Printemps arabe

Les soulèvements populaires qui ont touché les pays arabes vers la fin de l’année 2010 ne sont qu’un prolongement des révolutions colorées.

GIUGNO 27, 2013

Gli egittologi ci dicono che il faraone Amenhotep II, figlio del grande Thutmosis III, fu costretto a spegnere una ribellione ai confini dell’attuale Siria. Schiacciata la rivolta, tornò trionfalmente con migliaia di prigionieri, tra cui sette principi siriani che personalmente giustiziò con la propria ascia. Ne appese i corpi sulla prua della sua nave portandoli a Tebe (oggi Luxor), dove sei di loro furono esposti sulle mura del tempio di Karnak. Il corpo del settimo sfortunato fu trascinato in Nubia dove subì la stessa atrocità dei suoi connazionali “per servire da esempio ai principi etiopi insegnandogli a rispettare l’autorità del padrone” [1].
Molti secoli dopo, il presidente Morsi si trova in una situazione simile. Avrebbe voluto fare una campagna punitiva contro il Presidente Bashar, riportando i suoi resti e quelli di alcuni suoi parenti in modo da esporli come trofei di guerra in piazza Tahrir. Seguendo le anse del mitico fiume, avrebbe poi fatto il giro del Paese, a sud, portando con sé i resti del presidente siriano attraversando le frontiere e raggiungendo le lontane rive dell’etiope lago Tana, dove il Nilo Azzurro nasce, per dimostrare chi è il vero padrone delle acque del Nilo. Ma Amenhotep non ha voluto. Il presidente Morsi eccelle in gesticolazioni che in temerarietà.

Il s’agit d’un nouveau rite israélien. Entre l’« Election Day » et l’« Inauguration Day », dates phares de la démocratie étasunienne, Israël marque cette période et prépare ses propres élections en bombardant sans vergogne Gaza et ses habitants. Tel un chasseur godiche canardant au gros calibre tout ce qui bouge dans une volière sous prétexte qu’un volatile l’a malencontreusement becqueté, l’état hébreu extermine hommes, femmes et enfants de Gaza, cette Terre palestinienne volontairement transformée en prison à ciel ouvert. Et cela ne l’empêche pas de se bomber le torse et de se vanter de ses « hauts faits d’armes » sous les regards approbateurs de pays occidentaux qui ne voient, dans l’utilisation des canardières, que l’équivalent de coups de becs.

Cependant, entre l’opération meurtrière israélienne « Plomb durci » (fin 2008-début 2009) et celle étrangement baptisée « Pilier de défense » qui a eu lieu récemment, le monde arabe a connu son fameux « printemps ». Et une question fondamentale se pose : ce bouleversement politique considéré par certains comme fondamental, a-t-il une incidence quelconque sur le sort des Gazaouis en particulier et celui de la cause palestinienne en général?

 

Les égyptologues nous racontent que le pharaon Aménophis II, fils du grand Thoutmôsis III, a été contraint de mater une rébellion aux confins de la Syrie actuelle. La révolte écrasée, il rentra triomphalement chez lui avec des milliers de prisonniers dont sept princes syriens qu’il avait personnellement exécutés avec sa propre massue. Il accrocha leurs corps sur la proue de son vaisseau et les ramena jusqu’à Thèbes (aujourd’hui Louxor) où six d’entre eux furent exposés sur les murs du temple de Karnak. Le corps du septième malheureux fut traîné jusqu’en Nubie et subit le même sort atroce que celui de ses compatriotes « pour servir d'exemple aux princes éthiopiens et pour leur apprendre à respecter l'autorité du maître » [1].

Bien des siècles plus tard, le président Morsi se retrouve dans une situation analogue. Il aurait bien aimé mener une campagne punitive contre le président Bachar, ramener sa dépouille ainsi que celles de quelques uns de ses proches pour les exhiber comme trophée de guerre sur la place Tahrir. Suivant les courbes de son fleuve mythique, il aurait ensuite sillonné le pays vers le sud, traînant avec lui les restes du président syrien, traversé les frontières et atteint les rives lointaines du lac Tana où nait le Nil bleu pour montrer aux Éthiopiens qui est le vrai maître des eaux du Nil.

Mais, n’est pas Aménophis qui veut. Le président Morsi excelle plus dans le chapitre de la gesticulation que dans celui de la témérité.

La grande illusion des « révolutions » arabes

Par : Eric Denécé

 

« Il est possible tromper une partie du peuple tout le temps ou tout le peuple une partie du temps, mais il est impossible de tromper tout le peuple tout le temps ».

Abraham Lincoln

 

Depuis le milieu de l’hiver 2011, en Afrique du Nord puis au Proche et Moyen-Orient, des mouvements de contestation populaire ont pris forme, incarnant les aspirations démocratiques et le ras-le-bol des citoyens à l’égard des régimes tyranniques, corrompus et népotiques qui les gouvernaient. Ils sont parvenus à provoquer leur chute, mettant fin à des situations qui n’étaient plus acceptables au XXIe siècle.

Telle apparaît la merveilleuse épopée du « printemps » arabe et de ses « révolutions » aux yeux de la majorité de l’opinion publique internationale. Toutefois, derrière ce conte au dénouement heureux, avec ses héros et ses martyrs, se cache une réalité bien différente, que seuls quelques uns ont perçu - parfois assez tôt – et ont eu le courage de dénoncer.

En effet, l’histoire du « printemps » arabe relève d’unstorytelling remarquable. Sa trame, comme le choix et la mise en valeur des principaux acteurs, sont dignes des meilleurs scénaristes et réalisateurs d’Hollywood. Les talentueux instigateurs de ces événements ont servi aux populations locales, comme aux observateurs étrangers, un show monumental qui les a tenus en haleine pendant de longs mois, dans lequel les rebondissements semblaient être le fait de la Providence et dont l’issue est apparemment heureuse… tout au moins jusqu’à aujourd’hui.

Conférence

Flux migratoire et évolution des situations politiques et socio-sécuritaires dans la région

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Titre de la conférence d'Ahmed Bensaada: ""Printemps" arabe et exportation de la démocratie"

Lieu: Hôtel Hilton (Alger)

Date: 10 juin 2013

Conférenciers:

  • Maitre Mario Lana, président de l’Union des juristes pour la défense des droits de l’homme, vice-président du conseil des réfugiés et vice-président de la fédération internationale des droits de l’homme (F.I.D.H)
  • M. Ahmed Bensaada, auteur-essayiste-universitaire, auteur de «Arabesque américaine » et co-auteur du livre «La face cachée des révolutions arabes».
  • Mme Saida Benhabyles, lauréate des prix des nations unies pour la société civile et co-auteur du livre « La face cachée des révolutions arabes »
  • M. Mohamed Saib Musette, directeur de recherche au C.R.E.A.D et auteur de plusieurs ouvrages sur l’émigration africaine
  • M. Benoumeur Bendjana

Couverture médiatique


ARABESQUE AMÉRICAINE D’AHMED BENSAADA

Les printemps déchus du Net arabe

Par Abdellali Merdaci

En écrivant Arabesque américaine. Le rôle des États-Unis dans les révoltes de la rue arabe (Alger, Synergie, 2012 [Préface d’Abrous Outoudert] ; 1ère éd., Montréal, Les Éditions Michel Brûlé, 2011), un utile essai sur l’implication de la première puissance mondiale dans les récentes transformations, il est vrai fort abruptes, de pays arabes, jusqu’alors sanglés dans des dictatures bédouines, appréciées et soutenues par l’Occident, Ahmed Bensaada n’en exclut pas les difficultés et les répercussions. Mais devait-il pour autant convaincre son lecteur de la distance qu’il marque aux faits, en se recommandant davantage de la posture du chercheur que du militant ? L’auteur d’« Arabesque américaine » apparaît, tout au long de l’ouvrage, comme un analyste scrupuleux, soucieux de rechercher et de fixer, à travers une exceptionnelle documentation, les conditions d’une lisibilité d’évènements encore tout proches.

Traducido del francés para Rebelión por Caty R.

25 de enero de 2013. II República de Egipto, año 2. Vuelta a la casilla de salida. El «Irhal» (¡Vete!) ha reaparecido, pero con una diferencia importante, el eslogan de la Revolución ahora es «El pueblo quiere la caída de los Hermanos». Ni siquiera el muro del palacio presidencial se ha librado de las pintadas antiislamistas.

Este cambio de consigna no es trivial, ni mucho menos. Se inserta en la continuación de la protesta, que no ha cesado enero de 2011, pero sobre todo es la expresión de un cambio profundo de la revolución popular, tanto de la identidad de los actores como de sus métodos de acción.

Ahmed Bensaada, Reporters, 19 febbraio 2013 – Mondialisation.ca

Traduzione di Alessandro Lattanzio SitoAurora

mueren-policias-manifestantes-port-said_ediima20130126_0061_4-580x32625 gennaio 2013. Seconda repubblica egiziana. Anno 2. Si torna al punto di partenza. “Irhal” (Vattene) è riapparso, ma con una differenza: lo slogan della rivolta è: “Il popolo vuole la caduta dei Fratelli“. Neanche le mura del palazzo presidenziale sono state risparmiate dai graffiti anti-islamisti. E questo cambiamento non è uno slogan banale, tutt’altro. Certo fa parte di un “continuum” delle proteste che non sono mai cessate dal gennaio 2011, ma è soprattutto l’espressione di un profondo mutamento della rivolta, così come dell’identità dei soggetti e dei suoi metodi di azione.


 

Recensioni, novembre 2012 - Le "primavere arabe" sono oggetto di analisi non univoche. Per qualcuno, sono né più né meno che il prodotto di laboratori specializzati nella destabilizzazione dei governi non graditi alle Potenze occidentali. Per altri, sono una risposta a regimi dittatoriali oramai senza fiato. Ahmed Bensaada, ricercatore in Canada e collaboratore di Ossin, propende per una lettura che faccia una sintesi delle due tesi (nella foto, Ahmed Bensaada)

Reporters, 11 novembre 2012 (trad. Ossin)

Intervista a Ahmed Bensaada


Le “Primavere arabe” hanno inventato la guerra “low cost”
Nordine Azzouz


I rivolgimenti che da più di due anni scuotono molti paesi del mondo arabo sono oggetto di analisi non univoche. Per qualcuno, queste “rivoluzioni” sono né più né meno che il prodotto di laboratori specializzati nella destabilizzazione degli Stati della regione, le cui politiche disturbano gli interessi delle Potenze occidentali e degli Stati Uniti in particolare. Per altri, sono una risposta a regimi dittatoriali oramai senza fiato. Ahmed Bensaada, ricercatore in Canada, propende per una lettura che faccia una sintesi delle due tesi

25 janvier 2013. IIe république égyptienne. An 2. Retour à la case départ. Le « Irhal » (Dégage) est réapparu, mais avec une différence de taille : le slogan de la révolte est maintenant: « Le peuple veut la chute des Frères ». Même le mur d’enceinte du palais présidentiel n’a pas été épargné par les graffitis anti-islamistes.

Et cette modification de slogan n’est pas anodine, loin de là. Certes, elle s’insère dans un « continuum » de contestation qui n’a jamais cessé depuis janvier 2011, mais elle est surtout l’expression d’un profond changement dans la révolte populaire, aussi bien dans l’identité de ses acteurs que dans ses méthodes d’action.

Il faut rappeler que le « printemps » égyptien anti-Moubarak avait été initié et organisé par de jeunes cyberactivistes (en particulier ceux appartenant au Mouvement du 6 avril) dont les leaders avaient bénéficié de différentes formations financées par des organismes américains d’« exportation » de la démocratie. Certains d’entre eux avaient été formés par les  Serbes de CANVAS à l’idéologie de résistance individuelle non violente théorisée par le philosophe américain Gene Sharp [1]. Cette non-violence prônée par les cybertdissidents contre un régime policier connu pour ses méthodes brutales a été une des caractéristiques du « printemps » égyptien et constitue, très certainement, le secret de son efficacité. À un point tel que Gene Sharp en personne s’était dit particulièrement fier par le travail accompli par les jeunes égyptiens [2].

Gene Sharp

De concert avec les jeunes disciples de l’école sharpienne, des groupes issus des mouvements hooliganistes ont, dès le début, participé à la révolte populaire égyptienne.

Ayant subi la répression policière de l’ère Moubarak depuis leur création au milieu des années 2000, les « Ultras », supporters inconditionnels de certaines équipes de football égyptiennes, ont développé une expertise dans l’affrontement anti-policier. D’un statut de casseur et de voyou avant la « révolution », ils ont gagné leurs lettres de noblesse grâce à leur « savoir-faire » acquis durant des années de rébellion contre la brutalité des forces de l’ordre. Qualifiés par la presse de « sans-peur », ils sont connus pour être toujours en première ligne dans les échauffourées contre la police durant les multiples manifestations du « printemps » égyptien.

Plus récemment, un nouveau mouvement de contestation violente est apparu dans le paysage insurrectionnel égyptien. Il s’agit du « Black Bloc », une organisation inspirée des groupuscules anarchistes européens. Cagoulés et habillés de noir, ils ont investi la rue, n’hésitant pas à user de la force pour lutter contre le gouvernement islamiste du président Morsi.

Utilisant la violence comme outil de revendication, les Ultras et les Black Bloc sont actuellement les fers de lance de la contestation populaire en Égypte. À peine deux années après le début du « printemps » arabe, la théorie de Gene Sharp a été complètement remisée dans les placards.

 

Les Ultras : « All cops are bastards »

Quatre lettres servent de leitmotiv aux Ultras : ACAB, un acronyme de « All cops are bastards » (Tous les flics sont des bâtards).

 

Bien avant la révolte printanière arabe, les Ultras avaient déclaré la guerre à tout ce qui représente l’autorité. Les évènements du début de l’année 2011 leur ont offert l’opportunité de montrer leurs compétences en dehors des stades de football.

Selon certains spécialistes, les Ultras n’ont pas un profil social très clair. Ce sont des jeunes « unis par l'âge et les codes d'honneur, marqués aussi bien par loyauté envers leur équipe que par leur inimitié aux forces de sécurité » [3].

Bien que provenant de milieux nettement différents de ceux des cyberactivistes, leur action est considérée comme étant de premier plan. On leur reconnait un rôle important, en particulier contre les « baltaguia » dans la fameuse « bataille du Chameau » du 2 février 2011 [4] ainsi que dans le long et sanglant affrontement contre les forces policières de la rue Mohamed Mahmoud en novembre 2011 [5].

Chacune des grandes équipes égyptiennes de football possède ses propres Ultras. À titre d’exemple, citons les Ahlawy d’El-Ahly, les White Knights de Zamalek, les Green Eagles de Port Saïd, les Green Magic d’Alexandrie et les Yellow Dragons d’Ismaïlia.

Les Ultras ont un pouvoir de mobilisation très important qui attire la convoitise des partis politiques. « Les Ultras White Knights peuvent, à eux seuls, faire descendre 25 000 personnes prêtes à combattre dans la rue en quelques minutes », explique  un membre de ce groupe [6].

Bien que les Ultras des différentes équipes se détestent en « temps de paix », le « printemps » arabe a réussi à les réconcilier autour d’un projet commun : celui de harceler les forces de l’ordre et de protéger les manifestants. Ainsi, on a vu les Ahlawy et les White Knights unir leurs efforts sur la place Tahrir et dans les rues « chaudes » du Caire.

"Ahlawy et la fierté est à moi, Zamalkawy est un frère à moi"

"ACAB"

 

Selon James Dorsey, auteur du blog « Le monde turbulent du football au Moyen-Orient », « ils [les Ultras] représentent l’une des principales forces du pays, si ce n’est la seconde, derrière les Frères musulmans » [7].

Cette connivence des Ultras contre les autorités égyptiennes a été lourdement compromise  par ce qui est communément appelé « la tragédie de Port-Saïd », où périrent au moins 74 personnes et où des centaines de personnes furent blessées. Le match qui a eu lieu le premier février 2012 à Port-Saïd et qui opposait le Ahly du Caire au club local s’est transformé en bataille rangée.  Le massacre s’est déroulé sous l’œil complaisant des forces de l’ordre qui n’ont pas levé le petit doigt pour y mettre fin et un très grand nombre de supporters du Ahly y laissèrent la vie.

 

Violences dans le stade de Port-Saïd

 

La raison? D’après les supporters du club cairote, tout a été manigancé pour se venger des Ultras Ahlawy pour leur rôle prépondérant dans la révolte printanière et leur fougue agressive dont les militaires et les services de police font régulièrement les frais.

Les Ultras du club de Port-Saïd ont été accusés de complicité avec les forces de l’ordre, en soulignant que, contrairement aux Ahlawy, les Green Eagles chantaient des slogans pro-militaires pendant le match.

De leur côté, les Ultras de Port-Saïd ont nié toute implication dans la tuerie. Dans un article sur le sujet publié par le journal « Egypt Independent », on peut lire que « la violence de Port-Saïd était le travail d’agents infiltrés et non celui des Ultras » [8].

Toujours est-il que cette tragédie a non seulement créé beaucoup de rancœur mais a surtout divisé les rangs des Ultras, résultat recherché par les forces de l’ordre, selon certains.

Les Ultras Ahlawy ont menacé le gouvernement de lourdes représailles si les responsables de la mort de leurs partisans n’étaient pas sévèrement condamnés. Quelques jours avant le procès, ils manifestèrent bruyamment en bloquant la circulation ainsi qu’une station de métro. Leur slogan : « Justice ou chaos ».

Graffiti des Ultras mettant en garde la justice égyptienne

 

Le premier procès de la « la tragédie de Port-Saïd » eut lieu le 26 janvier 2013. Vingt et une personnes soupçonnées d’être impliquées dans le massacre furent condamnées à la peine capitale. Les youyous des membres des familles des victimes fusèrent dans la salle d’audience et les Ahlawy célébrèrent le verdict.

Les Ahlawys célèbrent le verdict du procès de la "tragédie de Port-Saïd"

 

Les familles des condamnés, quant à elles, n’acceptèrent pas le verdict. Il faut dire qu’aucun officier de policier ne figurait dans la liste des 21 condamnés à mort [9].

Les émeutes qui suivirent la décision de justice firent presqu’autant de victimes que « la tragédie de Port-Saïd ». Cinq jours après le verdict on comptait 56 morts dont la grande majorité dans la ville de Port-Saïd qui fut rebaptisée « Port-Chahid » par les activistes de cette ville.

 

Il faut aussi dire que le gouvernement Morsi a montré une réelle méconnaissance de la notion de timing. Faire coïncider (à un jour près) un procès aussi sensible avec le deuxième anniversaire du début du soulèvement contre Moubarak alors que le climat social était explosif relève d’une réelle inconscience.

Le président Morsi ne trouva pas de meilleure idée que de twitter ses condoléances aux familles éprouvées, geste très mal perçu par les destinataires.

Alors que les tentatives de réconciliation entre les Ahlawy et les Green Eagles se sont toutes soldées par des échecs [10], la suite du procès de « la tragédie de Port-Saïd » est fixée au 9 mars prochain.

Les manifestations et les exactions aussi.

 

Le Black Bloc: « chaos contre l'injustice»

La récente apparition du Black bloc dans le paysage contestataire égyptien a été fortement médiatisée à l’échelle locale et internationale. Un journal a même titré : « En Égypte, les Black Bloc détrônent les révolutionnaires » [11]. Et ce n’est pas peu dire. Tous les efforts investis par le camp des « révolutionnaires » de la première heure pour faire de « leur révolution » un modèle de non-violence qui aurait fait trépigner de plaisir leur maitre à penser Gene Sharp ont été vains. Le mode d’action du  Black bloc est aux antipodes de ce qui est enseigné par les Serbes de CANVAS. Cagoulés, habillés de noir, armés de bâtons et de projectiles incendiaires, ils ont la réputation d’être des « casseurs », bien qu’ils s’en défendent. Pourtant, « chaos contre l'injustice » est un de leur slogan.

 

Des membres du Black Bloc

 

« On nous appelle "la génération perdue", on nous traite de voyous. Mais tout ce qui nous importe, c'est de sauver l'honneur des martyrs » dit l’un d’eux se présentant comme cofondateur du mouvement [12].

Tout comme les Ultras, ils en ont contre les forces de police : « les policiers qui ont été jugés pour avoir tué des manifestants et qui ont tous été acquittés, [doivent être] rejugés. On a leurs noms. On les a donnés au procureur général » [13].

Mais d’après leur premier communiqué posté sur Youtube, leur cible principale est le gouvernement du président Morsi et la confrérie des Frères musulmans dont il est issu. Les membres du Black Bloc y apparaissent brandissant des drapeaux anarchistes avec un message défilant sur la vidéo dont voici un extrait:

« Nous sommes le groupe Black Bloc, partie d’un tout dans le monde. Nous militons depuis des années pour la libération de l’Être humain, la démolition de la corruption et le renversement du tyran. Pour cela, il nous a fallu apparaître de manière officielle pour faire face au tyran fasciste (Frères musulmans) avec son bras armé […] Gloire aux martyrs. La victoire pour la révolution » [14].

Premier communiqué des Black Bloc

 

Alors que les membres du Black Bloc égyptien clament que leur mouvement n’est ni politique, ni religieux, ni sportif (en comparaison avec les Ultras), Essam El-Haddad, le conseiller aux Affaires étrangères du président Morsi, les a accusé de « violence systématique et de crime organisé dans tout le pays », tout en incriminant l'opposition d’approuver ce mouvement. Ces accusations ont été reprises par les Frères musulmans qui les ont qualifiés de « groupe de casseurs » qui s’attaquent aux institutions étatiques, à la police et aux propriétés privées [15].

Le procureur général de la république égyptienne, Talaat Ibrahim Abdallah (dont la récente nomination par le gouvernement Morsi a provoqué une levée de boucliers de la part de l’opposition), a ordonné l'arrestation de toute personne suspectée d'appartenir au Black Bloc, qualifiant ce dernier d’« organisation terroriste » [16].

À la suite des premières arrestations de membres présumés appartenir au Black Bloc, le bureau du procureur a déclaré que l’un d’eux sera poursuivi pour son implication dans un « projet israélien de sabotage » [17].

Certains journalistes ont toutefois fait remarquer que les membres des milices des Frères musulmans qui avaient attaqué les manifestants, lors d’affrontements à proximité du palais présidentiel en décembre 2012,  étaient eux aussi cagoulés, sans que cela ne fasse réagir ni la présidence ni le bureau du procureur.

Ces mêmes milices ont diffusé une vidéo dans laquelle elles menacent de mort « les anarchistes visant la chute du régime » [18].

Un autre groupe islamiste, la Jamaa Islamiya, a appelé à la « crucifixion » des membres du Black Bloc [19].

De leur côté, les « révolutionnaires » de la première heure prétendent que le Black Bloc serait issu des Frères musulmans et que leur action tend à saboter leur mouvement de protestation [20].

Wael Ghoneim, un des cyberactivistes les plus médiatisés de la scène égyptienne [21], a participé à une réunion organisée par l’université Al-Azhar le 31 janvier 2013, à laquelle ont assisté des personnalités religieuses, des membres de l’opposition du Front de salut national, des Frères musulmans et un certain nombre d’activistes.

À l’issue de la réunion, Ghoneim déclara: « Le but de cette réunion n'est pas politique, mais vise plutôt à lancer une initiative visant à faire cesser la violence. Il s'agit d'une initiative morale pour arrêter l'effusion de sang. C'est pourquoi les jeunes du Mouvement du 6 Avril ont demandé à Al-Azhar de tenir cette réunion et de rassembler toutes les forces politiques de l'Égypte » [22].


Déclaration de Wael Ghoneim

 

Petit hic : bien que la confrérie des Frères musulmans fût représentée à ce meeting, aucun membre officiel du gouvernement ne s’est joint à cette initiative de paix.

Les cyberactivistes de la première heure pourront-ils ramener leur « révolution » à son paradigme non-violent initial?

Sans une réelle ouverture du gouvernement islamiste actuellement au pouvoir en Égypte et la formation d’un gouvernement d’union nationale regroupant toutes les forces vives du pays, il est permis d’en douter.

 


Références

  1. Ahmed Bensaada, « Arabesque américaine : Le rôle des États-Unis dans les révoltes de la rue arabe », Éditions Michel Brûlé,  Montréal (2011); Éditons Synergie, Alger (2012)
  2. Aimée Kligmanm, «Why is Gene Sharp credited for Egypt's revolution? », Examiner.com, 5 mars 2011, http://www.examiner.com/article/why-is-gene-sharp-credited-for-egypt-s-revolution
  3. Lucie Ryzova, « The Battle of Muhammad Mahmud Street: Teargas, Hair Gel, and Tramadol », Jadaliyya, 28 novembre 2011, http://www.jadaliyya.com/pages/index/3312/the-battle-of-muhammad-mahmud-street_teargas-hair-
  4. Les Inrocks, « Égypte : les Ultras d’Al-Ahly, gardiens de l’après-révolution à Tahrir », 10 décembre 2012, http://www.lesinrocks.com/2012/12/10/actualite/egypte-les-ultras-d-al-ahly-gardiens-revolution-tahrir-11330175/
  5. Voir référence 3
  6. Claire Talon, « Égypte : génération ultras », Le Monde, 17 octobre 2011, http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/10/17/egypte-generation-ultras_1589030_3212.html
  7. So Foot, « En privé, les ultras égyptiens se préparaient aux manifestations », 3 décembre 2012, http://www.sofoot.com/en-prive-les-ultras-egyptiens-se-preparaient-aux-manifestations-164348.html
  8. Abdel-Rahman Hussein, « Port Said violence was work of infiltrators, not ultras, say locals », Egypt Independent, 2 février 2012, http://www.egyptindependent.com/news/port-said-violence-was-work-infiltrators-not-ultras-say-locals
  9. Egypt Independent, « No police officers sentenced to death in Saturday Port Said ruling », 26 janvier 2013, http://www.egyptindependent.com/news/no-police-officers-sentenced-death-saturday-port-said-ruling
  10. Ali Radi, « Les Ultras Green Eagles refusent la réconciliation avec les fans d’El-Ahly »,  Ahly Sport, 9 février 2013, http://ahlysport.com/index.php/2011-10-03-12-05-23/4135-2013-02-09-20-15-11.html
  11. Marwan Chahine, « En Égypte, les Black Bloc détrônent les révolutionnaires », Le Nouvel Observateur, 29 janvier 2013, http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20130129.OBS6972/en-egypte-les-black-bloc-detronent-les-revolutionnaires.html
  12. RTS, « Le Black Bloc égyptien, une nouvelle race de révolutionnaires », 30 janvier 2013, http://www.rts.ch/info/revue-de-presse/4617077-le-black-bloc-egyptien-une-nouvelle-race-de-revolutionnaires.html
  13. Hélène Sallon, « Les "Black bloc", nouveau visage de la contestation égyptienne », Le Monde, 2 février 2013, http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/02/02/les-black-bloc-nouveau-visage-de-la-contestation-egyptienne_1826233_3212.html
  14. Youtube, « Premier communiqué. Black Bloc Égypte », 23 janvier 2013, http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=vniZuUREBCA
  15. .Maggie Michael, « Masked ‘Black Bloc’ a Mystery in Egypt Unrest », Time World, 28 janvier 2013, http://world.time.com/2013/01/28/masked-black-bloc-a-mystery-in-egypt-unrest/
  16. Arabic CNN, « Égypte: un mandat d'arrêt pour tous les membres du Black Block », 29 janvier 2013, http://arabic.cnn.com/2013/middle_east/1/29/blackblock.Arrest/index.html
  17. Taïeb Mahjoub, « Égypte: le Black Bloc, un groupe mystérieux dans le collimateur du pouvoir », AFP, 31 janvier 2013, http://fr.news.yahoo.com/egypte-black-bloc-groupe-myst%C3%A9rieux-collimateur-pouvoir-172614480.html
  18. Aliaa Al-Korachi, « Contestations: Black Block, derrière les masques noirs, la violence », Al-Ahram Hebdo, 30 janvier 2013, http://hebdo.ahram.org.eg/NewsContent/0/10/124/1497/Contestations-Black-Block,-derri%C3%A8re-les-masques-no.aspx
  19. Peter Beaumont and Patrick Kingsley, « Violent tide of Salafism threatens the Arab spring », The Guardian, 10 février 2013, http://www.guardian.co.uk/world/2013/feb/09/violent-salafists-threaten-arab-spring-democracies
  20. Moïna Fauchier Delavigne, « Les Black bloc, ces nouveaux révolutionnaires égyptiens prêts à employer la force », France 24, 31 janvier 2013, http://www.france24.com/fr/20130131-black-bloc-egypte-revolution-freres-musulmans-morsi-opposition
  21. Ahmed Bensaada, « Le rôle des États-Unis dans les révoltes de la rue arabe: le cas de l’Égypte », Mondialisation, 24 février 2011, http://www.mondialisation.ca/le-r-le-des-tats-unis-dans-les-r-voltes-de-la-rue-arabe-le-cas-de-l-gypte/23365
  22. Nancy Messieh et Tarek Radwan, « Egypt’s al-Azhar Talks », Atlantic Council, 1er février 2013, http://www.acus.org/egyptsource/black-bloc-or-salmon-swimming-upstream-river-chaos-

Cet article a été initialement publié par le quotidien algérien Reporters, le 19 février 2013 (pp. 12-13)

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    • Aurora (Merci à M. Alessandro Lattanzio)
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Lors de sa récente interview concernant la parution de son livre " Le printemps arabe, une manipulation? " accordée à Algérie Patriotique, Naoufel Brahimi El-Mili a bassement attaqué M. Mezri Haddad. En effet, au lieu de s'en tenir à une analyse pragmatique de son livre "La face cachée de la révolution tunisienne. Islamisme et Occident : une alliance à haut risque ", il a eu des propos qui s'apparentent plus au dédain et au mépris qu'à la démarche universitaire dont il se réclame.

Voici l'excellente réponse de M. Mezri Haddad.

Ahmed Bensaada

GENNAIO 17, 2013

Ahmed Bensaada Reporters 13 gennaio 2013

Traduzione di Alessandro Lattanzio – SitoAurora

Se la tendenza continua, Israele, in un futuro molto prossimo, sarà l’unico territorio al mondo completamente protetto da barriere artificiali. La recinzione costruita dallo Stato ebraico è comunemente chiamata “muro dell’apartheid”, ma è definita “barriera di sicurezza israeliana” dal “politicamente corretto”. Lunga più di 700 chilometri, si snoda attraverso le terre per separare fisicamente i palestinesi dagli israeliani. Si stima che solo il 20% della barriera segua il percorso della Linea Verde tra la Palestina e lo Stato ebraico, il confine di prima del 1967. La costruzione di questo recinto segregazionista, dal costo stimato di oltre 2,5 milioni di euro al chilometro, ha permesso ad Israele di erodere inesorabilmente territorio palestinese, e apertamente davanti alla comunità internazionale. Così, con il pretesto della sicurezza, il “Muro” ha favorito l’annessione di nuovi territori, oltre a complicare notevolmente la vita dei palestinesi.

Entretien réalisé par Nordine Azzouz (Journal "Reporters")

Les bouleversements qui caractérisent depuis plus de deux ans de nombreux pays du monde arabe sont diversement analysés. Pour certains, ces «révolutions» ne sont ni plus ni moins que le produit de laboratoires spécialisés dans la déstabilisation d’États de la région dont les politiques gênent les intérêts des puissances occidentales et des États-Unis en particulier. Pour d’autres, elles sont la conséquence de régimes dictatoriaux à bout de souffle. Ahmed Bensaada, chercheur au Canada, plaide en faveur d’une lecture qui ferait la synthèse entre les deux thèses.

Si la tendance se maintient, Israël deviendra, dans un avenir très proche, le seul territoire du monde totalement protégé par des barrières créées de main d’homme.

La première clôture édifiée par l’état hébreu est celle qui est communément appelée « mur de l’apartheid », mais baptisée « clôture de sécurité israélienne » pour faire « politically correct ». Longue de plus de 700 kilomètres, elle serpente à travers les terres afin de séparer physiquement les Palestiniens des Israéliens.  On estime que seuls 20 % de cette clôture suivent le tracé de la Ligne verte, frontière entre la Palestine et l’état hébreu d’avant 1967. La construction de cet ouvrage ségrégationniste, estimée à plus de  2,5 millions d’euros le kilomètre, a permis à Israël de gruger inexorablement les terres palestiniennes au vu et au su de la communauté internationale. Ainsi, sous le prétexte sécuritaire, le « mur de l’apartheid » a favorisé l’annexion de nouveaux territoires en plus de compliquer considérablement la vie des Palestiniens.

 

Journaux en français

Reporters
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Journaux en arabe

El Massa
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El Fadjr
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El Khabar
All Akhbar
El Yawm
El Hakaek

(Listes non exhaustives)

 

Journaux télévisés

Journal télévisé en arabe (Télévision algérienne, le 8 janvier 2013)

 

Journal télévisé en français (Canal Algérie, le 8 janvier 2013)



Depuis la « révolution du jasmin » en Tunisie et son avatar immédiat, le « printemps arabe », plusieurs ouvrages ont été édités. Leurs auteurs, des printologues et des jasminologues, qui nous ont expliqué ce séisme géopolitique avec leurs propres instruments sismiques. Le livre qui sera dans les librairies le 4 décembre prochain est d’un tout autre genre. Voici en exclusivité pour Tunisie Secret son sommaire et la liste de ses auteurs.

Sortie imminente du livre tant attendu par les observateurs du monde arabo-musulman et tant craint par les acteurs du « printemps arabe » ! Plusieurs spécialistes y ont contribué sous la direction du professeur Eric Denécé (CF2R). Son titre, « La face cachée des « révolutions » arabes », aux éditions Ellipses. Un titre qui nous rappelle « La face cachée de la révolution tunisienne. Islamisme et Occident : une alliance à haut risque », l’ouvrage précurseur du philosophe tunisien Mezri Haddad. Nous avons été à l’époque les tous premiers à le présenter à nos lecteurs, en mettant en relief son aspect prospectif et politiquement incorrect. L’ancien Ambassadeur de la Tunisie auprès de l’UNESCO est d’ailleurs co-auteur de l’ouvrage que nous présentons aujourd’hui en exclusivité. Ce livre décapant de 550 pages sera dans les librairies le 4 décembre prochain. Dans nos prochaines éditions, nous en publierons les bonnes feuilles.

Traducido del francés para Rebelión por Caty R.

Cuando el pasado mes de agosto Mohamed Morsi, el primer presidente egipcio civil elegido, atacó al ejército de su país, los principales medios de comunicación celebraron su hazaña «épica» y la eclosión de titulares ditirámbicos no se hizo esperar: «El presidente egipcio golpea la cabeza del ejército», «El presidente Morsi desafía al ejército», «El presidente Morsi lanza un gran golpe contra el ejército», etc.

Un «especialista» llevó su argumento hasta el punto de utilizar expresiones de un cuento africano comparando a Morsi con la mangosta que atacó a la cobra «cuya única oportunidad de sobrevivir es morder al temible mamífero antes de que este último le ahogue». Y concluía: «Eso es lo que ha hecho el presidente islamista Mohamed Morsi frente al ejército» (1): la fabulosa victoria del presidente-mangosta sobre el temible ejército, confirma la omnipotencia de los Hermanos Musulmanes (de donde procede Morsi) y demuestra la inexorable marcha hacia la democracia arrasando todo a su paso.

Traducido del francés para Rebelión por Caty R.

En el ámbito de las ciencias experimentales, la exploración de las propiedades de un material se suele realizar sometiendo una muestra a un reactivo determinado, la respuesta de la muestra a dicho reactivo permite determinar las características a menudo insospechadas del material.

Por sorprendente que pueda parecer, es lo mismo en el ámbito de las ciencias humanas.

A ese respecto, las reacciones políticas y sociales suscitadas por el bodrio islamófobo titulado La inocencia de los musulmanes son instructivas en más de un aspecto. Aunque de muy mala calidad, ese «reactivo» ha permitido sacar a la luz interesantes informaciones que conciernen tanto a los países «democratizadores» como a los países árabes «democratizados» por la gracia de una reciente primavera.

Egitto: i Fratelli e il Grande Muto

Ahmed Bensaada Reporters, 29 dicembre 2012

Traduzione di Alessandro Lattanzio – SitoAurora

GENNAIO 2, 2013

 

Quando lo scorso agosto Mohamed Morsi, il primo civile eletto presidente egiziano, ha attaccato l’esercito del suo paese, i titoli dei media “mainstream” applaudirono la sua “epica” impresa e l’esplosione di titoli ditirambici fu immediata: “Il Presidente egiziano colpisce il vertice dell’esercito”, “Il presidente Mohamed Morsi sfida l’esercito”, “Il Presidente Morsi assesta un colpo contro l’esercito,” ecc. Un “esperto” ha spinto il ragionamento facendo uso di espressioni tratte da un racconto africano, confrontando Morsi a una mangusta che attacca il cobra la cui “unica possibilità di sopravvivenza è mordere il temibile mammifero prima che l’afferri alla gola.” E conclude: “E’ così che il presidente islamista Mohamed Morsi affronta l’esercito” [1]: la vittoria straordinaria del Presidente-mangusta sul formidabile esercito-cobra, conferma l’onnipotenza della fratellanza dei Fratelli Musulmani (da cui proviene Morsi) e prova l’inesorabile marcia verso la democrazia, eliminando tutto ciò che trova nel suo percorso.

Analisi, ottobre 2012 - Che differenza c'è tra il linciaggio di Gheddafi, la profanazione del suo cadavere, e l'uccisione del console USA a Bengasi? Perché il primo ha suscitato, sulle labbra del segretario di Stato Hillary Clinton, un risolino soddisfatto, mentre la seconda le ha provocato un sincero sgomento? E che differenza corre tra gli attuali leader di Tunisia ed Egitto e Mubarak e Ben Ali, nel comune asservimento agli interessi USA? (nella foto, proteste contro il film "L'innocenza dei mussulmani")


 

Lorsqu’en août dernier Mohamed Morsi, le premier président égyptien civil élu, s’en est pris à l’armée de son pays, les médias « mainstream » ont salué son exploit « épique » et l’éclosion des titres dithyrambiques ne s’est pas fait attendre: « Le président égyptien frappe l'armée à la tête », « Le président Mohamed Morsi défie l'armée », « Le président Morsi frappe un grand coup contre l'armée », etc.

Un « spécialiste » a poussé le raisonnement jusqu’à faire usage d’expressions sorties d’un conte africain, comparant Morsi à la mangouste qui attaque le cobra dont « la seule chance de survie est de mordre le redoutable mammifère avant que ce dernier ne le saisisse à la gorge ». Et de conclure : « C'est ce qu'a fait le président islamiste Mohamed Morsi face à l'armée » [1] : la fabuleuse victoire du président-mangouste sur la redoutable armée-cobra, confirmation de l’omnipotence de la confrérie des Frères musulmans (dont est issu Morsi) et gage de l’inexorable marche vers la démocratie, terrassant tout sur son passage.

En sciences expérimentales, l’exploration des propriétés d’un matériau est souvent réalisée en soumettant un échantillon à un certain signal. L’analyse de la réponse de l’échantillon à cette perturbation permet de déterminer des caractéristiques souvent insoupçonnées du matériau.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, il en est de même pour les sciences humaines.

À cet égard, les réactions politiques et sociales suscitées par le navet islamophobe intitulé « L’innocence des musulmans » sont instructives à plus d’un titre. En effet, bien que de très mauvaise qualité, ce « signal perturbateur » a permis de révéler au grand jour d’intéressantes informations concernant aussi bien les pays « démocratiseurs » que les pays arabes « démocratisés » par la grâce d’un récent printemps.

Traducido para Rebelión por Caty R.

Rebelión


Se trata de un nuevo rito israelí. Entre el «Election Day» y el «Inauguration Day», fechas emblemáticas de la democracia estadounidense, Israel marca ese período y prepara sus propias elecciones bombardeando sin vergüenza la Franja de Gaza y a sus habitantes. Como un torpe cazador que dispara a todo lo que se mueve en un gallinero con la excusa de que un ave le picó por descuido, el Estado hebreo extermina a los hombres, mujeres y niños de Gaza, la tierra palestina que convirtió en una cárcel a cielo abierto. Y eso no le impide sacar pecho y alardear de sus «grandes hazañas bélicas» bajo la mirada aprobadora de los países occidentales que asimilan los disparos mortales a picotazos.

Sin embargo, entre la operación asesina israelí «Plomo fundido» (finales de 2008-principios de 2009) y la operación extrañamente bautizada «Pilar defensivo» que Israel ha perpetrado recientemente, el mundo árabe ha vivido su famosa «Primavera». Y se plantea una cuestión fundamental: ¿Esa revolución, considerada fundamental por algunos, ha tenido alguna incidencia en la suerte de los gazatíes en particular y en la causa palestina en general?

En sciences expérimentales, l’exploration des propriétés d’un matériau est souvent réalisée en soumettant un échantillon à un certain signal. L’analyse de la réponse de l’échantillon à cette perturbation permet de déterminer des caractéristiques souvent insoupçonnées du matériau.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, il en est de même pour les sciences humaines.

À cet égard, les réactions politiques et sociales suscitées par le navet islamophobe intitulé « L’innocence des musulmans » sont instructives à plus d’un titre. En effet, bien que de très mauvaise qualité, ce « signal perturbateur » a permis de révéler au grand jour d’intéressantes informations concernant aussi bien les pays « démocratiseurs » que les pays arabes « démocratisés » par la grâce d’un récent printemps.

Traduzione di Alessandro Lattanzio - SitoAurora

Si tratta di un nuovo rito israeliano. Tra "il giorno delle elezioni" e il "giorno dell'inaugurazione", date chiave della democrazia statunitense, Israele segna questo periodo e prepara le proprie elezioni bombardando spudoratamente Gaza e i suoi abitanti. Come un cacciatore che spara con un fucile dar caccia grossa contro qualsiasi cosa che si muove in una voliera, con la motivazione che il volatile l'ha inavvertitamente beccato, lo Stato ebraico stermina uomini, donne e bambini a Gaza, dopo aver volontariamente trasformato la terra palestinese in una prigione a cielo aperto. E questo non gli preclude di battersi il petto e di vantarsi delle proprie "gesta" sotto lo sguardo compiacente dei paesi occidentali, che non vedono, nell'uso di questi fuciloni, che l'equivalente dei colpi di becco. Tuttavia, tra la mortale operazione israeliana "Piombo Fuso" (fine 2008-inizio 2009) e quella stranamente denominata "Pilastro della difesa" che ha avuto luogo di recente, il mondo arabo ha vissuto la sua "primavera". E una domanda fondamentale si pone: questo sconvolgimento politico visto da alcuni come fondamentale, quale impatto ha avuto sulla situazione degli abitanti di Gaza, in particolare, e sulla causa palestinese in generale?

Cast you mind back to the beginnings of the ‘Arab Spring’ and the overriding media narrative at the time. The premise was that spontaneous, grass-root uprisings were spreading within individual countries and from one country to another largely as a result of the use of social media technology. In many ways, it was reminiscent of the earlier revolutions in Eastern Europe that occurred in the wake of the collapse of the Soviet Union. These revolutions were also portrayed as autonomous people-powered uprisings.