Les médias mainstream s’égosillent à en perdre haleine, les titres des journaux se disputent des aphorismes fallacieux, les « spécialistes » inondent les plateaux de télés, des reportages sont diffusés sur la chose…
Bref, toute la meute médiatique occidentale hulule à l’unisson : le journal Hongkongais Apple Daily a été fermé par les « méchants » Chinois.
Joe Biden a dénoncé « un triste jour » pour la liberté de presse et le New York Times a titré : « "Fruit interdit": Apple Daily, un journal pro-démocratie à Hongkong, est contraint de fermer ». De son côté, Le Monde signale : « À Hongkong, le quotidien pro-démocratie "Apple Daily" annonce sa disparition cette semaine »
Les expressions magiques étaient donc lancées : « liberté de presse » et, surtout, « journal pro-démocratie ». En effet, dans la conception occidentale et américaine en particulier, l’exportation de la démocratie vers les régions « barbares » nécessitent des journaux et des médias locaux pour promouvoir un agenda spécifique à la mission de « démocratisation ». On en sait quelque chose en Algérie (lire un de mes articles sur le sujet : ici ou là). Et cela, en plus de la formation de cyberdissidents « autochtones », de leur financement et de leur réseautage (lire un de mes articles sur le sujet).
Mais comme les médias mainstream sont des experts du mensonge par omission et de la circulation circulaire de l’information, leurs articles développent une vision dichotomique de la nouvelle. D’un côté, il y a les bons (les journalistes pro-démocratie, symboles de la liberté de presse) et de l’autre, il y a les mauvais (les autorités chinoises).
Mais, il s’agit de gratter juste un peu le vernis pour comprendre que cette présentation des faits est trompeuse.
L’Apple Daily appartient à Jimmy Lai (de son vrai nom Lai Chee-Ying), un homme d’affaire hongkongais, milliardaire et magnat de la presse. Il est propriétaire de journaux ouvertement pro-manifestants et opposés à la politique chinoise, ce qui lui vaut d’être souvent traité de « traitre sécessionniste », « à la solde de la CIA » ou de « financer les émeutes » par les médias gouvernementaux.
Jimmy Lai: milliardaire hongkongais et magnat de la presse
Jimmy Lai est aussi un fervent admirateur du Président Trump. Dans une entrevue accordée à CNN, il déclara :
« Monsieur le Président, vous êtes le seul à pouvoir nous sauver. […] Si vous nous sauvez et arrêtez les agressions de la Chine, vous sauvez également le monde. »
Il publia une lettre en première page du Apple Daily pour implorer le président américain de défendre Hongkong. La dernière phrase est : « Monsieur le Président, s’il vous plait, aidez-nous ».
Jimmy Lai a également déclaré à Bloomberg News qu'il pensait que Trump devrait commencer par des sanctions contre les responsables chinois :
« La sanction la plus efficace … est de geler le compte bancaire de l'argent corrompu des hauts fonctionnaires chinois aux États-Unis et dans le monde libre. Je pense que cela en effraiera beaucoup d’entre eux ».
De son côté, le Président Trump lui rendit la politesse en le qualifiant d’« homme courageux » tout en lui exprimant son soutien.
Les accointances entre les dissidents de Hongkong et les autorités américaines sont nombreuses et variées. Même si on ne tient compte que de celles qui ont été rapportées par les médias, leur nombre et leur niveau laissent perplexe tout observateur de la scène politique hongkongaise et ne laisse aucun doute sur l’ingérence des États-Unis dans ce dossier si sensible pour la Chine.
Regardons cela d’un peu plus près et prenons le cas de Jimmy Lai. Juste en 2019, il eut de multiples rencontres au plus haut niveau. Ainsi, début juillet 2019, il s’est réuni à Washington avec le Secrétaire d’État Mike Pompeo, le Vice-président Mike Pence et le Conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton.
Jimmy Lai rencontre le vice-président américain Mike Pence à la Maison Blanche, le 8 juillet 2019
John Bolton et Jimmy Lai (Washington, le 10 juillet 2019)
Commentaire du journaliste Nicholas Wadhams:
"Très inhabituel pour un visiteur non gouvernemental d'obtenir ce type d'accès"
Le 3 août 2019, il a été aperçu avec Christian Whiton, un expert américain du « smart power ». Whiton a été conseiller principal dans les administrations Donald Trump et George W. Bush. Chercheur en stratégie et diplomatie publique, il est auteur du livre « Smart Power: Between Diplomacy and War ».
D’autre part, le 12 octobre 2019, Jimmy Lai, en compagnie de Anson Chan, rencontra le sénateur Ted Cruz à Hongkong.
Le 22 octobre 2019, Mme Nancy Pelosi, Présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, posta une photo sur Twitter, posant avec Jimmy Lai et d’autres dissidents hongkongais. Le texte qui l’accompagnait était dithyrambique :
« Je suis très heureuse d'accueillir Jimmy Lai, Martin Lee et Janet Pang au Capitole américain. Mon plein soutien et mon admiration vont à ceux qui sont descendus dans la rue semaine après semaine pour protester non violemment afin de lutter pour la démocratie et l'état de droit à Hongkong. »
Pour mettre fin aux différentes manifestations ouvertement soutenues par les États-Unis (lire mon article sur le sujet) qui ont régulièrement paralysé Hongkong, le gouvernement chinois a promulgué le 30 juin 2020 « la loi sur la sécurité nationale ».
Cette loi comprend six chapitres de 66 articles qui punissent quatre crimes: la sécession, la subversion, le terrorisme et la collusion avec l’étranger. Ces crimes peuvent conduire à la prison à perpétuité (ou un minimum 10 ans). C’est en vertu de cette loi que Jimmy Lai a été condamné, le vendredi 16 avril 2021, à 14 mois de détention pour son rôle dans l’organisation, en 2019, de deux grandes manifestations à Hongkong.
L’implications de l’Apple Daily et de son propriétaire dans les manifestations hongkongaises contre l’administration centrale chinoise ainsi que les étroites relations de Jimmy Lai avec les politiciens américains de très haut rang montrent que la décision de fermeture du journal tombe automatiquement sous le coup de la loi protégeant l’intégrité et la souveraineté de la Chine.
Il faut comprendre que depuis des années Hongkong représente le Cheval de Troie à travers lequel les États-Unis cherchent à déstabiliser la Chine, pays qui gagne actuellement sur tous les terrains de la prospérité. C’est pour cette raison que Mike Pompeo a promis que « Les États-Unis ne resteront pas les bras croisés pendant que la Chine engloutit Hongkong dans sa gueule autoritaire ».
Cette histoire devrait évidemment être méditée par les autorités algériennes car, malgré certaines différences socioéconomiques et historiques, de nombreuses similitudes existent entre ce qui se passe à Hongkong et ce qui se déroule actuellement en Algérie.
Note : Cet article comporte des extraits de ma contribution à notre livre collectif sur la Chine récemment édité en France:
Cliquez sur l'image pour avoir plus de détails
الجزائر- أكد الباحث و المحلل السياسي, احمد بن سعادة, بالجزائر العاصمة, أن تصريحات الرئيس الفرنسي ايمانويل ماكرون حول الجزائر "عدوانية للغاية" و تعكس "انكارا لقواعد الدبلوماسية و الجيوسياسية
".
Il y a des textes qui génèrent la joie, d’autres font couler les larmes. Il y en a qui nous font réfléchir ou nous rendent moins crédules.
Malheureusement, certains nous soulèvent le cœur et nous donnent envie de vomir, rien de moins. C’est le cas du post de Noureddine Boukrouh au sujet du président Abdelmadjid Tebboune.
J’ai tellement subi d’attaques ad personam depuis plusieurs mois que ce genre d’écrits où l’insulte se partage la vedette à l’injure et à l’offense, que j’en suis devenu allergique.
Dans cette basse besogne, j’ai vu à l’œuvre de nombreux spécimens : des journaleux empêtrés dans des tartines, des pseudo-gauchisants coincés entre la faucille et le marteau, des trotskystes faisant les yeux doux à Soros, des ONGistes mendigotant chez l’Oncle Sam ou des islamawistes excellant dans la « halalisation » du mensonge et l’utilisant avec grande dextérité. Le dénominateur commun entre ces malotrus? Démocratie et liberté d’expression, pardi!
Mais avec Boukrouh une autre catégorie vient de s’ajouter : celle des ministres foulouls qui, des années durant, ont frayé avec la issaba, pour finalement être atteints par la grâce absolutrice hirakienne.
Voici donc un ancien ministre du président Bouteflika (de 1999 à 2005) qui, faisant fi de toutes les règles de la déontologie et de la bienséance, traite l’actuel président Algérien, M. Abdelmadjid Tebboune, de « fou ». Et ce n’est pas tout, il l’interpelle avec son nom comme un vulgaire charretier, sans aucune marque de déférence, ni à la personne, ni à sa fonction.
Si ce monsieur, qui a été ministre de la république pendant de nombreuses années n’a pas appris les règles élémentaires du débat politique, pourquoi donc s’offusquer des idioties débitées à travers le cyberespace par les saltimbanques du Hirak? Avec ce piètre pamphlet, Boukrouh les a tous battus, à plate couture. Un vrai record de la bêtise pour quelqu’un qui se prétend héritier de Bennabi! Ce dernier doit se retourner dans sa tombe d’avoir un goujat pareil comme disciple!
Après la forme, il y a le fond. Regardons donc les idées « lumineuses » de ce « psychiatre autoproclamé ».
Dans sa récente analyse des écrits de Boukrouh, Ali El Hadj Tahar constatait que l’ex-ministre faisait « plus de la prose que de l’analyse politique ». Il releva aussi un trait de caractère qui explique l’attaque malsaine dont il est question dans cet article :
« On ne l’a jamais entendu critiquer Boutef depuis sa sortie du gouvernement en 2005. Boutef est honni par la majorité écrasante des Algériens, sauf par Boukrouh, qui a une dent contre Tebboune. Il ne donne pas un seul petit bon point au président actuel et n’assène même pas une petite chiquenaude au président déchu ».
Boukrouh n’a pas juste une dent contre le président Abdelmadjid Tebboune, mais un dentier complet!
Dans son texte, il essaie d’argumenter : « Peut-on sensément parler de « légitimité populaire » quand 30% d’un peuple disent « Oui » à quelque chose et 70% « Non » ? ».
Pour quelqu’un qui était chef de parti, même lilliputien, donner une telle signification au taux d’abstention est soit de l’ignorance crasse, soit de la mauvaise foi.
Pire encore, il tente de réhabiliter certains groupes du Hirak (MAK et Rachad) qui ont été classés organisations terroristes :
« Maintenant il signe à tour de bras des ordonnances rendant passible de poursuites judiciaires pour terrorisme toute contestation de ses errements […] »
Il oublie de dire que le Ministère de la Défense Nationale (MDN) a produit des documentaires où ces deux organisations étaient aussi clairement identifiées comment telles.
Et cette volonté n’est pas nouvelle si on se fie à Ali El Hadj Tahar :
« Boukrouh va, lui aussi, dans le sens rassembleur du Hirak post-Bouteflika, pareillement à Addi et d’autres leaders autoproclamés qui acceptent de défiler main dans la main avec le MAK et les anciens tueurs du parti dissous ».
En fait, c’est la phase de transition qui l’intéresse, tout comme les leaders autoproclamés du Hirak, les islamawistes offshore, les séparatistes du MAK et les ONGistes « démocrates » (Lire mon interview sur le sujet).
Je n’ai pas l’habitude de consulter Mondafrique, un média foncièrement anti-algérien. Mais en lisant son histoire de « généraux » et de magouilles dont il semble être un expert, je me suis souvenu de ces deux articles où Boukrouh a été complètement mis à nu.
Dans le premier, intitulé « L’Algérien Noureddine Boukrouh, berbériste de la 13e heure », on y découvre un Boukrouh larbin attitré de toute cette faune bigarrée qui faisait la pluie et le beau temps du temps de la issaba.
Le second, qui a pour titre : « Noureddine Boukrouh, un Janus d’Algérie », nous offre l’occasion de croiser l’ex-ministre dans un habit de séducteur se disputant une dulcinée avec un autre compère du « Hirak de la transition », Fodil Boumala. On y apprend aussi une foule d’informations croustillantes sur ses rapports intéressés et mercantiles avec le « bennabisme » et de ses tentatives de rapprochement avec George Soros, histoire de se voir « dans les circuits du capitalisme financier, avec des avantages plus importants que les commissions prélevées aux ministères des PME et du Commerce ».
L’article se termine par une phrase qui résume bien la personnalité de l’individu : « Boukrouh joue à l’intello avec les généraux qui ont peu de temps à consacrer à la dialectique. Il se présente comme un politique quand il croise de vrais intellectuels ».
Tout cela n’a bien sûr pas plu à notre ex-ministre « psychiatre » qui s’est fendu d’une longue et large réponse publiée par Mondafrique où il a essayé de colmater les brèches causées par tant de coups de boutoirs.
Et une question se pose : puisqu’il n’aime pas qu’on salisse sa réputation, pourquoi s’évertue-t-il à salir celle des autres avec des formules outrageantes et des arguments dont l’épaisseur ne dépasse pas celle du papier cigarette?
Et puisqu’il critique l’action des autres, peut-il nous dire quelles ont été ses réalisations comme ministre sous la issaba?
En ce qui concerne le dossier de l’OMC, par exemple, le câble Wikileaks 05ALGER877_a daté du 3 mai 2005 est explicite :
« Cependant, nous notons que Temmar a récemment joué un rôle clé dans les coulisses des négociations d'adhésion de l'Algérie à l'OMC, en coordonnant les positions de l'Algérie et en dynamisant l'équipe algérienne de l'OMC d'une manière que le ministre du Commerce limogé Boukrouh n'a jamais pu faire ».
Qu’a-t-il donc fait pour mériter son salaire et sa généreuse pension actuelle?
D’autre part, n’a-t-il pas contribué comme ministre à la situation chaotique et déplorable qui a été dénoncée par le Hirak? N’est-il pas un des acteurs, avec nombre de ses acolytes, du pourrissement de la vie socioéconomique contre lequel le peuple algérien s’est soulevé un certain 22 février 2019? Ce peuple courageux qui a été méprisablement traité de « ghachi » (vile populace) par ce même personnage et qui vient aujourd’hui, avec ses gros sabots, nous dire ce que veut le « peuple » (mot utilisé 5 fois dans son texte!)?
Avec les mots que Boukrouh a utilisé dans ce post, c’est plutôt lui qui est le vrai « ghachi » et c’est le peuple, en manifestant pacifiquement dans les rues, qui est le véritable héros.
L’épigraphe choisie par Boukrouh est aussi problématique que le reste du texte. Saisi par le syndrome du néocolonisé, il cite un président français en même temps qu’il insulte le président algérien :
« La haine et la violence civile se justifient à l’égard des dirigeants quand on ne peut pas les changer ou infléchir leurs décisions »
Cette tirade, qu’on peut lire dans cet article a été volontairement tronquée. En effet, elle se termine par « Cela n’est pas le cas de la France ». Cela voudrait-il dire que c’est le cas pour l’Algérie? Dans ce cas, Boukrouh inciterait-il à la violence en Algérie? Appellerait-il à la liquidation physique de toutes les personnes qui ne sont pas d’accord avec son projet de « phase transitoire »? Si c’est le cas, il devra assumer toutes les conséquences de ses propos.
En s’en prenant de manière aussi mesquine à la personne du président algérien, le psychiatre fantoche doit comprendre qu’il a attaqué une des institutions les plus importantes de l’État algérien. Son propos ne relève aucunement du débat d’idées, mais de la volonté de nuire à notre pays dans un des moments les plus cruciaux de son histoire.
ALGER - Les déclarations du président français Emmanuel Macron sur l'Algérie sont "extrêmement belliqueuses" et relèvent d'une "méconnaissance des règles de la diplomatie et de géopolitique", a affirmé, mardi à Alger, le chercheur et analyste politique, Ahmed Bensaada.
C’est devenu une tradition. Depuis le début du Hirak, tout rendez-vous électoral est systématiquement précédé par des salves médiatiques étrangères, agressives contre l’Algérie. En fait, c’est le choix de la voie constitutionnelle de sortie de crise qui est attaquée, car elle ne représente pas ce qui a été concocté par les « druides » occidentaux et leurs serviteurs locaux. Ces « grands » démocrates, spécialistes des potions magiques qui détruisent des pays entiers en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, penchent plutôt pour une « phase de transition » avec comme leitmotiv « Yetnahaw Gaa! » (Ils doivent tous partir!). Une idée géniale pour mettre en selle des « ténors autoproclamés du Hirak » adoubés par leurs soins et choisis non seulement pour leur allégeance, mais aussi pour leur connivence avec des groupes douteux avec lesquels ils ont autant d’affinités que les pôles identiques de deux aimants. La « phase de transition » à la sauce algérienne mijotée dans le « chaudron » démocratique avec ketchup et mayonnaise? Le moyen le plus efficace pour que l’Algérie rejoigne la Libye, la Syrie et autres pays jouissant actuellement d’une démocratie exemplaire!
Au sujet de ces attaques, rappelons tout de même qu’un média américain majeur avait appelé au boycott de l’élection présidentielle du 12 décembre 2019, à peine deux semaines avant l’échéance électorale (lire mon article à ce sujet). En effet, le professeur Robert Zaretsky écrivait, le 26 novembre 2019, dans la célèbre revue Foreign Affairs un article sur l’Algérie au titre éloquent: « An Election’s Failure Will Be a Democratic Success » (L'échec de l’élection sera un succès démocratique). De la part d’un professeur versé dans la chose politique, il y a de quoi se poser de sérieuses questions concernant le concept même de démocratie. On attend d’ailleurs toujours un article de M. Zaretsky pour nous expliquer ce concept à travers la mascarade électorale qui a eu lieu lors des dernières présidentielles américaines, un scrutin digne d’une vulgaire république bananière et dont le résultat restera à jamais entaché de doutes.
Le nombre d’articles occidentaux à charge contre l’Algérie étant énorme, nous allons nous focaliser sur deux d’entre eux qui ont été publiés le 11 juin 2021, c’est-à-dire la veille des élections législatives.
Le premier a été publié par le célébrissime Washington Post, excusez du peu. En pleine période très riche en évènements politiques majeurs (sommets du G7 et de l’Otan, rencontre Biden-Poutine) le WaPo reprend un article de l’Associated Press intitulé « Two Algerian opposition figures arrested ahead of elections » (Deux personnalités de l’opposition algérienne arrêtées avant les élections). Ces deux personnes sont bien évidemment Karim Tabbou (ténor autoproclamé du Hirak et accessoirement des cimetières) et Ihsane El Kadi (plus connu sous le sobriquet de « barbouze »).
Ce qui surprend dans cet article c’est, bien sûr, la célébrité du média qui publie une information, somme toute, d’importance relativement faible comparativement à l’actualité et aux sujets traditionnellement traités par ce journal. Mais, ce qui est encore plus étonnant c’est la célérité avec laquelle la nouvelle a été publiée : moins de 24h après les faits!
La renommée du média, la rapidité de la publication et le timing choisi indiquent un évident intérêt de l’administration américaine, mais surtout, une intervention de haut niveau pour publiciser cet évènement. La proximité entre aussi bien Ihsane El Kadi que Karim Tabbou avec l’ambassade des États-Unis à Alger ne doit pas être étrangère à cette publication.
Le second article est signé Michaël Béchir Ayari, analyste senior à l’International Crisis Group (ICG). Lui aussi publié le 11 juin 2021, il porte le titre : « L'Algérie de retour aux urnes ».
Intéressons-nous tout d’abord à l’ICG. Ce dernier est un think tank américain basé à Washington dans lequel sont impliqués de nombreux politiciens de premier plan. L’ICG dispose annuellement d’un budget de plusieurs millions de dollars, dont presque la moitié provient de subventions octroyées par des gouvernements exclusivement occidentaux (exception faite du…Qatar!). En 2020, l’Open Society de George Soros a financé l’ICG avec une contribution de plus de 4 millions de $.
Dans le conseil d’administration de l’ICG, on retrouve évidemment George Soros, mais aussi son fils, Alexander. La liste contient également le nom de Tzipi Livni, ancienne ministre des Affaires étrangères et vice-premier ministre de l’État hébreu. On se souvient que c’est elle qui était en poste lors du massacre des Palestiniens sous les bombardements israéliens sur Gaza, fin 2008 – début 2009.
Parmi les personnalités américaines les plus en vue du Conseil d’administration de l’ICG figure le nom de Morton Isaac Abramowitz, ancien Secrétaire d'État adjoint chargé du renseignement et de la recherche dans l’administration Reagan. Il est aussi intéressant de mentionner qu’Abramowitz a été un membre influent du Conseil d’administration de la National Endowment for Democracy (NED) et ce, pendant neuf ans. En 2007, la NED l’a honoré en lui décernant la « Democracy Service Medal », en reconnaissance de « sa contribution exceptionnelle à l'avancement des droits de l'homme et de la démocratie dans le monde ».
Après cette succincte présentation de l’ICG, voyons ce que Michaël Béchir Ayari a pondu dans son article sur la situation algérienne.
Dans l’ensemble, on croirait entendre MM. Tabbou ou Al Kadi pour ne citer que ces deux vedettes du WaPo. En guise d’analyse, il s’agit d’un point de vue complètement biaisé où le mot « système » se dispute la place au mot « pouvoir ». D’après lui, « selon un scénario probable, les forces politiques issues de ce scrutin pourraient se regrouper et former une coalition dont l’objectif serait de perpétuer le système ». Et, au sujet d’une éventuelle phase d’instabilité post-électorale, il y alla d’une prédiction digne d’un réel augure : « A la suite de ce regain de tensions sociales, les conflits portant sur la gestion de ces tensions pourraient s’accroitre au sein de la hiérarchie militaire et des services de renseignements ».
En définitive, il ne lui manquait que le slogan « Madaniya, Machi Askaria » (« Civil et non militaire », slogan des partisans de la phase de transition), pour boucler la boucle.
Je me souviens d’un ouvrage de Michaël Béchir Ayari (co-écrit avec Vincent Geisser), édité en octobre 2011 dans lequel cet « expert » subjugué par le « printemps » arabe avait attaqué en règle mon livre « Arabesque américaine ». En effet, en page 55, on peut lire : « Au Canada, l’ouvrage d’un chercheur algérien renommé, Ahmed Bensaada, a lui aussi contribué à populariser les thèses conspirationnistes auprès du grand public ».
Cette sentence de ce « savant » du dimanche a été prononcée sans citer une seule phrase de mon livre et sans en démentir une seule information. Et dire que ce monsieur est « docteur » en sciences politiques!
Le temps étant impartial, c’est plutôt lui qui porte maintenant l’habit de l’expert conspirationniste. Il fait partie de cette « école » qui a vendu à l’opinion publique arabe et internationale que ces « regime change » accompagnés de mort, de destruction, de désolation et de chaos étaient un « printemps » radieux durant lequel fleuriront la démocratie et les libertés individuelles.
Où est passée cette démocratie, M. Ayari? Moi, je ne vois que de la fumée émanant des ruines et je ne sens qu’une odeur fétide de cadavres!
Où est-elle passée, M. Ayari? Moi je ne vois que les larmes de ces réfugiés fuyant leurs maisons et je n’entends que le bruit des bombes qui broient les corps et déchiquètent les esprits!
Alors, de grâce M. Ayari, laissez l’Algérie tranquille et changez de métier. L’analyse politique nécessite une pincée de modestie, une dose d’honnêteté, un zeste de probité ainsi qu’une rasade d’humanisme qui manquent cruellement à votre éducation et à celle de ceux qui vous emploient.
ترجمة: عبد الحميد حسان
تطرقت في مقال سابق بالتفصيل الدور الحزبي والطائفي لرسامي الكاريكاتير الجزائريين الثلاثة الذين صخروا أقلامهم خلال الاضطرابات السياسية التي سببها الحراك، ثلاثتهم من مؤيدي شعار “يتنحاو قاع” “Yetnahaw Ga3” (يرحلوا جميعًا)، استندت عقيدتهم على استخدام مصطلح “الشعب” الذي استغلوه بكل الطرق، وقبل كل شيء، استعملوه للترويج الحصري “للمرحلة الانتقالية”، وكنتيجة طبيعية، لخلافهم القوي مع أنصار “المسار الدستوري”.
كان سعيهم الحثيث للدمج بين “الشعب” و “المرحلة الانتقالية” يهدف إلى الادعاء بأن هذا الخيار يحظى بالأغلبية بين أفراد الشعب، غير أن ذلك كان بعيدا كل البعد عن الحقيقة، وهذا أقل ما يمكن قوله.
بعد توقف “الحراك”، يمكننا أن نرى أن هذين المصطلحين لا يجتمعان على الإطلاق، وأنه بدلاً من استخدام توصيف” الشعب”، يجب علينا استخدام عبارة “جماعات مشبوهة” لدى معظمها أجندات واهتمامات محددة جيدًا.
فيما يلي، سنتحدث عن اثنين من رسامي الكاريكاتير الثلاثة، هؤلاء وبالإضافة إلى إظهار رؤيتهم المشوهة للواقع السياسي الجزائري، لا يخفون إطلاقا دعمهم للحركة الانفصالية MAK (حركة استقلال القبائل) التي تعتبر إحدى “الجماعات المشبوهة” المشار إليها المندسة وسط الحراك.
إننا نعني بالكلام، كل من علي ديلام وغيلاس عينوش، رسامي الكاريكاتير الذين تكشف رسوماتهم ومعارفهم العديد من النقاط المشتركة: وكلاهما من المناضلين في سبيل “يتنحاو قع” « Yetnahaw Ga3 »، وهؤلاء يتصرفان مثل النشطاء الذين يغدون الانقسام المنحرف والمناهض للوطن على أساس القبائل/ العرب، وهما ايضا أيديولوجيا ومهنيًا مرتبطان بـصحيفة “شارلي”، ولديهما ولع أكثر من حازم للدولة العبرية، وفي النهاية، لهما علاقات جد وثيقة مع البعثات الدبلوماسية الفرنسية والأمريكية في الجزائر. لمزيد من التفاصيل، راجع المقال المذكور أعلاه.
من اليسار إلى اليمين: السيدة إيمي ، راعية كنيسة في الجزائر ، غيلاس عينوش ، علي ديلم وبرنار إيمي (سفير فرنسا في الجزائر العاصمة 2014-2017 ، مدير المديرية العامة للأمن الداخلي الفرنسي حاليًا). على صفحتها على Facebook ، يسمي عينوش السيدة إيمييه باسمها الأول: إيزابيل.
علي ديلام
في 14 سبتمبر الماضي، نشر علي ديلام رسما كاريكاتوريا أثار حفيظة عدد كبير من الجزائريين. ألمح من خلاله إلى أن الحكومة الجزائرية، في حربها ضد حركة الـ ماك الإرهابية، كانت تهاجم كل القبائل دون استثناء. وبحسب قوله، هناك فئتان من المواطنين في الجزائر: القبائل، وجميعهم مذنبون، وغير القبائل، وكلهم أبرياء. هذه النظرة المضللة والعنصرية والخطيرة للواقع الجزائري ألهمتني للرد الذي نشرته على موقعي.
من الواضح أن هذا الرد تلقى استجابة كبيرة على وسائل التواصل الاجتماعي، حيث دفعت ديلام ليتجرع من نفس الكأس. لكن لم يتوقع أحد ردة فعل “جلالته” الـ ماكيست! في الواقع، ذهب فرحات (مهني) شخصيًا في تغريدة “ملكية” للدفاع عن “الجندي” ديلام:
لم يتفق التروبادور (المغني) “الملك” مع ديلام فقط، لكنه أكد له “تضامنه”، وليقول له “استمر في هذا الطريق، أنت على الطريق الصحيح! “. وهذه هي الطريقة التي أطلق بها لقب فارس الفنون والآداب ( des Arts et Lettres) على ديلام من طرف فرحات الأول!
يجب التنبيه إلى أن ديلام لم يكن هذا أول كاريكاتير منه مؤيد لحركة الـ ماك ـ MAK. وفيما يلي بعض الأمثلة على ذلك:
انقر على الصورة لمشاهدة المزيد من الرسوم الكاريكاتورية المؤيدة لـ MAK من ديلام
غيلاس عينوش
العلاقات بين غيلاس عينوش و حركة الـ ماك الارهابية MAK أكثر تفصيلاً من علاقات ديلام مع نفس المنظمة. يمكن ملاحظة ذلك من كثرة الرسوم الكاريكاتورية، وفي دفاعه العلني عن حركة MAK وقربه الشديد من فرحات “الأول”.
إلى جانب ذلك، فيما يتعلق بهذه النقطة الأخيرة، من المثير للاهتمام متابعة النقاش بين “الملك” الـ ماكيست ومنافسه على اللقب في الفيديو التالي:
فرحات مهني وغيلاس عينوش (9 يونيو 2020)
انقر على الصورة لمشاهدة الفيديو
في الرسم الذي قدمه عينوش لرفيقه الجالس بجانبه على الطاولة، يصف رسام الكاريكاتير فرحات “الأول” بأنه “رجل عظيم” ويزج بنفسه في القضية ليعبر عن أمنيته قائلا: “قريباً سنحصل على استقلالنا الحقيقي! “.
من الواضح أن ” نحن” تشمل شخصه وشخص صاحب ” السيادة” الذي يواجهه. عند استلامه الإهداء، أعلن فرحات الأول، “أنها كانت واحدة من أجمل الهدايا التي تلقاها في حياته، مضيفًا “سأحتفظ بهذه الهدية الثمينة بعناية وسأسلمها لأرشيف جمهورية القبائل”، أمام عينوش مبتسم!
كل هذا في خضم الحراك!
هذه العلاقة بين عينوش و” سلطان القبايل المتوج” لا يعود تاريخها إلى اليوم. هذا الأخير، مثل ديلام ، “أكد له دعمه”. لكن هذه المرة، كان ذلك في أعقاب اعتداء على رسام الكاريكاتير خلال مسيرة احتجاجية في يوليو 2017. في ذلك الوقت، نشر موقع “Siwel” الحادثة على النحو التالي:
” تحدث رئيس حكومة القبائل، مع رسام الكاريكاتير الشاب عبر الهاتف وأكد له دعمه”. من جهته، أبلغ المندوب الدبلوماسي للقبائل في فرنسا، ماس زيدان لافدال، منظمة “مراسلون بلا حدود” بالوحشية الظالمة التي تعرض لها رسام الكاريكاتير الشاب. لقد تم حشد جميع أنصار فرحات الأول للدفاع عن رسام الكاريكاتير “المسكين”!
كما تجلى ولاء رسام الكاريكاتير الشاب للقضية “ماكيست” خلال رحلته إلى الولايات المتحدة الأمريكية. في عام 2017، حيث دعته وزارة الخارجية الأمريكية لمناقشة حرية التعبير في الجزائر.
بعد استقباله في سفارة الولايات المتحدة بالجزائر في يوليو 2017، وبينما ادعى أنه غير منتمي لحركة الـ ماك MAK، لم يفوت فرصة الدفاع عن الحركة الانفصالية.
عينوش في السفارة الامريكية (الجزائر)
وفي مقال يتناول هذه الرحلة جاء ما يلي: “بدعوة من وزارة الخارجية الأمريكية، أوضح رسام الكاريكاتير القبائلي ( لاحظ لا يستخدمون أبدا الاشارة إلى الجنسية الجزائرية!) غيلاس عينوش أنه أثار عدة أسئلة بما في ذلك قضية الحركة الانفصالية الـ ماك، ونشطاءها الذين يتعرضون للمضايقات اليومية في الجزائر”.
عينوش امام وزارة الخارجية الامريكية (الولايات المتحدة)
ويذكر المقال نفسه أن رسام الكاريكاتير تحدث “بحضور عدد من الدبلوماسيين بمن فيهم مدير مكتب الجزائر، السيد مايكل ج. بولياك”.
في الواقع، كان السيد بولياك مسؤولاً عن مكتب الجزائر في وزارة الخارجية من سبتمبر 2016 إلى سبتمبر 2018. وقبل ذلك، شغل المنصب في عدة عواصم عربية وإسلامية (العراق ، المملكة العربية السعودية ، أفغانستان).
في الجزائر، ووفقًا لما ورد في ملفه الشخصي على LinkedIn، “عمل كحلقة وصل رئيسية مع السفارة الجزائرية والشركات ووسائل الإعلام والمنظمات غير الحكومية بشأن القضايا المتعلقة بالجزائر. مكلف بكتابة ملخصات السياسة والمبادئ التوجيهية الصحفية ونقاط الحوار لكبار المسؤولين في وزارة الخارجية “.
من المثير للاهتمام أيضًا ملاحظة أنه في عام 2008 ، كان أيضًا في خدمة IRI (المعهد الجمهوري الدولي) ، أحد الأذرع الأربعة لـ NED (National Endowment for Democracy)، المنظمة الأمريكية الرئيسية لـ “تصدير” الديمقراطية (اقرأ هذه المقالة لمزيد من التفاصيل:
معلومة صغيرة سبق مناقشتها في مقالي السابق عن رسامي الكاريكاتير الجزائريين: كان ديلام أيضًا على اتصال بالسفارة الأمريكية في الجزائر، كما ورد في برقية ويكيليكس 09ALGIERS370_a (بتاريخ 13 أبريل 2009).
وهذا ليس كل شيء عندما يتعلق الأمر بـ الرسام عينوش Aïnouche وحركة الـ ماك MAK. ففي عام 2018، ألغت بلدية هارفليور (سين ماريتيم، فرنسا) حدثًا دعائيًا لـ MAK تحت ستار “الترويج” لثقافة القبائل. ولا يمكن أن تكون رسالة رئيس بلدية هارفليور أكثر وضوحًا حول هذا الموضوع:
“إن رفضك اختيار فيلم آخر في إطار هذا البرنامج، والدعوة التي وجهتها لك من السيد فرحات مهني، وكذلك معلوماتك المتعلقة بوصول وفد سياسي ادعى تمثيل الحركة، قد شوه الحدث وأخده رهينة، مما حوله بشكل مقنع لواجهة عرض مخصصة للحكومة المؤقتة في منطقة القبائل ومن خلفها حركة ماك، وهي حركة يمينية جزائرية متطرفة “.
رسالة من عمدة هارفليور
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العلاقة مع عينوش؟ كانت جزءًا من “وفد” حركة الـ ماك MAK الذي استنكره رئيس بلدية هارفليور Harfleur، كما يتضح من الملصق الموضح للحدث.
ملصق الحدث الذي الغي من طرف عمدة هارفليور يحمل بوضوح اسمي فرحات مهني وغيلاس عينوش
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ويحمل ملصق الحدث الذي ألغاه رئيس بلدية هارفليور بوضوح اسمي فرحات مهني وغيلاس عينوش.
الآن دعنا نعود إلى الأصل، أي لرسوم عينوش التي تتضمن تلميحات لحركة الـماك. وعددهم كبير لدرجة أنه تم تخصيص “ملصقة” محددة لهم: إذن، عينوش: ماكيست أم لا؟
انقر على الصورة لمشاهدة "حقيبة" الرسوم الكاريكاتورية المؤيدة لـ MAK من عينوش
(تحذير: بعض الرسوم فاحشة)
كان لبعض رسامي الكاريكاتير الجزائريين مثل ديلام وعينوش دور جزئي ومغرض في الحراك. لقد شاركوا، نيابة عن شعب لم يفوضهم قط، في الترويج لرؤية طائفية وخطيرة لمستقبل الجزائر. لكن فيما يتعلق بدفاعهم (المباشر أو غير المباشر) عن الحركة، فإن دورهم أكثر ضررًا وإضرارًا ببلدنا لأنهم يلعبون بكرامته واستقراره وسلمه.
دعونا نتحدث بصراحة: هؤلاء الرسامون يستخدمون الرسوم الكاريكاتورية لأغراض شريرة. لكن سواء كانوا يشوهون أو يخربشون كما يحلو لهم: ستبقى الجزائر دائمًا موحدة وغير قابلة للتجزئة مع احترام جميع مواطنيها.
La National Endowment for Democracy (NED) n’a pas cessé de financer les ONG algériennes. Bien au contraire, le montant total des subventions pour l’année 2020 a été doublé comparativement à celui des années 2018 et 2019, passant d’un peu moins de 300 000$ à 600 000 $.
Cliquez sur le lien suivant pour consulter les trois rapports NED-Algérie (2018 - 2019 - 2020)
Comme on pouvait s’y attendre, le nom des organismes bénéficiaires a été soigneusement expurgé du rapport annuel 2020, comme cela a été le cas en 2019 et dans la deuxième version de 2018. Pour rappel, dans mon article sur la « printanisation » de l’Algérie publié le 4 avril 2019, j’avais discuté le rapport 2018 que j’avais téléchargé quelques jours auparavant. À mon retour sur le site de la NED au mois d’octobre 2019, j’avais constaté que les noms des récipiendaires des subventions avaient été supprimés du document en ligne (consulter le lien suivant pour plus de détails sur cette affaire), confirmant ainsi la relation dynamique entre la NED et les responsables des ONG algériennes subventionnées.
Au risque de nous répéter, rappelons que la NED travaille par l’intermédiaire de quatre organismes qui lui sont affiliés : l’International Republican Institute (IRI), le National Democratic Institute for International Affairs (NDI), le Center for International Private Enterprise (CIPE — Chambre de commerce des États-Unis) et l’American Center for International Labor Solidarity (ACILS — Centrale syndicale AFL-CIO), mieux connu comme le Solidarity Center.
La subvention la plus importante des quatre mentionnées dans le rapport NED de l’année 2020 provient de l’Institut républicain international (IRI) : 400 000$, soit 2/3 du montant total.
Selon la description publiée, cet argent a été octroyé pour « aider les parties prenantes gouvernementales et non gouvernementales à s'engager sur les questions affectant le bien-être politique, social et économique des citoyens. L’Institut [IRI] dirigera un ensemble d’activités de programme pour favoriser le dialogue autour des défis prioritaires et pour parvenir à un consensus sur l’avenir de l’Algérie via une feuille de route. L'institut jettera également les bases pour promouvoir un dialogue ouvert et le renforcement de la confiance entre les principaux acteurs politiques, commerciaux et de la société civile, tout en encourageant l'engagement des citoyens pour solliciter des contributions et des commentaires sur la feuille de route élaborée ».
Vaste programme! Une feuille de route? Laquelle, pourquoi et élaborée par qui? L’IRI qui se veut le promoteur d’un « dialogue ouvert » entre « les principaux acteurs politiques ». Qui sont-ils et qui les a désignés? Serait-il question des « ténors autoproclamés » mentionnés dans mon dernier ouvrage?
Pour rafraichir la mémoire des lecteurs, il est nécessaire de rappeler certains faits. Jusqu’à l’année de son décès, en 2018, le sénateur John McCain a été président de l’IRI. Son rôle dans le coup d’État de l’Euromaïdan (Ukraine) et dans le « printemps » arabe n’est plus à démontrer.
John Mc Cain (Euromaïdan, Kiev, 15 décembre 2013)
McCain en visite |
John Mc Cain visite les pays arabes printanisés : un simple contrôle de ses “investissements”
Avec un historique de « regime change » aussi funeste, dans des pays arabes ciblés, il n’est pas difficile de comprendre ce que cherche l’IRI en Algérie avec ses financements subversifs, sa « feuille de route » et ses « principaux acteurs politiques ».
Déjà en 2019, l’IRI avait dépensé 200 000$ (près de 69% de l’ensemble des subventions de la NED pour cette année) pour un agenda du même acabit.
En 2018, c’est le CIPE qui s’est nettement démarqué avec un financement de plus de 80% du total annuel pour l’Algérie (234 669$) destiné au think tank CARE (Cercle d’Action et de Réflexion autour de l’Entreprise). Sur le site du CIPE, un long texte explique les étroites relations entre ce satellite de la NED et CARE. On peut y lire, entres autres, qu’en Algérie « cette organisation locale est le partenaire de longue date de CIPE, CARE (le cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise), une association d’entreprises et think tank algériens. Ces consultations ont révélé que, contrairement à de nombreux pays où CIPE travaille, le consensus sur les problèmes en Algérie était proche de 100%. »
Année |
Organisme NED le plus « généreux » |
Montant ($) |
Pourcentage du montant total annuel |
Organisme algérien bénéficiaire |
2018 |
CIPE |
234 669 |
~ 81% |
CARE |
2019 |
IRI |
200 000 |
~ 69% |
Non indiqué |
2020 |
IRI |
400 000 |
66,7% |
Non indiqué |
Revenons au rapport NED – Algerie 2020. Dans le chapitre « Idées et valeurs démocratiques », la subvention de 30 000$ a été octroyée dans le but de « renforcer les capacités des militants civiques et des défenseurs des droits humains et promouvoir leur engagement pendant la transition politique en Algérie ».
Après la « démocratisation », un zeste de « droitdelhommisme » ne fait pas de mal à la cause, n’est-ce pas?
D’ailleurs, ce « principe » est aussi évoqué dans le financement de 120 000$ dédié à la promotion des Droits des femmes.
La quatrième subvention (d’un montant de 50 000$) est, elle aussi, intéressante. Classée dans la rubrique « promouvoir le leadership des jeunes », on y apprend que l’ONG bénéficiaire « dirigera un programme de bourses pour 20 jeunes leaders civiques d'Algérie qui comprend des formations, des visites sur le terrain, un mentorat et un placement avec une organisation locale en Tunisie ».
Ainsi, en plein Hirak, la NED décrète que l’Algérie a besoin de jeunes leaders qu’il faut former et entrainer tout en mentionnant la collaboration avec une organisation tunisienne. Décidément, le réseautage du type « ligue arabe » du Net est encore d’actualité, même en 2021.
En conclusion, plusieurs éléments montrent qu’en 2020, en plein Hirak, la NED a accentué son action séditieuse en Algérie. Le doublement du montant annuel des subventions en 2020 et la suppression de l’identité des ONG algériennes subventionnées sont des indices qui ne trompent pas. En plus, le libellé des missions assignées à ces ONG utilise des éléments de langage si usités dans le grimoire du « soft power » : « démocratie », « droit de l’homme », « engagement civique », « leadership des jeunes », etc. C’est sous cette terminologie fallacieuse et perfide que se cachent la subversion, le chaos et la destruction des États-nations qu’on a vu, inexorablement, péricliter. Tel est le cas des pays frères comme la Syrie, la Libye ou le Yémen pour ne citer que ceux-là. Et, qu’on se le dise, l’Algérie est une « proie » beaucoup plus convoitée que ces trois pays. Ses principes politiques honorables et humanistes, sa position géostratégique et ses richesses font de notre pays une cible de choix.
Finalement, mentionnons (une fois de plus) que la NED est financée par un budget voté par le Congrès américain. Quant à son rôle réel, il a été clairement explicité par Allen Weinstein, directeur du groupe d'étude qui a mené à la fondation de cet organisme : « Beaucoup de ce que nous [NED] faisons aujourd’hui se faisait secrètement il y a 25 ans par la CIA ».
La National Endowment for Democracy (NED) n’a pas cessé de financer les ONG algériennes. Bien au contraire, le montant total des subventions pour l’année 2020 a été doublé comparativement à celui des années 2018 et 2019, passant d’un peu moins que 300 000$ à 600 000 $.
Cliquez sur le lien suivant pour consulter les trois rapports
Comme on pouvait s’y attendre, le nom des organismes bénéficiaires a été soigneusement expurgé du rapport annuel 2020, comme cela a été le cas en 2019 et dans la deuxième version de 2018. Pour rappel, dans mon article sur la « printanisation » de l’Algérie publié le 4 avril 2019, j’avais discuté le rapport 2018 que j’avais téléchargé quelques jours auparavant. À mon retour sur le site de la NED au mois d’octobre 2019, j’avais constaté que les noms des récipiendaires des subventions avaient été supprimés du document en ligne (consulter le lien suivant pour plus de détails sur cette affaire), confirmant ainsi la relation dynamique entre la NED et les responsables des ONG algériennes subventionnées.
Au risque de nous répéter, rappelons que la NED travaille par l’intermédiaire de quatre organismes qui lui sont affiliés : l’International Republican Institute (IRI), le National Democratic Institute for International Affairs (NDI), le Center for International Private Enterprise (CIPE — Chambre de commerce des États-Unis) et l’American Center for International Labor Solidarity (ACILS — Centrale syndicale AFL-CIO), mieux connu comme le Solidarity Center.
La subvention la plus importante des quatre mentionnées dans le rapport NED de l’année 2020 provient de l’Institut républicain international (IRI) : 400 000$, soit 2/3 du montant total.
Selon la description publiée, cet argent a été octroyé pour « aider les parties prenantes gouvernementales et non gouvernementales à s'engager sur les questions affectant le bien-être politique, social et économique des citoyens. L’Institut [IRI] dirigera un ensemble d’activités de programme pour favoriser le dialogue autour des défis prioritaires et pour parvenir à un consensus sur l’avenir de l’Algérie via une feuille de route. L'institut jettera également les bases pour promouvoir un dialogue ouvert et le renforcement de la confiance entre les principaux acteurs politiques, commerciaux et de la société civile, tout en encourageant l'engagement des citoyens pour solliciter des contributions et des commentaires sur la feuille de route élaborée ».
Vaste programme! Une feuille de route? Laquelle, pourquoi et élaborée par qui? L’IRI qui se veut le promoteur d’un « dialogue ouvert » entre « les principaux acteurs politiques ». Qui sont-ils et qui les a désignés? Serait-il question des « ténors autoproclamés » mentionnés dans mon dernier ouvrage?
Pour rafraichir la mémoire des lecteurs, il est nécessaire de rappeler certains faits. Jusqu’à l’année de son décès, en 2018, le sénateur John McCain a été président de l’IRI. Son rôle dans le coup d’État de l’Euromaïdan (Ukraine) et dans le « printemps » arabe n’est plus à démontrer.
John Mc Cain (Kiev, 15 décembre 2013)
John Mc Cain visite les pays arabes printanisés : un simple contrôle de ses “investissements”
https://algerie54.com/2020/06/30/hirak-ong-7/
Avec un historique de « regime change » aussi funeste, dans des pays arabes ciblés, il n’est pas difficile de comprendre ce que cherche l’IRI en Algérie avec ses financements subversifs, sa « feuille de route » et ses « principaux acteurs politiques ».
Déjà en 2019, l’IRI avait dépensé 200 000$ (près de 69% de l’ensemble des subventions de la NED pour cette année) pour un agenda du même acabit.
En 2018, c’est le CIPE qui s’est nettement démarqué avec un financement de plus de 80% du total annuel pour l’Algérie (234 669$) destiné au think tank CARE (Cercle d’Action et de Réflexion autour de l’Entreprise). Sur le site du CIPE, un long texte explique les étroites relations entre ce satellite de la NED et CARE. On peut y lire, entres autres, qu’en Algérie « cette organisation locale est le partenaire de longue date de CIPE, CARE (le cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise), une association d’entreprises et think tank algériens. Ces consultations ont révélé que, contrairement à de nombreux pays où CIPE travaille, le consensus sur les problèmes en Algérie était proche de 100%. »
Année |
Organisme NED le plus « généreux » |
Montant ($) |
Pourcentage du montant total annuel |
Organisme algérien bénéficiaire |
2018 |
CIPE |
234 669 |
~ 81% |
CARE |
2019 |
IRI |
200 000 |
~ 69% |
Non indiqué |
2020 |
IRI |
400 000 |
66,7% |
Non indiqué |
Revenons au rapport NED – Algerie 2020. Dans le chapitre « Idées et valeurs démocratiques », la subvention de 30 000$ a été octroyée dans le but de « renforcer les capacités des militants civiques et des défenseurs des droits humains et promouvoir leur engagement pendant la transition politique en Algérie ».
Après la « démocratisation », un zeste de « droitdelhommisme » ne fait pas de mal à la cause, n’est-ce pas?
D’ailleurs, ce « principe » est aussi évoqué dans le financement de 120 000$ dédié à la promotion des Droits des femmes.
La quatrième subvention (d’un montant de 50 000$) est, elle aussi, intéressante. Classée dans la rubrique « promouvoir le leadership des jeunes », on y apprend que l’ONG bénéficiaire « dirigera un programme de bourses pour 20 jeunes leaders civiques d'Algérie qui comprend des formations, des visites sur le terrain, un mentorat et un placement avec une organisation locale en Tunisie ».
Ainsi, en plein Hirak, la NED décrète que l’Algérie a besoin de jeunes leaders qu’il faut former et entrainer tout en mentionnant la collaboration avec une organisation tunisienne. Décidément, le réseautage du type « ligue arabe » du Net est encore d’actualité, même en 2021.
En conclusion, plusieurs éléments montrent qu’en 2020, en plein Hirak, la NED a accentué son action séditieuse en Algérie. Le doublement du montant annuel des subventions en 2020 et la suppression de l’identité des ONG algériennes subventionnées sont des indices qui ne trompent pas. En plus, le libellé des missions assignées à ces ONG utilise des éléments de langage si usités dans le grimoire du « soft power » : « démocratie », « droit de l’homme », « engagement civique », « leadership des jeunes », etc. C’est sous cette terminologie fallacieuse et perfide que se cachent la subversion, le chaos et la destruction des États-nations qu’on a vu, inexorablement, péricliter. Tel est le cas des pays frères comme la Syrie, la Libye ou le Yémen pour ne citer que ceux-là. Et, qu’on se le dise, l’Algérie est une « proie » beaucoup plus convoitée que ces trois pays. Ses principes politiques honorables et humanistes, sa position géostratégique et ses richesses font de notre pays une cible de choix.
Finalement, mentionnons (une fois de plus) que la NED est financée par un budget voté par le Congrès américain. Quant à son rôle réel, il a été clairement explicité par Allen Weinstein, directeur du groupe d'étude qui a mené à la fondation de cet organisme : « Beaucoup de ce que nous [NED] faisons aujourd’hui se faisait secrètement il y a 25 ans par la CIA ».
Dans un précédent article, j’avais évoqué en détail le rôle partisan et sectaire de trois caricaturistes algériens qui avaient mobilisé leurs crayons dans l’effervescence politique provoquée par le Hirak. Partisans du « Yetnahaw Ga3 » (qu’ils partent tous), leur credo était fondé sur l’appropriation du terme « peuple » qu’ils utilisaient à toutes les sauces et, surtout, pour la promotion exclusive et partiale de la « phase de transition » avec, comme corollaire, la contestation entêtée de la « voie constitutionnelle ». L’amalgame entre « peuple » et « phase de transition » avait pour but de prétendre que cette option était majoritaire dans la population, ce qui était loin d’être la vérité, c’est le moins qu’on puisse dire. Après la décantation du Hirak, nous voyons bien que ces deux termes ne vont pas du tout ensemble et qu’au lieu de « peuple » on devrait plutôt écrire « groupes spécifiques » ayant, pour la plupart d’entre eux, des agendas et des intérêts bien définis.
Dans ce qui suit, il sera question de deux de ces trois caricaturistes qui, en plus de montrer leur vision déformante de la réalité politique algérienne, affichent de manière ostentatoire leur soutien au mouvement séparatiste MAK (Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie), un de ces « groupes spécifiques ».
Il s’agit de Ali Dilem et de Ghilas Aïnouche, caricaturistes dont les dessins et les accointances montrent de nombreux points en commun, jugez-en : tous deux sont des militants du « Yetnahaw Ga3 », se comportent comme des activistes de l’aberrante et antinationale division dichotomique Kabyle/Arabe, sont idéologiquement et professionnellement liés avec « Charlie », ont un penchant plus qu’affirmé pour l’État hébreu et, finalement, sont très introduits auprès des missions diplomatiques française et étasunienne. Pour plus de détails, consulter l’article cité auparavant).
De gauche à droite : Mme Émié, un pasteur d’une église à Alger, Ghilas Aïnouche, Ali Dilem et Bernard Émié (Ambassadeur de France à Alger 2014 -2017, actuellement directeur de la DGSE française). Sur sa page Facebook, Aïnouche nomme familièrement Mme Émié par son prénom: Isabelle.
Ali Dilem
Le 14 septembre dernier, Dilem publia une caricature qui a soulevé l’ire d’un très grand nombre de citoyens algériens. Il y insinuait que le gouvernement algérien, dans sa lutte contre le MAK, s’en prenait à tous les Kabyles, sans exception. Selon lui, il y avait en Algérie, deux catégories de citoyens : des Kabyles tous coupables et les non-Kabyles tous innocents. Cette vision mensongère, raciste et dangereuse de la réalité algérienne m’a inspiré une réponse que j’ai publiée sur mon site.
Cette réplique a eu évidemment un grand écho sur les médias sociaux, car Dilem goûtait à sa propre médecine. Mais personne ne s’attendait à la réaction de Sa Majesté makiste! En effet, Ferhat (Mehenni) 1er en personne y alla d’un tweet « royal » pour défendre le « soldat » Dilem :
Non seulement, le « monarque » troubadour donna raison à Dilem, mais il l’assura de sa « solidarité », histoire de lui dire « Continue sur cette voie, tu es sur le droit chemin! ». Et voilà comment le Chevalier (des Arts et Lettres) Dilem fut adoubé par Ferhat 1er!
Il faut dire que Dilem n’en était pas à sa première caricature pro-MAK. En voici quelques exemples :
Cliquez sur l’image pour voir d’autres caricatures pro-MAK de Dilem
Ghilas Aïnouche
Les relations entre Ghilas Aïnouche et le MAK sont beaucoup plus élaborées que celles de Dilem avec cette même organisation. Cela se voit dans la profusion de caricatures, dans sa défense publique du MAK et sa proximité avec Ferhat 1er.
D’ailleurs, en ce qui concerne ce dernier point, il est intéressant de suivre la discussion entre le « monarque » makiste et son sérieux prétendant au titre de « dauphin » dans la vidéo suivante :
Ferhat Mehenni et Ghilas Aïnouche (9 juin 2020)
Cliquez sur l’image pour visionner la vidéo
Dans le dessin que Aïnouche offre à son compagnon de table, le caricaturiste qualifie Ferhat 1er de « Grand homme » et se met en scène pour se souhaiter : « Bientôt on aura notre vraie indépendance! ».
Dédicace offerte à Ferhat Mehenni par Aïnouche
Le « on » inclut bien évidemment sa personne et celle du « souverain » qui lui fait face. En recevant la dédicace, Ferhat 1er a déclaré qu’il s’agissait d’un des plus beaux cadeaux qu’il avait reçus dans sa vie tout en ajoutant « Je vais garder ça précieusement et je vais le verser aux archives de la république kabyle », devant un Aïnouche tout sourire!
Et tout cela, en plein Hirak!
Cette relation entre Aïnouche et le « Sultan autoproclamé de Kabylie » ne date pas d’aujourd’hui. Ce dernier, tout comme pour Dilem, l’avait « assuré de son soutien ». Mais cette fois-ci, c’était à la suite d’une agression contre le caricaturiste lors d’une marche de protestation, en juillet 2017. À l’époque, le site makiste « Siwel » avait relaté l’évènement ainsi:
« Le Président de l’Anavad, qui a eu le jeune caricaturiste au téléphone, a demandé de ses nouvelles et l’a assuré de son soutien.
Le Représentant diplomatique de la Kabylie en France, Mass Zidane Lafdal, a quant à lui saisi RSF (Reporters Sans Frontières) pour leur faire part de la sauvagerie injuste dont a été victime ce jeune dessinateur de presse.
L’ambassadeur kabyle nous a informé que la Fédération Internationale des Journalistes va être également saisie ».
Toute la cour de Ferhat 1er a donc été mobilisée pour défendre le « malheureux » caricaturiste!
L’allégeance du jeune caricaturiste à la cause makiste s’est aussi manifestée à l’occasion d’un voyage aux États-Unis. En effet, en 2017, il fut invité par le Département d’État américain (excusez du peu!) pour débattre de la liberté d’expression en Algérie. Après avoir été reçu à l’ambassade des États-Unis à Alger en juillet 2017 :
Le voilà devant le siège du Département d’État en novembre 2017 :
Tout en prétendant ne pas faire partie du MAK, il ne rata pas l’occasion de défendre le mouvement séparatiste. Un article traitant de ce voyage précise : « Invité par le Département d’État américain, le dessinateur Kabyle Ghilas Aïnouche a tenu à préciser qu’il avait soulevé plusieurs questions dont celle du MAK et ses militants harcelés au quotidien en Algérie ».
Ce même article mentionne que le caricaturiste prit la parole « en présence de plusieurs diplomates dont le responsable de bureau de l’Algérie, M. Michael J. Polyak ».
En effet, M. Polyak a été responsable du bureau de l’Algérie au Département d’État de septembre 2016 à septembre 2018. Avant cela, il a été en poste dans plusieurs capitales arabes et musulmanes (Irak, Arabie Saoudite, Afghanistan). En Algérie, selon ce qui est mentionné sur son profil LinkedIn, il a « servi de liaison principale avec l'ambassade d'Algérie, les entreprises, les médias et les ONG sur les questions relatives à l'Algérie. Rédaction de notes de politique, d'orientations pour la presse et de points de discussion pour les hauts fonctionnaires du Département d’État ».
Il est aussi intéressant de noter qu’en 2008, il a aussi été au service de l’IRI (International Republican Institute), un des quatre satellites de la NED (National Endowment for Democracy), le principal organisme américain d’« exportation » de la démocratie (lire cet article pour plus de détails).
Petite information déjà discutée dans mon précédent article sur les caricaturistes algériens : Dilem a lui aussi eu des contacts avec l’ambassade américaine à Alger, tel que mentionné dans le câble Wikileaks 09ALGIERS370_a (daté du 13 avril 2009).
Et ce n’est pas tout en ce qui concerne Aïnouche et le MAK. En 2018, la commune de Harfleur (Seine maritime, France) a annulé un événement de propagande du MAK sous couvert de la « promotion » de la cuture kabyle. Et la lettre de la maire d’Harfleur est on ne peut plus claire à ce sujet :
« Votre refus de choisir un autre film dans le cadre de cette programmation, l’invitation par vos soins de M. Ferhat Mehenni, ainsi que votre information quant à la venue d’une délégation politique autoproclamée, ont dénaturé et pris en otage l’événement lui donnant des allures, de manière déguisée, de vitrine dédiée au gouvernement provisoire kabyle et derrière lui le MAK, mouvement d’extrême droite algérienne ».
Lettre de madame la Maire d’Harfleur
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
La relation avec Aïnouche? Il faisait partie de la « délégation » du MAK dénoncée par la maire d’Harfleur comme on peut le constater sur l’affiche prévue pour l’évènement.
Affiche de l’évènement annulé par la maire d’Harfleur comportant clairement les noms de Ferhat Mehenni et de Ghilas Aïnouche
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
Revenons maintenant à l’essentiel, c’est-à-dire aux caricatures de Aïnouche avec relents de makisme. Leur nombre est tellement imposant qu’un « porte-folio » spécifique leur a été consacré :
Cliquez sur l’image pour voir le « portfolio » des caricatures pro-MAK de Aïnouche
(Attention: certaines caricatures sont obscènes)
Alors, Aïnouche : makiste ou pas makiste?
Aïnouche, au centre de la photo, avec le drapeau du MAK
Certains caricaturistes algériens comme Dilem et Aïnouche ont eu un rôle partial et tendancieux dans le Hirak. Ils ont participé, au nom d’un peuple qui ne les a jamais mandatés, à la promotion d’une vision sectaire et dangereuse pour l’avenir de l’Algérie. Mais en ce qui concerne leur défense (directe ou indirecte) du MAK, leur rôle est beaucoup plus nuisible et préjudiciable pour notre pays car ils jouent avec son intégrité, sa stabilité et sa paix.
Qu’on se le dise : ces caricaturistes utilisent des dessins humoristiques au service de desseins maléfiques. Mais qu’ils barbouillent ou gribouillent à leur guise: l’Algérie restera toujours unie et indivisible dans le respect de tous ses citoyens.
Dans un précédent article, j’avais évoqué en détail le rôle partisan et sectaire de trois caricaturistes algériens qui avaient mobilisé leurs crayons dans l’effervescence politique provoquée par le Hirak. Partisans du « Yetnahaw Ga3 » (qu’ils partent tous), leur credo était fondé sur l’appropriation du terme « peuple » qu’ils utilisaient à toutes les sauces et, surtout, pour la promotion exclusive et partiale de la « phase de transition » avec, comme corollaire, la contestation entêtée de la « voie constitutionnelle ». L’amalgame entre « peuple » et « phase de transition » avait pour but de prétendre que cette option était majoritaire dans la population, ce qui était loin d’être la vérité, c’est le moins qu’on puisse dire. Après la décantation du Hirak, nous voyons bien que ces deux termes ne vont pas du tout ensemble et qu’au lieu de « peuple » on devrait plutôt écrire « groupes spécifiques » ayant, pour la plupart d’entre eux, des agendas et des intérêts bien définis.
Dans ce qui suit, il sera question de deux de ces trois caricaturistes qui, en plus de montrer leur vision déformante de la réalité politique algérienne, affichent de manière ostentatoire leur soutien au mouvement séparatiste MAK (Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie), un de ces « groupes spécifiques ».
Il s’agit de Ali Dilem et de Ghilas Aïnouche, caricaturistes dont les dessins et les accointances montrent de nombreux points en commun, jugez-en : tous deux sont des militants du « Yetnahaw Ga3 », se comportent comme des activistes de l’aberrante et antinationale division dichotomique Kabyle/Arabe, sont idéologiquement et professionnellement liés avec « Charlie », ont un penchant plus qu’affirmé pour l’État hébreu et, finalement, sont très introduits auprès des missions diplomatiques française et étasunienne. Pour plus de détails, consulter l’article cité auparavant).
De gauche à droite : Mme Émié, un pasteur d’une église à Alger, Ghilas Aïnouche, Ali Dilem et Bernard Émié (Ambassadeur de France à Alger 2014 -2017, actuellement directeur de la DGSE française). Sur sa page Facebook, Aïnouche nomme Mme Émié par son prénom: Isabelle.
Ali Dilem
Le 14 septembre dernier, Dilem publia une caricature qui a soulevé l’ire d’un très grand nombre de citoyens algériens. Il y insinuait que le gouvernement algérien, dans sa lutte contre le MAK, s’en prenait à tous les Kabyles, sans exception. Selon lui, il y avait en Algérie, deux catégories de citoyens : des Kabyles tous coupables et les non-Kabyles tous innocents. Cette vision mensongère, raciste et dangereuse de la réalité algérienne m’a inspiré une réponse que j’ai publiée sur mon site.
Cette réplique a eu évidemment un grand écho sur les médias sociaux, car Dilem goûtait à sa propre médecine. Mais personne ne s’attendait à la réaction de Sa Majesté makiste! En effet, Ferhat (Mehenni) 1er en personne y alla d’un tweet « royal » pour défendre le « soldat » Dilem :
Non seulement, le « monarque » troubadour donna raison à Dilem, mais il l’assura de sa « solidarité », histoire de lui dire « Continue sur cette voie, tu es sur le droit chemin! ». Et voilà comment le Chevalier (des Arts et Lettres) Dilem fut adoubé par Ferhat 1er!
Il faut dire que Dilem n’en était pas à sa première caricature pro-MAK. En voici quelques exemples :