desde finales de 2010". Entre los miembros del Comité Científico de este foro, encontramos al sociólogo argelino Lahouari Addi quien declaró ser el cofundador. ¿Es necesario precisar que este sociólogo fue miembro, durante muchos años, del “Foro internacional de consejo de investigación de estudios democráticos”, el think tank de la NED?
Al igual que las tres ONG argelinas mencionadas anteriormente, el Instituto de Estudios de Derechos Humanos de El Cairo (CIHRS) también está asociado con EuroMed Rights como “miembro regional”. Está financiado por la NED y colabora regularmente con las fundaciones Open Society.
Cuando el director y cofundador de CIHRS fue condenado en rebeldía el pasado mes de agosto por un tribunal egipcio dedicado a los “asuntos terroristas”, la FIDH hizo un llamado a la solidaridad. Fue firmado por LADDH, CFDA, SNAPAP, CGATA, ACDA, Riposte internacional, HRW, Amnistía internacional, FIDH, CIVICUS, EuroMed Rights u 11 de las 16 organizaciones que aplaudieron la resolución del Parlamento Europeo contra Argelia. ¡Solidaridad financiera, cuando nos abrazas! Además de estos firmantes, pudimos leer otros nombres ilustres: Issandr Amrani, director regional del programa MENA de la OSF, Carl Gershman, presidente de la NED, Jeffrey Feltman, ex subsecretario de Estado de Estados Unidos para empresas de Oriente Medio, así como algunos supervivientes del Consejo Nacional Sirio (CNS) como Burhan Ghalioun, Bassma Kodmani y Radwan Ziadeh, bien conocidos por la NED.
Se supone que el decimosexto organismo de nuestra lista hace las paces con la risa. Se trata de Cartooning for Peace, que resulta tener una misión política en Argelia. Cofundada por Plantu, el caricaturista del diario Le Monde, Cartooning for Peace reúne a caricaturistas argelinos, como Dilem o Le Hic. El papel de este último en el Hirak no es tan diferente al de las ONG argelinas mencionadas anteriormente. Además, se les ha dedicado un artículo detallado.
Tampoco hay que olvidar que Le Monde también colabora con una de las fundaciones de Soros a través de OSIWA (Iniciativa de sociedad abierta para África Occidental).
No vamos a terminar esta parte sin mencionar el nombre de la Sra. Maria Arena, la Presidenta de la Subcomisión de Derechos Humanos del Parlamento Europeo, que ha sido tan locuaz sobre la situación en Argelia mientras ensalzaba a uno de los “tenores” del autoproclamado Hirak” en la persona del Sr. Karim Tabbou. ¡Es preciso saber que este eurodiputado europeo es uno de los 226 eurodiputados que aparecen en la lista de “aliados fiables” de George Soros!
Haga clic en la imagen para escuchar el comunicado de Maria Arena
Maria Arena: "aliada confiable" de George Soros
Con respecto a la resolución en sí, solo nos puede sorprender la longitud de la serie de mandamientos que allí aparecen. Pero tenemos que afrontar los hechos: esta resolución nunca podría haberse escrito sin la complicidad y la estrecha cooperación de las ONG delictivas argelinas. Por tanto, es lógico concluir que las ONG argelinas citadas en este artículo, que están directa o indirectamente vinculadas a la administración estadounidense, han colaborado con organizaciones internacionales cuyos activos empresariales son "Derechos Humanos" o “exportación de democracia”. Estas organizaciones financiadas por la OSF constituyen un equipo de presión extremadamente eficaz no solo con el Parlamento Europeo, sino también con todas las instituciones europeas e internacionales. Por lo tanto, esta resolución es en esencia un trabajo de cabildeo en contra de los intereses de nuestro país con, lamentablemente, la participación de algunos de nuestros compatriotas. Y, contrariamente a lo que piensan Karim Tabbou y sus secuaces, la resolución del Parlamento Europeo y la declaración del presidente Macron son una interferencia descarada e inaceptable en los asuntos nacionales argelinos.
En política, solo hay intereses y el Sr. Macron y la Sra. Arena trabajan solo para los de sus países. Por otro lado, en lo que a nosotros respecta, la tierra de nuestro país circula por nuestras venas. Y toda esta hiperactividad política exterior que asalta nuestra patria por todos lados, de la que el Parlamento Europeo es un actor entre muchos otros, tiene un solo objetivo: la “primavera árabe” en Argelia.
Entretien: Lina Kennouche
La sortie du nouveau livre de l'intellectuel algérien Ahmed Bensaada Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak algérien ? (Éditions APIC, Alger, 2020) a suscité une levée de boucliers dans la presse locale et un virulent débat sur les réseaux sociaux. Cette publication qui lève le voile sur l'identité des acteurs ayant tenté d’instrumentaliser le mouvement de contestation en Algérie dans une logique carriériste ou pour le compte de puissances étrangères a valu à Ahmed Bensaada une série d'attaques personnelles.
Pour l'auteur, accusé d'être un agent du pouvoir algérien qui chercherait à décrédibiliser le Hirak, ce déchainement de passions des journalistes ayant reconnu ne pas avoir lu le livre, reflète l’énorme indigence du système médiatique algérien, dont le fonctionnement est en parfaite contradiction avec les aspirations d'une Algérie nouvelle exigeant intégrité, transparence et déontologie. « Le Hirak a été considéré, depuis sa naissance, comme un objet sacré et tout embryon de critique est immédiatement jugé comme une hérésie. Alors que j'avais pensé que mon livre allait être une occasion pour ouvrir un débat sérieux sur le Hirak et ses différentes composantes, les attaques ad personam ont fusé, parasitant et paralysant toute initiative dans ce sens. Une technique vieille comme le monde : jeter le discrédit sur l'auteur pour le disqualifier et tuer dans l’œuf toute discussion » déplore Ahmed Bensaada qui regrette dans ces réactions un mélange de divinisation du Hirak et de naïveté d'analyse déconcertante au vu des soubresauts sanglants et dramatiques qu'a connu le Moyen-Orient depuis 2011.
L'idée du livre, qui s'inscrit dans la continuité des enquêtes précédentes de Bensaada sur le dispositif américain d’« exportation » de la démocratie à travers le monde via le rôle des ONG, est née en réaction à une déclaration du sociologue Lahouari Addi. Moins d'un mois après le début du Hirak, ce dernier a appelé à la démission du président de la République et proposer de solliciter Mustapha Bouchachi, Zoubida Assoul et Karim Tabbou pour exercer les prérogatives d'une présidence collégiale. Cette instance aurait été chargée de nommer un gouvernement provisoire pour expédier les affaires courantes et préparer les élections présidentielle et législative dans un délai de 6 à 12 mois. « J'ai trouvé étrange que pour un mouvement qu'on prétend sans leader, un triumvirat soit proposé aussi rapidement. Sur quels critères ces personnes ont-elles été choisies? Des sondages d’opinion ont-ils été organisés? Ces personnes se connaissaient-elles avant le Hirak? De quelle prérogative a usé M. Addi pour mettre en avant certains noms et pas d’autres ? Tout en évitant sciemment de traiter du cas de M. Tabbou ― étant donné qu'il est actuellement emprisonné et en attente d'un procès ― j'ai essayé de trouver des dénominateurs communs susceptibles de relier ces personnes. J'en ai décelé deux : premièrement, leur proximité avec les Etats-Unis et deuxièmement leurs liens étroits avec des représentants du FIS (Front Islamique du Salut) dissous. Des dizaines de références ainsi qu’une importante section contenant divers documents relatifs au faits cités appuient cette double relation » explique Ahmed Bensaada qui pourrait prochainement faire l'objet de poursuites judiciaires.
Lahouari Addi, a, en effet, déclaré dans un entretien pour le média Reporters : « dès que les conditions politiques s'éclairciront dans notre pays, je déposerais plainte contre l'auteur et contre la maison d’édition ». Pourtant, selon Ahmed Bensaada, son livre n’est nullement conçu comme un réquisitoire contre des personnes mais établi des faits relatifs à la foultitude de moyens utilisés par les organismes étasuniens afin de préparer une orientation des mouvements populaires lorsqu'ils se déclenchent.
« Je tiens à préciser que ce ne sont pas ces organismes qui ont créé le Hirak ou toute autre révolte de la rue arabe. La contestation populaire est causée par de véritables problèmes de société mais par contre dès que la rue gronde et que les manifestations prennent de l'ampleur, les groupes formés à la « lutte non violente » et au cyberactivisme montent au créneau pour orienter idéologiquement la contestation avec l’appui d’un fort battage médiatique complaisant. Et c'est à ce moment que les agendas étrangers sont déployés » estime l'auteur. D'après lui, des ONG locales sont financées et leurs activistes formés par des organismes appartenant à un dispositif américain d’« exportation » de la démocratie, et servent donc de « cheval de Troie » qu'il est possible d'activer au temps opportun. Outre la NED et ses quatre satellites qui sont le NDI (National Democratic Institute), l’IRI (International Republican Institute), le Solidarity Center et le CIPE (Center for International Private Enterprise), ce dispositif regroupe l’USAID, Freedom House, le MEPI (Middle East Partnership Initiative), POMED (Project on Middle East Democracy) et l’OSI (Open Society Institute) appartenant aux fondations de George Soros.
L'auteur constate, par ailleurs, de nombreuses similitudes entre le Hirak algérien de 2019 et le mouvement de contestation au Liban en 2015. « Tous les « ingrédients » observés au Liban, à savoir des ONG financées par les organismes américains d'« exportation » de la démocratie, la proximité de certains activistes avec l'ambassade américaine, la surmédiatisation des figures de la contestation par des médias complaisants, l'utilisation sur le terrain des techniques de la « lutte non violente » vulgarisées par les Serbes de CANVAS, l’usage efficace des nouvelles technologies, sont présents dans le Hirak algérien » explique-t-il.
Ahmed Bensaada avait déjà publié en avril 2019 un article fouillé sur les techniques utilisées dans le mouvement de contestation en Algérie et qui suivent à la lettre le manuel de CANVAS où sont recensées les 199 méthodes d'actions non violentes. Outre la maîtrise de ces techniques qui ne pouvait être, selon l'auteur, que le résultat de formations préalables, et la médiatisation de figures qui émergèrent du Hirak, d'autres indices ont alerté Bensaada sur une volonté de déstabilisation de l'Algérie par les acteurs exogènes.
« Les demandes du Hirak ont connu une forte inflation à mesure que les vendredis se succédaient, même après l’écartement du président Bouteflika, qui était l'exigence initiale. Deux voies se sont alors dessinées : la voie constitutionnelle menant à des élections (prônée par l'institution militaire) et la voie de la phase transitoire demandée par une partie des manifestants. De « Djeich Chaab Khawa Khawa » (Armée peuple, frère frère), les slogans se sont durcis jusqu'à « Dawla Madaniya, Machi 3askaria » (État civil et non militaire). Après les élections de décembre 2019, les positions sont devenues inconciliables. Mais ce qui a attiré mon attention, c'est le fait que les ONG financées par les organismes américains qui étaient visibles dans le Hirak depuis de début, militaient toutes pour la phase transitoire. De plus, les « ténors » de cette option étaient très visibles dans les médias étrangers (surtout français) et la chaîne Al Magharibia (proche de l’ex-FIS) » explique Ahmed Bensaada. Selon lui, très peu de place était accordée aux partisans de la voie constitutionnelle ce qui traduisait une volonté d'alimenter la confrontation avec l'institution militaire et créer un climat de déstabilisation.
Ainsi l’urgence est désormais, selon lui, d'interdire ou d'encadrer strictement les financements de certaines ONG locales qui ont partie liée à des intérêts étrangers, comme l'ont fait la Russie, l'Égypte, l'Inde, le Venezuela etc. Mais cette option est loin de faire l'unanimité notamment chez les inconditionnels du Hirak qui accusent Bensaada de complotisme. « La question de l'ingérence étrangère a souvent été abordée et différentes réponses ont été données. La première est de dire que pour se débarrasser du pouvoir en place, la collaboration avec une puissance étrangère est indispensable et ce, quel que soit le prix à payer par la suite. La seconde, empreinte de naïveté, est d’accepter l'ingérence étrangère et d'en minimiser les conséquences. C'est le cas, par exemple, du cyberactiviste tunisien Slim Amamou qui a reconnu l'aide américaine mais nie l'ingérence : « Ce ne sont pas eux qui décident, c'est le peuple tunisien qui décide. Et eux, ils choisissent juste qui soutenir », a-t-il déclaré dans une interview. Enfin, la troisième relève d'une méconnaissance (voire ignorance) du phénomène d’ingérence étrangère car il est très peu médiatisé, ou même passé sous silence par les médias mainstream. D'autant plus que le concept a été galvaudé par sa surutilisation dans des campagnes de propagande. Cette conception, qui va souvent de pair avec une sanctification du Hirak, mène instinctivement à des accusations de complotisme et de conspirationnisme » conclut Ahmed Bensaada.
La sortie du nouveau livre de l'intellectuel algérien Ahmed Bensaada Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak algérien ? (Éditions APIC, Alger, 2020) a suscité une levée de boucliers dans la presse locale et un virulent débat sur les réseaux sociaux. Cette publication qui lève le voile sur l'identité des acteurs ayant tenté d’instrumentaliser le mouvement de contestation en Algérie dans une logique carriériste ou pour le compte de puissances étrangères a valu à Ahmed Bensaada une série d'attaques personnelles.
Pour l'auteur, accusé d'être un agent du pouvoir algérien qui chercherait à décrédibiliser le Hirak, ce déchainement de passions des journalistes ayant reconnu ne pas avoir lu le livre, reflète l’énorme indigence du système médiatique algérien, dont le fonctionnement est en parfaite contradiction avec les aspirations d'une Algérie nouvelle exigeant intégrité, transparence et déontologie. « Le Hirak a été considéré, depuis sa naissance, comme un objet sacré et tout embryon de critique est immédiatement jugé comme une hérésie. Alors que j'avais pensé que mon livre allait être une occasion pour ouvrir un débat sérieux sur le Hirak et ses différentes composantes, les attaques ad personam ont fusé, parasitant et paralysant toute initiative dans ce sens. Une technique vieille comme le monde : jeter le discrédit sur l'auteur pour le disqualifier et tuer dans l’œuf toute discussion » déplore Ahmed Bensaada qui regrette dans ces réactions un mélange de divinisation du Hirak et de naïveté d'analyse déconcertante au vu des soubresauts sanglants et dramatiques qu'a connu le Moyen-Orient depuis 2011.
L'idée du livre, qui s'inscrit dans la continuité des enquêtes précédentes de Bensaada sur le dispositif américain d’« exportation » de la démocratie à travers le monde via le rôle des ONG, est née en réaction à une déclaration du sociologue Lahouari Addi. Moins d'un mois après le début du Hirak, ce dernier a appelé à la démission du président de la République et proposer de solliciter Mustapha Bouchachi, Zoubida Assoul et Karim Tabbou pour exercer les prérogatives d'une présidence collégiale. Cette instance aurait été chargée de nommer un gouvernement provisoire pour expédier les affaires courantes et préparer les élections présidentielle et législative dans un délai de 6 à 12 mois. « J'ai trouvé étrange que pour un mouvement qu'on prétend sans leader, un triumvirat soit proposé aussi rapidement. Sur quels critères ces personnes ont-elles été choisies? Des sondages d’opinion ont-ils été organisés? Ces personnes se connaissaient-elles avant le Hirak? De quelle prérogative a usé M. Addi pour mettre en avant certains noms et pas d’autres ? Tout en évitant sciemment de traiter du cas de M. Tabbou ― étant donné qu'il est actuellement emprisonné et en attente d'un procès ― j'ai essayé de trouver des dénominateurs communs susceptibles de relier ces personnes. J'en ai décelé deux : premièrement, leur proximité avec les Etats-Unis et deuxièmement leurs liens étroits avec des représentants du FIS (Front Islamique du Salut) dissous. Des dizaines de références ainsi qu’une importante section contenant divers documents relatifs au faits cités appuient cette double relation » explique Ahmed Bensaada qui pourrait prochainement faire l'objet de poursuites judiciaires.
Lahouari Addi, a, en effet, déclaré dans un entretien pour le média Reporters : « dès que les conditions politiques s'éclairciront dans notre pays, je déposerais plainte contre l'auteur et contre la maison d’édition ». Pourtant, selon Ahmed Bensaada, son livre n’est nullement conçu comme un réquisitoire contre des personnes mais établi des faits relatifs à la foultitude de moyens utilisés par les organismes étasuniens afin de préparer une orientation des mouvements populaires lorsqu'ils se déclenchent.
« Je tiens à préciser que ce ne sont pas ces organismes qui ont créé le Hirak ou toute autre révolte de la rue arabe. La contestation populaire est causée par de véritables problèmes de société mais par contre dès que la rue gronde et que les manifestations prennent de l'ampleur, les groupes formés à la « lutte non violente » et au cyberactivisme montent au créneau pour orienter idéologiquement la contestation avec l’appui d’un fort battage médiatique complaisant. Et c'est à ce moment que les agendas étrangers sont déployés » estime l'auteur. D'après lui, des ONG locales sont financées et leurs activistes formés par des organismes appartenant à un dispositif américain d’« exportation » de la démocratie, et servent donc de « cheval de Troie » qu'il est possible d'activer au temps opportun. Outre la NED et ses quatre satellites qui sont le NDI (National Democratic Institute), l’IRI (International Republican Institute), le Solidarity Center et le CIPE (Center for International Private Enterprise), ce dispositif regroupe l’USAID, Freedom House, le MEPI (Middle East Partnership Initiative), POMED (Project on Middle East Democracy) et l’OSI (Open Society Institute) appartenant aux fondations de George Soros.
L'auteur constate, par ailleurs, de nombreuses similitudes entre le Hirak algérien de 2019 et le mouvement de contestation au Liban en 2015. « Tous les « ingrédients » observés au Liban, à savoir des ONG financées par les organismes américains d'« exportation » de la démocratie, la proximité de certains activistes avec l'ambassade américaine, la surmédiatisation des figures de la contestation par des médias complaisants, l'utilisation sur le terrain des techniques de la « lutte non violente » vulgarisées par les Serbes de CANVAS, l’usage efficace des nouvelles technologies, sont présents dans le Hirak algérien » explique-t-il.
Ahmed Bensaada avait déjà publié en avril 2019 un article fouillé sur les techniques utilisées dans le mouvement de contestation en Algérie et qui suivent à la lettre le manuel de CANVAS où sont recensées les 199 méthodes d'actions non violentes. Outre la maîtrise de ces techniques qui ne pouvait être, selon l'auteur, que le résultat de formations préalables, et la médiatisation de figures qui émergèrent du Hirak, d'autres indices ont alerté Bensaada sur une volonté de déstabilisation de l'Algérie par les acteurs exogènes.
« Les demandes du Hirak ont connu une forte inflation à mesure que les vendredis se succédaient, même après l’écartement du président Bouteflika, qui était l'exigence initiale. Deux voies se sont alors dessinées : la voie constitutionnelle menant à des élections (prônée par l'institution militaire) et la voie de la phase transitoire demandée par une partie des manifestants. De « Djeich Chaab Khawa Khawa » (Armée peuple, frère frère), les slogans se sont durcis jusqu'à « Dawla Madaniya, Machi 3askaria » (État civil et non militaire). Après les élections de décembre 2019, les positions sont devenues inconciliables. Mais ce qui a attiré mon attention, c'est le fait que les ONG financées par les organismes américains qui étaient visibles dans le Hirak depuis de début, militaient toutes pour la phase transitoire. De plus, les « ténors » de cette option étaient très visibles dans les médias étrangers (surtout français) et la chaîne Al Magharibia (proche de l’ex-FIS) » explique Ahmed Bensaada. Selon lui, très peu de place était accordée aux partisans de la voie constitutionnelle ce qui traduisait une volonté d'alimenter la confrontation avec l'institution militaire et créer un climat de déstabilisation.
Ainsi l’urgence est désormais, selon lui, d'interdire ou d'encadrer strictement les financements de certaines ONG locales qui ont partie liée à des intérêts étrangers, comme l'ont fait la Russie, l'Égypte, l'Inde, le Venezuela etc. Mais cette option est loin de faire l'unanimité notamment chez les inconditionnels du Hirak qui accusent Bensaada de complotisme. « La question de l'ingérence étrangère a souvent été abordée et différentes réponses ont été données. La première est de dire que pour se débarrasser du pouvoir en place, la collaboration avec une puissance étrangère est indispensable et ce, quel que soit le prix à payer par la suite. La seconde, empreinte de naïveté, est d’accepter l'ingérence étrangère et d'en minimiser les conséquences. C'est le cas, par exemple, du cyberactiviste tunisien Slim Amamou qui a reconnu l'aide américaine mais nie l'ingérence : « Ce ne sont pas eux qui décident, c'est le peuple tunisien qui décide. Et eux, ils choisissent juste qui soutenir », a-t-il déclaré dans une interview. Enfin, la troisième relève d'une méconnaissance (voire ignorance) du phénomène d’ingérence étrangère car il est très peu médiatisé, ou même passé sous silence par les médias mainstream. D'autant plus que le concept a été galvaudé par sa surutilisation dans des campagnes de propagande. Cette conception, qui va souvent de pair avec une sanctification du Hirak, mène instinctivement à des accusations de complotisme et de conspirationnisme » conclut Ahmed Bensaada.
La sortie du nouveau livre de l'intellectuel algérien Ahmed Bensaada Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak algérien ? (Éditions APIC, Alger, 2020) a suscité une levée de boucliers dans la presse locale et un virulent débat sur les réseaux sociaux. Cette publication qui lève le voile sur l'identité des acteurs ayant tenté d’instrumentaliser le mouvement de contestation en Algérie dans une logique carriériste ou pour le compte de puissances étrangères a valu à Ahmed Bensaada une série d'attaques personnelles.
Pour l'auteur, accusé d'être un agent du pouvoir algérien qui chercherait à décrédibiliser le Hirak, ce déchainement de passions des journalistes ayant reconnu ne pas avoir lu le livre, reflète l’énorme indigence du système médiatique algérien, dont le fonctionnement est en parfaite contradiction avec les aspirations d'une Algérie nouvelle exigeant intégrité, transparence et déontologie. « Le Hirak a été considéré, depuis sa naissance, comme un objet sacré et tout embryon de critique est immédiatement jugé comme une hérésie. Alors que j'avais pensé que mon livre allait être une occasion pour ouvrir un débat sérieux sur le Hirak et ses différentes composantes, les attaques ad personam ont fusé, parasitant et paralysant toute initiative dans ce sens. Une technique vieille comme le monde : jeter le discrédit sur l'auteur pour le disqualifier et tuer dans l’œuf toute discussion » déplore Ahmed Bensaada qui regrette dans ces réactions un mélange de divinisation du Hirak et de naïveté d'analyse déconcertante au vu des soubresauts sanglants et dramatiques qu'a connu le Moyen-Orient depuis 2011.
L'idée du livre, qui s'inscrit dans la continuité des enquêtes précédentes de Bensaada sur le dispositif américain d’« exportation » de la démocratie à travers le monde via le rôle des ONG, est née en réaction à une déclaration du sociologue Lahouari Addi. Moins d'un mois après le début du Hirak, ce dernier a appelé à la démission du président de la République et proposer de solliciter Mustapha Bouchachi, Zoubida Assoul et Karim Tabbou pour exercer les prérogatives d'une présidence collégiale. Cette instance aurait été chargée de nommer un gouvernement provisoire pour expédier les affaires courantes et préparer les élections présidentielle et législative dans un délai de 6 à 12 mois. « J'ai trouvé étrange que pour un mouvement qu'on prétend sans leader, un triumvirat soit proposé aussi rapidement. Sur quels critères ces personnes ont-elles été choisies? Des sondages d’opinion ont-ils été organisés? Ces personnes se connaissaient-elles avant le Hirak? De quelle prérogative a usé M. Addi pour mettre en avant certains noms et pas d’autres ? Tout en évitant sciemment de traiter du cas de M. Tabbou ― étant donné qu'il est actuellement emprisonné et en attente d'un procès ― j'ai essayé de trouver des dénominateurs communs susceptibles de relier ces personnes. J'en ai décelé deux : premièrement, leur proximité avec les Etats-Unis et deuxièmement leurs liens étroits avec des représentants du FIS (Front Islamique du Salut) dissous. Des dizaines de références ainsi qu’une importante section contenant divers documents relatifs au faits cités appuient cette double relation » explique Ahmed Bensaada qui pourrait prochainement faire l'objet de poursuites judiciaires.
Lahouari Addi, a, en effet, déclaré dans un entretien pour le média Reporters : « dès que les conditions politiques s'éclairciront dans notre pays, je déposerais plainte contre l'auteur et contre la maison d’édition ». Pourtant, selon Ahmed Bensaada, son livre n’est nullement conçu comme un réquisitoire contre des personnes mais établi des faits relatifs à la foultitude de moyens utilisés par les organismes étasuniens afin de préparer une orientation des mouvements populaires lorsqu'ils se déclenchent.
« Je tiens à préciser que ce ne sont pas ces organismes qui ont créé le Hirak ou toute autre révolte de la rue arabe. La contestation populaire est causée par de véritables problèmes de société mais par contre dès que la rue gronde et que les manifestations prennent de l'ampleur, les groupes formés à la « lutte non violente » et au cyberactivisme montent au créneau pour orienter idéologiquement la contestation avec l’appui d’un fort battage médiatique complaisant. Et c'est à ce moment que les agendas étrangers sont déployés » estime l'auteur. D'après lui, des ONG locales sont financées et leurs activistes formés par des organismes appartenant à un dispositif américain d’« exportation » de la démocratie, et servent donc de « cheval de Troie » qu'il est possible d'activer au temps opportun. Outre la NED et ses quatre satellites qui sont le NDI (National Democratic Institute), l’IRI (International Republican Institute), le Solidarity Center et le CIPE (Center for International Private Enterprise), ce dispositif regroupe l’USAID, Freedom House, le MEPI (Middle East Partnership Initiative), POMED (Project on Middle East Democracy) et l’OSI (Open Society Institute) appartenant aux fondations de George Soros.
L'auteur constate, par ailleurs, de nombreuses similitudes entre le Hirak algérien de 2019 et le mouvement de contestation au Liban en 2015. « Tous les « ingrédients » observés au Liban, à savoir des ONG financées par les organismes américains d'« exportation » de la démocratie, la proximité de certains activistes avec l'ambassade américaine, la surmédiatisation des figures de la contestation par des médias complaisants, l'utilisation sur le terrain des techniques de la « lutte non violente » vulgarisées par les Serbes de CANVAS, l’usage efficace des nouvelles technologies, sont présents dans le Hirak algérien » explique-t-il.
Ahmed Bensaada avait déjà publié en avril 2019 un article fouillé sur les techniques utilisées dans le mouvement de contestation en Algérie et qui suivent à la lettre le manuel de CANVAS où sont recensées les 199 méthodes d'actions non violentes. Outre la maîtrise de ces techniques qui ne pouvait être, selon l'auteur, que le résultat de formations préalables, et la médiatisation de figures qui émergèrent du Hirak, d'autres indices ont alerté Bensaada sur une volonté de déstabilisation de l'Algérie par les acteurs exogènes.
« Les demandes du Hirak ont connu une forte inflation à mesure que les vendredis se succédaient, même après l’écartement du président Bouteflika, qui était l'exigence initiale. Deux voies se sont alors dessinées : la voie constitutionnelle menant à des élections (prônée par l'institution militaire) et la voie de la phase transitoire demandée par une partie des manifestants. De « Djeich Chaab Khawa Khawa » (Armée peuple, frère frère), les slogans se sont durcis jusqu'à « Dawla Madaniya, Machi 3askaria » (État civil et non militaire). Après les élections de décembre 2019, les positions sont devenues inconciliables. Mais ce qui a attiré mon attention, c'est le fait que les ONG financées par les organismes américains qui étaient visibles dans le Hirak depuis de début, militaient toutes pour la phase transitoire. De plus, les « ténors » de cette option étaient très visibles dans les médias étrangers (surtout français) et la chaîne Al Magharibia (proche de l’ex-FIS) » explique Ahmed Bensaada. Selon lui, très peu de place était accordée aux partisans de la voie constitutionnelle ce qui traduisait une volonté d'alimenter la confrontation avec l'institution militaire et créer un climat de déstabilisation.
Ainsi l’urgence est désormais, selon lui, d'interdire ou d'encadrer strictement les financements de certaines ONG locales qui ont partie liée à des intérêts étrangers, comme l'ont fait la Russie, l'Égypte, l'Inde, le Venezuela etc. Mais cette option est loin de faire l'unanimité notamment chez les inconditionnels du Hirak qui accusent Bensaada de complotisme. « La question de l'ingérence étrangère a souvent été abordée et différentes réponses ont été données. La première est de dire que pour se débarrasser du pouvoir en place, la collaboration avec une puissance étrangère est indispensable et ce, quel que soit le prix à payer par la suite. La seconde, empreinte de naïveté, est d’accepter l'ingérence étrangère et d'en minimiser les conséquences. C'est le cas, par exemple, du cyberactiviste tunisien Slim Amamou qui a reconnu l'aide américaine mais nie l'ingérence : « Ce ne sont pas eux qui décident, c'est le peuple tunisien qui décide. Et eux, ils choisissent juste qui soutenir », a-t-il déclaré dans une interview. Enfin, la troisième relève d'une méconnaissance (voire ignorance) du phénomène d’ingérence étrangère car il est très peu médiatisé, ou même passé sous silence par les médias mainstream. D'autant plus que le concept a été galvaudé par sa surutilisation dans des campagnes de propagande. Cette conception, qui va souvent de pair avec une sanctification du Hirak, mène instinctivement à des accusations de complotisme et de conspirationnisme » conclut Ahmed Bensaada.
Le jeudi 26 novembre 2020, le Parlement européen a voté une résolution intitulée : « Détérioration de la situation des droits de l'homme en Algérie, en particulier le cas du journaliste Khaled Drareni ».
Cette résolution a été votée avec une large majorité (pour : 669, contre : 3, abstention : 22).
Il a été montré, dans un article précédent, que ce scrutin a très certainement été le résultat d’un lobbying massif de la part d’ONG et d’organismes « printanistes » contre l’Algérie.
Il a aussi été question d’une liste d’« alliés fiables » de l’Open Society Foundations (OSF) au Parlement européen durant sa 8e législature (2014-2019). Il s’agit d’un très grand nombre de décideurs, de députés et de dirigeants européens susceptibles de soutenir les valeurs de la « société ouverte » (open society) prônées par George Soros et son OSF.
Il est difficile de savoir si une telle liste a été établie pour la 9e législature qui a débuté en juillet 2019. Cependant, comme certains eurodéputés figurant dans la liste de l’OSF ont été réélus en 2019, il serait intéressant de savoir comment ils ont voté cette résolution.
Cliquez ici pour lire les documents relatifs au scrutin du 26 novembre 2020
La comparaison entre la liste des votants du 26 novembre 2020 et celle des « alliés fiables » de l’OSF qui ont été réélus montre que ces derniers, sans aucune exception, ont tous voté pour la résolution.
Liste des votants de la résolution: les eurodéputés dont les noms sont surlignés en jaune figurent sur la liste des "alliés fiables" de l'OSF (+: pour, -: contre, 0: abstention)
Maria Arena, Présidente de la Sous-commission des Droits de l’Homme du Parlement européen est , elle aussi, une « alliée fiable » de l’OSF
Cliquez sur l'image pour visionner l'allocution de Maria Arena
Les documents montrent aussi que la résolution a été introduite par six partis dont le « Groupe des Verts/Alliance libre européenne » (Verts/ALE), jadis coprésidé par Daniel Cohn-Bendit et maintenant par Philippe Lamberts. Parmi les eurodéputés de ce parti, se trouvent deux élues françaises d’origine algérienne : Mmes Karima Delli et Salima Yenbou.
Philippe Lamberts, Karima Delli et Salima Yenbou ont tous les trois voté pour la résolution. Alors que les deux premiers ont à leur actif deux réélections, Mme Yenbou a été fraîchement élue en 2019. Cela ne l’a pas empêchée de présenter elle-même la résolution au nom de son parti.
Cliquez sur l'image pour visionner la vidéo de Salima Yenbou (2020)
Mme Yenbou avait aussi commenté la précédente résolution du Parlement européen datant du 28 novembre 2019.
Cliquez sur l'image pour visionner la vidéo de Salima Yenbou (2019)
Notons que Philippe Lamberts et Karima Delli figurent sur la liste des « alliés fiables » de l’OSF.
Mme Karima Delli avait été interpellée en octobre 2019 par Menad Si Ahmed, se présentant comme climatologue.
« Je me rends compte que vous êtes d'origine algérienne et j'en suis fort aise étant moi-même d'origine algérienne et à mon grand regret, je me rends compte que vous avez lancé des pétitions pour l’Égypte, le Venezuela, la frontière américano-mexicaine, Hong Kong, Russie/Ukraine, Nord-Est de la Syrie etc. Et c'est tout à votre honneur sauf que vous ne soufflez aucun mot sur votre pays d'origine l’Algérie […]. Une dictature qui enlève, emprisonne tabasse, réduit les espaces de liberté, impose un blocus sur la capitale, muselle les médias, met aux ordres la justice, crée un climat de terreur, brouille les communications internet, surveille les pages Facebook de simples citoyens etc... Et vous ne trouvez pas ne serait-ce qu'un seul mot de compassion envers un peuple (votre peuple) qui veut se libérer d'un carcan qui l'étouffe, qui veut se débarrasser d'une bande de voyous, de voleurs, de criminels et d'assassins. Pourquoi ce silence Madame, alors que votre qualité de députée vous aurait plutôt permis d'interpeller le parlement européen sur la situation plus que préoccupante en Algérie. Ou attendez-vous que le sang coule pour nous dire « je ne savais pas ». Donnez un sens à votre combat […] et à jeter ne serait-ce qu'un clin d’œil sur le peuple algérien qui souffre », lui avait-il asséné.
Est-ce le « mauvais temps » décrit par le climatologue qui a réussi à convaincre l’écologiste de voter contre son pays d’origine? Nous ne le saurons peut-être jamais.
Mais quel spectacle pathétique de voir ce beau monde, climatologue et écologistes, en train de se battre pour que l’ingérence étrangère dans leur pays d’origine soit effective !
Surtout lorsqu’on sait que l’une d’entre eux, Salima Yenbou, a fait partie d’un projet se voulant « une passerelle entre la France et l’Algérie en servant leurs compétences de part et d’autre de la Méditerranée ».
Quel gâchis!
Finalement, un incident aussi cocasse que grave est venu se greffer à cette histoire. Dans la liste des 669 eurodéputés qui ont voté pour la résolution contre l’Algérie figure le nom de József Szájer. Il s’agit du chef de la délégation du parti hongrois Fidesz de Viktor Orbán, un parti ouvertement homophobe. Le lendemain du vote, M. Szájer a été surpris par la police belge, alors qu’il tentait de fuir d’une orgie homosexuelle. D'après des témoignages, il essayait de s'éclipser en passant par les gouttières, dans le plus simple appareil.
Ce qui est sûr, c’est que George Soros a dû pouffer de rire en apprenant la nouvelle compromettante de son ennemi juré, Viktor Orbán.
Quant à nous, la résolution européenne et les lobbys qui l’ont fomentée n’affectent en aucun cas nos zygomatiques.
Bien au contraire.
Le jeudi 26 novembre 2020, le Parlement européen a voté une résolution intitulée : « Détérioration de la situation des droits de l'homme en Algérie, en particulier le cas du journaliste Khaled Drareni ».
Cette résolution a été votée avec une large majorité (pour : 669, contre : 3, abstention : 22).
Il a été montré, dans un article précédent, que ce scrutin a très certainement été le résultat d’un lobbying massif de la part d’ONG et d’organismes « printanistes » contre l’Algérie.
Il a aussi été question d’une liste d’« alliés fiables » de l’Open Society Foundations (OSF) au Parlement européen durant sa 8e législature (2014-2019). Il s’agit d’un très grand nombre de décideurs, de députés et de dirigeants européens susceptibles de soutenir les valeurs de la « société ouverte » (open society) prônées par George Soros et son OSF.
Il est difficile de savoir si une telle liste a été établie pour la 9e législature qui a débuté en juillet 2019. Cependant, comme certains eurodéputés figurant dans la liste de l’OSF ont été réélus en 2019, il serait intéressant de savoir comment ils ont voté cette résolution.
Cliquez ici pour lire les documents relatifs au scrutin du 26 novembre 2020
La comparaison entre la liste des votants du 26 novembre 2020 et celle des « alliés fiables » de l’OSF qui ont été réélus montre que ces derniers, sans aucune exception, ont tous voté pour la résolution.
Maria Arena, Présidente de la Sous-commission des Droits de l’Homme du Parlement européen et « alliée fiable » de l’OSF
Les documents montrent aussi que la résolution a été introduite par six partis dont le « Groupe des Verts/Alliance libre européenne » (Verts/ALE), jadis coprésidé par Daniel Cohn-Bendit et maintenant par Philippe Lamberts. Parmi les eurodéputés de ce parti, se trouvent deux élues françaises d’origine algérienne : Mmes Karima Delli et Salima Yenbou.
Philippe Lamberts, Karima Delli et Salima Yenbou ont tous les trois voté pour la résolution. Alors que les deux premiers ont à leur actif deux réélections, Mme Yenbou a été fraîchement élue en 2019. Cela ne l’a pas empêchée de présenter elle-même la résolution au nom de son parti.
https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=wlikRH46FMs&feature=emb_logo
Vidéo de Salima Yenbou (2020)
Mme Yenbou avait aussi commenté la précédente résolution du Parlement européen datant du 28 novembre 2019.
https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=oL3bCuKQyVs
Vidéo de Salima Yenbou (2019)
Notons que Philippe Lamberts et Karima Delli figurent dans la liste des « alliés fiables » de l’OSF.
Mme Karima Delli avait été interpellée en octobre 2019 par Menad Si Ahmed, se présentant comme climatologue.
« Pourquoi ce silence Madame, alors que votre qualité de députée vous aurait plutôt permis d'interpeller le parlement européen sur la situation plus que préoccupante en Algérie. Ou attendez-vous que le sang coule pour nous dire « je ne savais pas ». Donnez un sens à votre combat qu'il soit de sauvegarder la planète à sa juste mesure au lieu de faire écho à des slogans qui sont loin d’être innocents (et je suis prêt à vous révéler les dessous des changements climatiques) et à jeter ne serait-ce qu'un clin d’œil sur le peuple algérien qui souffre », lui avait-il asséné.
« Je me rends compte que vous êtes d'origine algérienne et j'en suis fort aisé étant moi-même d'origine algérienne et à mon grand regret, je me rends compte que vous avez lancé des pétitions pour l’Égypte, le Venezuela, la frontière américano-mexicaine, Hong Kong, Russie/Ukraine, Nord-Est de la Syrie etc. Et c'est tout à votre honneur sauf que vous ne soufflez aucun mot sur votre pays d'origine l’Algérie […]. Une dictature qui enlève, emprisonne tabasse, réduit les espaces de liberté, impose un blocus sur la capitale, muselle les médias, met aux ordres la justice, crée un climat de terreur, brouille les communications internet, surveille les pages Facebook de simples citoyens etc... Et vous ne trouvez pas ne serait-ce qu'un seul mot de compassion envers un peuple (votre peuple) qui veut se libérer d'un carcan qui l'étouffe, qui veut se débarrasser d'une bande de voyous, de voleurs, de criminels et d'assassins. Pourquoi ce silence Madame, alors que votre qualité de députée vous aurait plutôt permis d'interpeller le parlement européen sur la situation plus que préoccupante en Algérie. Ou attendez-vous que le sang coule pour nous dire « je ne savais pas ». Donnez un sens à votre combat […] et à jeter ne serait-ce qu'un clin d’œil sur le peuple algérien qui souffre », lui avait-il asséné.
Est-ce le « mauvais temps » décrit par le climatologue qui a réussi à convaincre l’écologiste de voter contre son pays d’origine? L’histoire ne le dit pas.
Toujours est-il que le spectacle de ce beau monde en train de se battre pour que l’ingérence étrangère dans leur pays d’origine soit effective est pathétique!
Surtout lorsqu’on sait que l’une d’entre elles, Salima Yenbou, a fait partie d’un projet se voulant « une passerelle entre la France et l’Algérie en servant leurs compétences de part et d’autre de la Méditerranée ».
Quel gâchis!
Finalement, un incident cocasse mais grave est venu se greffer à cette histoire. Dans la liste des 669 eurodéputés qui ont voté pour la résolution contre l’Algérie figure le nom de József Szájer. Il s’agit du chef de la délégation du parti hongrois Fidesz de Viktor Orbán, un parti ouvertement homophobe. Le lendemain du vote, M. Szájer a été surpris par la police belge, alors qu’il tentait de fuir par les gouttières d’une orgie homosexuelle, dans le plus simple appareil.
Ce qui est sûr, c’est que George Soros a dû pouffer de rire en apprenant la nouvelle compromettante de son ennemi juré, Viktor Orbán.
Quant à nous, la résolution européenne et les lobbys qui l’ont fomentée n’affectent en aucun cas nos zygomatiques.
Bien au contraire.
أدّى صدور كتاب الباحث والكاتب الجزائري أحمد بن سعادة، «من هؤلاء الذين نصّبوا أنفسهم قادة للحراك الجزائري؟»، عن دار «منشورات التحالف الدولي للناشرين المستقلين» (أبيك)، إلى اندلاع سجال حاد في الصحف المحلية وعلى شبكات التواصل الاجتماعي، وتعرّض ناشره لاعتداء في منزله. يكشف الكتاب هوية الأطراف التي حاولت توظيف الاحتجاجات في الجزائر لمصلحتها ولمصلحة قوى خارجية، ما أثار سلسلة من الاتهامات ضد بن سعادة. المؤلف، المتهم بالعمالة للنظام والسعي لنزع الشرعية عن الحراك، يرى أن ردود الفعل المسعورة، من قبل صحافيين لم يقرأوا الكتاب، تعكس بؤس المنظومة الإعلامية الجزائرية، وعدم التزامها بمعايير النزاهة والشفافية والأمانة المهنية، التي يفترض أن تكون ضمن المنظومة القيمية للمنادين بجزائر جديدة
يندرج الكتاب ضمن سلسلة التحقيقات التي يقوم بها بن سعادة عن الترسانة الأميركية لتصدير «الديموقراطية» عبر العالم، مع التركيز على دور المنظمات غير الحكومية، وهو يأتي رداً على تصريح لعالم الاجتماع لهواري عدي. فبعد حوالى شهر على اندلاع الحراك، دعا الأخير إلى استقالة رئيس الجمهورية ولإحلال لجنة ثلاثية تضمّ مصطفى بوشاشي وزبيدة عسول وكريم طبو في مكانه، للقيام بمهمات الرئاسة.
وكان يفترض أن هذه اللجنة ستكلف بتشكيل حكومة انتقالية لإدارة الشؤون الجارية والإعداد للانتخابات الرئاسية والتشريعية في فترة تتراوح بين الـ 6 إلى 12 شهراً. «من المستغرب أن يتم اقتراح قيادة ثلاثية، لحراك كان يزعم أنه بلا قيادة، بهذه السرعة. ما هي المعايير التي اعتمدت لاختيار هؤلاء الأشخاص؟ هل نظمت استطلاعات للرأي؟ هل كان هؤلاء يعرفون بعضهم بعضاً قبل الحراك؟ ما هي الصلاحيات التي تخوّل السيد عدي انتقاء بعض الأسماء وطرحها؟ تجنبت عمداً تناول شخص السيد عبو لأنه معتقل وسيحاكم، لكنني حاولت أن أفهم المشتركات التي تجمع بين هؤلاء الأشخاص. وقد توصلت إلى اثنين منهم: أوّلاً، ارتباطهم بمؤسسات أميركية وصلاتهم الحميمة مع ممثلين عن الجبهة الإسلامية للإنقاذ المنحلّة. وقد أوردت في الكتاب العديد من المراجع والوثائق الخاصة بهذا الشأن»، وفقاً لبن سعادة، الذي قد يتعرّض للملاحقة القضائية. فقد أعلن لهواري عدي، في مقابلة مع موقع «ريبورتير»، أنه سيدّعي «على الكاتب ودار النشر عندما تصبح الظروف السياسية في البلاد أكثر وضوحاً». من جهته، يصر أحمد بن سعادة على أن كتابه ليس مرافعة ضد أشخاص وأن هدفه هو إظهار الأدوات العديدة المستخدمة من قبل هيئات رسمية أميركية، والتي تمكّنها من التحكّم بالتحركات الشعبية عند اندلاعها. «لم تخترع هذه الهيئات الحراك أو غيره من احتجاجات الشارع العربي. هي نتاج للمشاكل الاجتماعية الفعلية. ولكن، ومع انطلاق الاحتجاجات، تتحرك المجموعات المدربة على النضال اللاعنفي وعلى النشاط السيبراني لمحاولة توجيهها أيديولوجياً، مع تغطية إعلامية متواطئة. عند ذاك، تتحرك الأجندات الأجنبية إلى السعي لاستغلالها».المطلوب اليوم منع تمويل المنظّمات غير الحكوميّة المرتبطة بمصالح خارجيّة
ظهر بعدها نهجان: الأوّل دستوري، يطرح تنظيم انتخابات رئاسية والثاني يطالب بمرحلة انتقالية. وقد حل في مكان شعار "الجيش والشعب إخوة" شعار "دولة مدنية لا عسكرية". وبعد الانتخابات الرئاسية في كانون الأول 2019، أضحى الموقفان متناقضين تماماً. ما أثار انتباهي هو أن المنظمات غير الحكومية المموّلة أميركياً والمشاركة في الحراك دافعت جميعها عن مطلب المرحلة الانتقالية. احتل أصحاب هذا الرأي شاشات القنوات الفضائية الأجنبية، وخاصة الفرنسية، وقناة المغاربية، القريبة من جبهة الإنقاذ المنحلّة». لم تتح الفرصة لأنصار الانتخابات الرئاسية للتعبير عن رأيهم في وسائل الإعلام، ما يعكس بالنسبة إلى بن سعادة رغبة في تغذية مناخ عدائي مع المؤسسة العسكرية يمهّد لزعزعة استقرار البلاد.
لقد بات من المطلوب اليوم، برأيه، منع تمويل المنظّمات غير الحكومية المرتبطة بمصالح خارجية كما حصل في روسيا ومصر والهند وفنزويلا. لكن هذا الخيار ليس محط إجماع، وخاصة بين المؤيدين بلا شروط للحراك، الذين يتّهمون بن سعادة بتبني نظرية المؤامرة. «مسألة التدخل الخارجي جرى التطرّق إليها مراراً، وتعدّدت الإجابات حولها. هناك من اعتبر أن التعاون مع قوة أجنبية للتخلص من النظام القائم هو أمر لا بد منه، مهما كان الثمن الذي سيدفع في ما بعد. بعض آخر، مدفوع بمثالية مفرطة، يقبل بالتدخل الأجنبي شرط الحد من تداعياته. هذا ما يعتقده مثلاً الناشط السيبراني التونسي سليم عمامو، الذي اعترف بتلقّي دعم أميركي ولكن دون شروط ملزمة بالنسبة إليه. أخيراً، هناك من يجهل تماماً مجرد وجود تدخل أجنبي، بسبب عدم إشارة وسائل الإعلام الرئيسية إليه. هذا الواقع، إضافة إلى تقديس الحراك الذي تحدثنا عنه سالفاً، يقودان إلى اتهام صاحب رأي نقدي بالترويج لنظرية المؤامرة»، يختم بن سعادة.
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Des milliers de lobbyistes arpentent les couloirs des différentes institutions de l’Union européenne, s’affairant à défendre les intérêts des milieux d’affaire, mais aussi ceux d’organismes œuvrant dans les domaines des « Droits de l’Homme » et de la « l’exportation de la démocratie ».
Par définition, les lobbys sont des groupes d’influence, de pression ou d’intérêts qui ont pour fonction d’influencer les décisions des femmes ou hommes politiques.
Comme on peut s’y attendre, ce « travail » ne peut pas se faire sans dérive. Une récente enquête portant sur les rapports financiers d’une de ces institutions a en effet montré comment elle était fortement infiltrée financièrement par certaines ONG influentes. Celle qui a le plus attiré l’attention est très certainement l’Open Society Foundations (OSF) du milliardaire américain (d’origine hongroise), George Soros. Cette fondation avait aussi défrayé la chronique en publiant une liste de ses « alliés fiables » au Parlement européen (2014-2019). Dans un article publié en 2017 par RT, on pouvait lire : « Sous forme de répertoire, la fondation de George Soros recense en effet les décideurs, députés et dirigeants européens en fonction de leur adhésion aux idéaux de la « société ouverte » (Open Society)[…]. Ce document recense 226 parlementaires (sur 751) considérés comme susceptibles de soutenir les valeurs de la « société ouverte » prônées par G. Soros et sa richissime fondation.
Parmi ses différentes activités, l’OSF s’implique activement dans la promotion de la démocratie. Dans ce domaine, elle travaille de concert avec de nombreuses organisations américaines spécialisées dans l’« exportation » de la démocratie comme la National Endowment for Democracy (NED), la United States for International Development (USAID) et Freedom House.
Il est de notoriété publique que l’OSF de G. Soros a été très impliquée, avec ces organisations, dans les révolutions colorées et le « printemps » arabe.
Cela explique pourquoi elles sont considérées comme indésirables dans de nombreux pays, particulièrement en Russie.
Mais que vient faire l’Algérie dans tout cela?
En fait, jeudi dernier, la blogosphère a servi de boite à écho à une nouvelle intéressante : une résolution du Parlement européen contre l’Algérie. Encore une autre, vous allez me dire. Non, celle-là n’était pas uniquement intéressante par ses menaces à peine voilées, on en a eu l’habitude avec d’autres pays « colorés » ou « printanisés ».
Ce qui attire l’attention, ce sont les seize organismes signataires de la déclaration commune (en trois langues) qui a été largement diffusée dans les médias sociaux à la suite de l’adoption de la résolution. Les voici :
De prime abord, cette liste semble très hétéroclite. Que viennent faire, par exemple, un institut cairote et une ONG sud-africaine (CIVICUS) dans les affaires politiques algériennes? Pourquoi pas un organisme du Bhoutan ou du Bélize?
Pour répondre à cette question, intéressons-nous à chacun de ces seize organismes et les liens qui les unissent.
Commençons par les sept premiers de la liste. Ils ont tous un statut de lobbyiste auprès de l’Union européenne et sont tous financés par l’OSF de Soros (elle-même lobbyiste).
À noter que RSF et Article 19 sont aussi financés par la NED. La palme du financement « démocratique » revient certainement à Article 19 qui reçoit aussi des subventions de Freedom House et de l’USAID en plus de celles du Département d’État américain.
Très actives dans le Hirak, les cinq organisations suivantes (8 à 13) sont toutes algériennes. La LADDH et le CFDA sont (ou ont été) financés par la NED.
D’autre part, les organisations syndicales SNAPAP et CGATA sont dirigés par un activiste dont les accointances avec la centrale syndicale américaine AFL-CIO (Solidarity Center) sont connues, comme peuvent en témoigner ces deux lettres.
Rappelons que le Solidarity Center est un des quatre satellites de la NED tout comme le National Democratic Institute (NDI), l’International Republican Institute (IRI), et le Center for International Private Enterprise (CIPE).
Il est important de souligner que le NDI et l’AFL-CIO sont eux-aussi des lobbyistes à l’Union européenne.
Une autre information intéressante : La LADDH, le CFDA et le SNAPAP sont tous les trois membres réguliers d’EuroMed Droits.
L’ACDA et Riposte internationale sont des ONG très impliquées dans les rassemblements du Hirak qui se déroulent sur la place de la République à Paris.
Les relations de l’ACDA avec des ONG algériennes financées par la NED comme, par exemple, le Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) ou le CFDA ne sont plus à démontrer.
En septembre dernier, Riposte internationale a déposé un rapport sur « les violations des libertés en Algérie » auprès du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme. Son président qui se déclare comme « un des principaux initiateurs du Mouvement Culturel Berbère (MCB) » est très présent sur Al Magharibia, la chaîne TV des militants de l’ex-FIS (Front Islamique du Salut).
Selon les informations qui figurent sur leur site, le Forum de solidarité euro-méditerranéen (FORSEM) « est fondé par des militants associatifs et des universitaires solidaires des soulèvements populaires dont certains pays de la rive sud de la méditerranée sont le théâtre depuis fin 2010 ». Parmi les membres du Comité scientifique de ce Forum, on retrouve le sociologue algérien Lahouari Addi qui a déclaré en être le cofondateur. Est-il utile de préciser que ce sociologue a été membre, pendant de nombreuses années, de l’« International Forum for Democratic Studies Research Council », le think tank de la NED?
Tout comme les trois ONG algériennes citées précédemment, l’Institut du Caire pour les études des droits de l’homme (CIHRS) est aussi associé à EuroMed Droits comme « membre régional ». Il est financé par la NED et collabore régulièrement avec l’Open Society Foundations.
Lorsque le directeur et co-fondateur du CIHRS fut condamné par contumace en août dernier par un tribunal égyptien dédié aux « affaires terroristes », un appel à la solidarité a été émis par la FIDH. Il a été signé par la LADDH, le CFDA, le SNAPAP, la CGATA, l’ACDA, Riposte internationale, HRW, Amnesty International, la FIDH, CIVICUS, EuroMed Droits, soit onze des seize organismes qui ont applaudi la résolution du Parlement européen contre l’Algérie.
Solidarité financière, quand tu nous tiens!
En plus de ces signataires, on pouvait lire d’autres illustres noms : Issandr Amrani, directeur régional du programme MENA de l’OSF, Carl Gershman, président de la NED, Jeffrey Feltman, ancien sous-secrétaire d’État américain pour les affaires du Proche-Orient ainsi que quelques rescapés du Conseil National Syrien (CNS) comme Bassma Kodmani, Burhan Ghalioun ou Radwan Ziadeh, bien connus de la NED.
Le seizième organisme de notre liste est supposé faire la paix avec le rire. Il s’agit de Cartooning for Peace qui s’avère avoir une mission politique en Algérie. Cofondé par Plantu, le caricaturiste du journal Le Monde, Cartooning for Peace regroupe des dessinateurs de presse algériens, tels Dilem ou Le Hic. Le rôle de ces derniers dans le Hirak n’est pas tellement différent de celui des ONG algériennes dont il a été question auparavant. D’ailleurs, un article détaillé leur a été consacré.
Il ne faut pas oublier que Le Monde collabore, lui aussi, avec une des fondations Soros par l’intermédiaire de l’OSIWA (Open Society Initiative for West Africa).
Nous n’allons pas clore cette partie sans évoquer le nom de Mme Maria Arena, la Présidente de la Sous-commission des Droits de l’Homme du Parlement européen qui a été si loquace sur la situation en Algérie tout en encensant un des « ténors autoproclamés du Hirak » en la personne de M. Karim Tabbou. Il faut savoir que cette députée européenne fait partie des 226 parlementaires européens figurant dans la liste des « alliés fiables » de George Soros!
Cliquez sur l'image pour écouter la déclaration de Maria Arena
Maria Arena: "alliée fiable" de George Soros
En ce qui concerne la résolution elle-même, on ne peut que s’étonner de la longueur du chapelet d’injonctions qui y figure. Mais il faut se rendre à l’évidence : cette résolution n’aurait jamais pu être écrite sans la complicité et l’étroite coopération avec des ONG algériennes délictueuses.
Il est donc logique de conclure que les ONG algériennes citées dans cet article, qui sont directement ou indirectement reliées à l’administration américaine ont collaboré avec des organismes internationaux dont les fonds de commerce sont les « Droits de l’Homme » ou l’« exportation de la démocratie ». Ces organismes financés par l’OSF constituent une équipe de lobbying extrêmement efficace non seulement auprès du Parlement européen, mais aussi auprès de toutes les institutions européennes et internationales.
Cette résolution est donc par essence un travail de lobbying contre les intérêts de notre pays avec, malheureusement, la participation de certains de nos compatriotes.
Et contrairement à ce que pense M. Karim Tabbou et ses séides, la résolution du Parlement européen et la déclaration du Président Macron sont toutes les deux des ingérences caractérisées et inadmissibles dans les affaires nationales algériennes.
En politique, il n’y a que des intérêts et M. Macron et Mme Arena n’œuvrent que pour ceux de leurs pays. Par contre, en ce qui nous concerne, la terre de notre pays circule dans nos veines.
Et toute cette hyperactivité politique étrangère qui assaille notre patrie de tout bord, dont le Parlement européen n’est qu’un acteur parmi tant d’autres, n’a qu’un seul but : la « printanisation » de l’Algérie.
Documents complémentaires
Pierre-Antoine Plaquevent, auteur de "Soros et la société ouverte", nous explique la notion de "Société ouverte" selon G. Soros.
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La Russie promulgue une loi interdisant les ONG "qui fomentent les révolutions colorées" sur son sol (2015)
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Voilà des années que les médias parisiens ne couvrent plus sérieusement l’Algérie, sinon la sous-région du Maghreb. Désintérêt politique, abandon du savoir, coût prohibitif de correspondants permanents ? Allez savoir… Toujours est-il que lorsque l’actualité l’impose, journaux, radios et télévisions se raccrochent inopinément – panique de la page blanche – au premier « expert » venu, sans qu’on connaisse vraiment la légitimité de ces intermittents.
Mohamed Sifaoui, pour ne citer qu’un seul exemple : ancien pigiste d’une officine barbouze reconverti dans la chasse à l’islamiste avant de rejoindre le réseau pro-israélien de Bernard-Henri Lévy… Mais, la plupart du temps, les médias parisiens ont tendance à pointer leurs micros en direction de celles et ceux qui crient le plus fort, encore une fois, sans vraiment contrôler d’où viennent ces gens, ce qui est pourtant le B.A. BA du métier.
Et, ces derniers temps, avec le « Hirak »1, on est particulièrement servi ! Dans cette précipitation malsaine, on a même vu d’anciens égorgeurs des GIA (Groupes islamiques armés) s’exprimer au nom des droits de l’homme et de la liberté d’expression… un comble ! Ainsi, on a vu ressurgir Mourad Dhina – assassin patenté des GIA -, ressurgir de ses massacres d’outre-tombe afin d’asséner à ses compatriotes quelques leçons de savoir-vivre démocratique. On marche vraiment sur la tête !
Au début des années 1990, ce voyou était réfugié en « France voisine », puis à Genève comme « physicien-invité » rattaché au CERN (Centre européen pour la recherche nucléaire). Responsable d’un bulletin hebdomadaire islamiste – La Cause -, il était le porte-voix zélé d’Anouar Haddam, l’un des chefs militaires des GIA, réfugié aux Etats-Unis où il a beaucoup collaboré avec les services américains.
Bref, et sans jeter le bébé avec l’eau du bain, on voit aujourd’hui le Hirak – dans sa complexité spontanée – blanchir un certain nombre de ces salopards ! Mouvement social profond, le Hirak est porteur de revendications économiques, sociales et politiques fondées, comme d’autres manifestations de ce genre au Chili, à Hong Kong, au Liban ou en France avec les Gilets jaunes. Mais comme dans tous ces exemples cités, et sans vision complotiste aucune, on peut aussi identifier – dans le Hirak – des acteurs dont les objectifs et la feuille de route vont bien au-delà de revendications nationales à usage à interne. En pointe du mouvement, certaines ONGs cherchent, avant tout, à en finir avec les institutions algériennes, garantes de l’indépendance et de la souveraineté nationale du pays.
Heureusement, un autre physicien – beaucoup plus sérieux celui-là – a mené l’enquête. Ahmed Bensaada n’est pas un perdreau de l’année. On lui doit plusieurs libres importants dont Arabesque$ – Enquête sur le rôle des Etats-Unis dans les révoltes arabes2, qui résonna comme un coup de tonnerre dans le ciel de l’idéologie dominante. Grand succès de librairie, ce livre a été traduit dans le monde entier. Aujourd’hui, Ahmed Bensaada nous livre une enquête serrée et sans concession sur le Hirak algérien3.
GEOPOLITIQUE DE CRISES
Dans sa préface, Majed Nehmé – le directeur du mensuel Afrique-Asie – nous avertit : « on ne peut soupçonner Ahmed Bensaada, l’auteur de ce livre-enquête, d’être hostile au Hirak, qu’il avait appelé de tous ses vœux. Il le dit sans ambages dès les premières lignes de son enquête : « Cet évènement majeur dans la vie politique de l’Algérie a bouleversé tous les codes du pays. Il a modifié la psychologie d’un peuple, a aiguisé son sens de la discipline, a soudé ses rangs dans un objectif commun contre le despotisme et la hogra et a réussi avec brio le déboulonnage d’un système prédateur et sa meute de serfs. Une vraie campagne de salubrité publique scandée de concert dans les rues de toutes les villes du pays avec la classe, la véhémence et le ton que requièrent ces moments historiques… »
L’enquête actuelle de Bensaada part d’une déclaration stupéfiante de Lahouari Addi, un activiste professionnel franco-algérien qui officie en France, professeur de sociologie à l’IEP de Lyon de son état, qui propose, sans autre forme de procès, ni consultation populaire démocratique quelconque, et sans même l’approbation des forces vives du Hirak, la prise du pouvoir par un triumvirat composé de Mustapha Bouchachi, Zoubida Assoul et Karim Tabbou. Rien d’un moins ! « Pourquoi le sociologue a-t-il proposé ces personnes en particulier et ce, très peu de temps après le début des manifestations ? Les connaissait-il personnellement ? Avait-il discuté avec elles et pris connaissance de leurs programmes respectifs ? Y avait-il une coalition sous-jacente au Hirak pour proposer une liste en particulier ? Quel était le fil conducteur qui reliait ces personnes au professeur lyonnais ? », se demande l’auteur.
En suivant le docteur Bensaada dans ses investigations, le lecteur ne sera pas déçu. Ils ont tous été liés, d’une façon ou d’une autre, à des organismes américains d’exportation de la démocratie ! En plus de ces liaisons coupables avec des puissances étrangères, nos trois hirakistes, relève Bensaada, ont en commun leur accointance avec la nébuleuse islamiste, survivance du FIS interdit, qui a du sang algérien sur les mains, ou leurs soutiens basés à l’étranger qui jouissent de la protection des puissances dites démocratiques et anti-terroristes.
Actuellement, ce constat – qui vaut pour l’Algérie – connaît la confirmation de processus identiques particulièrement à l’œuvre dans d’autres pays des Proche et Moyen-Orient, mais aussi d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine, générant et poussant aux extrêmes une « géopolitique de crises ». La coalition menée par les Etats-Unis – pays européens et du Golfe avec l’appui d’Israël – a clairement perdu en Syrie et au Yémen. Grâce à la Russie, à l’Iran, et dans une moindre mesure au Hezbollah libanais – la Syrie n’est pas devenue un nouvel Irak ou une nouvelle Libye.
Contrairement aux plans de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis (EAU), le Yémen non plus ne sera pas démantelé en autant de micro-Etats sous la tutelle des pays occidentaux.
Afin d’amoindrir, sinon d’endiguer les conséquences de ce revers historique, de cette défaite géopolitique inédite depuis la fin de la Seconde guerre mondiale et qui marque le clair déclin de l’Occident avec un grand « O », Washington et ses alliés multiplient sanctions économiques, assassinats ciblés, opérations clandestines et autres coups tordus, dont différentes formes de « Hirak », en Syrie, au Liban, en Irak et… en Algérie ! Il s’agit d’affaiblir, de mettre au pas, sinon d’anéantir les Etats-nations qui refusent de jouer la musique, selon la partition américano-israélienne.
Cette relance des mal nommées « révolutions arabes » et autres « révolutions de couleurs », s’affirme alors que l’Etat raciste de Tel-Aviv annonce de nouvelles annexions unilatérales en Cisjordanie et dans la vallée du Jourdain. Ce triptyque – sanctions économiques, opérations spéciales et instrumentalisation pro-active des mouvements sociaux – est d’autant plus agressif que Donald Trump connaît, aujourd’hui, passablement de difficultés internes liées à la résurgence de crimes racistes ciblant les communautés afro-américaines et latinos.
Comme son petit toutou brésilien Bolsonaro, le locataire de la Maison Blanche pourrait aller jusqu’à déclencher une guerre civile intérieure afin de conserver le pouvoir…
UNE VERITABLE ENQUÊTE
Dans ce contexte, l’enquête scientifique menée par Ahmed Bensaada arrive à point nommé. Elle articule trois séquences organiquement conjointes et pro-actives : 1) sur la démocratisation ; 2) sur le droit-de-l’hommisme ; 3) sur la manipulation.
Féconde sera la démocratisation. Extraits : « Suivant le cheminement de sa réflexion hirakiste, Addi (Lahouari) mit de l’avant (lui aussi !) les noms de certaines « célébrités » du mouvement populaire, même si d’après lui, « Le Hirak n’a pas vocation à être structuré »7. Ainsi, le 14 mars 2019, soit moins d’un mois après le début du Hirak, il écrivit : « … les décideurs doivent accepter le caractère public de l’autorité de l’Etat. Ils doivent demander à celui qui fait fonction de président aujourd’hui de démissionner et de nommer une instance de transition qui exerce les fonctions de chef d’Etat. Mustapha Bouchachi, Zoubida Assoul et Karim Tabbou devraient être sollicités pour exercer les prérogatives d’une présidence collégiale qui nommera un gouvernement provisoire qui gérera les affaires courantes et préparera les élections présidentielle et législative dans un délai de 6 à 12 mois. Les généraux doivent aider à la réalisation de ce scénario et se dire une fois pour toute que l’armée appartient au peuple et non l’inverse ».
[…] Tout le monde avait remarqué, bien entendu, que ces noms avaient émergé – comme par enchantement – très tôt de la houle du Hirak. Mais que ces personnes en particulier soient « désignées » par Lahouari Addi, cela est loin d’être anodin. En effet, la recherche de dénominateurs communs exige aussi bien un retour vers le passé qu’une observation de l’actualité récente.
[…] Ainsi, dans les années 1990 – 2000, et ce durant plusieurs années, Lahouari Addi a fait partie de l’« International Forum for Democratic Studies Research Council » de la NED (en français : Conseil de recherche du Forum international d’études démocratiques).
Outre Addi, la liste des membres de ce conseil de recherche cite les noms de célébrités de la « démocratisation » américaine. Par exemple, dans le rapport annuel 2005 de la NED on trouve, entre autres, d’influents politologues américains comme Francis Fukuyama, Samuel P. Huntington ou Donald L. Horowitz. Le premier, néo-conservateur de la première heure, a déclaré : « J’ai travaillé pour l’ancien vice-ministre de la Défense Paul Wolfowitz à deux reprises, d’abord à l’Agence de contrôle des armements, puis au State Department ; […] J’ai par ailleurs travaillé avec son mentor, Albert Wohlstetter, au sein de la firme de consultants Pan Heuristics, et comme lui j’ai été [salarié] plusieurs années par la RAND Corporation »14.
Robe noire et droit-de-l’hommisme. Etraits : « La seconde Assemblée mondiale du WMD s’est tenue à São Paulo (Brésil) du 12 au 15 novembre 2000. Comme on doit s’en douter, les vedettes de cet évènement étaient, sans conteste, les activistes d’Otpor. D’ailleurs, deux de ses plus éminents membres étaient présents : Slobodan Djinovic et Slobodan Homen36. Et leur contribution n’est pas passée inaperçue. Dans une session organisée et modérée par l’IRI, Slobodan Homen présenta une communication intitulée : « Des élections décisives comme opportunités de promotion de la démocratie : quelles sont les meilleures stratégies ? ». De son côté, Slobodan Djinovic anima un workshop modéré par le NDI, avec le titre évocateur suivant : « Comment les ONG peuvent-elles aider à surmonter les obstacles et à réduire les coûts humains dans les transitions difficiles ? ». Et le plus intéressant dans cette histoire, c’est la mention accompagnant l’évènement : « Ce workshop est focalisé sur l’étude de quatre cas : la Serbie, l’Algérie, la Palestine et la Roumanie ». Un workshop animé par un leader d’Otpor, dans un évènement organisé par la NED et focalisé sur l’Algérie ? Et quand cela ? En 2000 ! Une décennie avant le printemps arabe, presque deux décennies avant le Hirak ! Mais quelle est la relation entre tout cela et maître Bouchachi, me dira-t-on ? La réponse est dans la liste des participants de la seconde Assemblée mondiale du WMD : Mostefa Bouchachi était présent en qualité d’« Avocat à la Cour agréé auprès de la Cour Suprême » en compagnie de Hakim Addad, fondateur du RAJ (Rassemblement Actions Jeunesse) en 1992.
Chronique d’une liaison annoncée. Extraits : « L’analyse présentée dans ce qui précède montre un premier dénominateur commun entre Lahouari Addi et deux (à défaut de trois) des personnes dont il a suggéré les noms : leurs relations avec les États-Unis et leurs organismes d’« exportation » de la démocratie. Il est évident que Lahouari Addi, Mostefa Bouchachi et Zoubida Assoul ont tous eu des accointances avec des intérêts étasuniens.
[…] Lorsqu’en février dernier, le jour même de la célébration du premier anniversaire du Hirak, M. Bouchachi a rendu visite (avec d’autres hirakistes) à l’ex-numéro deux du FIS (Front islamique du Salut) en la personne de Ali Benhadj, ce fut un tollé général 113. Comment celui qui se considère comme le porte-drapeau du Hirak et de ses valeurs démocratiques pouvait-il frayer avec une personne qui déclarait, il n’y a pas si longtemps, qu’il n’était pas démocrate et que la démocratie était « Kofr » (impie) ?
[…] En effet, ce n’était pas la première marque de sympathie de M. Bouchachi à l’égard des ex-membres du FIS. Lors du décès du numéro un de ce parti, Abbassi Madani, il s’était empressé de twitter ses condoléances en priant « qu’Allah l’accueille dans son vaste paradis ». Ce à quoi lui répondit une internaute : « Mon père, première victime civile de ce terroriste et ses acolytes, vous salut de sa tombe cher ‘‘démocrate’’. Vous avez perdu une occasion en or de vous taire… ».
La proximité de Maître Bouchachi avec la chaîne Al Magharibia, illustre bien cette affinité avec le mouvement islamiste. Ses fréquentes apparitions à l’écran et les marques de déférence dont il bénéficie de la part de cette chaîne et ce, des années avant le Hirak, trahissent une évidente sympathie à l’égard de celui qu’on surnommait, comme mentionné précédemment, « l’avocat du FIS » 117.
[…] En février dernier, lorsque Lahouari Addi arriva au lieu du débat organisé par « Rachad », il fut accueilli tout sourire par M. Zitout. Accolade et embrassade s’ensuivirent, témoignant d’une camaraderie difficilement dissimulable. Ce n’était visiblement pas la première fois qu’ils se rencontraient.
Lahouari Addi et Mourad Dhina sont aussi de vieilles connaissances, comme le montre le tableau ci-dessus. Cela est aussi évident à la familiarité expressive (tutoiement, utilisation des prénoms, etc.) clairement visible dans cette vidéo de Rachad TV datée du 21 octobre 2019 (en plein Hirak) et où le premier est l’invité du second 127. D’ailleurs, n’est-ce pas M. Addi qui avait déclaré : « Mourad Dhina est un Erdogan algérien, il défend un islam compatible avec les droits de l’homme et la démocratie. Mais pour le gouvernement algérien il n’y a rien de pire que des islamistes autonomes… ». À noter que ces propos ont été rapportés par Marie Verdier (La Croix) en 2012, des années avant le Hirak.
[…] Selon Maghreb Intelligence, de nombreuses personnalités de l’opposition ont été invitées à Paris par Al Magharibia pour fêter l’anniversaire de la chaîne, en février 2019 (quelques jours avant le début du Hirak). Et la source de préciser : « Les billets d’avion, les chambres d’hôtels, les locaux de la réunion, les dîners, les boissons, tout, absolument tout, a été pris en charge par la comptabilité de la chaîne islamiste Al Magharibia qui défend clairement et ouvertement les positions de l’ex-FIS et, surtout, les « bienfaits » du Qatar et de sa diplomatie sournoise ». Parmi les invités, les noms de Zoubida Assoul et de Karim Tabbou ont été cités. La présence à Paris, à cette période, de ces deux figures du Hirak a été confirmée par Naoufel Brahimi El-Mili dans son livre « Histoire secrète de la chute de Bouteflika » : « Par une étrange coïncidence, ce dimanche-là [17 février 2019] des personnalités algériennes, liées au mouvement ‘‘Mouwatana’’, se trouvent à Paris. Elles répondent présent. Parmi elles, Karim Tabou, Zoubida Assoul et Soufiane Djilali et un certain ‘‘Amir DZ’’, activiste sur la Toile et blogueur très suivi, qui prend le micro et galvanise la foule avec son parler ‘‘jeune’’… ».
[…] Commentant ces relations démocrato-islamistes, Lahouari Addi rédigea un article affublé d’un titre explicite : « Faut-il avoir peur des islamistes ? ». Il va sans dire que poser la question de cette façon, c’est y répondre par la négation.
L’explication rudimentaire du sociologue est basée sur deux arguments aussi solides qu’un château de sable en plein ouragan : le respect de la diversité idéologique et le « qui-tue-quisme »140. M. Addi feint de ne pas comprendre que ce n’est pas l’islamisme en général qui a été visé par le tollé, mais l’alliance avec des personnes ayant un lourd passé qui prônent une idéologie qui a généré le chaos et la désolation durant la décennie noire. D’autre part, il y a une différence entre permettre la diversité idéologique et avoir des liens aussi étroits et des canaux de communication aussi bien huilés avec une mouvance particulière de l’islamisme dont l’histoire est douteuse. Quant au « qui-tue-quisme », ce n’est qu’un subterfuge simpliste pour absoudre les terroristes de leurs crimes. En fait, Lahouari Addi remet au goût du jour sa fameuse théorie de la « régression féconde ». À ce propos, le journaliste Hassan Zenati précise que cette approche est celle d’un « groupe d’intellectuels algériens vivant en Europe, inspirés par la théorie du ‘‘chaos créateur’’ des néo-conservateurs américains qui soutenaient qu’un pouvoir islamiste ne serait au pire qu’une ‘‘régression féconde’’ sans lendemain, mais qui permettrait tôt ou tard de trouver les voies démocratiques ». Il ajouta que l’un des chefs de file de ce groupe est le sociologue Lahouari Addi ».
Ce qui nous ramène au tout début de cette analyse : la relation de Lahouari Addi avec la NED et les néoconservateurs américains. Mais aussi aux liens entre certains « ténors » du Hirak et les intérêts états-uniens. Cela n’est pas sans nous rappeler la volonté américaine de favoriser l’installation d’un pouvoir islamiste dans les pays arabes, comme ce fut le cas en Égypte, en Syrie, en Libye ou au Yémen.
L’auteur de ces lignes a eu l’honneur de rédiger une postface à cette enquête exceptionnelle. Mais précisons-le, en soulignant trois fois : ce n’est pas cette raison qui a motivé notre compte-rendu que prochetmoyen-orient.ch aurait fait de toutes façons. Encore une fois, répétons : le dernier livre d’Ahmed Bensaada est un monument de rigueur, d’intelligence et de courage. A ces différents titres, il mérite les plus larges diffusion et discussion qui puissent être !
Richard Labévière
15 juin 2020
Le « Hirak » désigne une série de manifestations sporadiques, déclenchée depuis le 22 février 2019 en Algérie pour protester, dans un premier temps, contre la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat présidentiel, avant de se retourner contre les institutions.
Ahmed Bensaada : Arabesque$ – Enquête sur le rôle des Etats-Unis dans les révoltes arabes. Editions Investig’Action, 2015.
Ahmed Bensaada : Qui sont ces ténors du Hirak algérien ? APIC – Editions, Alger mai 2020.
Source
وجه الباحث الجزائري أحمد بن سعادة رسالة إلى الناشط السياسي كريم طابو بخصوص مطالبته بالدفاع عن الجزائر أمام البرلمان الأوربي الذي يشن حملة مسعورة ضد حكومة الجزائرية وتدخله في الشأن الداخلي للبلاد خصوصا بعد قيامه بالرد على الرئيس الفرنسي ماكرون قبل أيام قليلة.
وجاء في فحوى رسالة الباحث الجزائري: “أفعل هذا لسبب بسيط: تعليقاتك حول تدخل ماكرون في الشؤون الجزائرية لا تجعلني غير مبال، والواقع أنني أقدر تقديراً عالياً شجاعتك وجرعتك وحيويتك في الدفاع عن مصالح وطننا الأم العزيز. لا ينبغي ترك أي مجال لأي تدخل في سياسة بلدنا، مشاكلنا يجب أن نحلها فيما بيننا”.
وأضاف قائلا: “لذلك عندما علمت أن البرلمان الأوروبي قد تبنى قرارًا ضد الجزائر ، فكرت في نفسي أنك الشخص المثالي للدفاع بقوة عن جزائرنا ضد هذا التدخل السافر”، قبل أن يتابع: “مثلك ، أعتقد أن وراء هذا الموقف تكمن الفكرة الخبيثة القائلة بأن بلدان الجنوب بشكل عام والجزائر بشكل خاص قريبة وفي متناول اليد، وهشة سياسياً وغير صالحة للديمقراطية”.
وكتب بن سعادة أيضا: “مثلك ، أنا مقتنع بأن “الجزائريين لم يعودوا يريدون أي ارتباط سواء بالشرق أو الغرب أو بأي مكان آخر توجد فيه شبكات من جميع الأنواع. إنهم يريدون بناء جزائر جزائرية منفتحة ، تتجه نحو الحداثة وتندمج في وحدة مغاربية ديمقراطية وموحدة “، ليضيف: “أنا مقتنع بأن “احترام الديمقراطية يتعلق أيضًا وقبل كل شيء بترك إرادة ومصائر الشعوب تتشكل من خلال ديناميكياتها الخاصة”.
واستطرد الباحث بن سعادة وقال: “كل هذه الكلمات الرائعة وغيرها الكثير يمكن نقلها في رسالة خاصة بك إلى هذا البرلمان الرنان ، باعتبارك تستخدم لغة موليير ببراعة”.
وخاطب بن سعادة طابو موجها إياه مثالا للرد أين قال: “على سبيل المثال ، أن تختتم بهذه الجملة الرائعة التي أفضلها أكثر من أي شيء آخر: “تخليدا واحتراما لذكرى مليون ونصف من الشهداء الذين ضحوا بحياتهم حتى تتمكن الجزائر المستقلة من العيش وأيضًا احترامًا لكل أولئك الذين كرسوا حياتهم حتى يتمكن الجزائريون من الاستمتاع من امتلاء جنسيته ، احذروا أي تشويش أو تدخل في شؤوننا الداخلية”
وختم بن سعادة رسالته لكريم طابو وأورد فيها: “ليس لدي شك في التزامك بجزائر جديدة وديمقراطية وذات سيادة ومزدهرة ، فأنا على يقين من أن رسالتك إلى البرلمان الأوروبي ستكون قاسية مثل الرسالة الموجهة إلى إيمانويل ماكرون”.
محمد. ك
المصدر
Par René Naba
L’Algérie célèbre le 5 juillet 2020 le 58 ème anniversaire de son indépendance à l‘arrière-plan de révélations sur les manipulations du Hirak, le soulèvement populaire algérien, par des intellectuels algériens en rapport avec les ONG américaines. Retour sur cette ténébreuse affaire, infamante pour ses auteurs.
Le sujet peut surprendre tant la légende est tenace d’un soulèvement spontané et autonome face à un régime crépusculaire, affligé d’un président à mobilité réduite, doublé d’une nécrose des circuits décisionnaires, ce qui était vrai au départ; un mouvement qui sera toutefois noyauté par la suite, ce qui sera difficilement acceptable pour bon nombre d’Algériens. Pourtant les faits sont là, têtus. L’universitaire algérien Ahmed Bensaada en fait la démonstration implacable.
Pour aller plus loin sur ce thème, cf; ce lien: https://www.madaniya.info/2019/04/02/algerie-abdel-aziz-bouteflika-un-condense-de-lhistoire-post-coloniale/
Son livre-enquête lève le voile sur les liaisons dangereuses des « ténors autoproclamés » du Hirak avec des puissances étrangères, notamment les organismes américains dont le NED (National Endowment for Democracy), qui finance des organisations actives en Algérie. Très documenté, l’ouvrage consacre un grand espace aux extraits de rapports d’organismes étrangers.
Avec une précision de scientifique qu’il est, en une description méticuleuse des enchevêtrements et des enjeux du géopolitique, une qualité qu’il cumule, Ahmed Bensaada, s’attaque à un sujet éminemment tabou: Les manipulations qui ont sinon dénaturé à tout le moins dévié le Hirak, le soulèvement algérien, de son cours authentiquement populaire en une entreprise de déstabilisation d’un pays incontournable, d’une superficie de 2 millions de km2 de superficie, le plus grand d’Afrique, du bassin méditerranéen et du monde arabe, à égalité, dans ce dernier cas, avec l’Arabie saoudite.
Un pays qui revendique, de surcroît, le double exploit d’avoir mené une guerre de libération victorieuse contre le colonialisme français et une guerre non moins victorieuse contre le terrorisme durant la séquence dite de la «décennie noire», la décennie 1990, et, à ce titre objet d’un agacement prodigieux de la part tant des occidentalistes que des islamistes, que des séparatistes. Un palmarès à faire pâlir plus d’un envieux.
Pays central de la zone sahélo sahélienne, limitrophe de sept pays (Libye, Mali, Mauritanie, Maroc, Niger, Tchad, Tunisie, Mali, RASD (République Arabe Sahraoui Démocratique), soit la quasi-totalité des pays déstabilisés et sinistrés par l’intervention de l’alliance islamo-atlantiste lors de la séquence dite du «printemps arabe», en 2011.
L’Algérie est en outre le point d’ancrage de la présence chinoise en méditerranée, la première puissance planétaire en devenir; un état charnière entre le Maghreb (Le Ponant) et le Machreq (Le Levant), de par ses connexions diplomatiques, notamment avec la Syrie, son allié historique, indéfectible.
L’Algérie est enfin un «Hub» de la transhumance transsaharienne, dont l’implosion projettera un nouveau flux migratoire d’arabo africains vers l’Europe, générant en retour une négrophobie et une islamophobie virulentes, dont les berbéristes, partisans acharnés de la scissiparité de leur pays d’origine, en paieront lourdement le prix, eux aussi, en raison de leur origine chromatique basanée.
Titulaire d’un doctorat en sciences de l’Université de Montréal, enseignant au Canada, cet universitaire algérien est un récidiviste en la matière. Ahmed Bensaada est en effet l’auteur d’ « Arabesque- enquête sur le rôle des Etats-Unis dans les révoltes arabes » (2015).
Un mémorable ouvrage sur la mystification des soulèvements populaires en Géorgie, où des vétérans de l’armée israélienne ont prêté main forte aux insurgés; en Ukraine, qui s’est amputée de la Crimée du fait de sa folle équipée anti russe.
Au Liban, sur le soulèvement populaire libanais déclenché par l’assassinat de l’ancien premier ministre libanais Rafic Hariri, en février 2005, et qui a abouti au retrait de l’armée syrienne du Liban et qui conduira le Hezbollah, la sentinelle de l’Indépendance libanaise, à infliger une correction militaire à Israël, l’année suivante, en 2006, en réplique aux incessantes ingérences israéliennes et américaines dans la vie politique libanaise. Tout un programme.
Dans la caverne d’Ali Baba de sa vaste connaissance, Ahmed Bensaada pointera particulièrement le rôle nocif de Srdja Popovic sur les activités de formations révolutionnaires de centre CANVAS (Center for Applied Non Violent Action and Strategies) qu’il dirige depuis Belgrade. Un «agit prop» dont les activités se sont déployées dans 37 pays.
Pour aller plus loin sur ce thème, cf ces liens:
Difficile donc de récuser son nouveau livre-enquête du terme méprisable de «complotisme», l’expression généralement utilisée par les relais de la propagande atlantiste pour discréditer tout contestataire à leur doxa officielle.
Pour aller plus loin sur l’usage du l’accusation de «complotisme, cf ce lien https://www.madaniya.info/2020/01/07/de-linfaillibilite-des-editocrates-et-son-corollaire-laccusation-de-complotisme-dans-le-debat-francais/
L’Algérie, comme le Liban, a souffert d’une absence de mode opératoire en vue d’impulser le changement et de provoquer l’effondrement de l’ordre ancien. Dans ces deux pays, le Hirak a balancé entre «politique non conflictuelle et communication conflictuelle», pour reprendre l’expression du philosophe libanais Roger Naba’a.
La posture déclamatoire ne saurait se substituer au combat politique, pas plus que l’incantation dispenser d’un plan d’action en vue de la conquête du pouvoir. Faute d’un tel plan, la contestation est vouée au dépérissement.
Pour aller plus loin sur ce thème, cf. ce lien: https://www.madaniya.info/2020/06/01/lintifada-entre-politique-non-conflictuelle-et-communication-conflictuelle/
L’élan populaire algérien, par son ampleur, a suscité les vocations des farceurs et des hâbleurs, les pêcheurs en eaux troubles; le terreau fertile des usurpateurs, des imposteurs, des vindicatifs, la horde des algérophobes viscéraux, tous les nostalgiques de l‘Empire qui n’en finissent pas de rêver de leur paradis perdu: l’Algérie, unique département français soustrait au triptyque républicain (Liberté, Égalité, Fraternité) et soumis au code discriminatoire de l’Indigénat, accréditant ainsi par ricochet la thèse d’une Algérie propriété de ses autochtones:
Unique département dont la superficie était néanmoins quatre fois supérieure à celle de la Métropole, propriété des autochtones, -des indigènes musulmans Arabes et Kabyles, certes, mais des Algériens authentiques comme en témoignera leur combat commun contre leur colonisateur. Ah les fulgurances de la rationalité cartésienne et ses conséquences calamiteuses.
Un paradis perdu du fait de cécité des dirigeants français, de leur confusion mentale, de leur duplicité et de leur cupidité, qui se perpétue de nos jours par la présence en France d’un «lobby pied noir», unique pays au monde parmi les anciens empires coloniaux à disposer de ce type de lobby…. Autant de tortuosités qui expliquent sans doute, sans la justifier, la virulence de la curée algérophobe dans la presse française.
Pour aller plus loin sur ce thème, cf ce lien : https://blogs.mediapart.fr/y-benzatat/blog/270520/le-coup-de-poignard-de-france-tv5-dans-le-dos-du-hirak
Du nœud coulant placé autour de la nuque de l’Algérie au début de la contre révolution islamiste du «printemps arabe», avec à l’Est, le transbordement depuis Kaboul vers Tripoli du N° 3 d’Al Qaida, le libyen Abdel Hakim Bel Hadj; à l’Ouest, la propulsion à Tunis de la branche tunisienne de la confrérie des Frères Musulmans, via le fameux tandem, Mouncef Marzouki –An Nahda, l’Algérie s’en dégagera habilement.
Face au chaos destructeur de son environnement- la Libye et le Mali du fait du bellicisme outrancier de Nicolas Sarkozy et de l’Emir du Qatar-, l’Algérie pratiquera la stratégie du «parcours immobile», mais non inerte, contournant avec habileté le piège de son implosion sous l’effet de forces centrifuges, verrouillant ses frontières, plaçant sous pression les islamistes algériens et renforçant sa coopération avec son ami indéfectible la Syrie.
Pas un islamiste algérien n’est parti d’Algérie pour participer à la guerre de Syrie. Tous ceux qui y ont pris part ont, soit opéré sur le théâtre européen, soit se sont rendus depuis leur lieu d’exil ou encore étaient des islamistes algériens porteurs d’une nationalité occidentale.
Sur le jeu trouble du Qatar, alors partenaire privilégié de la France, pour imposer Abdel Hakim Bel Hadj au poste de gouverneur de Tripoli, siège du plus important arsenal libyen, cf ce lien: https://www.renenaba.com/libye-an-iii-post-kadhafi-un-incubateur-de-dictateurs/
Mutique, l’Algérie ne lèvera pas le petit doigt pour aider les «matamores au bras courts» à se dégager du bourbier dans lequel ils se sont joyeusement et gaillardement plongés. Elle refusera de participer au G5, la force supplétive de la France au Sahel, laissant son ancien colonisateur s’embourber dans les dunes de la métastase terroriste. Mieux, elle se substituera à la France dans la zone sahélo-saharienne en tant que médiateur des conflits transrégionaux.
Pour aller plus loin sur ce thème, cf ce lien: https://www.madaniya.info/2014/10/16/l-algerie-s-est-substituee-a-la-france-dans-la-zone-sahelo-saharienne/
La séquence Abdel Aziz Bouteflika purgée débouchera sur un paysage sensiblement différent du schéma traditionnel.
La France «prendra note», sur un ton altier, de l’élection de M. Abdel Majid Tebboune à la présidence algérienne avec un score de 53 pour cent des votants, soit un score supérieur à celui recueilli à son élection par Jupiter de France. Mais c’est le président Emmanuel Macron qui dépêchera son ministre des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian à Alger pour vanter le «pôle de stabilisation» représenté par ce pays, à la suite des revers militaires enregistrés par la France et ses alliés pétro monarchiques en Libye, dans leur conflit en front inversé avec leurs anciens alliés, la Turquie et le Qatar.
C’est la France, via les chaines publiques françaises, qui diffusera deux documentaires rudimentaires et réducteurs sur le Hirak algérien, conduisant Alger à rappeler son ambassadeur en France. Et c’est le même «balnéaire du Touquet» qui décrochera son téléphone pour calmer le courroux de son homologue algérien.
Dans cette ambiance électrique paraît le livre d‘Ahmed Bensaada, un véritable pavé dans la marre, un électrochoc salutaire, dont voici les principaux extraits:
En tête de liste des «ténors auto-proclamés» Lahouari Addi.
Professeur émérite de sociologie à Sciences Po Lyon, Docteur d’Etat à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) de Paris en 1987, ancien professeur de sociologie à l’Université d’Oran (Algérie). Il vit désormais, depuis quelques années, aux Etats Unis, où il est chercheur associé à Georgetown University.
Théoricien reconnu de la «régression féconde» appuyée sur le modèle tunisien où les islamistes au pouvoir sont obligés de tenir compte des réalités de la société et de l’Etat, il a commis de nombreux ouvrages et articles sur l’islamisme et la transition vers la démocratie. Son dernier livre a pour titre «Radical Arab Nationalism and Political Islam» (Georgetown University Press, 2017).
Lahouari Addi servira ainsi de caution intellectuelle et laïque à un pouvoir islamiste en gestation, une fonction identique à celle assumée par Mouncef Marzouky, en Tunisie, la caution démocrate du parti An Nahda, la branche tunisienne de la confrérie des Frères Musulmans, eu tandem syrien Bourhane Ghaliuoune et Basma Kodmani à l’opposition offshore syrienne.
Pour aller plus loin sur ce thème, cf; ce lien: https://www.madaniya.info/2016/02/01/la-controverse-a-propos-de-basma-kodmani/
Considérant que le Hirak n’a «pas vocation à être structuré» Lahouari Addi met en avant le nom de certains «célébrités» du mouvement populaire, dans une démarche anti-démocratique visant à introniser d’autorité ces poulains.
Ainsi, le 14 mars 2019, soit moins d’un mois après le début du Hirak, il écrivit : « […] les décideurs doivent accepter le caractère public de l’autorité de l’Etat. Ils doivent demander à celui qui fait fonction de président aujourd’hui de démissionner et de nommer une instance de transition qui exerce les fonctions de chef d’Etat. Mostefa Bouchachi, Zoubida Assoul et Karim Tabbou devraient être sollicités pour exercer les prérogatives d’une présidence collégiale qui nommera un gouvernement provisoire qui gérera les affaires courantes et préparera les élections présidentielle et législative dans un délai de 6 à 12 mois. Les généraux doivent aider à la réalisation de ce scénario et se dire une fois pour toute que l’armée appartient au peuple et non l’inverse »8.
«Pourquoi le sociologue a-t-il proposé ces personnes en particulier et ce, très peu de temps après le début des manifestations ? Les connaissait-il personnellement ? Avait-il discuté avec elles et pris connaissance de leurs programmes respectifs ? Y avait-il une coalition sous-jacente au Hirak pour proposer une liste en particulier ? Quel était le fil conducteur qui reliait ces personnes au professeur lyonnais ?
«Tout le monde avait remarqué, bien entendu, que ces noms avaient émergé ― comme par enchantement― très tôt de la houle du Hirak. Mais que ces personnes en particulier soient « désignées » par Lahouari Addi, cela est loin d’être anodin. En effet, la recherche de dénominateurs communs exige aussi bien un retour vers le passé qu’une observation de l’actualité récente.
Ainsi, dans les années 1990-2000, et ce durant plusieurs années, Lahouari Addi a fait partie de l’«International Forum for Democratic Studies Research Council» de la NED (en français: Conseil de recherche du Forum international d’études démocratiques)11.
Outre Addi, la liste des membres de ce conseil de recherche cite les noms de célébrités de la «démocratisation» américaine. Par exemple, dans le rapport annuel 2005 de la NED on trouve, entre autres, d’influents politologues américains comme Francis Fukuyama, Samuel P. Huntington ou Donald L. Horowitz.
Le premier, néo-conservateur de la première heure, a déclaré: «J’ai travaillé pour l’ancien vice-ministre de la Défense Paul Wolfowitz à deux reprises, d’abord à l’Agence de contrôle des armements, puis au State Department ; […] J’ai par ailleurs travaillé avec son mentor, Albert Wohlstetter, au sein de la firme de consultants Pan Heuristics, et comme lui j’ai été [salarié] plusieurs années par la RAND Corporation »14.
Rappelons que Paul Wolfowitz est un des néo-conservateurs américains les plus radicaux, qu’il a travaillé dans l’administration Bush fils en s’illustrant comme un fervent artisan et défenseur de l’invasion de l’Irak.
D’autre part, la RAND Corporation est considérée comme le think tank le plus influent des États-Unis. Financée en majorité par le gouvernement américain (essentiellement par le secteur militaire), elle produit des rapports d’analyse politique et de renseignement pour l’armée et les décideurs américains.
De son côté, le professeur Samuel P. Huntington est mondialement connu pour son ouvrage intitulé «Le choc des civilisations», alors que le professeur Donald L. Horowitz est spécialisé dans les «conflits ethniques».
Ce dernier a été nommé en 2006 par Condoleeza Rice au «Comité consultatif de la Secrétaire d’État pour la promotion de la démocratie» afin de la conseiller ainsi que l’administration de l’USAID (United States Agency for International Development, un autre organisme, comme la NED, spécialisé dans l’exportation de la démocratie)15. Cette longue liste mentionne aussi quelques faucons néoconservateurs comme Joshua Muravchik qui avait demandé, en 2006, rien de moins que : «Bombardez l’Iran»16.
Fin de citation-
Un workshop sur la Serbie, l’Algérie, la Palestine et la Roumanie tenu en 2000, soit près de dix ans avant la séquence dite du «printemps arabe».
Extraits :
«La seconde Assemblée mondiale du WMD s’est tenue à São Paulo (Brésil) du 12 au 15 novembre 2000. Comme on doit s’en douter, les vedettes de cet évènement étaient, sans conteste, les activistes d’Otpor. D’ailleurs, deux de ses plus éminents membres étaient présents: Slobodan Djinovic et Slobodan Homen36. Et leur contribution n’est pas passée inaperçue. Dans une session organisée et modérée par l’IRI, Slobodan Homen présenta une communication intitulée: «Des élections décisives comme opportunités de promotion de la démocratie: quelles sont les meilleures stratégies ? ».
De son côté, Slobodan Djinovic anima un workshop modéré par le NDI, avec le titre évocateur suivant: «Comment les ONG peuvent-elles aider à surmonter les obstacles et à réduire les coûts humains dans les transitions difficiles ? ».
Et le plus intéressant dans cette histoire, c’est la mention accompagnant l’évènement: «Ce workshop est focalisé sur l’étude de quatre cas : la Serbie, l’Algérie, la Palestine et la Roumanie »37.
Un workshop animé par un leader d’Otpor, dans un évènement organisé par la NED et focalisé sur l’Algérie? Et quand cela? En 2000 ! Une décennie avant le printemps arabe, presque deux décennies avant le Hirak! Mais quelle est la relation entre tout cela et maître Bouchachi, me dira-t-on ?
La réponse est dans la liste des participants de la seconde Assemblée mondiale du WMD: Mostefa Bouchachi était présent38 en qualité d’«Avocat à la Cour agréé auprès de la Cour Suprême» en compagnie de Hakim Addad, fondateur du RAJ (Rassemblement Actions Jeunesse) en 1992.
Comme précisé dans plusieurs articles sur le sujet, le RAJ est une des organisations les plus financées par la NED. De plus, en 2000, le RAJ était bien connu de la NED puisque cette dernière avait commencé à le subventionner en 1997.
Alors que Mostefa Bouchachi n’était venu qu’en auditeur, Hakim Addad a co-animé un workshop portant un titre explicite: «Le réseautage des jeunes militants pour la démocratie »42. À noter que les rapporteurs de ce workshop étaient des représentants de la NED et de la Friedrich Ebert Stiftung (un organisme allemand de financement similaire à la NED, bien connu en Algérie). Faut-il rappeler que, comme le RAJ, la LADDH a été financée par la NED ? Fin de la citation.
La relation avec les Etats Unis
Le dénominateur commun du trio est «leurs relations avec les États-Unis et leurs organismes d’«exportation» de la démocratie. Il est évident que Lahouari Addi, Mostefa Bouchachi et Zoubida Assoul ont tous eu des accointances avec des intérêts étasuniens.
Le 2eme trait commun: L‘appétence islamiste des «ténors»du Hirak.
Extraits: «En février 2020, le jour même de la célébration du premier anniversaire du Hirak, M. Bouchachi a rendu visite à l’ex-numéro deux du FIS (Front islamique du Salut) en la personne d’Ali Benhadj, ce fut un tollé général. Comment celui qui se considère comme le porte-drapeau du Hirak et de ses valeurs démocratiques pouvait-il frayer avec une personne qui déclarait, il n’y a pas si longtemps, qu’il n’était pas démocrate et que la démocratie était «Kofr» (impie) ?
En effet, ce n’était pas la première marque de sympathie de M. Bouchachi à l’égard des ex-membres du FIS. Lors du décès du numéro un de ce parti, Abbassi Madani, il s’était empressé de twitter ses condoléances en priant «qu’Allah l’accueille dans son vaste paradis ». Ce à quoi lui répondit une internaute: «Mon père, première victime civile de ce terroriste et ses acolytes, vous salue de sa tombe cher ‘‘démocrate’’. Vous avez perdu une occasion en or de vous taire…116 ».
La proximité de Maître Bouchachi avec la chaîne Al Magharibia, illustre bien cette affinité avec le mouvement islamiste. Ses fréquentes apparitions à l’écran et les marques de déférence dont il bénéficie de la part de cette chaîne et ce, des années avant le Hirak, trahissent une évidente sympathie à l’égard de celui qu’on surnommait, comme mentionné précédemment, «l’avocat du FIS».
Pour aller plus loin sur ce thème, cf; ce lien!
En février dernier, lorsque Lahouari Addi arriva au lieu du débat organisé par «Rachad», il fut accueilli tout sourire par M. Zitout. Accolade et embrassade s’ensuivirent, témoignant d’une camaraderie difficilement dissimulable. Ce n’était visiblement pas la première fois qu’ils se rencontraient.
Lahouari Addi et Mourad Dhina sont aussi de vieilles connaissances.
Cela est aussi évident à la familiarité expressive (tutoiement, utilisation des prénoms, etc.) clairement visible dans cette vidéo de Rachad TV datée du 21 octobre 2019 (en plein Hirak) et où le premier est l’invité du second 127. D’ailleurs, n’est-ce pas M. Addi qui avait déclaré: «Mourad Dhina est un Erdogan algérien, il défend un islam compatible avec les droits de l’homme et la démocratie. Mais pour le gouvernement algérien il n’y a rien de pire que des islamistes autonomes… 128 ».
À noter que ces propos ont été rapportés par Marie Verdier (La Croix) en 2012, des années avant le Hirak.
En ce qui concerne Zoubida Assoul, ses interventions sur Al Magharibia ne sont plus à compter. En plus des émissions qui lui ont été consacrées, elle intervient régulièrement en direct sur cette chaîne pour analyser et critiquer la vie politique du pays.
Selon Maghreb Intelligence, de nombreuses personnalités de l’opposition ont été invitées à Paris par Al Magharibia pour fêter l’anniversaire de la chaîne, en février 2019 (quelques jours avant le début du Hirak). Et la source de préciser : «Les billets d’avion, les chambres d’hôtels, les locaux de la réunion, les dîners, les boissons, tout, absolument tout, a été pris en charge par la comptabilité de la chaîne islamiste Al Magharibia qui défend clairement et ouvertement les positions de l’ex-FIS et, surtout, les « bienfaits » du Qatar et de sa diplomatie sournoise ».
Parmi les invités, les noms de Zoubida Assoul et de Karim Tabbou ont été cités. La présence à Paris, à cette période, de ces deux figures du Hirak a été confirmée par Naoufel Brahimi El-Mili dans son livre «Histoire secrète de la chute de Bouteflika»:
«Par une étrange coïncidence, ce dimanche-là [17 février 2019] des personnalités algériennes, liées au mouvement ‘‘Mouwatana’’, se trouvent à Paris. Elles répondent présent. Parmi elles, Karim Tabou, Zoubida Assoul et Soufiane Djilali et un certain ‘‘Amir DZ’’, activiste sur la Toile et blogueur très suivi, qui prend le micro et galvanise la foule avec son parler « jeune » »
La bronca qui suivit la publication de la nouvelle fit vaciller quelques certitudes. Maître Bouchachi et Zoubida Assoul démentirent l’information. Les politiques à la mémoire courte comprennent à leurs dépens que certaines liaisons peuvent être dangereuses, très dangereuses. Commentant ces relations démocrato-islamistes, Lahouari Addi rédigea un article affublé d’un titre explicite: «Faut-il avoir peur des islamistes ?». Il va sans dire que poser la question de cette façon, c’est y répondre par la négation.
L’explication rudimentaire du sociologue est basée sur deux arguments aussi solides qu’un château de sable en plein ouragan: le respect de la diversité idéologique et le «qui-tue-quisme»140.
En fait, Lahouari Addi remet au goût du jour sa fameuse théorie de la «régression féconde». À ce propos, le journaliste Hassan Zenati précise que cette approche est celle d’un «groupe d’intellectuels algériens vivant en Europe, inspirés par la théorie du ‘‘chaos créateur’’ des néo-conservateurs américains qui soutenaient qu’un pouvoir islamiste ne serait au pire qu’une ‘‘régression féconde’’ sans lendemain, mais qui permettrait tôt ou tard de trouver les voies démocratiques ». Il ajouta que l’un des chefs de file de ce groupe est le sociologue Lahouari Addi.
Ce qui nous ramène au tout début de cette analyse : la relation de Lahouari Addi avec la NED et les néoconservateurs américains. Mais aussi aux liens entre certains «ténors» du Hirak et les intérêts étasuniens. Cela n’est pas sans nous rappeler la volonté américaine de favoriser l’installation d’un pouvoir islamiste dans les pays arabes, comme ce fut le cas en Égypte, en Syrie, en Libye ou au Yémen. Fin de citation.
Le larron en embuscade n’est autre que Saïd Saadi, Président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), l’ami de Bernard Henry Lévy, le fer de lance de la stratégie médiatique israélienne sur le théâtre européen, le cachériste et hirakiste, dénommé par dérision «Said Le Samedi», car, craignant la colère de la foule, il manifestait les samedis au lendemain des grandes manifestations populaires.
((NDA Cachir: saucisson algérien- Cachiriste: se dit des gens proches du cercle des dirigeants déchues depuis)).
Pour aller plus loin sur ce personnage, cf ce lien: https://libnanews.com/said-saadi-lami-de-bhl-cachiriste-et-hirakiste-par-boualem-snaoui/
Majed Nehmé, Directeur de la revue Afrique Asie, sans ambages, se livre à une promesse de porte fort, tant la démarche de l’auteur est limpide.
«On ne peut soupçonner Ahmed Bensaada, l’auteur de ce livre-enquête, d’être hostile au Hirak, qu’il avait appelé de tous ses vœux.
Il le dit sans ambages dès les premières lignes de son enquête: «Cet évènement majeur dans la vie politique de l’Algérie a bouleversé tous les codes du pays. Il a modifié la psychologie d’un peuple, a aiguisé son sens de la discipline, a soudé ses rangs dans un objectif commun contre le despotisme et la hogra et a réussi avec brio le déboulonnage d’un système prédateur et sa meute de serfs. Une vraie campagne de salubrité publique scandée de concert dans les rues de toutes les villes du pays avec la classe, la véhémence et le ton que requièrent ces moments historiques… »
Mais l’adhésion à un mouvement historique refondateur et salutaire ne peut se faire, pour un esprit critique et vigilant comme Ahmed Bensaada, en fermant les yeux devant les tentatives de certains agitateurs professionnels pour récupérer ce soulèvement populaire et patriotique en vue de le dévier de sa trajectoire et de le mettre au service d’un plan étranger inavoué car inavouable. Son adhésion au Hirak était mue uniquement par son attachement à son pays, son identité, son indépendance, sa souveraineté chèrement acquise sans laquelle aucune réforme structurelle ne saurait être engagée sérieusement et durablement.
Vigilant, fin observateur des stratégies minutieusement et méthodiquement mises en place par les néoconservateurs américains en particulier et occidentaux en général, adeptes du « regime change » et du «chaos constructif», Ahmed Bensaada, avec le flair qu’on lui connaît, a très vite décelé, documents à l’appui, les tentatives de récupération de ce mouvement historique. Fin de la citation de Majed Nehmé
Elles ont été inventées dans les années 1950, en pleine Guerre froide pour affaiblir le bloc communiste de l’intérieur, utilisant différents paravents d’associations d’entraide humanitaire et sanitaire, d’alphabétisation et – bien-sûr – de médias dits «démocratiques» avec beaucoup de guillemets : Radio Free Americia, Free Europe, Free tout ce qu’on veut… Quelques-unes de ces ONG : National Endowment for Democracy (NED), National Democratic Institute (NDI), Freedom House, Open Society Institute et la fameuse Otpor – qui signifie en serbe cyrillique «résistance».
Optor dernière a été créée en 1998 avec le soutien du National Endowment for Democracy et du milliardaire d’origine hongroise George Soros.
Après la casse de l’ex-Yougoslavie, Otpor est devenue le centre de formation pour «l’action non violente» et a produit de nombreux activistes «révolutionnaires» notamment en Géorgie, en Ukraine, en Biélorussie, aux Maldives, en Égypte et, dernièrement, au Venezuela.
Et la recette est tellement efficace qu’elle continue d’être consciencieusement appliquée dans les pays qui ont l’audace de ne pas se conformer aux injonctions de Washington, de Londres, des autres chancelleries européennes, de Tel-Aviv et des pays du Golfe, c’est-à-dire des principaux acteurs de la mondialisation ultralibérale actuelle.
Car c’est bien la question essentielle. Les révolutions française (1789), russe (1917), chinoise et cubaine (1949), algérienne (1954) et sandiniste (1979) ont provoqué de profonds basculements historiques, marquant un avant et un après décisifs de «substance», au sens hégélien du terme.
Dans cette séquence contradictoire, qui fait progresser «la raison dans l’histoire», la révolution nationale algérienne tient une place tout à fait particulière parce qu’elle met fin à une occupation et une exploitation coloniale qui perdurait depuis 1830.
Et aujourd’hui encore, la révolution algérienne demeure emblématique et centrale dans la vie et la mémoire des peuples, parce qu’elle incarne une victoire sans appel sur le fait colonial, renvoyant définitivement ce mode de gouvernance aux oubliettes de l’histoire.
L’affirmation d’une Algérie nationale, souveraine et indépendante reste une menace et un défi pour les tenants et profiteurs des derniers colonialismes en acte et en puissance, au premier rang desquels l’entité sioniste, son «État juif» d’apartheid qui occupe, annexe, colonise et opprime les Territoires palestiniens.
Plus largement, l’existence d’une Algérie souveraine et indépendante gêne les protagonistes et les profiteurs de la mondialisation contemporaine: ultralibérale, anglo-saxonne, destructrice des ressources naturelles et de la liberté des peuples.
L’obsession de cette machinerie morbide : casser les États-nations, les services publics et les politiques de redistribution sociale.
L’Algérie gêne encore doublement les apprentis sorciers de la mondialisation : d’abord parce que c’est un grand pays pétrolier et gazier qui pèse au sein des organisations des pays producteurs et exportateurs. Et quelles que soient les variations du prix du baril, ces ressources algériennes – gérées nationalement – font obstacles aux intérêts des États-Unis et des pays du Golfe.
L’autre défi algérien –insupportable à tous les nostalgiques du colonialisme– c’est, bien-sûr une diplomatie de non-ingérence et de médiation à l’usage de l’auto-détermination des peuples de Palestine et du Sahara Occidental en passant par de multiplies théâtres africains et asiatiques. La diplomatie algérienne demeure l’un des grands vecteurs d’émancipation et de libération des peuples, parce que sa vraie révolution nationale ne peut être assimilable, sinon récupérée par quiconque.
Encore plus largement, l’affirmation nationale d’une Algérie souveraine et indépendante reste une menace pour les actuels faiseurs de mondialisation, parce que l’État-nation constitue – toujours et encore – la «monade» au sens leibnizien du terme, la cellule indispensable d’une théodicée de la résistance.
Le grand historien de la Méditerranée, Fernand Braudel, nous a enseigné que tout processus d’édification nationale s’inscrit dans une durée longue et contradictoire.
Avant de connaître une relative stabilité constitutionnelle et institutionnelle, le pays de la Révolution française s’est étripé, des siècles durant, entre catholiques et protestants, entre monarchistes et républicains, entre laïcs et cléricaux, la séparation de l’Église et de l’État datant d’une loi de… 1905. Par conséquent, personne n’est en droit de faire la leçon à quelque pays que ce soit… et certainement pas à l’Algérie.
S’adressant à l’intelligence collective, Ahmed Bensaada l’écrit de manière limpide et saisissante: la question n’est pas d’être pour ou contre le Hirak ; la question n’est pas d’exagérer, de nier ou d’instrumentaliser les questions internes qui travaillent la société algérienne, comme toute société au monde.
La vraie question est de rappeler qu’il s’agit de l’affaire des Algériens eux-mêmes, et que ces défis d’avenir ne peuvent être abandonnés à des officines étrangères, dissimulées derrières les masques d’ONG aux financements et feuilles de routes des plus opaques. –Fin de la citation de Richard Labévière.
«Qui sont les ténors auto proclamés du Hirak algérien?» Edition APIC -2020. Préface de Majed Nehmé; Post face de Richard Labévière.
L’importance stratégique et historique de la révolution algérienne explique sans doute les rancœurs et les aigreurs.
La présence dans l’ouvrage d’Ahmed Bensaada de la signature de Majed Nehmé, directeur d’Afrique Asie, http://www.afrique-asie.fr/, la revue de référence des guerres de libération nationale du tiers monde de la décennie 1960-1970, et de Richard Labévière, directeur du site https://prochetmoyen-orient.ch/, à l’expertise mondialement reconnue dans le domaine du «Rhizome islamique», signe, dans l’ordre symbolique, l’alliance de trois mousquetaires, pourfendeurs des contre-vérités sur l’Algérie et du monde arabe, face aux falsificateurs, aux imposteurs, aux hordes atlantistes, islamistes et séparatistes……..En un mot face aux vaincus de l’Histoire.
Dans le roman d‘Alexandre Dumas, «Les trois mousquetaires» sont en fait quatre: D’Artagnan, Athos, Pothos et Aramis. Dans l’affaire algérienne, le quatrième mousquetaire n’est autre que le signataire de ce texte. Mais cela, le lecteur, perspicace, l’avait déjà aisément déduit.
Source
Monsieur Tabbou,
Excusez-moi de rompre les usages en m’adressant directement à vous par le biais de cette lettre.
Je le fais pour une raison simple : vos propos sur l’ingérence de M. Macron dans les affaires de l’Algérie ne me laissent guère indifférent. En effet, j’ai beaucoup apprécié votre courage, votre témérité et votre verve pour défendre les intérêts de notre chère patrie. Il ne faut laisser aucune place à une quelconque intervention dans la politique de notre pays. Nos problèmes, nous devons les régler entre nous.
« Algéro-algérien! », c’est ce que je crie et j’écris depuis des mois.
Ainsi, lorsque j’ai appris que le Parlement européen avait adopté une résolution contre l’Algérie, je me suis dit que vous étiez la personne toute désignée pour défendre avec véhémence notre Algérie contre cette ingérence caractérisée.
Comme vous, je pense que « derrière cette position se cache de façon pernicieuse l’idée que les pays du Sud en général et l’Algérie en particulier sont à portée de main, politiquement vulnérables et inaptes à la démocratie ».
Comme vous, je suis convaincu que « les Algériens ne veulent plus aucun arrimage ni à l’Orient ni à l’Occident et ni à tout autre lieu où se côtoient les réseaux de tout genre. Ils veulent bâtir une Algérie algérienne ouverte, tournée vers la modernité et intégrée dans un ensemble maghrébin démocratique et solidaire ».
Comme vous, je suis persuadé que « le respect de la démocratie c’est aussi et surtout de laisser les volontés et les destins des peuples se forger par leurs propres dynamiques ».
Toutes ces belles paroles et bien d’autres peuvent être assénées dans une lettre de votre cru à ce prétentieux Parlement, vous qui maniez la langue de Molière avec tant de dextérité.
Vous pourrez, par exemple, conclure avec cette magnifique phrase que je préfère entre toutes:
« De grâce et par respect à la mémoire d’un million et demi de CHOUHADAS qui ont sacrifié leurs vies pour que vive l’Algérie indépendante et par respect également à toutes celles et tous ceux qui ont dédié des vies pour que l’Algérien puisse jouir de la plénitude de sa citoyenneté, gardez-vous de toute interférence et immiscions dans nos affaires ».
N’ayant aucun doute sur votre engagement pour une Algérie nouvelle, démocratique, souveraine et prospère, je suis certain que votre lettre au Parlement européen sera cinglante, autant que celle adressée à M. Macron.
J’ai hâte de vous lire.
Toutes mes salutations.
Ahmed Bensaada
Le mythe de la « main de l’étranger » a-t-il été consciencieusement rangé au dépotoir d’insortables outils du régime, dont le FLN des années de plomb a fait un imparable usage ? Souvent, pour prévenir et museler toute révolte en rase campagne. Une jacquerie de paysans dans les terres de Slim, vite jugulée par une escouade de la maréchaussée ? Une vanne qui a sauté dans une usine de Souk Tleta ? Le comité des travailleurs mobilisé, à l’initiative de la cellule du parti, désignait et dénonçait la « main de l’étranger ». Immanquablement, le vénérable « El Moudjahid » signalait le délictueux événement qui enflammait ses éditoriaux. On s’en esclaffait dans les gargotes d’Alger et dans les salons de sidis, partout dans le pays. La folklorisation de la locution ne pouvait qu’ajouter à son étrangeté. Quelle époque !
Le temps est passé. L’Histoire a-t-elle resservi les plats ? La lente démocratisation du pays, entamée après les journées mouvementées et les morts d’Octobre 1988, eut-elle éveillé et nourri des impatiences, ici et là ? L’Algérie a été exposée, dans les années 1990, à une crise à la fois sociale, économique, politique et militaire, suscitée par un islamisme foudroyant et sanglant : il en reste le bilan de deux cents mille morts et d’un pays profondément déstructuré. Le choc sociologique et psychologique de cette tragédie se prolonge et se répète aujourd’hui encore, près de trois décennies après cette tumultueuse page de notre histoire dans des deuils, des ruptures familiales, des déplacements de populations. Triste tableau d’hécatombes. Qui a financé l’islamisme meurtrier et destructeur ? Des émirs et des monarchies d’Orient. La main de l’étranger existe, elle n’a jamais été aussi frappante. L’Algérie et son peuple n’en ont pas épuisé le traumatisme.
Cette « main de l’étranger » n’est pas dans son essence visible, ce qui fait douter de sa véracité. Pour la première fois dans l’histoire mouvementée de notre société un travail de recherche d’universitaire, appuyée par une incontestable documentation, lui donne une réalité, des acteurs – connus – et des agendas.
L’INTÉRÊT ET L’ORIGINALITÉ D’UNE ENQUÊTE
Cette « main de l’étranger », si terrible et mortelle, peut-elle, toujours, prêter à plaisanterie et goguenardise pour quelques vifs et dédaigneux esprits dans les salons d’Alger ? Était-il compréhensible, qu’à l’orée des années 2010, se répandent dans plusieurs pays du Maghreb et du Moyen Orient des révoltes populaires parfaitement synchronisées avec leurs états-majors et leurs soldats. De la manière la plus visible et la plus cruelle à Tunis, au Caire, et, durablement, à Tripoli, Sanaâ et à Damas, ouvertes à la confrontation militaire de puissances étrangères. Tout changement dans l’ordre de l’histoire des peuples et des nations produit son vocabulaire : on a parlé de « printemps ». Et il était évident de lui ajouter l’épithète « arabe ».
Cette histoire politique contemporaine, aux impénétrables soubassements, ne s’enseigne pas, nécessairement, dans les instituts de science politique. Ahmed Bensaada s’y est attelé avec l’exceptionnelle patience du chercheur, du déchiffreur. Physicien, diplômé de l’Université de Montréal (Canada), éminent didacticien des sciences physiques, Bensaada est un pugnace publiciste, un fomentateur d’idées attaché à la marche du monde. Pour avoir partagé ses nombreux combats algériens, notamment dans la sphère culturelle, je peux témoigner de la probité intellectuelle et de la rigueur de ses questionnements. L’homme, le chercheur, le passeur d’idées est d’une signalée humilité : il n’impose jamais de réponse.
C’est bien cette démarche d’universitaire consciencieux qui a guidé ses enquêtes inaugurales sur les « printemps arabes » dont il a donné les clés dans ses ouvrages : « Arabesque américaine. Le rôle des États-Unis dans les révoltes de la rue arabe » (Montréal-Alger, 2011-2012), « Arabesque$. Enquête sur le rôle des États-Unis dans les révolutions arabes » (Bruxelles-Alger, 2015-2016), et dans un ouvrage collectif « La face cachée des révolutions arabes » (Paris, 2012). C’est avec le même élan de pédagogue qu’il se penche, aujourd’hui, sur le « hirak » algérien dans un précieux essai « Qui sont ces ténors autoproclamés du hirak algérien ? » (Alger, Apic éditions, 2020), introduit par Majed Nehmé, un rare continuateur du journalisme tiers-mondiste promu autrefois par Simon Malley et accompagné d’une postface du journaliste Richard Labévière, éminent spécialiste du Monde arabe et des questions de défense, amis sincères de l’Algérie, en parfaite résonance avec l’objet de l’ouvrage.
Quelques ouvrages ont été publiés ces derniers mois sur le hirak dans une perspective plus propagandiste qu’analytique, dont les auteurs se sont davantage souciés de glorifier le mouvement que d’en expliquer la genèse. Certes, la distance critique et la documentation manqueront à toute écriture concise de l’histoire du mouvement des marcheurs algériens. Cependant, il y a des faits et une certitude observés : peu de jours, avant le 22 février 2019, date de lancement du hirak, le premier ministre Ahmed Ouyahia pouvait sereinement déclarer à la presse que son gouvernement avait les moyens de « maîtriser la rue ».
Le gouvernement était probablement informé de ce qui se tramait. C’était, déjà, le cas lors du « printemps algérien » avorté de 2011. Sans aucun ressort, cette fois-ci, sur d’ombreuses manipulations. Beaucoup de commentateurs ont pressenti que le hirak a été rendu possible par une crise au sommet du système, encouragé et maintenu, par le haut commandement de l’armée, notamment le général major Gaïd Salah, chef d’Etat-major de l’ANP et vice-ministre de la défense, menacé par le clan des frères Bouteflika. La fraternisation des foules avec l’armée (« khawa-khawa ») en témoignait. La rupture d’avec l’armée et de son commandement sera consommée plus tard lorsque les marcheurs scanderont « Houkouma madania machi askaria » pour réclamer la sortie définitive de l’armée du jeu politique.
Ces évolutions dans le hirak ne sont pas considérées dans le travail d’Ahmed Bensaada puisque la reprise du mouvement reste potentielle et sa fin imprévisible. L’intérêt et l’originalité de son enquête est de livrer une connaissance extrêmement fouillée des chefs autoproclamés du hirak, en fait de ses acteurs portés par la presse privée (dite « indépendante »), qui en gardent, jusqu’à nos jours, le magistère.
DERRIÈRE LE HIRAK, DES ACTIVISTES EN MARCHE
À Constantine, la marche du 22 février 2019 s’est ébranlée de la Mosquée El Istiqlal après la Grande prière du vendredi. D’où les hypothèses nombreuses sur ses commanditaires, les islamistes au premier plan. Au gré de la marche, la cohorte était augmentée de jeunes des quartiers. Les slogans étaient, à l’unisson, les mêmes que ceux d’Alger, Oran et Annaba. Il y avait-là un remarquable processus de rationalisation qui échappait aux marcheurs. Les mots d’ordre et les attentes de la marche étaient pensés ailleurs. Seul le regroupement de foules était spontané. Cette béance du mouvement, qui n’épousait pas les formes d’une direction démocratique, était-elle voulue ? Ahmed Bensaada en propose une sûre compréhension. Il cite la position, elle sera au fil du temps déterminante, du sociologue lyonnais Lahouari Addi qui déclare au « Quotidien d’Algérie » (publication en ligne), le 19 novembre 2019, que « le hirak n’a pas vocation à être structuré » (p. 22). Il est vrai qu’une structuration du mouvement, révélant d’une ville à l’autre du pays de nouvelles figures d’activistes politiques, échappant à toute tutelle, précisément extérieure, n’était pas souhaitée.
L’enquêteur explique cet aggiornamento du mouvement. Le 14 mars 2019, à la veille du quatrième vendredi du hirak, Lahouari Addi donne une déclaration solennelle au journal en ligne « Le Matin d’Algérie » dans laquelle il invite les décideurs – ce qu’il en reste dans un régime chaviré – d’installer en remplacement du président Bouteflika, défaillant, un triumvirat composé des avocats algérois Youcef Bouchachi et Zoubida Assoul et de l’homme politique Karim Tabbou. Il avait, dans le même temps, délimité le cahier de charge de ce groupe présidentiel qui devait « exercer les prérogatives d’une présidence collégiale qui nommera un gouvernement provisoire qui gérera les affaires courantes et préparera les élections présidentielles et législatives dans un délai de six à douze mois » (p. 23). Tout est clairement énoncé et dans ce dispositif l’armée « doit aider à la réalisation de ce scénario », en termes plus pesés rentrer dans ses casernes.
Lahouari Addi a donc évoqué un scénario, c’est-à-dire un récit parfaitement charpenté, pour conduire une révolution et un changement de régime en Algérie. Et ce scénario, qui vient de loin, de très loin, Bensaada en décortique les différentes phases et, surtout, rend visibles ces acteurs politiques, promus à la tête du hirak. Qui sont, finalement, ces maîtres du mouvement populaire des marcheurs adoubés par Lahouari Addi. Et qui est Lahouari Addi ? Au nom de quelle instance caverneuse s’exprime-t-il ? Tout Algérien croit connaitre un peu, voire même beaucoup, Addi, Bouchachi, Assoul et, en partie, Tabbou dont l’auteur diffère, par probité intellectuelle, son cas tant qu’il est en prison. Il est vrai que ce sont des personnages hyper-médiatisés, dont le moindre mot d’esprit, les papotages, les objurgations, sont répandus dans les diners de têtes de la capitale et les journaux privés, à l’affût, en raffolent littéralement. Ahmed Bensaada les campe sous la lumière crue de leurs intelligences avec des organismes étrangers en vue de changer le cours de l’histoire de l’Algérie avec des méthodes puissamment codifiées, qui ont été testées et attestées dans les pays de l’ancien bloc soviétique, dans ce qu’on a appelé les « révolutions colorées ».
Cette révélation de l’activisme d’acteurs connus du champ politique algériens, souvent révérés, ne manque pas de troubler. En lisant « Qui sont ces ténors autoproclamés du hirak algérien ? », chaque Algérien saura proprement « qui est qui ». Preuves à l’appui. Tout y est : les organismes qui tirent les ficelles, les financements, les bénéficiaires, les missions et les stages à l’étranger, les participations aux colloques, les collusions avec des acteurs régionaux et mondiaux. Et Bensaada apporte des preuves qui en imposent, dans un patient et méticuleux travail de recoupement des informations inédit dans nos traditions universitaires et journalistiques. Il ne s’agit pas, ici, dans cette courte recension de dévoiler les liens de ceux qui dirigent encore le hirak avec les officines américaines, principalement, de déstabilisation du monde arabe et, dans ce cas particulier, de l’Algérie. Mais, revenons à une indispensable clarification.
« CHANGE REGIME »
Dans le cadre du programme du Grand Moyen Orient, l’administration gouvernementale américaine et des organismes non-gouvernementaux (ONG), dépendants des partis républicain et démocrate, en alternance au pouvoir, ont mené différentes opérations de « démocratisation » des républiques arabes, à l’exclusion des monarchies amies préservées. Pour situer nettement le fondement de la démarche américaine, Ahmed Bensaada rapporte le propos éclairant d’Allen Weinstein, un des fondateurs de la « National Endowment for Democracy » (NED), une des instituions primordiales du changement de régimes dans le monde : « Beaucoup de ce que nous [NED] faisons aujourd’hui se faisait secrètement il y a 25 ans par la CIA… » (p. 24). Il n’y a pas d’ambiguïté sur les intentions assignées.
Ceux qui ont lu les travaux de Bensaada sur « le rôle des États-Unis dans les révoltes de la rue arabe » sont familiarisés avec quelques acronymes d’organismes promouvant la démocratie dans le monde, particulièrement arabe, aussi nombreux qu’inquiétants : Rand Corporation, POMED (Project on Middle East Democracy, qui a attribué un prix, au mois d’octobre 2019, au chef de parti politique Sofiane Djilali, créateur et chef du parti Jil Jadid), Open Society (du milliardaire George Soros, l’IRI (International Republicain Institute), NDI (National Democratic Institute), USAID, Freedom House, WMD (World Movement for Democracy), MEPI (Middle East Partnership Initiative) ; AFL-CIO, etc. Tous ces organismes américains d’exportation de la démocratie possèdent de fieffés superviseurs (ainsi, des universitaires réputés, comme Francis Fukuyama, théoricien de « la fin de l’histoire ») et des budgets colossaux.
Outre Addi, Bouchachi, Assoul (dont on apprend qu’elle a été longuement absente d’Algérie, activiste auprès d’organismes financés par les Américains dans les pays du Moyen Orient entre 2000 et 2012, pp. 46 et infra), dont les parcours auprès de ces officines américaines sont largement documentés, les responsables successifs du RAJ, Hakim Addad et Abdelouahab Fersaoui, en sont aussi des clients assidus. Ainsi que la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme et certaines associations de personnes disparues. Et, c’est avéré, de grands directeurs de journaux privés dits « indépendants », parfois couronnés par ces officines, notamment Ali Djerri, ancien directeur du quotidien arabophone « El Khabar » (p. 37).
L’intérêt de l’enquête de Bensaada est de rendre lisible des carrières politiques algériennes aux compromissions peu avouables et d’expliquer une des ultimes évolutions du hirak, la jonction contre-nature de « démocrates » et d’islamistes. Addi n’est-il pas le meilleur des amis de l’assassin islamiste Mourad Dhina et de son odieux acolyte Mohamed-Larbi Zitout, activiste du Net, résidant en Suisse et en Angleterre ? Bouchachi est célébré comme l’avocat – pendant trente ans ! – du FIS et de ses satellites terroristes. Zoubida Assoul n’a jamais eu que des mots aimables envers ses amis de la chaîne islamiste « Al Magharibia », créée à Londres puis transférée à Paris par Oussama Abbassi, fils du défunt leader islamiste, dont elle ne rate aucun raout parisien (pp. 46-54).
Zoubida Assoul est réputée en Algérie pour avoir créé avec Sofiane Djilali (qui fait, désormais, de l’entrisme au sein du pouvoir) le mouvement « Mouwatana », formé aux méthodes dures d’« agit-prop » des officines américaines d’exportation de la démocratie. Il est piquant de noter, pour la petite histoire, que ce mouvement qui avait choisi de passer son épreuve du feu à Constantine, avait été confronté dans la Cité Aérienne aux camions de la voierie municipale, qui ont précipité sa déroute nationale. Que peuvent les consignes les plus ardues de l’« agit-prop » contre un camion de poubelle ?
L’ALGÉRIE AUX ENCHÈRES
L’ouvrage de Bensaada dérange, il est même censuré dans plusieurs titres de presse privée. L’auteur a subi, et continue de subir, des volées de bois vert. Et de ramasser des flots de haine. De politiciens, d’universitaires, de journalistes, d’activistes de toutes engeances, qui l’attaquent sans l’avoir lu. Et, même, le sombre commanditaire du sanglant terrorisme islamiste Mourad Dhina peut, depuis le canton de Genève, appeler sur lui les feux de la géhenne. Comme il l’a fait, autrefois, contre son frère Hocine Bensaada (1973-1992) assassiné par ses sbires. Et, aussi, l’inénarrable Lahouari Addi, compagnon de route de l’intégrisme armé, promoteur de l’inepte « régression féconde », l’autre nom de la « paix des cimetières » et des holocaustes islamistes, qui le menace de la potence de la justice du futur État hirakien.
Arrêtons-nous à Lahouari Addi, pour conclure (provisoirement). En vérité, la « mission » du sociologue lyonnais sur le hirak est (presque) réussie. L’avocat Bouchachi, chef de l’instance collégiale qu’il a envisagée, ne vient-il pas de se prononcer dans la presse algérienne, en tant que chef du hirak, pour reculer la date de son retour ? L’accomplissement de son œuvre d’activiste stipendié aux Américains serait de faire marcher « démocrates » et islamistes, la main dans la main. Mais, sur cet aspect-là, il n’y a rien d’assuré.
Des activistes, à la solde d’agences américaines, ne peuvent prendre en otage la sécurité du pays au nom d’une improbable « démocratisation », menée de l’extérieur, ou du chaos. Ahmed Bensaada le martèle, en conclusion de son enquête-vérité : « Le Hirak, qui a été un événement unique et grandiose dans l’histoire de l’Algérie, se doit d’être intrinsèquement algéro-algérien et de ne permettre aucune collusion avec des intérêts étrangers » (p. 66). Il faudra pourtant en finir. Chaque Algérien sensé, de la plus haute autorité de l’État au simple marcheur, devrait lire le travail d’Ahmed Bensaada pour avoir tous les éléments d’appréciation sur les chefs désignés du hirak, qui mettent l’Algérie aux enchères, et sur leurs visées « révolutionnaires ».
La « main de l’étranger » n’est plus une fable : elle prend des contours et une consistance inattendus. L’avenir et la sécurité de l’Algérie et des Algériens devraient-ils être soumis aux indicibles expérimentations de laboratoires américains et occidentaux de la « démocratisation » agis par des politiciens algériens qui attendent de prendre le pouvoir par la rue ?
Abdellali Merdaci
À Montréal, le mois de juillet est féérique. L’été y prend ses aises et s’installe avec splendeur et nonchalance. Une flore exubérante achève de conquérir parcs, rues et balcons et une agréable douceur de vivre se répand dans toutes les artères de la ville. Sur les rives paisibles du Saint-Laurent, badauds et pêcheurs contemplent le fleuve qui, inexorablement, déroule majestueusement ses flots sous les cris de quelques joyeuses bernaches.
Cet été aussi, rien ne semblait troubler la quiétude de cette nature insouciante, malgré les mesures de distanciation imposées par la pandémie causée par ce satané couple formé d’un pangolin et d’une chauve-souris.
C’est dans cet environnement idyllique qu’un quatuor cybernétique organisa un débat pompeusement baptisé « Que faire face à la répression des libertés? » [1] sur AlternaTV, une WebTV domiciliée à Montréal. Ce media « champignon » n’est pas sans nous rappeler un autre membre de cette espèce taxonomique, en l’occurrence Radio Corona Internationale récemment renommée « Radio Khorti Internationale » [2]. Elles se partagent les mêmes accointances médiatiques, les mêmes invités qui s’autocongratulent et s’autocomplimentent béatement tout en bannissant toute voix présentant la moindre inflexion par rapport à la leur. Et de quoi pensent-elles être le porte-drapeau? De la liberté d’expression, rien de moins!
Qu’on se le dise : la consanguinité intellectuelle ne mène qu’à une inéluctable déliquescence idéologique.
Le quatuor en question était constitué de trois Montréalais et d’un invité de marque, en direct d’Alger. Il y avait donc, respectivement : Fatiha Ghazi, Arabi Mohamed, Rabah Moula et Hakim Addad.
C’est dans cette émission que mon récent livre [3] a été négativement critiqué par ces « intellectuels » fantoches qui ont tous reconnu, toute honte bue, ne pas l’avoir lu!
Que faire alors face à la répression contre ma liberté d’expression? J’aurais pu leur répondre si une invitation m’avait été adressée, d’autant plus que je demeure dans la même ville que trois de ces discuteurs infatués, pas loin des rives du Saint-Laurent. J’aurais pu leur présenter mon livre et même leur offrir gracieusement quelques copies dédicacées pour qu’ils puissent, au moins, discutailler d’un sujet qui ne leur est pas étranger. Mais non, leur définition de la liberté d’expression s’apparente beaucoup plus à une dictature de la pensée qui prône une médecine expéditive : l’ablation de toute langue qui n’est pas compatible avec leurs élucubrations idéologiques. Ah! Elle va être belle cette Algérie nouvelle!
Comme je n’ai pas eu cette opportunité, je me suis décidé à répondre à chacun d’eux, histoire d’élever le niveau du débat.
Fatiha Ghazi
Commençons avec la représentante de la gente féminine dont la jeunesse et la frivolité contrastait avec le reste. C’était à se demander ce qu’elle faisait en compagnie de ce trio de la gauche bobo, jusqu’à ce qu’elle commence à pérorer. Il était alors facile de constater que son argumentation épousait les moindres contours de celle de ses collègues. Tout d’un coup, elle paraissait plus vieille qu’eux.
Au sujet de mon livre, elle a affirmé s’être arrêtée au titre (2h28’). Elle dit se méfier de toute personne invitée par les chaînes étatiques algériennes. Elle ne s’est pas demandé pourquoi aucune chaîne privée (TV ou radio) n’ont daigné m’inviter. Ni pourquoi aucun de ces journaux privés algériens qui nous ressassent des leçons de démocratie et de liberté d’expression ne m’a donné la parole, ni a fait une recension de mon livre qui a fait le buzz. Seul le « grand » journal démocratique El Watan (plus connu comme El wOTAN) a commandité plusieurs articles à charge sans jamais citer une seule phrase de mon livre, ni commenter un des nombreux documents authentiques qui y figurent. Protéger ses copains : une règle de « l’éthique journalistique » à ne jamais enfreindre chez les médias « démocrates ».
J’avais un petit doute, mais depuis la publication de mon dernier livre, force est de constater que notre pays possède un système médiatique rétrograde, gangréné et malsain. Une vraie « 3issaba » [4] qu’il est impératif d’arracher par les racines car l’Algérie ne sera jamais « nouvelle » avec une telle engeance.
Offusquée par ma présence « délictueuse » sur certains médias algériens, cette jeune damoiselle ne semble pas gênée par l’omniprésence de son invité, Hakim Addad, sur les médias étatiques français : AFP [5], France Culture [6], TV5 Monde [7], RFI [8], etc.
La cécité sélective fait aussi partie de la « déontologie » spécifique aux médias de caniveaux. Ou peut-être est-elle atteinte, elle aussi, du syndrome du néocolonisé qui fait croire que ces médias français sont si neutres, si professionnels et si humanistes? Novice et néophyte vu son jeune âge, elle doit certainement ignorer leur intime relation avec le Quai d’Orsay.
Celle qui se présente comme la « super-connectée…à Tiaret » (2h 15’), se dit prête à discuter avec n’importe qui, y compris les membres de Rachad (islamistes de l’ex-FIS). Elle refuse cependant le droit de parole à un auteur dont le livre a été publié par une maison d’édition algérienne privée et qui est disposé à en débattre avec quiconque, y compris ceux qui sont cités dans son livre.
À vrai dire, je ne me fais pas d’illusion sur les trois autres membres du quatuor, mais j’aurais espéré que la jeunesse algérienne, surtout celle qui a l’opportunité de vivre dans un environnement où les droits de la personne sont traditionnellement ancrés dans les mœurs, soit plus ouverte à la discussion argumentée et au débat contradictoire. Quelle déception de voir la Tiaretienne « super-connectée » complètement déconnectée des valeurs basiques de la démocratie!
Un conseil : si vous voulez faire partie de cette Algérie nouvelle qui nous tient à cœur, fréquentez de vrais progressistes qui respectent effectivement le jeu démocratique et évitez comme la peste les politicards de seconde zone et les « losers » qui n’ont absolument rien appris après des décennies de pseudo-militantisme stérile.
Autre conseil : appliquez-vous à parfaire votre grammaire : « habituelle » n’est pas le féminin de « habitué » (1’).
Fatiha Ghazi sur Al Magharibia TV (Awraas) en compagnie de Yahia Makhiouba (Rachad)
Cliquez sur l'image pour visionner l'émission
Arabi Mohamed
Tout comme la « super-connectée » de Tiaret, M. Arabi a axé ses chétives interventions sur, essentiellement, deux points : l’absolution de Rachad et la diabolisation de Bensaada. Mais dans quel monde vit cet individu?
Il faut se rendre à l’évidence que le Hirak a révélé des accointances insoupçonnées entre des entités qui, normalement, sont soumises à la loi de la répulsion.
Voici quelques-unes de ses déclarations :
« Zitout c’est un Algérien, il a les mêmes droits que nous […] » (2h).
« Si Rachad est capable de porter ce projet-là, moi je me sentirai très proche, pas politiquement, je reconnais un Algérien avec lequel je peux construire une nouvelle Algérie et je lui donne son droit d’exister » (2h02).
Je ne savais pas que M. Arabi était le double détenteur du sceau de l’Algérianité et du droit d’exister? La double prétention d’un cerbère, gardien du pays et de la vie? Et Bensaada, est-il un Algérien avec les mêmes droits que vous? A-t-il au moins le droit d’exister?
J’en doute fort si j’écoute vos divagations:
« Des Bensaada, il y en eu toujours dans l’histoire de l’humanité, surtout quand cette humanité commence à lutter pour ses droits, pour ses aspirations […] » (2h 26’)
On se l’imagine bien le cerbère aux crocs acérés, bavant et mordant avec ses trois têtes : l’algérianité, l’humanité et l’existence!
Ça n’en fait pas trop pour un seul homme, surtout qu’il n’a qu’une seule tête qui est loin d’être celle à Papineau?
Je vais me permettre de légèrement corriger les grognements du cerbère :
« Des Bensaada, il y en eu toujours dans l’histoire de l’humanité, surtout quand cette humanité a besoin de quelqu’un pour dévoiler les félons et les tartuffes, les collabos et les faux jetons ».
Pris par l’élan de son laïus, M. Arabi a réussi un tour de force inimaginable : comparer deux livres sans en avoir lu aucun d’entre eux!
Hakim Addad applaudissant les commentaires de Arabi Mohamed sur deux livres...qu'il n'a pas lus !
Vidéo @ 2h 26' 18''
Il encensa ainsi celui de Hocine (Patrick) Belalloufi et vilipenda le mien. En connaissait-il les contenus? Même pas la peine! Le cerbère apprend sans lire et explique sans comprendre. Surtout lorsque celui qu’on flagorne est un copain de la même appartenance politique et que, des années durant, il a travaillé avec son autre ami, Rabah Moulla. Les amis des amis ne sont-ils pas nos amis?
Le Hirak s’étant soulevé contre la « 3issaba » afin de bannir le copinage et prôner le mérite, ce quatuor cybernétique et ses suiveux ne se comportent-ils pas pire que ceux qu’ils prétendent combattre?
M. Arabi a aussi tenté de faire de l’humour en parlant d’Otpor [9]. Si j’avais été invité, je lui aurais suggéré d’en parler à son compère de lutte, Hakim Addad, un expert en la matière. Ce monsieur connait bien les membres fondateurs de cette organisation serbe, puisqu’il les a côtoyés et a assisté à leurs conférences lors de la seconde assemblée mondiale du « World Movement for Democracy » (WMD) qui s’est tenue à Sao Paulo (Brésil) du 12 au 15 novembre 2000.
Alors, M. Arabi, êtes-vous plus familier avec Otpor? Et qu’en est-il de la National Endowment for Democracy (NED) qui organise ces assemblées mondiales?
Voyez-vous, si vous aviez lu les livres de Bensaada, vous auriez eu l’air un peu plus intelligent. Vous savez, la lecture, ça aide.
Rabah Moulla
Ce hâbleur intrépide est aussi un de ceux qui ont intégré le copinage dans leur bagage génétique politique. Appartenant à la même « secte » que Belalloufi, il a travaillé avec lui à Alger Républicain, ce qui explique la présence de ce cordon ombilical transatlantique qui nourrit leur mimétisme psychique.
Belalloufi au sujet d’un de mes articles : « Ces textes s'avèrent finalement d'une navrante pauvreté » [10].
Moulla au sujet de mon livre (sans l’avoir lu): « Ce livre, c’est de la camelote! » (2h 28’)
Mais si mes textes sont aussi pauvres et mes livres de la camelote, pourquoi alors s’y intéresser? Pourquoi y consacrer des articles et en parler dans une émission sur « la répression des libertés » (sic!)? Pourquoi Rachad a recruté huit auteurs dont rien de moins qu’un ancien président tunisien pour y répondre?
De la « camelote », un « Koutayeb » selon sir Zitout, un des partenaires politiques du quatuor.
Même langage, mêmes mœurs. Gauche bobo, islamistes de l’ex-FIS : même combat!
C’est d’ailleurs à leur sujet et de Rachad que Moulla déclare :
« Les débats sont nécessaires » (2h11’)
« Toutes les idées doivent être débattues avec sérénité, avec respect » (2h12’)
Et « la camelote », c’est du respect M. Moula? De la sérénité, peut-être?
M. Moulla a même vu des barbus avec des filles en mini-jupes, « presque » main dans la main (2h 13’).
Ne les auraient-ils pas vus, par hasard, dansant lascivement le tango, barbe contre joue, sur l’esplanade de la Grande-Poste?
Est-ce l’élucubration d’un bisounours dans les vapes ou la duplicité d’un politicailleur qui pose les tapis pour Rachad and Co.?
Dans un de ses anciens articles, M. Bisounours-gauche-bobo s’était posé la question suivante :
« Lorsqu'on sait que l'Irak, la Libye et la Syrie se sont transformés en zones où sévissent les pires groupes sanguinaires suite à l'intervention de ces mêmes puissances [occidentales], qu'est-ce qu'on peut opposer comme arguments sérieux et irréfutables aux théories affirmant l'existence d'un vaste complot ourdi par l'Occident et visant la déstabilisation du monde « musulman » et n'hésitant pas à employer tous les moyens pour sa mise en œuvre? » [11]
Ce n’est pas compliqué : la réponse se trouve chez sir Zitout et ses acolytes de Rachad qui ont appuyé et applaudi la destruction de ces trois pays. Vous n’avez qu’à leur poser la question la prochaine fois que vous débattrez avec eux, dans le respect et la sérénité.
Dans un autre article datant de la même période, « celui-qui-a-vu-les-barbus » déclara :
« Les dizaines de journalistes tombés dans les années 90, en Algérie, n'avaient pas eu droit à ce formidable élan de solidarité internationale qui salue à juste titre la mémoire des victimes de Charlie Hebdo. » [12]
Pourquoi ne parler que de la solidarité internationale? Pourquoi ne pas dénoncer ses amis de Rachad, en particulier Mourad Dhina? N’a-t-il pas déclamé, sans sourciller:
« Que ces intellectuels de gauche aient le courage d’assumer leur action, qu’ils disent nous nous sommes engagés dans une guerre et que certains d’entre nous ont payé de leur vie. Qu’ils en fassent des martyrs pour eux! » [13]
Les « intellectuels » de gauche? Ça vous dit quelque chose? Vous savez, ce quatuor qui se vautre actuellement, en ligne, dans la litière de la compromission?
Qu’avez-vous donc fait de vos martyrs, M. Bisounours gauchiste?
M. Moulla n’est pas à une contradiction près. Selon des témoins oculaires, il a fait partie de ceux qui empêchaient les citoyens de voter à l’élection présidentielle au consulat algérien à Montréal, en décembre dernier. Contradiction car ce monsieur a été lui-même candidat (malheureux) à l’élection provinciale québécoise une année plus tôt, en 2018 [14].
Comment aurait-il réagi si des manifestants avaient entravé ce scrutin? Quelle aurait été la réaction des électeurs québécois? Du gouvernement québécois?
Ce pseudo-démocrate « empêcheur de voter » est membre de Québec Solidaire, un parti québécois de gauche. Durant le Hirak montréalais, il n’hésitait pas à y inviter ses collègues du parti, histoire d’internationaliser une affaire purement algérienne. C’est ainsi qu’on l’a vu manifester en compagnie de Andrés Fontecilla, député québécois [15] d’origine chilienne.
L’ingérence québéco-chilienne dans un événement purement algérien ne s’est pas arrêtée au pouce levé dans une ambiance festive, loin de là. Sans doute conseillé par son ami algérien, M. Fontecilla poussa son engagement hirakiste jusqu’à présenter une motion « dénonçant la répression en Algérie » adoptée le 5 novembre 2020.
Cliquez sur l'image pour voir la vidéo de l’événement
Petite précision : cet évènement a été transmis en direct par…AlternaTV et repris par Yahia Mekhiouba, un membre influant de Rachad!
En passant, M. Y. Mekhiouba était l’invité de AlternaTV, le 27 septembre dernier : la collaboration active AlternaTV-Rachad avant même d’en avoir débattu « avec sérénité et respect ».
Mais que vient faire ce député québéco-chilien dans les affaires de l’Algérie? De quel droit se mêle-t-il de la constitution algérienne? Est-ce que l’Algérie a fait un quelconque commentaire sur la loi 21 qui est jugée liberticide, voire raciste [16]? Et qu’aurait-il pensé si le gouvernement algérien avait adopté une motion « pour soutenir le peuple québécois et réclamer le respect des droits humains »?
Et quelle a été la réaction de M. Moulla à cette ingérence étrangère caractérisée envers son pays d’origine et pour lequel il prétend apporter démocratie et souveraineté?
Des remerciements et des fleurs pour cet acte d’intrusion avec effraction dans la politique de votre pays!
La camelote, c’est vous, M. Moulla!
Hakim Addad
L’invité d’honneur de l’émission était évidemment M. Hakim Addad en personne. Pour celles et ceux qui ne le connaissent pas encore, ce monsieur est le fondateur et l’ancien leader du RAJ (Rassemblement Actions Jeunesse). Cette ONG créée en 1992 a été en première ligne de la contestation en 2011 comme membre du CNCD [17] et en 2019, au sein du Hirak. Actuellement, elle est présidée par Abdelouahab Fersaoui.
Nous avons vu auparavant que Hakim Addad avait participé à la seconde assemblée mondiale du WMD. Il a aussi participé à la première édition, qui s’est tenue à New Delhi, du 14 au 17 février 1999.
Abdelouahab Fersaoui, quant à lui, a été invité à la neuvième édition de cet évènement qui s’est tenu à Dakar (Sénégal), du 6 au 9 mai 2018 [18].
Le communiqué de presse publié sur le site du WMD est très clair sur la mission du WMD:
« Le Mouvement mondial a été fondé en 1999 dans le but de "renforcer la démocratie là où elle est faible, de la réformer et de la revigorer même si elle existe depuis longtemps, et de renforcer les groupes pro-démocratie dans les pays qui ne sont pas encore entrés dans un processus de transition démocratique". […] Le mouvement mondial est dirigé par un comité directeur international distingué; Le National Endowment for Democracy (NED), basé à Washington, en est le secrétariat. » [19]
La NED (National Endowment for Democracy), un des plus importants organismes américains d’« exportation » de la démocratie, a été très impliqué dans les « révolutions colorées » et le « printemps » arabe [20].
Le fait que les deux leaders du RAJ aient été invités au WMD n’est pas du tout anodin. Il s’agit d’une consécration.
En effet, le RAJ est la plus ancienne ONG algérienne subventionnée par la NED.
Le tableau suivant montre que la NED a commencé à financer les organisations algériennes en 1996.
Financement de la NED entre 1990 et 1999
(Source NED)
C’est en 1997 que le RAJ a reçu la première subvention de la NED. Le montant s’élevait alors à 50 000$.
L’ensemble du financement octroyé au RAJ par la NED est résumé dans le tableau qui suit :
National Endowment for Democracy Financement du RAJ |
|
Année |
Montant ($) |
1997 |
50 000 |
1998 |
52 000 |
1999 |
52 000 |
2000 |
52 000 |
2001 |
45 000 |
2011 |
25 000 |
2012 |
Non publié |
2013 |
30 500 |
2015 |
60 000* |
2017 |
35 500* |
2019 |
25 000* |
Subventions octroyées par la NED au RAJ entre 1997 et 2019
(Source : NED)
Il est à noter que de 1997 à 2000, le RAJ était la seule ONG financée par la NED.
Dans les trois dernières subventions (celles avec des *), le nom du RAJ n’est pas spécifiquement mentionné (ni aucune autre ONG algérienne d’ailleurs). La NED a souvent recours à cette technique pour masquer l’identité de ses récipiendaires.
Il est possible, cependant, de les identifier en comparant les textes explicatifs de leurs missions avec ceux d’avant 2013 où le nom du RAJ est clairement indiqué (voir la figure suivante).
Description des missions du RAJ en contrepartie des subventions de la NED (Années 2011, 2013, 2015, 2017 et 2019)
On remarque que le montant octroyé en 2015 (60 000$) servait, entre autres, à « lancer une plateforme de radio en ligne ».
C’est donc grâce à cette somme que le RAJ a lancé sa « Radio RAJ » le 3 mai 2016 [21], avec son fameux logo qu’on retrouve même sur le site du WMD [22] :
Radio RAJ : Made in USA!
M. Belalloufi, dont Hakim Addad a encensé le livre (tout en discréditant le mien, sans le lire) est un habitué de cette radio :
Hocine Belalloufi et Abdelouahab Fersaoui à Radio RAJ
La culture du copinage discutée précédemment s’illustre bien par les relations Belalloufi-RAJ devant des micros et sous le sigle du « poing fermé ».
Et pour boucler la boucle, voici un exemple de la relation RAJ-Rachad :
La NED étant la vitrine publique de la CIA, on retrouve des informations intéressantes sur le site de cette agence américaine, dans la rubrique « groupes de pression politique et leaders » :
L’émission du quatuor sur AlternaTV s’est terminée en apothéose avec une longue tirade de Hakim Addad au sujet de ses relations avec des organisations étrangères:
« Je ne démentirai pas là-dessus. Il est logique et il est normal que ce soit des associations, des partis politiques, des syndicats ou des individus, des militants politiques aient des rapports avec des amis et des camarades à l’étranger. Et oui, j’en ai et oui, nous en avons eu en ce qui concerne en mon temps au RAJ et cela ne nous fait pas honte.
Nous avons des camarades, nous avons des gens, parce que le pouvoir en Algérie ne vacillera pas et ne changera pas juste par notre propre force. Il y a des forces de l’intérieur, il y a effectivement des Algériennes et des Algériens à l’extérieur, mais il y a des amis du peuple algérien et de ce pourquoi se battent les Algériennes et les Algériens. En l’occurrence, il y a des amis de valeur. Et oui, des amis de valeur je n’en ai pas qu’en Algérie, mais il y en a partout à travers le monde. Je suis un internationaliste et je suis fier de l’être. » (2h 24’)
Cette déclaration a au moins le mérite d’être claire. M. Addad affirme que sans l’ingérence étrangère, point de « révolution ». En d’autres termes, sans la NED, point de salut.
Cette conception extrinsèque assumée des révoltes populaires, qui prône l’indispensable assistance d’une puissance étrangère, n’est pas nouvelle et plusieurs exemples peuvent être cités.
Commençons par Slim Amamou, le célèbre cyberactiviste tunisien qui avait reconnu avoir été « aidé » - lui et tous les cyberactivistes tunisiens et arabes - par la CIA pour accomplir leurs « révolutions » [23].
Cliquez sur l'image pour visionner la vidéo
Encore un autre bisounours qui pense que la CIA est une entreprise caritative. Cette naïveté politique explique pourquoi les cyberactivistes disparaissent complètement du paysage politique lorsque les pays sont « colorés » ou « printanisés ».
Citons aussi Wael Nawara, l’ancien secrétaire du parti égyptien El Ghad (fondé par Ayman Nour, un opposant fortement soutenu par Washington), qui reconnait avoir reçu des subventions de la NED (et aussi du NDI, IRI, POMED, etc.) dans la vidéo suivante [24] :
Cliquez sur l'image pour visionner la vidéo (@ 2’ 40’’)
Pour compléter le tableau, n’oublions pas les islamistes djihadistes et leurs relations avec l’administration américaine.
Dans cet extrait vidéo [25], le djihadiste « afghan » d’origine algérienne, dont le nom de guerre est Abdallah Anas, nous fait quelques confidences sur le rôle des Américains dans la guerre contre les Russes, en Afghanistan. Il faut savoir que Abdallah Anas est le gendre de Abdallah Azzam qui est considéré comme l’« imam du djihad mondial ».
Cliquez sur l'image pour visionner la vidéo (@ 3’ 50’’)
Armés, soutenus et utilisés par Washington, ils ont servi les intérêts américains dans leur guerre contre la Russie.
Nous n’allons pas clore cette séquence sans une photographie « cocasse » qui avait à l’époque défrayé la chronique : des djihadistes syriens posant sous une tente, gracieuseté de l’USAID (US Agency for International Development). Rappelons que tout comme la NED, l’USAID fait partie de l’arsenal étasunien dédié à l’« exportation » de la démocratie [26].
Des djihadistes syriens posant dans une tente fournie par l’USAID
Quand on voit ce que sont devenus l’Afghanistan et la Syrie, il est légitime de se poser de sérieuses questions sur les « amis » de Hakim Addad.
À propos d’amis, ceux de la Syrie ont déjà montré la profondeur de leur « amitié » en termes de destruction, de massacres, d’exil et de chaos.
Tunisie (24 février 2012) | Turquie (1er avril 2012) |
France (6 juillet 2012) | Maroc (12 décembre 2012) |
Jordanie (22 mai 2013) | Qatar (21 juin 2013) |
Et pendant que ce beau monde tiré à quatre épingles se réunissait dans de luxueux palaces, voici ceux qui sont supposés bénéficier de leur amitié :
Réfugiés syriens au point de passage Peshkhabour à Dahuk (430 km au nord-ouest de Baghdad, Irak),le mardi 20 août 2013 (AP / Hadi Mizban) |
Les ruines de la ville syrienne de Homs - 10 mai 2014 – (Ghassan Najjar/Reuters) |
Alors M. Addad, après New Delhi et Sao Paulo, rêvez-vous de participer à de telles rencontres avec la jet-set mondiale, dans des hôtels de luxe, en compagnie des Belalloufi et des Zitout?
Conclusion
Pathétique! Tant d’efforts pour atteindre le but inverse!
Ce quatuor, qui s’est évertué à discréditer mon livre, confirme chaque idée qui y est consignée.
Primo, l’ingérence étrangère n’a pas seulement été prouvée, mais elle est recherchée et complètement assumée. Et ce, que ce soit au niveau du financement, de la formation, de l’équipement, du réseautage ou du soutien de certains groupes surfant en première ligne sur le Hirak, à Alger ou Montréal.
Secundo, cette émission a clairement montré la relation synergique entre les « démocrates » et la gauche-bobo avec le mouvement Rachad, en parfait accord avec ce qui a été explicité dans mon ouvrage.
Relation synergique entre certaines composantes du Hirak
D’autre part, ceux-là même qui prétendent instaurer en Algérie un état de droit dans lequel la liberté d’expression est reine, donnent une piètre image de leurs allégations. Ils discréditent les ouvrages de certains auteurs sans les avoir lus, encensent ceux de leurs « amis », insultent les premiers tout en prenant le soin de porter aux nues les seconds.
Ils invitent à leurs émissions leurs acolytes et sosies intellectuels en utilisant le principe de la chaise musicale et refusent la parole à ceux qui risqueraient de déstabiliser leurs certitudes.
Leur « Algérie de demain » n’est finalement pas tellement différente de « l’Algérie d’hier ».
Illustrons cela avec les exemples d’AlternaTV et de Radio M:
Le copinage médiatique entre Radio M et AlternaTV
Cet exercice pourrait être répété pour d’autres médias comme Al Magharibia ou Radio « Khorti » Internationale et le résultat serait exactement le même, avec une liste un peu plus grande, mais bien connue.
Finalement, il est important de signaler que l’étude des mouvements de protestation populaire qui ont secoué de nombreux pays depuis le début du siècle montre que l’ingérence étrangère est néfaste pour les nations et qu’elle hypothèque leur souveraineté, leur intégrité et leur stabilité.
La révolte du peuple algérien a été unique, grandiose et majestueuse. Le seul et unique leitmotiv qui doit la guider est : « un Hirak algéro-algérien ».
Aujourd’hui, l’hiver a couvert les rives paisibles du Saint-Laurent d’un mince manteau blanc, avant-goût d’une saison qui s’annonce âpre. Sur ses berges, badauds et pêcheurs se font rares.
Ce tartarinesque quatuor cybernétique aurait-il encore besoin d’un complément d’information? Si c’est le cas, pourquoi alors ne pas se donner rendez-vous, dans une autre émission, lorsque les joyeuses bernaches seront de retour?
Références
[1] AlternaTV, « Que faire face à la répression des libertés », Facebook, 11 juillet 2020, https://www.facebook.com/alternatv.info/videos/2626693127596895/
[2] Ahmed Bensaada, « De la liberté d’expression au temps béni du Hirak », AhmedBensaada.com, 15 juin 2020, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=516:2020-06-16-03-01-22&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119
Khorti : mensonge grossier en arabe dialectal algérien
[3] Ahmed Bensaada, « Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak algérien ? », Editions APIC, Alger 2020
[4] En arabe : bande mafieuse
[5] AFP, « Algérie : pendant la pandémie, la répression contre le "Hirak" continue », 6 avril 2020, https://www.lepoint.fr/monde/algerie-pendant-la-pandemie-la-repression-contre-le-hirak-continue-06-04-2020-2370261_24.php#
[6] France Culture, « Algérie : que reste-t-il des promesses démocratiques? », 18 août 2020, https://www.franceculture.fr/personne/hakim-addad
[7] TV5 Monde, « Hakim Addad : "Le pouvoir algérien essaie de duper la population" », 12 mars 2019, https://www.youtube.com/watch?v=U9B8jMkNDOQ
[8] RFI, « Annonces du président Bouteflika: réécoutez l’émission spéciale de RFI », 12 mars 2019, https://www.rfi.fr/fr/afrique/20190312-algerie-annonces-bouteflika-emission-speciale-rfi-ecoute
[9] Mouvement serbe, largement financé et formé par les organisation américaines d’« exportation » de la démocratie, qui a été l’acteur principal de la révolution colorée en Serbie
[10] Kamel Lakhdar-Chaouche, « L'Occident préfère un régime soumis à ses intérêts », L’Expression, le 17 avril 2019, http://www.lexpressiondz.com/nationale/loccident-prefere-un-regime-soumis-a-ses-interets-314185
[11] Rabah Moulla, « Que faut-il opposer aux théories du complot? », HuffPost, 28 janvier 2015, https://quebec.huffingtonpost.ca/rabah-moulla/que-faut-il-opposer-aux-theories-du-complot-_b_6535988.html
[12] Rabah Moulla, « De quoi l'horreur a-t-elle besoin? », HuffPost, 10 janvier 2015, https://quebec.huffingtonpost.ca/rabah-moulla/de-quoi-lhorreur-a-t-elle-besoin_b_6442818.html
[13] Youtube, « L’hypocrisie de Mourad Dhina », Vidéo mise en ligne le 21 février 2013, https://www.youtube.com/watch?v=M9pawvvpusI&feature=emb_logo
[14] Élections Québec, « Élections générales – 1er octobre 2018 – Chomedey », https://www.electionsquebec.qc.ca/francais/provincial/resultats-electoraux/elections-generales.php?e=83&c=1087&s=1
[15] Assemblée Nationale du Québec, « Andrés Fontecilla », http://www.assnat.qc.ca/fr/deputes/fontecilla-andres-17953/index.html
[16] Hélène Jouan, « Canada : la laïcité à la québécoise critiquée par les autres provinces », Le Monde, 16 décembre 2019, https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/12/16/le-canada-critique-la-laicite-a-la-quebecoise_6023026_4500055.html
[17] Algeria-Watch, « Pour une Coordination Nationale pour le Changement et la Démocratie », 23 janvier 2011, https://algeria-watch.org/?p=34161
[18] Pour une discussion détaillée sur cet évènement, veuillez consulter la référence suivante :
«Ahmed Bensaada, « Belalloufi, le RAJ et l'importation de la démocratie », AhmedBensaada.com, 2 mai 2019, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=490:2019-05-02-15-00-34&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119
[19] WMD, « Press Release : Ninth Global Assembly », 23 mars 2018, https://fr.calameo.com/read/00036684657a50e4f2992
[20] Pour plus d’information sur le rôle de la NED, lire : Ahmed Bensaada, « Arabesque$ - Enquête sur le rôle des États-Unis dans les révoltes arabes », Ed. Investig’Action, Bruxelles (Belgique), 2015 – Ed. ANEP, Alger (Algérie), 2016
[21] Wftufise, « Radio du RAJ "Voix de jeunes", une radio libre pour une parole libre » 25 novembre 2017, https://www.medias-dz.com/radio/radio-raj-voix-des-jeunes-web-radio-algerienne/
[22] WDM, « Radio RAJ », 16 mars 2018, https://www.movedemocracy.org/participant/radio-raj-algeria/radio-raj
[23] Youtube, « Tunisie – Slim Amamou. USA CIA. Et le MJIC alors? », Vidéo mise en ligne le 13 mars 2013, https://www.youtube.com/watch?v=JGjb1TuEG-Y
[24] Russia Today, « Taxpayer billions promote democracy hoax abroad », Youtube, Vidéo mise en ligne le 19 novembre 2010, https://www.youtube.com/watch?v=-MCgHDoZHJg
[25] Edaat, « Abdallah Anas – 2/4 », Youtube, Vidéo mise en ligne le 15 septembre 2009, https://www.youtube.com/watch?v=9DawQIhZwaA
[26] Voir réf. 20
On l'aura remarqué: dès que l'on parle de financements étrangers, une réaction pavlovienne est immédiatement activée : les yeux sont exorbités, la salive est sécrétée, les langues sont aiguisées et les claviers subissent, inexorablement, la frénésie des phalangettes. Seules les méninges restent en mode « repos ».
On a beau exhiber des documents sérieux, des références solides ou des témoignages en béton. Rien n’y fait.
Mais, ne perdons pas espoir et essayons de réveiller ces méninges anesthésiées.
Lorsque j’ai entrepris d’écrire mon article « Huit ans après : la "printanisation" de l’Algérie » (publié le 4 avril 2019), j’ai eu besoin de consulter le site de la NED pour me renseigner sur le financement des ONG algériennes.
Ouvrons ici une petite parenthèse. En 2011, à l’écriture de mon premier livre sur le « printemps » arabe, « Arabesque américaine », le site de la NED offrait la possibilité de consulter les rapports des six dernières années. Après la publication de ce livre, l’accès n’était permis qu’au seul rapport de l’année précédente. Et c’est toujours le cas jusqu’aujourd’hui.
Je suis donc allé télécharger le rapport NED 2018 relatif à l’Algérie en date du 26 mars 2019, comme mentionné dans le document qu’il est possible de consulter en ligne en cliquant sur le lien suivant :
Rapport NED Algérie 2018 (26 mars 2019)
Comme on peut le constater, les montants et les bénéficiaires sont clairement indiqués. Pour la première subvention, le CIPE (Center for International Private Enterprise), un des quatre satellites de la NED est nommé en toute lettres.
La publication de mon article sur la printanisation de l’Algérie avait provoqué des remous et des questionnements, mais avait aussi engendré des tonnes de quolibets du genre « complotiste » et « conspirationniste ».
Pour des fins de vérifications, je suis revenu au site de la NED le 8 octobre 2019 afin de revoir le financement Algérie 2018. Quelle ne fût ma surprise de remarquer que le rapport avait été modifié :
Cliquez ici pour lire le rapport NED Algérie 2018 (8 octobre 2019)
Les textes et les montants sont les mêmes, mais la désignation des bénéficiaires a complètement disparu.
Pourquoi une institution aussi imposante que la NED a-t-elle été amenée à biffer les noms des bénéficiaires de ses subventions?
Aurait-elle reçu des instructions de sa tutelle? Ou est-ce que les ONGistes algériens se seraient plaints?
Les deux éventualités suggèrent, de toute façon, une collaboration active entre les ONG et la NED et ce, durant le Hirak.
Poursuivons notre idée. Qu’en est-il du rapport 2019? Va-t-on connaître les noms des heureuses ONG algériennes qui ont gagné le jackpot ou ce sera motus et bouche cousue?
Voici en ligne le rapport 2019:
De l’argent, des domaines d’activité, des missions, mais point de bénéficiaires. La nouvelle règle qui consiste à taire les noms des ONG algériennes financées est donc adoptée.
Mais ce qu'il y a de très intéressant, c’est le pourquoi de ce financement en cette période cruciale de l’histoire de l’Algérie.
Voici une traduction en français de ce rapport 2019 :
NED - Algeria 2019 Plaidoyer pour la justice transitionnelle et l'état de droit Droits humains 36 000 $
Promouvoir l'état de droit, les droits de l'homme et les pratiques de justice transitionnelle. L'organisation organisera des débats et une conférence sur l'état de droit et l'indépendance de la magistrature, organisera un séminaire sur la mémoire collective et la justice transitionnelle, continuera de soutenir son centre de recherche sur la préservation de la mémoire et des droits de l'homme et renforcera son programme radiophonique hebdomadaire sur des sujets liés aux droits de l'homme et à la justice transitionnelle en Algérie.
Jeter les bases d'un engagement politique Institut républicain international (IRI) 200 000 $
Soutenir les démocrates algériens dans leur participation active à la transition politique actuelle. L'institut engagera diverses parties prenantes gouvernementales et non gouvernementales par le biais de consultations et d'un dialogue sur leurs priorités et besoins initiaux. L'institut établira des relations avec les parties prenantes et jettera les bases d'un engagement futur visant à rétablir la confiance entre les principaux acteurs politiques et ceux de la société civile grâce au dialogue sur les questions politiques, sociales et économiques fondamentales.
Promouvoir les droits de l'homme Droits humains 30 000 $
Renforcer les capacités des défenseurs des droits humains en Algérie. L'organisation organisera des ateliers de formation sur la communication avancée, les stratégies de plaidoyer et les mécanismes des Nations Unies et régionaux des droits de l'homme. Elle organisera également des consultations sur la sûreté et la sécurité des défenseurs des droits de l’homme et produira un manuel de documentation pour enregistrer et suivre les cas de défenseurs des droits de l’homme.
Promouvoir l'engagement des jeunes Éducation civique 25 000 $
Promouvoir l'activisme civique auprès des jeunes marginalisés en Algérie. L’organisation organisera une série d’ateliers de renforcement des capacités pour les jeunes et les acteurs civiques sur les compétences en leadership, les droits des citoyens, la participation politique des jeunes, les valeurs démocratiques et le système économique et politique de l’Algérie; organiser des visites sur le terrain dans les entreprises locales et les organisations communautaires; et diriger des projets communautaires d'action sociale. |
Le tableau suivant résume les missions assignées par la NED aux ONG algériennes qu’elle finance :
Domaine | Montant | Mission |
Plaidoyer pour la justice transitionnelle et l'état de droit Droits humains |
36 000 $ |
Promouvoir l'état de droit, les droits de l'homme et les pratiques de justice transitionnelle. |
Jeter les bases d'un engagement politique International Republican Institute (IRI) |
200 000 $ | Soutenir les démocrates algériens dans leur participation active à la transition politique actuelle. |
Promouvoir les droits de l'homme Droits humains |
30 000 $ |
Renforcer les capacités des défenseurs des droits humains en Algérie. |
Promouvoir l'engagement des jeunes Éducation civique |
25 000 $ |
Promouvoir l'activisme civique auprès des jeunes marginalisés en Algérie. |
Tout d’abord, commençons par l’IRI. Cette composante de la NED était dirigée par feu le sénateur John McCain (1936 – 2018). Ce belliqueux sénateur a été personnellement très impliqué dans les révolutions colorées, mais aussi dans l’Euromaïdan (Ukraine) et le « printemps » arabe. C’était un fervent adepte de la « lutte non violente » théorisée par le philosophe américain Gene Sharp (1928 – 2018) et popularisé par les Serbes de CANVAS.
Viktor Iouchtchenko et John McCain (Kiev, Février 2005)
Révolution Orange (Ukraine)
John Mc Cain (Kiev, 15 décembre 2013)
Euromaïdan (Ukraine)
Et qu’est-ce que nous a proposé l’IRI pour notre Hirak? 200 000$ pour « soutenir les démocrates algériens dans leur participation active à la transition politique actuelle ».
On aurait tellement aimé connaître la chanceuse ONG récipiendaire!
Ah! La générosité de l’IRI! Dommage, John McCain en personne aurait déambulé dans les rues d’Alger après la « démocratisation » de l’Algérie.
John Mc Cain visite les pays arabes printanisés
Un simple contrôle de ses "investissements"
La générosité de la NED ne s’arrête pas là : 36 000$ pour « promouvoir l'état de droit », 30 000$ pour « renforcer les capacités des défenseurs des droits humains en Algérie » et 25 000$ pour « promouvoir l'activisme civique auprès des jeunes marginalisés en Algérie ».
La NED qui vient à la rescousse des « démocrates », de « l’état de droit », des « défenseurs des droits humains » et des « activistes civiques ». En plein Hirak! Quel élan altruiste!
Alors, la réaction pavlovienne est-elle toujours là ou est-ce que les méninges sont finalement sorties de leur torpeur?
Cet article a aussi été publié par:
Tribune diplomatique internationale
Versione italiana dell'articolo
Ou est-ce que les ONGistes algériens se seraient-ils plaints?