Orient Occident

Qui ne se souvient pas du célèbre roman de Margaret Mitchell « Autant en emporte le vent » porté à l’écran en 1939. Esthétiquement admirable, cette œuvre relate, sur fond de guerre de Sécession, l’écroulement d’un mode vie et des « valeurs » prônées par un Sud blanc, raciste et esclavagiste.


Me duele Québec

Por Ahmed Bensaada

Traducción: Purificación González de la Blanca


Me duele Québec como puede doler el corazón cuando es aplastado por el peso de una atrocidad o la carga de un horror.

Me duele Québec como puede doler el alma cuando es lacerada por las garras del odio y los colmillos de la hostilidad.

Me duele Québec como pueden doler nuestras esperanzas cuando nuestras ilusiones se metamorfosean en espejismos y nuestros sueños en pesadillas

Me duele Québec como puede doler el cuerpo cuando las balas mortales atraviesan nuestra carne y nuestra sangre salpica un lugar de culto.

Me duele Québec como una esposa puede sentir dolor cuando se entera de que su marido acaba de ser cobardemente asesinado y ella ya no podrá   más cobijarse con él en la alegría y en la tristeza.

Me duele Québec como a un niño le puede doler cuando comprende que no verá jamás a su padre, no podrá más subir sobre sus hombros o deleitarse con su sonrisa.

Me duele Québec como me ha dolido el día en que una mujer velada, accidentalmente muerta en el metro de Montreal, ha sido acusada por medios necrófilos  de haber sido  « estrangulada por su hijab » mientras que se desencadenaba contra ella una campaña bloguera islamófoba,  cubriéndola con un manto de insultos inmundos.

Me duele Québec como me ha dolido  cuando un partido  quebequense ha erigido  su  política sobre la base de una carta de valores diseñada para la discriminación de la parte más vulnerable de la sociedad.

Me duele Québec como me siento siempre  mal cuando oigo a los « benhabibs », a los « martineaux », a los « mailloux » o  a los « janettes » utilizar las ondas  vomitando su veneno sobre los musulmanes, el Islám, la hijab, el halal, las escuelas musulmanas …

Me duele Québec como regularmente me duele, durante casi diez años,  a la vista de la sangre de las futuras víctimas inocentes, que sale a borbotones de los micrófonos, que rezuman las cámaras y gotean las pedantes gargantas de unos medios que rivalizan en la difusión con acritud de la intolerancia y la xenofobia.

Me duele Québec como uno puede sentir dolor cuando constata el despliegue de medios colosales para la lucha contra la radicalización islamista  mientras nada se despliega para la lucha contra la radicalización antimusulmana.

Ma duele Québec como puede doler cuando uno se rinde a la evidencia que después de haber sido un refugio de paz y un ejemplo de convivencia, La Bella Provincia exhala relentes pestilenciales de islamofobia nauseabunda.

Me duele Québec como a un padre puede sentirse mal pensando que sus hijos no tendrán más seguridad y que, cuando ellos giren la espalda, con los brazos tendidos hacia el cielo, estarán a merced de la crueldad de un « bissonnette ».

 


El texto original en francés


CEPRID


 

 

 

J’ai mal au Québec

Par Ahmed Bensaada



J’ai mal au Québec comme on peut avoir mal au cœur lorsqu’il est écrasé par le poids d’une atrocité ou le fardeau d’une horreur.

J’ai mal au Québec comme on peut avoir mal à l’âme lorsqu’elle est lacérée par les griffes de la haine et les crocs de l’hostilité.

J’ai mal au Québec comme on peut avoir mal à nos espérances lorsque nos illusions se métamorphosent en mirages et nos rêves en cauchemars.

J’ai mal au Québec comme on peut avoir mal au corps lorsque des balles meurtrières traversent notre chair et que notre sang éclabousse un lieu de culte.

J’ai mal au Québec comme une épouse peut avoir mal lorsqu’elle apprend que son conjoint vient d’être lâchement assassiné et qu’elle ne pourra plus se blottir contre lui, dans la joie ou dans la peine.

J’ai mal au Québec comme un enfant peut avoir mal lorsqu’il comprend qu’il ne verra plus jamais son père, ne pourra plus monter sur ses épaules ou ravir son sourire.

J’ai mal au Québec comme j’ai eu mal ce jour où une femme voilée, accidentellement décédée dans le métro montréalais, a été accusée par des médias nécrophores d’avoir été « étranglée par son hijab » alors que se déchainait contre elle la blogosphère islamophobe, la couvrant d’un linceul d’insultes immondes.

J’ai mal au Québec comme j’ai eu mal lorsqu’un parti québécois a érigé sa politique sur le socle d’une charte des valeurs spécialement conçue pour la discrimination de la partie la plus vulnérable de la société.

J’ai mal au Québec comme j’ai toujours mal lorsque j’entends des « benhabibs », des « martineaux », des « mailloux » ou des « janettes » hanter les ondes en vomissant leur fiel sur les musulmans, l’islam, le hijab, le halal, les écoles musulmanes …

J’ai mal au Québec comme j’ai régulièrement eu mal, depuis bientôt dix ans, à la vue du sang de futures victimes innocentes giclant des micros, suintant des caméras et dégoulinant des gueules de cuistres médiatiques rivalisant dans la diffusion acrimonieuse de l’intolérance et de la xénophobie.

J’ai mal au Québec comme on peut avoir mal lorsqu’on constate que des moyens colossaux sont déployés pour la lutte contre la radicalisation islamiste et que rien n’est entrepris pour la lutte contre la radicalisation antimusulmane.

J’ai mal au Québec comme on peut avoir mal lorsqu’on se rend à l’évidence qu’après avoir été un havre de paix et un exemple du vivre-ensemble, la Belle Province exhale des relents pestilentiels d’islamophobie nauséabonde.

J’ai mal au Québec comme un père peut avoir mal en pensant que ses enfants ne seront plus en sécurité et que, dès qu’ils auront le dos tourné, les bras tendus vers le ciel, ils seront à la merci de la cruauté d’un « bissonnette ».

 


Ce texte a été publié par le magazine Afrique Asie (mars 2017)

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Version espagnole de ce texte


Courriel d'un islamophobe à la suite de la publication de ce texte:

ahmedbensaada.com: Votre article

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Une demande de contact a été formulée par e-mail via http://www.ahmedbensaada.com/ de la part de : donaldson <This email address is being protected from spambots. You need JavaScript enabled to view it.>

Avec les provocateurs musulman Québec n'est que le début. Au Québec nous avons collectivement mis dehors la religion et ce n'est pas votre groupe qui va remettre ce système en force. Vous êtres des racistes, des intolérants, des pleutres. Votre conscience est noircie par votre endoctrinement religieux. Vous n'avez pas le droit de penser par vous même. Votre Dieu est un malade, il a besoin de se faire adorer par de la vermine. Vos prêcheurs sont des malades mentales tout comme votre dieu. VOS ÊTRES les plus racistes sur terre.  

Continuer vos meurtres, continuez de trancher la gorge des enfants et a vous tuer entre vous. Bande de criminels.



 

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Une demande de contact a été formulée par e-mail via http://www.ahmedbensaada.com/ de la part de : donaldson <gererd.donaldson@gmail.com>

Avec les provocateurs musulman Québec n'est que le début. Au Québec nous avons collectivement mis dehors la religion et ce n'est pas votre groupe qui va remettre ce système en force. Vous êtres des racistes, des intolérants, des pleutres. Votre conscience est noircie par votre endoctrinement religieux. Vous n'avez pas le droit de penser par vous même. Votre Dieu est un malade, il a besoin de se faire adorer par de la vermine. Vos prêcheurs sont des malades mentales tout comme votre dieu. VOS ÊTRES les plus racistes sur terre.  

Continuer vos meurtres, continuez de trancher la gorge des enfants et a vous tuer entre vous. Bande de criminels.

La nuit du jour de l'an 2016, une grave nouvelle a fait le tour du monde: des êtres ignobles - musulmans, arabes, réfugiés syriens - ont commis un viol collectif massif sur des femmes allemandes, à Cologne.

Les médias du monde entier s'en sont donné à cœur-joie:

 

 

Mais la palme revient certainement à la revue polonaise "wSieci" qui a mis en scène le "viol" pour en faire une couverture racoleuse:


 

En gros titre: « Le viol islamique de l’Europe »

 

"wSieci" n'a pas été le seul à utiliser ce filon médiatique. Kamel Daoud s'y est engouffré, trop content d'y trouver une opportunité inespérée pour cracher sur cet être maléfique qu'il nomme "l'arabo-musulman", ce "sauvage" qui hante les contrées barbares du sud de la Méditerranée et dont l'"utilité à l'humanité" est questionnable.

Il consacra deux articles aux événements de Cologne:


Cliquez sur les titres pour lire les articles

 

La publication de ces deux articles m'a poussé à écrire un livre sur l'idéologie véhiculée par Kamel Daoud dans ses écrits et ce, bien avant "l'affaire de Cologne":

 

Cliquez sur l'image pour accéder à la page consacrée à l'ouvrage

 



 



Enseignant et auteur, le Dr Ahmed Bensaâda vit au Québec depuis près de trente ans. Il a bien voulu rendre compte à nos lecteurs de la situation qui prévaut à Québec après l’attaque qui a visé un centre culturel islamique, faisant six morts, dont deux Algériens, et plusieurs blessés.

Algeriepatriotique : Quels sont les auteurs de l’attaque de Québec ? Appartiennent-ils à un groupe terroriste ?

Ahmed Bensaâda : Pour l’instant, les policiers parlent d’une seule personne. L’auteur présumé de la fusillade est un Québécois nommé Alexandre Bissonnette, âgé de 27 ans. Il serait l’auteur présumé de la fusillade. Apparemment, ses idées politiques sont de droite, pro-Trump et anti-immigration. Avant sa fermeture, son profil Facebook affichait des liens vers le site de Marine Le Pen, la dirigeante française du Front national.

Y a-t-il des cellules dormantes au Canada ?

A ce stade de l’enquête, les autorités canadiennes affirment ne pas savoir si cet individu a agi seul ou non.

L'attentat a-t-il été planifié ? Etait-il prévisible ? Pourquoi maintenant ?

Il est clair que l’attentat était planifié au moins par cet individu. Mais il est difficile de prévoir de tels actes terroristes. Néanmoins, la mosquée visée par l’attentat a fait l’objet de plusieurs actes haineux. Par exemple, dans la nuit du 18 au 19 juin 2016, une tête de porc emballée dans un paquet cadeau a été déposée à l’entrée de la mosquée.

Sur la carte, on peut lire «bonne appétit !» (avec la faute d’orthographe). De nombreuses personnes se posent la question de savoir pourquoi la mosquée n’a pas bénéficié de surveillance policière après cet incident.

Cet attentat a-t-il une quelconque relation avec l’avènement de Trump au pouvoir aux Etats-Unis ?

Personnellement, je ne pense pas que cet attentat soit directement et uniquement relié à la politique antimusulmane de Trump, bien que le tueur présumé soit un admirateur du nouveau locataire de la Maison-Blanche. Au Québec, l’islamophobie a été tranquillement distillée depuis une dizaine d’années à travers une certaine presse et des projets de lois qui visaient directement la communauté musulmane.

Dans Le journal de Québec, on pouvait lire aujourd’hui (lundi, ndlr) : «Certains animateurs de radio de Québec ont du sang sur les mains».

Quelle atmosphère règne au Canada en général, au Québec particulièrement, où se trouve une forte communauté algérienne ?

C’est un tsunami qui vient de frapper la communauté musulmane. Bien que j’aie toujours dénoncé la montée inexorable de l’islamophobie, je n’aurais jamais pensé qu’on en arriverait là aujourd’hui. Tous les médias du Québec parlent en boucle de la tuerie. Tous les ténors politiques se sont prononcés et ont condamné l’attentat en assurant la communauté musulmane de leur indéfectible soutien. Le Premier ministre Justin Trudeau a annulé plusieurs activités prévues pour se rendre [lundi soir] à Québec afin de participer à la vigile de solidarité prévue dans les environs de la mosquée.

Les autorités canadiennes craignent-elles d'autres attaques ?

Espérons que non. Le Québec est sous le choc. Parmi les victimes, on compte deux Algériens : M. Abdelkrim Hassane (41 ans) et M. Khaled Belkacemi (60 ans), professeur à l'Université Laval (Québec). Les autres personnes décédées sont d’origine guinéenne, marocaine et tunisienne. Allah yarhamhoum.


Propos recueillis par Mohamed El-Ghazi

Source

 

Era una bella e calda giornata del mese di maggio 1972. Soffici e bianche nuvole decoravano quel cielo blu così tipico della primavera oranese. Mancava solo il triangolo rosso e la «Estrella Solitaria» per riprodurre al completo la bandiera dell’ospite del giorno. Ma il meteo non aveva osato spingere la sua stravaganza fino a questo punto, per quanto – a essere sinceri – per l’ospite del giorno ne sarebbe valsa la pena. Vero è che Orano, capitale dell’ovest algerino, non era adusa a ricevere ospiti di questa levatura. E quel giorno, un decennio dopo l’indipendenza dell’Algeria, l’invitato era una icona: Fidel Castro in persona!

 

Il «Líder Máximo», il compagno del Che, l’illustre «barbudo», il ribelle della Sierra Maestra, l’eroe della «Baia dei Porci», «El Comandante»: era ad Orano.

 

 

Fidel Castro a Orano, nel maggio 1972

 

Dal basso dei miei 14 anni, mi ero aperto, non senza difficoltà, una strada attraverso una folla densa, composta da decine di migliaia di persone venute ad ammassarsi nella piazza che ospitava il memorabile avvenimento.

 

Fidel Castro e Boumedienne per le strade di Orano

 

Colui che sfidava la più grande Potenza del mondo dalla sua minuscola isola dei Caraibi, posta ad una distanza ridicola dalle coste statunitensi, stava là, dinanzi a me, in carne ed ossa. Con un tono tanto appassionata quanto teatrale, cominciò il suo discorso:

 

«Querido compañero Houari Boumedienne ;

Queridos camaradas dirigentes del FLN y del Gobierno Argelino ;

Queridos amigos de Orán» [1].

 

Le prime frasi in spagnolo del «Comandante», amplificate da gracchianti altoparlanti, ebbero una risonanza particolare in questo immenso spazio. Bastava infatti sollevare lo sguardo verso nord, per vedere, maestosamente appollaiato su una cresta del massiccio del Murdjadjo, il famoso forte di Santa Cruz che domina El Bahia [2]. Questo imponente edificio, costruito tra il 1577 e il 1604, è una delle maggiori opere che testimoniano dell’occupazione spagnola durata quasi tre secoli (1509 - 1792). Orano, la più ispanica delle città algerine, conserva ancora nel suo dialetto tracce delle pietanze e delle parole che testimoniano di questa presenza mai realmente interrotta, se non con l’indipendenza dell’Algeria nel 1962.

 

E io, che sono cresciuto nel vecchio quartiere di Scalera (escalera: scala in spagnolo), ne sapevo qualcosa. A Orano, il fico d’India si chiama «chumbo», la candeggina «lejía», l’armadio «armario» e la paëlla e la «calentita» sono piatti «autenticamente» oranesi!

 

Il forte di Santa Cruz, che domina la città di Orano

 

Ironia della storia, la Spagna ha conquistato Orano e Cuba quasi contemporaneamente. Infatti il conquistador Diego Velázquez de Cuéllar colonizzò Cuba nel 1511 e vi fondò La Avana nel 1514. Altra coincidenza? La liberazione dei popoli cubano e algerino è stata strappata a solo qualche anno di intervallo l’una dall’altra (Cuba: 1959; Algeria: 1962).

 

El Comandante continuò a parlare:

 

«Siamo qui con voi semplicemente perché in Algeria vi è stata una rivoluzione e perché a Cuba vi è stata una rivoluzione […]. […] ogni lotta, ogni battaglia, ogni azione del popolo algerino è stata seguita, momento per momento, dal nostro popolo. L’eroica lotta contro l’esercito colonialista della Francia, la fermezza del popolo algerino, il suo patriottismo, hanno suscitato enormi simpatie nel nostro paese»

 

Fidel non esagerava per nulla la simpatia che il popolo cubano provava per la rivoluzione algerina e la sua eroica lotta contro la colonizzazione francese. Tra il 1956 e il 1957, più di 20 articoli sulla guerra di indipendenza algerina furono pubblicati da Bohemia, il giornale cubano di opposizione al dittatore Batista. Corredati da foto, gli articoli riportavano fedelmente sia notizie sulla lotta rivoluzionaria in Algeria, che sui successi militari del FLN (Fronte di liberazione nazionale algerino), e anche sull’uso della tortura da parte dei Francesi [3]. E i titoli erano eloquenti: «Lágrimas, terror y sangre en Argelia» («Lacrime, terrore e sangue in Algeria», Bohemia, 14 aprile 1957) o «¡ Asi es la guerra en Argelia!» («Così è la guerra in Algeria!», Bohemia, 7 luglio 1957), ecc.

 

 

Ma, per quanto Fidel abbia avuto la sensibilità di non sottolinearlo pubblicamente, la simpatia del popolo cubano non si era limitata ai sentimenti «protocollari» tra due nazioni separate da migliaia di chilometri. Al di là della lingua, della religione, della geografia e della cultura, Fidel e Cuba hanno aiutato concretamente l’Algeria a costruirsi un posto nel concerto delle nazioni, a recuperare la propria indipendenza, a preservare la propria integrità territoriale e ad assicurare cure mediche al suo popolo.

 

Fidel disse ancora:

 

«All’epoca, nessuno poteva immaginare un incontro come quello di oggi. La solidarietà era di altro tipo. Che cosa potevamo fare per sostenere la lotta algerina, la causa algerina, cosa potevamo fare per cooperare col popolo algerino in questa lotta?»

 

E questi interrogativi non erano solo retorici, tutt’altro. Secondo Giraldo Mazola, ex ambasciatore di Cuba in Algeria (1974-1978), una delegazione del Governo provvisorio della Repubblica algerina (GPRA) venne ricevuta fin dal 1960 dalle autorità cubane. Il 27 giugno 1961, appena due mesi dopo lo sbarco alla Baia dei Porci (aprile 1961), Cuba riconobbe il governo algerino in esilio. E non fu qualcosa di semplicemente simbolico. Cuba fu il primo paese dell’emisfero occidentale a farlo, cosa che gli costò le rappresaglie del governo francese [4].

 

L’aiuto alla causa algerina durante la sua rivoluzione non si limitò a questo. Verso la fine di ottobre 1961, Fidel Castro inviò un emissario, il giovane giornalista argentino Jorge Ricardo Masetti, per incontrare i combattenti algerini a Tunisi e informarsi sulle loro necessità. Masetti incontrò i leader del FLN, tra cui Benyoucef Benkhedda, il presidente del governo provvisorio della Repubblica algerina (GPRA).

 

Jorge Ricardo Masetti in compagnia del Che

 

Due mesi dopo la nave cubana Bahia de Nipe salpò da La Avana in direzione di Casablanca (Marocco). Il suo carico comprendeva 1500 fucili, più di 30 mitragliatrici e 4 mortai di fabbricazione statunitense. Venne trasportato in un campo dello FLN nelle vicinanze della città di Oujda, sulla frontiera algerina. Questo episodio viene ricordato come il primissimo aiuto militare di Cuba all’Africa.

 

Nel viaggio di ritorno, il Bahia de Nipe portò 76 combattenti algerini feriti e 20 bambini algerini provenienti da campi di rifugiati, per lo più orfani. Come spiega il professore Piero Gleijeses, l'aiuto fornito da Cuba all’Algeria non aveva niente a che vedere con la Guerra Fredda e il conflitto Est-Ovest. Le sue ragioni affondavano molto in profondità e sono anteriori alla vittoria castrista del 1959, attenendo più al fatto che un gran numero di Cubani si identificava con la lotta del popolo algerino [5].

 

Il sostegno del popolo cubano non si interruppe con la conquista dell’indipendenza da parte dell’Algeria nel 1962. Proseguì, soprattutto durante quella che venne chiamata la «Guerra delle sabbie», un conflitto di frontiera tra il Marocco e l’Algeria. Hassan II, il giovane del re del Marocco aveva deciso di «ingrandire» il suo paese a spese della giovane Algeria, esangue dopo 132 anni di colonizzazione e quasi 8 anni di guerra spietata contro il colonialismo francese. Così, il 25 settembre 1963, poco più di un anno dopo l’indipedenza dell’Algeria, le truppe del monarca dello sceriffato invasero il territorio algerino per occupare le importanti postazioni frontaliere di Hassi-Beida e Tindjoub [6]. Hassan II, che era stato incoronato solo due anni e mezzo prima, diede inizio ad un sanguinoso conflitto che provocò decine di morti e centinaia di feriti [7].

 

 

 

La guerra delle sabbie

 

L'Algeria si affrettò a chiedere aiuto militare a Cuba per fronteggiare l’invasione marocchina. Bastarono solo poche ore alle autorità cubane per accettare di aiutare l’Algeria aggredita. Nonostante la violenza dell’uragano Flora, una delle peggiori catastrofi naturali degli ultimi decenni che devastò la parte orientale dell’isola uccidendo più di 1000 persone, Cuba noleggiò due navi da mandare in Algeria: l’Aracelio Iglesias e l’Andres Gonzalez Lines. La prima attraccò al porto di Orano il 21 ottobre 1963. A bordo aveva un battaglione di carri composto da 22 T-34 russi e 50 tecnici militari cubani [8]. La seconda giunse ad Orano il 28 ottobre con un battaglione di fanteria e un carico di fucili, cannoni e mortai. Col resto delle truppe che giunsero all’aeroporto di Orano in aereo, l’effettivo cubano raggiunse il numero di 686 militari. E non è tutto: l’Andres Gonzalez Lines trasportava anche un regalo al popolo algerino: 4744 tonnellate di zucchero [9] !

 

Le forze cubane non ebbero bisogno di partecipare ai combattimenti contro l’esercito marocchino. L’arrivo degli aiuti massicci provenienti da Cuba (che era stata segnalato dalla stampa) ha precipitato un accordo di cessate-il-fuoco tra i due paesi vicini, firmato il 29 ottobre a Bamako.

 

I Cubani non ripresero la via del ritorno immediatamente dopo l’arresto delle ostilità. Restarono in Algeria fino al 17 marzo 1964 per formare alcuni militari algerini all’uso delle armi che avevano portato. Il responsabile cubano della missione confesserà che l’intero armamentario venne offerto all’esercito algerino «senza ricaricare nemmeno un centesimo» [10].

 

L’impegno di Cuba nei confronti dell’Algeria è stato eccezionale per l’aiuto materiale e umano offerto al paese fratello, ma anche per il fatto che esso nuoceva agli interessi di Cuba, come fu nel 1961. Infatti il sostegno cubano all’Algeria suscitò le ire del Marocco, che ruppe le relazioni diplomatiche con Cuba il 31 ottobre 1963 e annullò un colossale contratto di acquisto di zucchero cubano per un milione di tonnellate in tre anni. Una perdita di 184 milioni di dollari, proprio nel momento in cui gli Stati Uniti tentavano di asfissiare Cuba e Fidel Castro [11].

 

Ma si trattava della politica internazionalista militare cubana, che proprio in Algeria mosse i suoi primi passi. E in Algeria si avviò anche la tradizione medica internazionalista. Per iniziativa di Fidel Castro, il primo gruppo di medici giunse in Algeria il 24 maggio 1963. Era un momento in cui Cuba aveva bisogno del suo personale medico, a causa dell’esodo di professionisti prodotto dalla rivoluzione. Ma, come sottolineò all’epoca Machado Ventura, il ministro cubano della sanità pubblica, «il popolo algerino ne aveva più bisogno di noi e se lo meritava». Era un atto di vera solidarietà che non portava alcun beneficio tangibile a Cuba e che comportava costi materiali per il paese [12]. La presenza medica cubana non è mai cessata. La si trova ancora oggi in diverse regioni del paese ed è apprezzatissima dalla popolazione locale [13].

 

Ospedale oftalmologico "Amicizia Algeria-Cuba"

 

Per Piero Gleijeses, non c’è alcun dubbio: «L’Algeria è stato il primo amore di Cuba in Africa». Un amore nobile, disinteressato, umanitario, che promuove la dignità dei popoli. Inoltre, «il suo aiuto all’Algeria riflette un livello di idealismo che è rarissimo nelle relazioni diplomatiche delle grandi e piccole potenze […]» [14].

 

Bisogna riconoscere che Fidel Castro, lo stratega di questa incomparabile politica, rappresenta la coscienza che si leva tra i colonizzatori e i popoli oppressi, tra quelli che vogliono dominare il mondo e quelli che vogliono solo vivere in pace, tra le nazioni predatrici e le loro prede indifese.

 

Occorre ammetterlo, non se ne dolgano i benpensanti occidentali «mainstream», quegli stessi che difendono coloro contro i quali Fidel si è levato nel corso di tutta la sua vita...

 

Il discorso giunse al termine. Il Líder Máximo lo concluse alla grande, tra le acclamazioni festose della folla:

 

«¡Viva la Revolución Argelina!, ¡Viva la amistad entre Argelia y Cuba!

¡Patria o Muerte !, ¡Venceremos! » [15]

 

Quando mi capita di passare per questa piazza, trovandomi per caso ad Orano, mi sembra sempre che queste parole ancora volteggino nell’aria e che quella voce ancora risuoni.

 

D’ora in poi, leverò lo sguardo verso l’azzurro e cercherò il volto di Fidel tra le nuvole bianche e soffici. Chissà che con un po’ di fortuna non lo intenda dirmi:

 

«¡Hasta la victoria siempre, querido amigo de Orán!» [16]

 

P.S.: All’annuncio della morte di Fidel Castro, l’Algeria ha decretato 8 giorni di lutto nazionale, solo uno in meno rispetto a quelli decretati a Cuba.

 

Bandiera a lutto, al Conoslato generale di Algeria a Montreal, per la

morte di Fidel Castro

 

Note e riferimenti

 

1- «Caro compagno Houari Boumedienne; cari compagni del FLN e del governo algerino; cari amici di Orano».

Il discorso completo di Fidel Castro, pronunciato ad Orano il 12 maggio 1972, lo si può leggere all’indirizzo seguente: http://www.fidelcastro.cu/es/discursos/discurso-pronunciado-por-el-comandante-fidel-castro-en-la-ciudad-de-oran-argelia

2- El Bahia è il soprannome arabo della città di Orano e vuol dire «La Radiosa».

3- Rodriguez Drissi, Susannah, « Between Orientalism and Affective Identification : A Paradigm and Four Case Studies towards the Inclusion of the Moor in Cuban Literary and Cultural Studies », Thesi di Ph.D., Università di Los Angeles (UCLA), 2012, p. 124.

4- Giraldo Mazola, «La independencia del pueblo argelino nuestro pueblo la siente como propia», Granma, 5 luglio 2012,http://www.granma.cu/granmad/2012/07/05/interna/artic01.html

5- Piero Gleijeses, «La primera experiencia cubana en África: Argelia, 1961-1965», Temas No. 16, Ottobre 1998 - Giugno 1999

6- Idem

7- Alexander Mikaberidze, «Conflict and Conquest in the Islamic World : A Historical Encyclopedia, Volume 1», ABC-CLIO, Santa Barbara (USA), 2011, p.797.

8- William J. Durch, «The Cuban Military in Africa and the Middle East : From Algeria to Angola», Studies in Comparative Communism, Vol. XI, N° 1 &. 2. Spring/Summer 1978. 34-74

9- Vedi rif. 5

10- Idem

11- Yasmina Allouche, «Algeria and Cuba allied by a shared revolutionary struggle», The New Arab, 27 ottobre 2016,https://www.alaraby.co.uk/english/comment/2016/10/28/algeria-and-cuba-allied-by-a-shared-revolutionary-struggle

12- Vedi rif. 5

13- Alex MacDonald, «Fidel Castro laisse au Moyen-Orient un héritage durable», Arrêt sur Info, 27 novembre 2016, http://arretsurinfo.ch/fidel-castro-laisse-au-moyen-orient-un-heritage-durable/

14- Vedi rif. 5

15- «Viva la rivoluzione algerina! Viva l’amicizia tra l’Algeria e Cuba! Patria o Morte! Vinceremo!»

16- «Fino alla vittoria sempre, caro amico di Orano!»

 



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Fidel Castro fotografiado en Oran (mayo de 1972)

 

Era un día hermoso y cálido el mes  de mayo de 1972. Nubes blancas y algodonosas  salpicaban ese cielo azul tan típico de la primavera oranesa. No faltaba más que el triángulo rojo y la "Estrella Solitaria" para perfeccionar la bandera del país del huésped  del día. Pero el tiempo no había osado empujar la extravagancia  hasta ese punto, ni siquiera  si, para ser franco, el visitante del día valía  la pena. Es cierto que Oran, capital del oeste de Argelia, no estaba acostumbrado a recibir a  personajes de esta magnitud. Y ese día, una década después de la independencia de Argelia, el invitado era  un icono Fidel Castro, en persona!

El "Líder Máximo", el compañero del Che, el ilustre "barbudo", el rebelde de la Sierra Maestra, el héroe de la "Bahía de Cochinos", "El Comandante": Estaba en Oran.

Desde  la altura de mis 14 años,   yo me había abierto paso, no sin dificultad, a través de una densa multitud, compuesta por decenas de miles de personas que venían a reunirse en esta plaza que acogía este memorable acontecimiento.

 

Fidel Castro y Boumediene en las calles de Oran

 

El que desafiaba a la potencia  más grande  del mundo  a partir de su  minúscula isla del Caribe, situada  a una distancia ridícula de las costas  norteamericanas, estaba allí delante de mí, en  carne y hueso. Con una dicción tan apasionada como teatral, él comenzó su discurso:

« Querido compañero Houari Boumediene ;

Queridos camaradas dirigentes del FLN y del Gobierno Argelino ;

Queridos amigos de Orán » [1].

Las primeras frases en español de "Comandante", amplificados por los altavoces potentes, tuvieron una resonancia particular en este inmenso espacio. De hecho, no había más que levantar la cabeza y mirar hacia el norte, para ver, majestuosamente ubicado en una cresta del macizo de Murdjadjo, la famosa fortaleza de Santa Cruz  que domina El  Bahia. [2] Este imponente edificio, erigido entre 1577 y 1604 es una de las grandes obras que testimonian la ocupación española de la ciudad durante casi tres siglos (1509-1792). Oran, la más hispánica de las ciudades argelinas, guarda todavía las improntas de platos y palabras que dan testimonio de esta presencia que  no ha sido realmente interrumpida más que con la independencia de Argelia en 1962.

Y yo, que he crecido en el viejo barrio de Scalera (escalera : escalier en espagnol), yo sabía algo.  En Orán a la figue de barbarie se le llama « chumbo », al l’eau de javel « lejía »,  a l’armoire « armario » y  la paella et la « calentita »  son platos auténticamente oraneses!

 

Con vistas a la ciudad de Orán, el fuerte de Santa Cruz

 

Azares de la  historia,   España conquistó Oran  y Cuba casi  al mismo tiempo.  En efecto,  el conquistador Diego Velázquez de Cuéllar coloniza  Cuba en 1511  y funda La Habana en 1514.  ¿Otra coincidencia?   La liberación de los pueblos cubano y argelino  ha sido arrancada con algunos años de intervalo (Cuba : 1959 ; Argelia : 1962).

El Comandante continúa  expresando cada vez cosas más bellas:

"Estamos aquí con ustedes, simplemente porque en Argelia había una revolución y porque en Cuba había una revolución [...]. [...] Cada combate, cada batalla, cada acción de la lucha del pueblo argelino ha sido seguida cada día  por nuestro pueblo. La lucha heroica contra el ejército colonialista de Francia, la firmeza del pueblo argelino, su patriotismo, ha suscitado enormemente la simpatía en nuestro país"

Fidel no exageraba en nada la  simpatía  que sentía el pueblo cubano hacia la revolución argelina y su lucha heroica contra la colonización francesa. Entre 1956 y 1957, más de 20 artículos sobre la Guerra de Independencia de Argelia fueron publicados por Bohemia, el diario cubano de oposición al dictador cubano Batista. Ilustrado con fotografías, los artículos  relataban tanto la lucha revolucionaria en Argelia como los éxitos militares  del FLN (Frente de Liberación Nacional de Argelia) o la práctica de la tortura por los franceses [3]. Y los títulos fueron elocuentes: "Lágrimas, terror y sangre en Argelia " (« Larmes, terreur et sang en Algérie », Bohemia, 14 avril 1957    ) o "¡Así es la guerra en Argelia!” (« Ainsi est la guerre en Algérie ! », Bohemia, 7 juillet 1957), etc.

 

 

 

Pero aunque Fidel tuvo la decencia de no subrayarlo  públicamente, la simpatía del pueblo cubano no ha sido solo sentimientos “protocolarios”  entre dos naciones separadas por miles de kilómetros. Más allá de la lengua, de la religión, de la geografía y de la cultura, Fidel y Cuba han ayudado concretamente a Argelia a hacerse un lugar en el concierto de las naciones, a recobrar su independencia, a preservar su integridad territorial y a cuidar a su pueblo.

Fidel añadió:

« En esta época, nadie podría pensar en un reencuentro como éste. La solidaridad era de otro tipo. ¿Qué se podía hacer para sostener la lucha argelina, la causa argelina, qué se podía hacer para cooperar con el pueblo argelinoen esta combate?>>

Y estas preguntas no  han quedado sin respuesta, sino todo lo contrario. Según Giraldo Mazola, ex embajador de Cuba en Argelia (1974-1978), una delegación del gobierno provisional de la República argelina (GPRA) fue recibida en 1960 por las autoridades cubanas. El 27 de junio de 1961, sólo 2 meses después del desembarco de la Bahía de Cochinos (abril de 1961), Cuba reconoció  al gobierno de Argelia en el exilio. Esto no era insignificante: Cuba fue el primer país del hemisferio occidental en hacerlo, lo que le valió las represalias del gobierno francés [4]

El apoyo a la causa argelina durante su revolución no se detiene allí. Hacia finales de octubre de 1961, Fidel envió un emisario, el joven periodista argentino Jorge Ricardo Masetti, para encontrarse con los combatientes argelinos en Túnez y preguntar sobre sus necesidades.  Masetti encuentra allí a los líderes del FLN, entre ellos  Benyoucef Benkhedda, el presidente del gobierno provisional de la República argelina (GPRA)

 

Jorge Masetti en compañía del Che

 

Dos meses más tarde, el barco cubano Bahia de Nipe deja La Habana en dirección a Casablanca (Marruecos). La carga que transportaba comprendía 1500 fusiles, más de 30 ametralladoras y  4 morteros de fabricación estadounidense. Fue transportada hacia un campo del FLN instalado en la proximidad de la ciudad de Oujda, en la frontera argelina.  Este episodio es reconocido como la primera ayuda militar enviada por Cuba a África.

A su regreso, el Bahía de Nipe llevará a 76 combatientes argelinos heridos  y 20 niños argelinos procedentes de los campos de refugiados, para la mayor parte de los orfelinatos.   Como explica el profesor Piero Gleijeses, la ayuda otorgada por Cuba a Argelia no tenía nada que ver con el conflicto Este-Oeste. Sus raíces son anteriores a la victoria castrista en 1959 y  señala la identificación de un gran número de cubanos con la lucha del pueblo argelino [5].

El apoyo del pueblo cubano no se detiene con la  independencia de Argelia en 1962. Continúa  especialmente durante lo que se llamó las "arenas de la Guerra", un conflicto fronterizo entre Marruecos y Argelia. Hassan II, joven rey de Marruecos había decidido "ampliar" su país a expensas de la joven Argelia, exangüe después de 132 años de colonización y casi 8 años de guerra sin tregua  contra el colonialismo francés.  De este modo,  el  25 de septiembre de 1963, poco más de un año después de la independencia de Argelia, las tropas del monarca cherifiano invadirán el territorio argelino para ocupar los importantes puestos fronterizos  de Hassi Beida y Tindjoub [6] Hassan II, que había accedido  al trono apenas dos años y medio antes, inicia un sangrante conflicto  que causa docenas de muertos y cientos de heridos. [7]

 

 

Para leer (en francés):

Maroc-Algérie: La bataille du désert

Paris-Match : n°759 du 26 octobre 1963

 

La guerra de las arenas (en francés) - 5 colonnes à la Une (RTF - 1963)

 

Argelia se apresuró a pedir ayuda militar a Cuba para hacer frente a la invasión marroquí. No precisaron las autoridades cubanas más que algunas horas para aceptar el apoyo a la Argelia agredida. A pesar de la violencia del huracán Flora,  uno de los peores desastres  naturales en décadas que devastó la parte oriental de la isla matando a más de 1.000 personas, Cuba fletó dos barcos con destino a Argelia: el Aracelio Iglesias  y el Andrés González Lines.

El primero arriba al puerto de Orán el 21 de octubre de 1963. A bordo lleva  un batallón de tanques compuesto de  22 T-34 rusos y 50 técnicos militares cubanos. [8] El segundo llegó a Orán el 28 de octubre con un batallón de infantería y un cargamento de fusiles, cañones y morteros. Con el resto de las tropas que llegaron al aeropuerto de Orán en avión el 29 de octubre, los efectivos cubanos ascendían a 686 militares. Y eso no era todo: El Andres Gonzalez transportaba un regalo para el pueblo argelino: 4744 toneladas de azúcar [9]

Las fuerzas cubanas no tuvieron necesidad de participar en el combate  contra el ejército marroquí. La llegada de la ayuda masiva de Cuba (que había sido señalada  en la prensa) precipitó un acuerdo de alto el fuego entre los dos países vecinos, firmado el 29 de octubre en Bamako.

Los cubanos no tomaron el camino de regreso inmediatamente después del cese de hostilidades.  Ellos permanecieron en Argelia hasta el 17 de marzo de 1964 para formar a los militares argelinos en el manejo de las armas que ellos habían llevado. El responsable cubano de la misión declarará que todo el armamento fue ofrecido al ejército argelino « sin coste alguno, ni un céntimo » [10].

El compromiso de Cuba junto a  Argelia ha sido excepcional no solo por la ayuda material y humana otorgada por el país hermano, sino también por el hecho de que dañaba a sus intereses como fue el caso en 1961. En efecto, el  apoyo cubano a Argelia levantó la ira de Marruecos que rompió relaciones diplomáticas con Cuba el 31 de de octubre de, 1963 y canceló un enorme contrato de suministro de azúcar cubano de un millón de toneladas  por  3 años. Un déficit de $ 184 millones de dólares cuando los Estados Unidos trataban de asfixiar a Cuba y Fidel Castro. [11]

Pero no era solo la política internacionalista militar cubana la que comenzó en Argelia. La tradición médica internacionalista también comenzó allí. Bajo la iniciativa de Fidel Castro, el primer grupo médico llegó a Argelia el 24 de mayo de 1963. Fue un momento en que Cuba necesitaba su personal médico a causa del éxodo post-revolucionario. Sin embargo, como declaró en esa época  Machado Ventura, el ministro cubano de Salud Pública, "el pueblo argelino tenía más necesidad que nosotros y lo merecía”.  Era un acto de verdadera solidaridad  que no aportaba ningún beneficio tangible Cuba y que ocasionaba  costes materiales para el país. [12] La presencia médica cubana nunca ha cesado  desde entonces. Todavía existe en la actualidad en diversas regiones del territorio de Argelia y es muy apreciada por las poblaciones locales [13].

 

Hospital de Ojos "Amistad Cuba-Argelia" (Djelfa, Argelia)


Para Piero Gleijeses, no hay ninguna duda: « Argelia ha sido el primer amor de Cuba en África». Un amor noble, desinteresado, humanista, que promete la dignidad de los pueblos. Además, « su  ayuda a Argelia refleja un nivel de idealismo que no es habitual en las relaciones internacionales de las grandes o pequeñas potencias […]» [14].

Hay que reconocer que Fidel Castro, el estratega de esta incomparable política, es la conciencia de que se interpone entre los colonizadores y los pueblos oprimidos, entre los que quieren dominar el mundo y los que sólo buscan vivir en paz entre las naciones depredadoras  y sus presas indefensas.

Es preciso admitir, sin ofender a bienpensante occidental "mainstream", los que quieren dominar el mundo,  aquellos contra los cuales Fidel se ha levantado durante su vida...

El discurso llega a su fin. El Líder Máximo acaba en apoteosis, bajo las aclamaciones de una multitud jubilosa:

« ¡Viva la Revolución Argelina!, ¡Viva la amistad entre Argelia y Cuba !

¡Patria o Muerte !, ¡Venceremos! » [15]

Cada vez que paso por este lugar al azar de mis viajes a Oran, siempre me  parece oír en torbellino estas palabras y  resonar estas voces.

A partir de ahora, levantaré  la cabeza hacia el cielo azul y buscaré  el rostro de Fidel entre las nubes blancas y algodonosas. Quién sabe, con un poco de suerte, lo escucharé  decirme:

« ¡Hasta la victoria siempre, querido amigo de Orán ! » [16]

P.S. : Al anuncio de la muerte de Fidel Castro,  Argelia decretó 8 días de luto nacional, un día menos que Cuba.

 


Bandera a media asta en el Consulado General de Argelia en Montreal tras la muerte de Fidel Castro

(Foto: Ahmed Bensaada, 2 de diciembre de 2016)


 

Montréal, le 14 décembre 2016




Notes et références

  1. « Cher compagnon Houari Boumediene ; chers camarades du FLN et du gouvernement algérien ; chers amis d’Oran ».

Le discours complet de Fidel Castro, prononcé à Oran le 12 mai 1972, peut être lu à l’adresse suivante : http://www.fidelcastro.cu/es/discursos/discurso-pronunciado-por-el-comandante-fidel-castro-en-la-ciudad-de-oran-argelia

  1. El Bahia est le surnom arabe de la ville d’Oran qui veut dire « La Radieuse ».
  2. Rodriguez Drissi, Susannah, « Between Orientalism and Affective Identification : A Paradigm and Four Case Studies towards the Inclusion of the Moor in Cuban Literary and Cultural Studies », Thèse de Ph.D., Université de Los Angeles (UCLA), 2012, p. 124.
  3. Giraldo Mazola, « La independencia del pueblo argelino nuestro pueblo la siente como propia », Granma, 5 juillet 2012, http://www.granma.cu/granmad/2012/07/05/interna/artic01.html
  4. Piero Gleijeses, « La primera experiencia cubana en África: Argelia, 1961-1965 », Temas No. 16, Octobre 1998 - Juin 1999
  5. 6.Ibid
  6. Alexander Mikaberidze, « Conflict and Conquest in the Islamic World : A Historical Encyclopedia, Volume 1 », ABC-CLIO, Santa Barbara (USA), 2011, p.797.
  7. William J. Durch, « The Cuban Military in Africa and the Middle East : From Algeria to Angola », Studies in Comparative Communism, Vol. XI, N° 1 &. 2. Spring/Summer 1978. 34-74
  8. Voir réf. 5
  9. 10.Ibid
  10. Yasmina Allouche, « Algeria and Cuba allied by a shared revolutionary struggle », The New Arab, 27 octobre 2016, https://www.alaraby.co.uk/english/comment/2016/10/28/algeria-and-cuba-allied-by-a-shared-revolutionary-struggle
  11. Voir réf. 5
  12. Alex MacDonald, « Fidel Castro laisse au Moyen-Orient un héritage durable », Arrêt sur Info, 27 novembre 2016, http://arretsurinfo.ch/fidel-castro-laisse-au-moyen-orient-un-heritage-durable/
  13. Voir réf. 5
  14. « Vive la révolution algérienne ! Vive l’amitié entre l’Algérie et Cuba ! La patrie ou la mort ! Nous vaincrons ! »
  15. « Jusqu’à la victoire toujours, cher ami d’Oran ! » Nº 134 - Janvier 2017

 

Traducción: Purificación González de la Blanca

Fuente: Afrique-Asie


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