Ahmed Bensaada

Il y a pire que de ne pas être informé: c’est penser l’être

Politique

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Le mythe de la « main de l’étranger » a-t-il été consciencieusement rangé au dépotoir d’insortables outils du régime, dont le FLN des années de plomb a fait un imparable usage ? Souvent, pour prévenir et museler toute révolte en rase campagne. Une jacquerie de paysans dans les terres de Slim, vite jugulée par une escouade de la maréchaussée ? Une vanne qui a sauté dans une usine de Souk Tleta ? Le comité des travailleurs mobilisé, à l’initiative de la cellule du parti, désignait et dénonçait la « main de l’étranger ». Immanquablement, le vénérable « El Moudjahid » signalait le délictueux événement qui enflammait ses éditoriaux. On s’en esclaffait dans les gargotes d’Alger et dans les salons de sidis, partout dans le pays. La folklorisation de la locution ne pouvait qu’ajouter à son étrangeté. Quelle époque !

Le temps est passé. L’Histoire a-t-elle resservi les plats ? La lente démocratisation du pays, entamée après les journées mouvementées et les morts d’Octobre 1988, eut-elle éveillé et nourri des impatiences, ici et là ? L’Algérie a été exposée, dans les années 1990, à une crise à la fois sociale, économique, politique et militaire, suscitée par un islamisme foudroyant et sanglant : il en reste le bilan de deux cents mille morts et d’un pays profondément déstructuré. Le choc sociologique et psychologique de cette tragédie se prolonge et se répète aujourd’hui encore, près de trois décennies après cette tumultueuse page de notre histoire dans des deuils, des ruptures familiales, des déplacements de populations. Triste tableau d’hécatombes. Qui a financé l’islamisme meurtrier et destructeur ? Des émirs et des monarchies d’Orient. La main de l’étranger existe, elle n’a jamais été aussi frappante. L’Algérie et son peuple n’en ont pas épuisé le traumatisme.

Cette « main de l’étranger » n’est pas dans son essence visible, ce qui fait douter de sa véracité. Pour la première fois dans l’histoire mouvementée de notre société un travail de recherche d’universitaire, appuyée par une incontestable documentation, lui donne une réalité, des acteurs – connus – et des agendas.

L’INTÉRÊT ET L’ORIGINALITÉ D’UNE ENQUÊTE

Cette « main de l’étranger », si terrible et mortelle, peut-elle, toujours, prêter à plaisanterie et goguenardise pour quelques vifs et dédaigneux esprits dans les salons d’Alger ? Était-il compréhensible, qu’à l’orée des années 2010, se répandent dans plusieurs pays du Maghreb et du Moyen Orient des révoltes populaires parfaitement synchronisées avec leurs états-majors et leurs soldats. De la manière la plus visible et la plus cruelle à Tunis, au Caire, et, durablement, à Tripoli, Sanaâ et à Damas, ouvertes à la confrontation militaire de puissances étrangères. Tout changement dans l’ordre de l’histoire des peuples et des nations produit son vocabulaire : on a parlé de « printemps ». Et il était évident de lui ajouter l’épithète « arabe ».

Cette histoire politique contemporaine, aux impénétrables soubassements, ne s’enseigne pas, nécessairement, dans les instituts de science politique. Ahmed Bensaada s’y est attelé avec l’exceptionnelle patience du chercheur, du déchiffreur. Physicien, diplômé de l’Université de Montréal (Canada), éminent didacticien des sciences physiques, Bensaada est un pugnace publiciste, un fomentateur d’idées attaché à la marche du monde. Pour avoir partagé ses nombreux combats algériens, notamment dans la sphère culturelle, je peux témoigner de la probité intellectuelle et de la rigueur de ses questionnements. L’homme, le chercheur, le passeur d’idées est d’une signalée humilité : il n’impose jamais de réponse.

C’est bien cette démarche d’universitaire consciencieux qui a guidé ses enquêtes inaugurales sur les « printemps arabes » dont il a donné les clés dans ses ouvrages : « Arabesque américaine. Le rôle des États-Unis dans les révoltes de la rue arabe » (Montréal-Alger, 2011-2012), « Arabesque$. Enquête sur le rôle des États-Unis dans les révolutions arabes » (Bruxelles-Alger, 2015-2016), et dans un ouvrage collectif « La face cachée des révolutions arabes » (Paris, 2012). C’est avec le même élan de pédagogue qu’il se penche, aujourd’hui, sur le « hirak » algérien dans un précieux essai « Qui sont ces ténors autoproclamés du hirak algérien ? » (Alger, Apic éditions, 2020), introduit par Majed Nehmé, un rare continuateur du journalisme tiers-mondiste promu autrefois par Simon Malley et accompagné d’une postface du journaliste Richard Labévière, éminent spécialiste du Monde arabe et des questions de défense, amis sincères de l’Algérie, en parfaite résonance avec l’objet de l’ouvrage.

Quelques ouvrages ont été publiés ces derniers mois sur le hirak dans une perspective plus propagandiste qu’analytique, dont les auteurs se sont davantage souciés de glorifier le mouvement que d’en expliquer la genèse. Certes, la distance critique et la documentation manqueront à toute écriture concise de l’histoire du mouvement des marcheurs algériens. Cependant, il y a des faits et une certitude observés : peu de jours, avant le 22 février 2019, date de lancement du hirak, le premier ministre Ahmed Ouyahia pouvait sereinement déclarer à la presse que son gouvernement avait les moyens de « maîtriser la rue ».

Le gouvernement était probablement informé de ce qui se tramait. C’était, déjà, le cas lors du « printemps algérien » avorté de 2011. Sans aucun ressort, cette fois-ci, sur d’ombreuses manipulations. Beaucoup de commentateurs ont pressenti que le hirak a été rendu possible par une crise au sommet du système, encouragé et maintenu, par le haut commandement de l’armée, notamment le général major Gaïd Salah, chef d’Etat-major de l’ANP et vice-ministre de la défense, menacé par le clan des frères Bouteflika. La fraternisation des foules avec l’armée (« khawa-khawa ») en témoignait. La rupture d’avec l’armée et de son commandement sera consommée plus tard lorsque les marcheurs scanderont « Houkouma madania machi askaria » pour réclamer la sortie définitive de l’armée du jeu politique.

Ces évolutions dans le hirak ne sont pas considérées dans le travail d’Ahmed Bensaada puisque la reprise du mouvement reste potentielle et sa fin imprévisible. L’intérêt et l’originalité de son enquête est de livrer une connaissance extrêmement fouillée des chefs autoproclamés du hirak, en fait de ses acteurs portés par la presse privée (dite « indépendante »), qui en gardent, jusqu’à nos jours, le magistère.

DERRIÈRE LE HIRAK, DES ACTIVISTES EN MARCHE

À Constantine, la marche du 22 février 2019 s’est ébranlée de la Mosquée El Istiqlal après la Grande prière du vendredi. D’où les hypothèses nombreuses sur ses commanditaires, les islamistes au premier plan. Au gré de la marche, la cohorte était augmentée de jeunes des quartiers. Les slogans étaient, à l’unisson, les mêmes que ceux d’Alger, Oran et Annaba. Il y avait-là un remarquable processus de rationalisation qui échappait aux marcheurs. Les mots d’ordre et les attentes de la marche étaient pensés ailleurs. Seul le regroupement de foules était spontané. Cette béance du mouvement, qui n’épousait pas les formes d’une direction démocratique, était-elle voulue ? Ahmed Bensaada en propose une sûre compréhension. Il cite la position, elle sera au fil du temps déterminante, du sociologue lyonnais Lahouari Addi qui déclare au « Quotidien d’Algérie » (publication en ligne), le 19 novembre 2019, que « le hirak n’a pas vocation à être structuré » (p. 22). Il est vrai qu’une structuration du mouvement, révélant d’une ville à l’autre du pays de nouvelles figures d’activistes politiques, échappant à toute tutelle, précisément extérieure, n’était pas souhaitée.

L’enquêteur explique cet aggiornamento du mouvement. Le 14 mars 2019, à la veille du quatrième vendredi du hirak, Lahouari Addi donne une déclaration solennelle au journal en ligne « Le Matin d’Algérie » dans laquelle il invite les décideurs – ce qu’il en reste dans un régime chaviré – d’installer en remplacement du président Bouteflika, défaillant, un triumvirat composé des avocats algérois Youcef Bouchachi et Zoubida Assoul et de l’homme politique Karim Tabbou. Il avait, dans le même temps, délimité le cahier de charge de ce groupe présidentiel qui devait « exercer les prérogatives d’une présidence collégiale qui nommera un gouvernement provisoire qui gérera les affaires courantes et préparera les élections présidentielles et législatives dans un délai de six à douze mois » (p. 23). Tout est clairement énoncé et dans ce dispositif l’armée « doit aider à la réalisation de ce scénario », en termes plus pesés rentrer dans ses casernes.

Lahouari Addi a donc évoqué un scénario, c’est-à-dire un récit parfaitement charpenté, pour conduire une révolution et un changement de régime en Algérie. Et ce scénario, qui vient de loin, de très loin, Bensaada en décortique les différentes phases et, surtout, rend visibles ces acteurs politiques, promus à la tête du hirak. Qui sont, finalement, ces maîtres du mouvement populaire des marcheurs adoubés par Lahouari Addi. Et qui est Lahouari Addi ? Au nom de quelle instance caverneuse s’exprime-t-il ? Tout Algérien croit connaitre un peu, voire même beaucoup, Addi, Bouchachi, Assoul et, en partie, Tabbou dont l’auteur diffère, par probité intellectuelle, son cas tant qu’il est en prison. Il est vrai que ce sont des personnages hyper-médiatisés, dont le moindre mot d’esprit, les papotages, les objurgations, sont répandus dans les diners de têtes de la capitale et les journaux privés, à l’affût, en raffolent littéralement. Ahmed Bensaada les campe sous la lumière crue de leurs intelligences avec des organismes étrangers en vue de changer le cours de l’histoire de l’Algérie avec des méthodes puissamment codifiées, qui ont été testées et attestées dans les pays de l’ancien bloc soviétique, dans ce qu’on a appelé les « révolutions colorées ».

Cette révélation de l’activisme d’acteurs connus du champ politique algériens, souvent révérés, ne manque pas de troubler. En lisant « Qui sont ces ténors autoproclamés du hirak algérien ? », chaque Algérien saura proprement « qui est qui ». Preuves à l’appui. Tout y est : les organismes qui tirent les ficelles, les financements, les bénéficiaires, les missions et les stages à l’étranger, les participations aux colloques, les collusions avec des acteurs régionaux et mondiaux. Et Bensaada apporte des preuves qui en imposent, dans un patient et méticuleux travail de recoupement des informations inédit dans nos traditions universitaires et journalistiques. Il ne s’agit pas, ici, dans cette courte recension de dévoiler les liens de ceux qui dirigent encore le hirak avec les officines américaines, principalement, de déstabilisation du monde arabe et, dans ce cas particulier, de l’Algérie. Mais, revenons à une indispensable clarification.

« CHANGE REGIME »

Dans le cadre du programme du Grand Moyen Orient, l’administration gouvernementale américaine et des organismes non-gouvernementaux (ONG), dépendants des partis républicain et démocrate, en alternance au pouvoir, ont mené différentes opérations de « démocratisation » des républiques arabes, à l’exclusion des monarchies amies préservées. Pour situer nettement le fondement de la démarche américaine, Ahmed Bensaada rapporte le propos éclairant d’Allen Weinstein, un des fondateurs de la « National Endowment for Democracy » (NED), une des instituions primordiales du changement de régimes dans le monde : « Beaucoup de ce que nous [NED] faisons aujourd’hui se faisait secrètement il y a 25 ans par la CIA… » (p. 24).  Il n’y a pas d’ambiguïté sur les intentions assignées.

Ceux qui ont lu les travaux de Bensaada sur « le rôle des États-Unis dans les révoltes de la rue arabe » sont familiarisés avec quelques acronymes d’organismes promouvant la démocratie dans le monde, particulièrement arabe, aussi nombreux qu’inquiétants : Rand Corporation, POMED (Project on Middle East Democracy, qui a attribué un prix, au mois d’octobre 2019, au chef de parti politique Sofiane Djilali, créateur et chef du parti Jil Jadid), Open Society (du milliardaire George Soros, l’IRI (International Republicain Institute), NDI (National Democratic Institute), USAID, Freedom House, WMD (World Movement for Democracy), MEPI (Middle East Partnership Initiative) ; AFL-CIO, etc. Tous ces organismes américains d’exportation de la démocratie possèdent de fieffés superviseurs (ainsi, des universitaires réputés, comme Francis Fukuyama, théoricien de « la fin de l’histoire ») et des budgets colossaux.

Outre Addi, Bouchachi, Assoul (dont on apprend qu’elle a été longuement absente d’Algérie, activiste auprès d’organismes financés par les Américains dans les pays du Moyen Orient entre 2000 et 2012, pp. 46 et infra), dont les parcours auprès de ces officines américaines sont largement documentés, les responsables successifs du RAJ, Hakim Addad et Abdelouahab Fersaoui, en sont aussi des clients assidus. Ainsi que la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme et certaines associations de personnes disparues. Et, c’est avéré, de grands directeurs de journaux privés dits « indépendants », parfois couronnés par ces officines, notamment Ali Djerri, ancien directeur du quotidien arabophone « El Khabar » (p. 37).

L’intérêt de l’enquête de Bensaada est de rendre lisible des carrières politiques algériennes aux compromissions peu avouables et d’expliquer une des ultimes évolutions du hirak, la jonction contre-nature de « démocrates » et d’islamistes. Addi n’est-il pas le meilleur des amis de l’assassin islamiste Mourad Dhina et de son odieux acolyte Mohamed-Larbi Zitout, activiste du Net, résidant en Suisse et en Angleterre ? Bouchachi est célébré comme l’avocat – pendant trente ans ! – du FIS et de ses satellites terroristes. Zoubida Assoul n’a jamais eu que des mots aimables envers ses amis de la chaîne islamiste « Al Magharibia », créée à Londres puis transférée à Paris par Oussama Abbassi, fils du défunt leader islamiste, dont elle ne rate aucun raout parisien (pp. 46-54).

Zoubida Assoul est réputée en Algérie pour avoir créé avec Sofiane Djilali (qui fait, désormais, de l’entrisme au sein du pouvoir) le mouvement « Mouwatana », formé aux méthodes dures d’« agit-prop » des officines américaines d’exportation de la démocratie. Il est piquant de noter, pour la petite histoire, que ce mouvement qui avait choisi de passer son épreuve du feu à Constantine, avait été confronté dans la Cité Aérienne aux camions de la voierie municipale, qui ont précipité sa déroute nationale. Que peuvent les consignes les plus ardues de l’« agit-prop » contre un camion de poubelle ?

L’ALGÉRIE AUX ENCHÈRES

L’ouvrage de Bensaada dérange, il est même censuré dans plusieurs titres de presse privée. L’auteur a subi, et continue de subir, des volées de bois vert. Et de ramasser des flots de haine. De politiciens, d’universitaires, de journalistes, d’activistes de toutes engeances, qui l’attaquent sans l’avoir lu. Et, même, le sombre commanditaire du sanglant terrorisme islamiste Mourad Dhina peut, depuis le canton de Genève, appeler sur lui les feux de la géhenne. Comme il l’a fait, autrefois, contre son frère Hocine Bensaada (1973-1992) assassiné par ses sbires. Et, aussi, l’inénarrable Lahouari Addi, compagnon de route de l’intégrisme armé, promoteur de l’inepte « régression féconde », l’autre nom de la « paix des cimetières » et des holocaustes islamistes, qui le menace de la potence de la justice du futur État hirakien.

Arrêtons-nous à Lahouari Addi, pour conclure (provisoirement). En vérité, la « mission » du sociologue lyonnais sur le hirak est (presque) réussie. L’avocat Bouchachi, chef de l’instance collégiale qu’il a envisagée, ne vient-il pas de se prononcer dans la presse algérienne, en tant que chef du hirak, pour reculer la date de son retour ? L’accomplissement de son œuvre d’activiste stipendié aux Américains serait de faire marcher « démocrates » et islamistes, la main dans la main. Mais, sur cet aspect-là, il n’y a rien d’assuré.

Des activistes, à la solde d’agences américaines, ne peuvent prendre en otage la sécurité du pays au nom d’une improbable « démocratisation », menée de l’extérieur, ou du chaos. Ahmed Bensaada le martèle, en conclusion de son enquête-vérité : « Le Hirak, qui a été un événement unique et grandiose dans l’histoire de l’Algérie, se doit d’être intrinsèquement algéro-algérien et de ne permettre aucune collusion avec des intérêts étrangers » (p. 66). Il faudra pourtant en finir. Chaque Algérien sensé, de la plus haute autorité de l’État au simple marcheur, devrait lire le travail d’Ahmed Bensaada pour avoir tous les éléments d’appréciation sur les chefs désignés du hirak, qui mettent l’Algérie aux enchères, et sur leurs visées « révolutionnaires ».

La « main de l’étranger » n’est plus une fable : elle prend des contours et une consistance inattendus. L’avenir et la sécurité de l’Algérie et des Algériens devraient-ils être soumis aux indicibles expérimentations de laboratoires américains et occidentaux de la « démocratisation » agis par des politiciens algériens qui attendent de prendre le pouvoir par la rue ?

Abdellali Merdaci

 

On l'aura remarqué: dès que l'on parle de financements étrangers, une réaction pavlovienne est immédiatement activée : les yeux sont exorbités, la salive est sécrétée, les langues sont aiguisées et les claviers subissent, inexorablement, la frénésie des phalangettes. Seules les méninges restent en mode « repos ».

On a beau exhiber des documents sérieux, des références solides ou des témoignages en béton. Rien n’y fait.

Mais, ne perdons pas espoir et essayons de réveiller ces méninges anesthésiées.

Lorsque j’ai entrepris d’écrire mon article « Huit ans après : la "printanisation" de l’Algérie » (publié le 4 avril 2019), j’ai eu besoin de consulter le site de la NED pour me renseigner sur le financement des ONG algériennes.

Ouvrons ici une petite parenthèse. En 2011, à l’écriture de mon premier livre sur le « printemps » arabe, « Arabesque américaine », le site de la NED offrait la possibilité de consulter les rapports des six dernières années. Après la publication de ce livre, l’accès n’était permis qu’au seul rapport de l’année précédente. Et c’est toujours le cas jusqu’aujourd’hui.

Je suis donc allé télécharger le rapport NED 2018 relatif à l’Algérie en date du 26 mars 2019, comme mentionné dans le document qu’il est possible de consulter en ligne en cliquant sur le lien suivant :


Rapport NED Algérie 2018 (26 mars 2019)


Comme on peut le constater, les montants et les bénéficiaires sont clairement indiqués. Pour la première subvention, le CIPE (Center for International Private Enterprise), un des quatre satellites de la NED est nommé en toute lettres.

La publication de mon article sur la printanisation de l’Algérie avait provoqué des remous et des questionnements, mais avait aussi engendré des tonnes de quolibets du genre « complotiste » et « conspirationniste ».

Pour des fins de vérifications, je suis revenu au site de la NED le 8 octobre 2019 afin de revoir le financement Algérie 2018. Quelle ne fût ma surprise de remarquer que le rapport avait été modifié :


Cliquez ici pour lire le rapport NED Algérie 2018 (8 octobre 2019)


Les textes et les montants sont les mêmes, mais la désignation des bénéficiaires a complètement disparu.

Pourquoi une institution aussi imposante que la NED a-t-elle été amenée à biffer les noms des bénéficiaires de ses subventions?

Aurait-elle reçu des instructions de sa tutelle? Ou est-ce que les ONGistes algériens se seraient plaints?

Les deux éventualités suggèrent, de toute façon, une collaboration active entre les ONG et la NED et ce, durant le Hirak.

 

Poursuivons notre idée. Qu’en est-il du rapport 2019? Va-t-on connaître les noms des heureuses ONG algériennes qui ont gagné le jackpot ou ce sera motus et bouche cousue?

Voici en ligne le rapport 2019:


Rapport NED Algérie 2019


De l’argent, des domaines d’activité, des missions, mais point de bénéficiaires. La nouvelle règle qui consiste à taire les noms des ONG algériennes financées est donc adoptée.

Mais ce qu'il y a de très intéressant, c’est le pourquoi de ce financement en cette période cruciale de l’histoire de l’Algérie.

Voici une traduction en français de ce rapport 2019 :


NED - Algeria 2019


Plaidoyer pour la justice transitionnelle et l'état de droit

Droits humains

36 000 $

Promouvoir l'état de droit, les droits de l'homme et les pratiques de justice transitionnelle. L'organisation organisera des débats et une conférence sur l'état de droit et l'indépendance de la magistrature, organisera un séminaire sur la mémoire collective et la justice transitionnelle, continuera de soutenir son centre de recherche sur la préservation de la mémoire et des droits de l'homme et renforcera son programme radiophonique hebdomadaire sur des sujets liés aux droits de l'homme et à la justice transitionnelle en Algérie.

 

Jeter les bases d'un engagement politique

Institut républicain international (IRI)

200 000 $

Soutenir les démocrates algériens dans leur participation active à la transition politique actuelle. L'institut engagera diverses parties prenantes gouvernementales et non gouvernementales par le biais de consultations et d'un dialogue sur leurs priorités et besoins initiaux. L'institut établira des relations avec les parties prenantes et jettera les bases d'un engagement futur visant à rétablir la confiance entre les principaux acteurs politiques et ceux de la société civile grâce au dialogue sur les questions politiques, sociales et économiques fondamentales.

 

Promouvoir les droits de l'homme

Droits humains

30 000 $

Renforcer les capacités des défenseurs des droits humains en Algérie. L'organisation organisera des ateliers de formation sur la communication avancée, les stratégies de plaidoyer et les mécanismes des Nations Unies et régionaux des droits de l'homme. Elle organisera également des consultations sur la sûreté et la sécurité des défenseurs des droits de l’homme et produira un manuel de documentation pour enregistrer et suivre les cas de défenseurs des droits de l’homme.

 

Promouvoir l'engagement des jeunes

Éducation civique

25 000 $

Promouvoir l'activisme civique auprès des jeunes marginalisés en Algérie. L’organisation organisera une série d’ateliers de renforcement des capacités pour les jeunes et les acteurs civiques sur les compétences en leadership, les droits des citoyens, la participation politique des jeunes, les valeurs démocratiques et le système économique et politique de l’Algérie; organiser des visites sur le terrain dans les entreprises locales et les organisations communautaires; et diriger des projets communautaires d'action sociale.



Le tableau suivant résume les missions assignées par la NED aux ONG algériennes qu’elle finance :

 

Domaine Montant Mission

Plaidoyer pour la justice transitionnelle et l'état de droit

Droits humains

36 000 $

Promouvoir l'état de droit, les droits de l'homme et les pratiques de justice transitionnelle.

Jeter les bases d'un engagement politique

International Republican Institute (IRI)

200 000 $ Soutenir les démocrates algériens dans leur participation active à la transition politique actuelle.

Promouvoir les droits de l'homme

Droits humains


30 000 $


Renforcer les capacités des défenseurs des droits humains en Algérie.

Promouvoir l'engagement des jeunes

Éducation civique

25 000 $

Promouvoir l'activisme civique auprès des jeunes marginalisés en Algérie.


Tout d’abord, commençons par l’IRI. Cette composante de la NED était dirigée par feu le sénateur John McCain (1936 – 2018). Ce belliqueux sénateur a été personnellement très impliqué dans les révolutions colorées, mais aussi dans l’Euromaïdan (Ukraine) et le « printemps » arabe. C’était un fervent adepte de la « lutte non violente » théorisée par le philosophe américain Gene Sharp (1928 – 2018) et popularisé par les Serbes de CANVAS.

 

Viktor Iouchtchenko et John McCain (Kiev, Février 2005)

Révolution Orange (Ukraine)

 

John Mc Cain (Kiev, 15 décembre 2013)

Euromaïdan (Ukraine)

 

Et qu’est-ce que nous a proposé l’IRI pour notre Hirak? 200 000$ pour « soutenir les démocrates algériens dans leur participation active à la transition politique actuelle ».

On aurait tellement aimé connaître la chanceuse ONG récipiendaire!

Ah! La générosité de l’IRI! Dommage, John McCain en personne aurait déambulé dans les rues d’Alger après la « démocratisation » de l’Algérie.

 

 

John Mc Cain visite les pays arabes printanisés

Un simple contrôle de ses "investissements"


La générosité de la NED ne s’arrête pas là : 36 000$ pour « promouvoir l'état de droit », 30 000$ pour « renforcer les capacités des défenseurs des droits humains en Algérie » et 25 000$ pour « promouvoir l'activisme civique auprès des jeunes marginalisés en Algérie ».

La NED qui vient à la rescousse des « démocrates », de « l’état de droit », des « défenseurs des droits humains » et des « activistes civiques ». En plein Hirak! Quel élan altruiste!

Alors, la réaction pavlovienne est-elle toujours là ou est-ce que les méninges sont finalement sorties de leur torpeur?

 

 


 

Cet article a aussi été publié par:

Mondialisation

Investig'Action

Tribune diplomatique internationale

Palestine Solidarité

Algérie 54

Réseau International

Le Grand Soir

 


Versione italiana dell'articolo

 

 

 

 


Ou est-ce que les ONGistes algériens se seraient-ils plaints?

 

 

« Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre »

Platon



Depuis la publication de mon livre, M. Lahouari Addi s’est publiquement exprimé à trois reprises. Et à trois reprises, il s’est comporté en Docteur ès insultes, ce qui en dit long sur le sociologue qui veut instaurer la démocratie et les bonnes manières en Algérie. Car, qu’on se le dise, les diplômes et l’éducation sont deux choses complètement différentes.

Ainsi, après les « doubab » et « sinistre personnage », voilà qu’il récidive, dans un entretien publié par le journal Reporters [1], avec des expressions un peu plus élaborées, du genre : « il ne connaît pas le b.a.ba de la science politique », « Il n’est pas universitaire », « Bensaada n’a aucun argument », « il ne sait pas de quoi il parle », etc.

Ne ratons pas l’invitation : prenons la formule « il ne sait pas de quoi il parle » et essayons de voir à qui elle peut bien s’appliquer en reprenant quelques-unes des déclarations de l’illustrissime et grandissime professeur.


A- La NED


Lahouari Addi : « La NED est un think tank (club de réflexion) créé et financé par le parti républicain à Washington au lendemain de la chute du Mur de Berlin. »


Ah, les « b.a.ba de la science politique »! Autant d’erreurs dans une même phrase est un record inégalable. Ce n’est même pas digne d’un étudiant de première année, alors que dire d’un « professeur »!


1- La NED n’a pas été créée au lendemain de la chute du Mur de Berlin


La chute du mur de Berlin [2] a eu lieu dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989.

Encadrée par le « National Endowment for Democracy Act », la National Endowment for Democracy (NED) a été créée le 18 novembre 1983 [3].  La loi a été entérinée le 22 novembre 1983 [4].

Ainsi, contrairement à ce qu’avance notre professeur, la création de la NED précède de six ans la chute du mur de Berlin!


2- La NED n’est pas un think tank


Selon les informations mentionnées sur le site de la NED : « La National Endowment for Democracy (NED) est une fondation privée à but non lucratif dédiée à la croissance et au renforcement des institutions démocratiques dans le monde. Chaque année, la NED octroie plus de 1600 subventions pour soutenir les projets de groupes non gouvernementaux à l'étranger qui œuvrent pour des objectifs démocratiques dans plus de 90 pays. » [5]


3- La NED n’est pas financée par le parti républicain


Bien qu’elle possède le statut juridique d’une association privée, la NED figure en réalité au budget du Département d’État américain. Et, comme le précise le journaliste du Monde diplomatique Hernando Calvo Ospina, son financement est soumis à l’approbation du Congrès, ce qui permet au gouvernement de se dégager officiellement de toute responsabilité. « La fondation ne saurait être considérée comme une agence ou une émanation du gouvernement des États-Unis », stipule la loi créant la NED [6].


4- La NED n’est pas uniquement reliée au parti républicain


Selon le site de la NED : « Depuis ses débuts, la NED est restée résolument bipartisane. Créée conjointement par les Républicains et les Démocrates, la NED est dirigée par un conseil équilibré entre les deux partis et bénéficie du soutien du Congrès à travers le spectre politique » [7].

D’ailleurs, la NED travaille par l’intermédiaire de quatre organismes distincts et complémentaires qui lui sont affiliés : le Center for International Private Enterprise (CIPE — Chambre de commerce des États-Unis), l’American Center for International Labor Solidarity (ACILS — Centrale syndicale AFL-CIO), mieux connu comme le Solidarity Center, le National Republican Institute (IRI) et le National Democratic Institute (NDI) [8]. Les deux derniers organismes sont respectivement liés au parti républicain et au parti démocrate.


B- L’International Forum for Democratic Studies Research Council


Lahouari Addi : « La NED voulait un débat d’idées et a créé ce Forum et aussi une revue académique Journal of Democracy, dont les articles sont consultables en ligne. J’ai publié trois articles dans cette revue et ils sont consultables en ligne, ils n’ont rien à voir avec l’idéologie de la droite américaine. La NED a mis sur pied aussi un Forum qui réunissait des universitaires de différentes tendances. »

1- Comme expliqué auparavant, la NED est bipartisane et n’est pas exclusivement dédiée à l’idéologie de la droite américaine.

2- Les articles dont parle Lahouari Addi et qui ont été publiés dans la revue de la NED, « Journal of Democracy » sont : « Religion and Modernity in Algeria » (1992), « Algeria's tragic contradictions » (1996), « The failure of third world nationalism » (1997) [9]. Mais la publication d’études dans cette revue et l’appartenance au Forum de la NED sont deux choses différentes.

Il est important de signaler que de 1997 à 2008, soit pendant douze années, Lahouari Addi a été membre de l’International Forum for Democratic Studies Research Council, le think tank de la NED, comme indiqué dans le document en ligne.


Consulter en ligne la liste des membres de l’International Forum for Democratic Studies Research Council (1996 -2008)

 

Mais bien avant de faire partie du think tank de la NED, Lahouari Addi a participé à des réunions organisées par ce Forum. Cela est précisé dans le rapport de la NED relatif à l’année 1995 :

« En outre, le Forum parraine des discussions lors de déjeuners avec d'éminents penseurs et des militants démocrates. Au cours de l'année écoulée, le Forum a tenu une série de discussions axées sur le Moyen-Orient avec des universitaires Haleh Esfandiari (sur les femmes en Iran), Lahouari Addi (sur l'Algérie) et Kanan Makiya (sur l'Irak), ainsi qu'une discussion avec Robert S. Leiken (sur la démocratie dans l'hémisphère occidental). Leiken, Esfandiari et Makiya étaient des boursiers du Forum international à l'époque. Le Forum a également prévu des discussions avec Richard Rose (sur les élections russes), Bernard Lewis (sur l'islam et la démocratie) et Hyug Baeg Im (sur la mondialisation économique et la démocratie), qui ont eu lieu en octobre et novembre 1995; Le professeur Im était chercheur invité au Forum. »


Lire en ligne un extrait du rapport 1995 de la NED

 

On voit donc bien que le Forum favorise les rencontres entre les « penseurs » qu’il recrute et les « activistes » qui sont sur le terrain où la « démocratie » doit être installée.

Cette relation sera très bien illustrée dans les sections suivantes.

Notons au passage qu’en 1995, le Conseil d’administration de la NED comptait dans ses rangs d’illustres noms de la politique américaine. Citons en trois, à titre d’exemple :

- Zbigniew Brzezinski, théoricien stratégique belliciste, conseiller à la sécurité nationale du président Jimmy Carter

- Paula Dobriansky, qui a été sous-secrétaire d'État à la démocratie et aux affaires internationales (2001-2009) sous George W. Bush, membre du CA de Freedom House et membre fondatrice du think tank néoconservateur « Project for the New American Century » (PNAC) qui a eu une influence considérable sur l’administration Bush fils.

- Paul Wolfowitz, illustre faucon néoconservateur, secrétaire adjoint à la Défense entre 2001 et 2005 dans le gouvernement de George W. Bush, considéré comme un des cinq principaux artisans de l’invasion de l’Irak [10].


3- La NED n’a pas créé le Forum pour le débat d’idées uniquement. Le Forum a une mission bien définie au sein de la NED.


À ce sujet, voici ce qu’on peut lire dans le rapport 2001 de la NED :

« L’International Forum for Democratic Studies a été créé en tant que nouvelle division au sein de la Dotation en avril 1994. Le Forum est devenu un centre de premier plan pour l'analyse et la discussion de la théorie et de la pratique du développement démocratique et un centre d'échange d'informations sur les groupes et les institutions travaillant à maintenir la démocratie dans le monde. Par ses publications, ses conférences et ses réseaux universitaires, le Forum soutient et améliore également le programme de subventions de la NED et le Mouvement mondial pour la démocratie (World Movement for Democracy – WMD).[] Les programmes du Forum international bénéficient des conseils et de l’implication d'un Conseil de recherche composé d'universitaires et d'autres spécialistes de la démocratie du monde entier. »


Lire en ligne l’extrait du rapport NED 2001

 

Cette mission est encore plus détaillée dans le rapport 2017 de l’International Forum for Democratic Studies intitulé: « From ‘Soft Power’ to ‘Sharp Power’, Rising Authoritarian Influence in the Democratic World » :

« L’International Forum for Democratic Studies de la National Endowment for Democracy (NED) est un important centre d'analyse et de discussion sur la théorie et la pratique de la démocratie dans le monde. Le Forum complète la mission principale de la NED - aider les groupes de la société civile à l'étranger dans leurs efforts pour favoriser et renforcer la démocratie - en reliant la communauté universitaire avec des militants du monde entier. Par ses activités multiformes, le Forum répond aux défis auxquels sont confrontés les pays du monde entier en analysant les opportunités de transition démocratique, de réforme et de consolidation. Le Forum poursuit ses objectifs à travers plusieurs initiatives interdépendantes:

Publier le Journal of Democracy, la plus importante publication au monde sur la théorie et la pratique de la démocratie;

Organiser des programmes de bourses pour les militants internationaux de la démocratie, les journalistes et les universitaires;

Coordonner un réseau mondial de groupes de réflexion; et entreprendre une gamme variée d'initiatives analytiques pour explorer des thèmes critiques liés au développement démocratique »


Lire en ligne l’extrait du rapport IFDS 2017

 

Comme on peut aisément le constater, il ne s’agit pas uniquement de participer à un anodin débat d’idées, mais de collaborer activement dans la mission principale de la NED, c’est-à-dire l’« exportation » de la démocratie « Made in USA ».


C- La mission de l’International Forum for Democratic Studies


Lahouari Addi : « J’ai été sollicité en raison de mes travaux académiques en compagnie de noms prestigieux comme Lisa Anderson (professeure à Columbia University, connue pour ses travaux sur le monde arabe), Filaly Ansary, directeur de la Fondation Agha Khan de Londres, Abdullahi Ahmed En-Naim, professeur de droit international à Emory University et disciple du réformateur musulman Mahmoud Taha, Saad Eddine Ibrahim, directeur du Centre de Recherche Ibn Khaldoun au Caire, etc. »

À chaque fois qu’il en a l’occasion, notre sociologue national montre qu’il a de bonnes fréquentations, un carnet d’adresses étincelant.

Parmi les noms cités, figure celui de l’Égyptien Saad Eddin Ibrahim qui est le collègue de Lahouari Addi à l’International Forum for Democratic Studies Research Council. Et, tout comme lui, il est sociologue, ancien professeur à l’université américaine du Caire. Saad Eddin Ibrahim est le fondateur du « Ibn Khaldun Center for Development Studies », une ONG égyptienne financée par la NED, comme le montre les rapports de la NED.


Lire en ligne le rapport 2009 – Égypte –  de la NED (exemple)

 

Saad Eddin Ibrahim a été membre du conseil consultatif du « Project on Middle East Democracy » (POMED) [11], un organisme qui travaille de concert avec Freedom House [12] et qui est financièrement soutenu par la NED et l’Open Society de G. Soros [13].

C’est POMED qui avait décerné un prix, en octobre dernier, à Sofiane Djilali [14]. M. Saad Eddine a lui aussi été honoré, mais par Freedom House, en 2002 [15].


Saad Eddin Ibrahim


L’étude du cas Saad Eddine Ibrahim est très intéressante dans la mesure où elle illustre bien cette contribution à la mission principale de la NED, à savoir « aider les groupes de la société civile à l'étranger dans leurs efforts pour favoriser et renforcer la démocratie en reliant la communauté universitaire avec des militants du monde entier ».

Tout d’abord, signalons que Saad Eddin Ibrahim a été très impliqué dans le « printemps » égyptien [16]. Il a été en contact étroit avec les cyberactivistes ONGistes égyptiens, qui ont été formés par les différents organismes d’« exportation » de la démocratie et qui ont été le fer de lance de la contestation de la place Tahrir [17].

Voici quelques photographies illustrant ces connivences :


Saad Eddin Ibrahim et les jeunes activistes égyptiens

1- Bassem Samir; 2- Sherif Mansour; 3- Saad Eddin Ibrahim; 4- Dalia Ziada; 5- Israa Abdel Fattah


1- Bassem Samir, membre de l’« Egyptian Democratic Academy » (EDA) [18], une ONG largement subventionnée par la NED.

2- Sherif Mansour, responsable des programmes de Freedom House de la région MENA (Middle East and North Africa). Il a été en contact étroit avec Ahmed Maher et Mohamed Adel, deux leaders du « Mouvement du 6 avril » égyptien [19].

3- Saad Eddin Ibrahim, le « collègue » cité par Lahouari Addi.

4- Dalia Ziada, cyberactiviste, membre de l’« Ibn Khaldoun Center for Development Studies » dirigé par Saad Eddin Ibrahim

5- Israa Abdel Fattah, surnommée la « Facebook Girl », cofondatrice avec Ahmed Maher du Mouvement du 6 avril. Avec Bassem Samir, elle est membre de l’ « Egyptian Democratic Academy » (EDA)[20]. Tout comme Saad Eddin Ibrahim, elle a été honorée par Freedom House qui lui a octroyé, en juin 2010, le prix « New Generation » [21].



Israa Abdel Fattah posant avec son prix décerné par Freedom House



1- Sherif Mansour (Freedom House); 2- Mohamed Adel (Mouvement du 6 avril).

Mohamed Adel a reconnu avoir été formé par CANVAS (Serbie) en 2009 en compagnie d’un groupe d’Égyptiens et d’Algériens.



Sherif Mansour (Freedom House) en discussion avec Hillary Clinton



Dalia Ziada et Bill Clinton



Hillary Clinton et Bassem Samir


Les relations entre Saad Eddin Ibrahim, membre de l’International Forum for Democratic Studies Research Council, et les jeunes activistes ONGistes égyptiens donne une idée précise sur le modus operandi de la NED et de ses structures.

En y prêtant attention, on remarque une similitude avec la scène algérienne. Une participation à l’International Forum for Democratic Studies Research Council, des ONG algériennes financées par la NED et des activistes algériens formés par les organismes américains d’«exportation » de la démocratie.

« J’ai été sollicité en raison de mes travaux académiques en compagnie de noms prestigieux » a déclaré Lahouari Addi. J’y ajouterai une petite précision : « des noms prestigieux qui sont rémunérés pour contribuer à la politique américaine d’exportation de la démocratie dans leurs propres pays ».

Avez-vous compris de rôle de la NED, monsieur le professeur?


D- L’histoire du CV de Lahouari Addi


Lahouari Addi : « Ahmed Bensaada n’a jamais lu mon CV et il ne sait pas de quoi il parle. Il ne sait pas comment fonctionnent les institutions de recherche et l’université en Occident. »

Non, M. Addi. J’ai bien lu et étudié vos différents CV. Ceux qui sont publiés sur les sites des institutions où vous avez œuvré. En plus, je les ai téléchargés et archivés, comme j’ai coutume de faire pour tout ouvrage que j’écris au cas où les documents seraient modifiés entre-temps.

Voici un extrait de votre CV institutionnel publié sur le site du laboratoire Triangle (UMR 5206) de l’ENS de Lyon :



 

Lire en ligne le CV institutionnel complet de Lahouari Addi

 

Comme on peut le constater, tous les séjours académiques de Lahouari Addi aux États-Unis y sont mentionnés. Mais il n’y a aucune trace de son appartenance à l’International Forum for Democratic Studies Research Council, le think tank de la NED, où il a été membre de 1997 à 2008.

Alors, M. le grand professeur, vous qui savez parler et qui connaissez le fonctionnement des institutions de recherche et de l’université en Occident, pouvez-vous nous expliquer ce « petit oubli »?


E- À propos des « figures » du Hirak


Lahouari Addi : « Une grande partie des Algériens, pas tous évidemment, s’est reconnue dans l’offre politique de Karim Tabou, Mustapha Bouchachi, Assoul Zoubida, Mohcene Belabbès, Kaddour Chouicha, Fodil Boumala et d’autres encore. »

Que veut dire « Une grande partie des Algériens, pas tous évidemment »? Avez-vous réalisé des sondages pour connaître l’avis des Algériens? Comment se fait-il qu’un professeur aussi « brillant » que vous puisse proférer de telles énormités et décider à la place du peuple algérien?

En plus, je vois que la liste de vos élus s’est allongée par rapport à celle que vous avez décrétée en mars 2019. Et à voir certains nouveaux noms, vous confirmez admirablement bien tout ce que j’ai développé dans mon livre.

Vous prétendez que le Hirak n’a pas de leader, mais vous vous comportez en Grand Manitou de ce mouvement populaire. C’est vous qui décidez de la proportion de la population qui est d’accord avec vous, du type de voie à choisir et des personnes qui doivent conduire le peuple vers la « lumière ». Et tous ceux qui osent vous contredire sont des « doubabs », n’est-ce pas? Et vous prétendez que le Hirak n’a pas de ténors?

Et puis qui sont ces personnes que vous sortez de votre chapeau de magicien à chaque fois? Vous n’avez pas encore compris que ce n’est pas à vous de dire qui doit être quoi ou qui doit faire quoi? Le Hirak vous aurait-il désigné « guide suprême » et on n’est pas au courant?


F- À propos des pour et des anti Hirak


Lahouari Addi : « Ahmed Bensaada montre qu’il est hostile au Hirak et qu’il soutient le régime. »

Le grand Manitou s’est prononcé. C’est lui qui décide qui est pour et qui est contre le Hirak. Pas n’importe quel Hirak, son Hirak! L’inquisition, l’excommunication et le takfirisme tous réunis dans les propos de l’immense sociologue.

Mais qui vous a donné le droit de juger les gens? Êtes-vous le gardien d’un temple que vous avez édifié autour de vos ambitions et de vos lubies? C’est vous qui distribuez et tamponnez les cartes d’adhésion au Hirak?

« Soutenir le régime »! Quel argument M. le grand professeur! La reductio ad Hitlerum dans toute sa splendeur!

Mais dites-moi, si je travaille avec le « régime », avec quel régime travaillez-vous lorsque vous vous réunissez pendant douze ans dans les bureaux de la NED? Vous avez une petite idée ou faut-il qu’on vous aide à trouver la réponse?

Lorsque vos travaux [22] sont cités par la RAND corporation [23], avec quel régime travaillez-vous?

Lorsque vous publiez un article intitulé « Algeria's Army, Algeria's Agony » [24] (L’armée de l’Algérie, l’agonie de l’Algérie) dans « Foreign Affairs » [25], un des magazines américains les plus influents de la politique étrangère des États-Unis, pour quel régime travaillez-vous?



G- La liberté d’expression selon Lahouari Addi


Lahouari Addi : « Dès que les conditions politiques s’éclairciront dans notre pays, je déposerais plainte contre l’auteur et contre la maison d’édition. »

En plus de la sociologie, Lahouari Addi semble être un spécialiste de la météo politique en Algérie. Lui qui se targue de plaider pour la libération de tous les détenus d’opinion, il veut en mettre d’autres sous les barreaux dès que les éclaircies arriveront. Des tribunaux populaires seront alors organisés pour juger ceux qui n’auront pas la carte d’adhésion au Hirak spécialement tamponnée par le Grand Manitou en personne.

Sachez, M. le sociologue, que l’Algérie nouvelle n’a pas besoin de personnes hautaines, imbues d’elles-mêmes et qui usent de l’insulte au lieu de l’argument. Notre jeunesse s’est révoltée pour que les citoyens se respectent et respectent les idées d’autrui sans les disqualifier lorsqu’ils ne partagent pas leurs opinions. En vous comportant de la sorte, vous n’êtes pas différent de la 3issaba (bande mafieuse) qui a été emportée par le tsunami populaire. Le Hirak est une vraie bénédiction pour notre pays, mais il ne faut pas qu’il soit souillé par les « exportateurs » de la démocratie dont l’agenda n’œuvre ni pour l’intérêt de notre pays ni pour celui de notre peuple.

Alors, M. Addi, qui de nous deux ne sait pas de quoi il parle ?

 

 


[1] Salim Koudil, « Entretien Lahouari Addi « Je déposerais plainte contre l’auteur et la maison d’édition », Reporters, 22 juin 2020, https://www.reporters.dz/entretien-lahouari-addi-je-deposerais-plainte-contre-lauteur-et-la-maison-dedition/

[2] Georges de Brulon, « Le jour où le mur est tombé: 9 novembre 1989, la nuit de Berlin », Le Figaro, 8 novembre 2019, https://www.lefigaro.fr/culture/le-jour-ou-le-mur-est-tombe-9-novembre-1989-la-nuit-de-berlin-20191109

[3] Decision, « National Endowment for Democracy », 9 septembre 1992, https://www.gao.gov/assets/510/504435.pdf

[4] National Endowment for Democracy, 20th anniversary », 20 octobre 2003, https://www.govinfo.gov/content/pkg/STATUTE-117/pdf/STATUTE-117-Pg2957.pdf

[5] NED, « About the National Endowment for Democracy »,  https://www.ned.org/about/

[6] Hernando Calvo Ospina, « Quand une respectable fondation prend le relai de la CIA », Le Monde diplomatique, juillet 2007, http://www.elcorreo.eu.org/Quand-une-respectable-fondation-prend-le-relais-de-la-CIA

[7] Voir Réf. 5

[8] National Endowment for Democracy (NED), «Idea to Reality: NED at 30 », http://www.ned.org/about/history

[9] Les résumés des articles de 1996 et 1997 peuvent être lus à l’adresse URL suivante : http://www.readabstracts.com/Political-science/Algerias-tragic-contradictions-The-failure-of-third-world-nationalism.html

L’index du volume de l’année 1992 du « Journal of Democracy » peut être consulté à l’adresse URL suivante : https://muse.jhu.edu/article/225488/pdf

[10] OLJ/AFP, « Dix ans après, les artisans de la guerre en Irak discrédités », L’Orient le Jour, 20 mars 2013, https://www.lorientlejour.com/article/amp/806026/Dix_ans_apres%2C_les_artisans_de_la_guerre_en_Irak_discredites#

[11] The Arab American News, « Egypt sentences opposition activist Saad Eddin Ibrahim », 8 août 2008, https://www.arabamericannews.com/2008/08/08/Egypt-sentences-opposition-activist-Saad-Eddin-Ibrahim/

[12] Freedom House: un autre organisme américain d’« exportation » de la démocratie

[13] Ahmed Bensaada, « Algérie: Youpi! Sofiane Djilali a reçu un prix! », AhmedBensaada.com, 24 octobre 2019, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=503:2019-10-25-00-09-50&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119

[14] Ibid.

[15] Freedom House, « Freedom House Annual Report 2002 », https://freedomhouse.org/sites/default/files/inline_images/2002.pdf

[16] Ahmed Bensaada, « Les activistes du ²printemps² arabe et le lobby pro-israélien », AhmedBensaada.com,  25 septembre 2013, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=238:les-activistes-du-l-printemps-r-arabe-et-le-lobby-pro-israelien&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119

[17] Pour plus de détails, lire Ahmed Bensaada, « Arabesque$ - Enquête sur le rôle des États-Unis dans les révoltes arabes », Ed. Investig’Action, Bruxelles (Belgique), 2015 – Ed. ANEP, Alger (Algérie), 2016, chap.4 « Le cas de l’Égypte »

[18] SourceWatch, « Egyptian Democratic Academy », http://www.sourcewatch.org/index.php/Egyptian_Democratic_Academy

[19] Voir réf. 16

[20] SourceWatch, « Egyptian Democratic Academy », http://www.sourcewatch.org/index.php/Egyptian_Democratic_Academy

[21] Journal of Middle Eastern Politics and Policy, « A Conversation with Esraa Abdelfattah and Bassel Adel », 15 avril 2015, https://jmepp.hkspublications.org/2013/04/15/a-conversation-with-esraa-abdelfattah-and-bassel-adel/

[22] Voir, à titre d’exemple : Dalia Dassa Kaye, Frederic Wehrey, Audra K. Grant, Dale Stahl, « More Freedom, Less Terror? Liberalization and Political Violence in the Arab World », RAND Corporation, 2008, https://www.rand.org/content/dam/rand/pubs/monographs/2008/RAND_MG772.pdf

[23] La RAND Corporation est considérée comme le think tank le plus influent des États-Unis. Financée en majorité par le gouvernement américain (essentiellement par le secteur militaire), elle produit des rapports d’analyse politique et de renseignement pour l’armée et les décideurs américains.

[24] https://www.foreignaffairs.com/articles/algeria/1998-07-01/algerias-army-algerias-agony

[25] « Foreign Affairs » est publié par le CFR (Council on Foreign Relations) un des think tanks les plus importants des États-Unis, spécialisé dans la politique étrangère et les affaires internationales. Fondé en 1921, le CFR a compté parmi ses membres des politiciens de premier plan comme Henry Kissinger, Madeleine Albright ou Colin Powell (en tout une douzaine de Ministres des Affaires étrangères), ainsi que des directeurs de la CIA, des banquiers, des juristes, des journalistes et des professeurs.

 


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Je dois être honnête. Lorsque j’ai écrit mon récent livre « Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak algérien ? », je me doutais qu’il allait être bassement critiqué et que son auteur n’allait pas être épargné. Mon expérience avec les activistes printanistes arabes et leur concept unidirectionnel des libertés individuelles, lors de la sortie de « Arabesque américaine » en 2011, m’a appris que le romantisme révolutionnaire était souvent plus fort que la raison. Mais en ces temps-là, cela pouvait se comprendre : pour la première fois dans l’histoire moderne de cette région, des jeunes prenaient d’assaut les rues, bravant les interdits tout en demandant avec véhémence le départ d’autocrates rouillés par le temps et l’usure d’un pouvoir spolié.

Mais près d’une décennie après l’immolation de Feu Mohamed Bouazizi et l’embrasement de la région par cette funeste saison que les Occidentaux nous ont vendu comme un « printemps », j’avais espéré que mon nouvel ouvrage allait être un peu mieux reçu.

Que nenni!

Je n’ai jamais été aussi attaqué que par certains de mes « chers » concitoyens. Et tout y est passé : complotisme, anti-Hirak, pseudo-physique, misère de la pensée, régime, système, médias publics, éthique, ANEP, APS, AUF, Canada, Vietnam, cirage, carrière, magot, coupe-feu, gauche « madkhalie » et j’en passe…

Jamais, Ô grand jamais, je n’aurais pensé que le niveau des critiques de mes contradicteurs soit aussi pitoyable!

En agissant de la sorte, ces gens-là ne comprennent-ils pas qu’ils sont juste en train de confirmer que ce sont eux qui noyautent le Hirak béni pour l’emmener sur les sentiers de la discorde, de la confrontation et du chaos, selon des directives élaborées ailleurs et susurrées dans leurs oreilles?

C’est à se poser de sérieuses questions sur les fondements de la démocratie prônée par ces défenseurs « autoproclamés » du Hirak. Veulent-ils vraiment ériger des potences dans toutes les villes du pays pour pendre haut et court toute voix jugée non conforme à leur pensée unique? Je ne suis pas loin de le croire.

Et elle sera belle, cette Algérie nouvelle!

À tout seigneur, tout honneur, commençons par le professeur Lahouari Addi que j’ai cité dans mon ouvrage. Moins de 24 h après la publication des « bonnes pages » de l’essai, M. Addi écrivit un long texte, sans avoir lu mon livre, car non disponible en dehors de l’Algérie. Il y expliqua ses relations avec un organisme américain d’ « exportation » de la démocratie. Très correcte la démarche si ce n’est un petit hic : il traita l’auteur de l’ouvrage, c’est-à-dire moi, de « doubab » (mouche en arabe).

 

Texte de Lahouari Addi


Allons, allons, cher professeur, un peu de retenue! Quel exemple donnez-vous à cette belle jeunesse qui a enfanté le Hirak? Respectez votre niveau académique, voyons! Évitez d’utiliser ce genre d’expressions qui peuvent entacher votre respectabilité et nuire à votre rang social.

Pensez-vous que MM. Huntington ou Fukuyama, avec qui vous prenez le thé dans les salons feutrés, auraient utilisé ce vil langage de la plèbe dans une telle situation?

Oh que non! Ils auraient d’abord lu le livre et donné, ensuite, un avis argumenté sur son contenu. Pour ou contre, certes, mais poli et respectueux.

D’autant plus que mon livre ne comporte aucune insulte ni injure à votre encontre ni à l’encontre des autres personnes mentionnées.

Le professeur Addi récidiva quelques jours plus tard en me traitant de « sinistre personnage » dans une émission de Radio Corona Internationale, radio dont il sera question plus tard.

Il ne s’agit donc pas d’une simple incartade, mais d’un comportement bien ancré : l’insulte et l’invective contre toute personne qui dérange le grand professeur dans sa béatitude féconde. Mon ouvrage l’aurait-il brusquement fait descendre de son firmament vers le plancher des vaches?

Une autre célébrité du microcosme « intellectuel » algérois a décidé de s’insurger contre l’auteur du livre : M. Lazhari Labter. Dans un post d’une longueur qui devrait figurer dans le livre Guinness des records, il déblatéra une foultitude de lieux communs…sans piper mot du contenu du livre. Mais qu’est-ce qui a poussé ce gentil monsieur à se fatiguer de la sorte? Des tonnes d’efforts et des litres de sueur pour faire rire toute la blogosphère.

 

Texte de Lazhari Labter


Regardons ça de près. Il m’accuse d’avoir publié mon livre « Arabesque$ » à l’ANEP, c’est-à-dire une maison d’édition étatique pour démontrer que je suis « payé » par le « pouvoir ». C’est vrai que cette accusation n’est pas originale. Chawki Amari [1] me l’avait servie en 2016 lorsque mon éditeur (privé) de l’époque, M. Amar Ingrachen (Éditions Franz Fanon), avait choisi la librairie de l’ANEP comme lieu du lancement de mon livre « Kamel Daoud, Cologne contre-enquête ».

Mais ce qui est grave dans le cas de M. Labter, c’est que ce monsieur a été embecqué et gavé par l’ANEP puisqu’il a été directeur de ses éditions de 2001 à 2005. Il n’a pas été juste « payé » par le « pouvoir » : il a fait partie du pouvoir lui-même.

Le comble du ridicule? M. Labter vient d’être officiellement nommé par le ministre de l’industrie cinématographique au sein de la commission de lecture du Fonds de développement de l'art, de la technique et de l'industrie cinématographique (Fdatic) [2].

Ce monsieur collabore activement avec le gouvernement actuel alors qu’il me reproche d’être « proche » de ce même gouvernement. Y comprenez-vous quelque chose?

J’utiliserai la même phrase que celle utilisée par Lazhari Labter dans une de ses lettres ouvertes :

« Mais pourquoi as-tu fait ça Lazhari, pourquoi ? » [3]

 

Lazhari Labter et ses "combats"


M. Labter, militant pour la démocratie, la liberté des droits humains et de la justice sociale? Pour quelle liberté milite-t-il? De celle des censeurs et des coupeurs de langues?

M. Labter, vous êtes un fossoyeur de la liberté d’expression!

Inondé par des commentaires négatifs ― car le peuple n’est pas dupe !― et traîné dans la boue par un youtubeur nommé Rafaa 156 [4], notre grand défenseur des droits humains a été finalement contraint de rendre privé son post concernant mon livre, le retirant de l’espace public.

Ah, la liberté d’expression entre amis! Elle assure un si doux cocooning!

En fait, ce que ne sait pas ce cher M. Labter et beaucoup de mes contradicteurs zélés, c’est que mon livre « Arabesque américaine » a été d’abord publié au Canada en 2011, puis en Algérie par les Éditons Synergie (éditeur privé) en 2012. Après la parution de « Arabesque$ » édité en Belgique en 2015 par Michel Collon (Editions Investig’Action), j’ai d’abord proposé l’édition algérienne à M. Amar Ingrachen (éditeur privé) avant de le soumettre à l’ANEP. M. Ingrachen avait refusé de l’éditer pour des raisons qui le concernent tout en acceptant de publier mon livre sur Kamel Daoud.

De même, bien avant de proposer mon nouveau livre « Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak algérien ? » aux Éditions APIC, je l’avais envoyé en premier lieu à M. Ingrachen, fidélité à mon éditeur privé oblige. Je n’en ai même pas soufflé mot à l’ANEP.

Si Amar Ingrachen ―membre du club privé CPP (Café Presse Politique) de Radio M― avait édité ce livre, aurais-je été lynché de la sorte sur la place publique? Et si l’APS avait annoncé la parution de mon livre édité par M. Ingrachen, quelle aurait été la réaction? M’aurait-on accusé de collusion avec des forces cosmiques?

Et parlons-en de ces médias algériens privés libres et démocrates! Aucun journal, aucune télé (même étatique!) ne m’a invité, ni questionné au sujet de mon livre. La plupart d’entre eux ont totalement ignoré sa sortie et aucun n’en a encore fait une quelconque recension!

À qui ce livre fait-il peur? Existe-t-il des sujets tabous alors que notre pays vit des moments critiques?

« Taisez-vous M. Bensaada! »

Pourtant, cet ouvrage a fait le buzz sur les médias sociaux. On en parle, on le critique, on l'attaque, au grand bonheur des claviers qui s’en donnent à cœur joie.

El Watan en a parlé (à deux reprises), mais en mal comme de coutume quand il s’agit d’un ouvrage qui dénonce les collusions avec l’étranger. Et sans en commenter le contenu. Ce journal se sentirait-il concerné?

« Le Hirak cible d’attaques simultanées » [5], « Hirak-Pouvoir : le temps de la surenchère » [6]. Des titres qui suggèrent que mon livre est une attaque contre le Hirak et qu’il a été commandité par le « pouvoir », alors que tous ceux qui l’ont lu honnêtement attestent du sérieux du travail qui y figure.

Mais que peut-on attendre d'un journal qui est capable de faire une aussi horrible et indécente une que celle-ci?

 


Si les médias faisaient un travail professionnel, des entrevues auraient été réalisées avec moi et, surtout, avec les personnes que je cite dans mon livre. Des débats publics contradictoires auraient été organisés sur les plateaux de télé. Mais non : on tire à boulets rouges sur celui qui a écrit le livre, on le traite de conspirationniste tout en donnant un blanc-seing aux personnes citées dans l’ouvrage. Et cela, même si l’ouvrage contient des références vérifiables et des annexes on ne peut plus explicites.

Le comportement d’El Watan n’est pas nouveau à mon égard. Je me rappelle une anecdote qui date de la première sortie de mon livre « Arabesque américaine » à Montréal, en avril 2011. J’avais dans ce temps un ami, Samir Bendjaafar (pseudo Samir Ben), pigiste à El Watan. Je lui avais remis une copie de l’ouvrage avant même qu’il ne sorte en librairie.

Il en tira un superbe article qui fut publié par El Watan [7] le 20 avril 2011.  Quelques jours plus tard il me proposa une interview sur le même sujet qu’il réalisa et envoya à son journal. N’ayant pas eu de nouvelles de la publication de l’entrevue, je lui ai demandé la raison du retard. Gêné, il me répondit que le directeur du journal, M. Belhouchet en personne, lui avait signifié « qu’il ne voulait plus voir le nom de Bensaada dans son journal ».

Ce même Samir Bendjaafar mène actuellement une sordide campagne de salissage contre ma personne sans, bien sûr, avoir lu le livre puisqu’il n’est vendu qu’en Algérie.

Cher Samir, te rappelles-tu quand tu me traitais de « docteur en physique et récipiendaire d’une multitude de prix d’excellence au Canada » [8]. Te souviens-tu de cette phrase : « [] l’auteur montréalais d’origine algérienne Ahmed Bensaada vient de signer un essai très documenté sur le rôle des Etats-Unis dans le vent de révolte qui balaie le monde arabe depuis décembre dernier » [9]?

Qu’est-ce qui a pu bien changer ton comportement depuis? Quelle est la cause de ton hypocrisie? Qu’est-ce qui a métamorphosé tes panégyriques en insultes? Ta fréquentation assidue de Belhouchet et consorts ou la ligne éditoriale otanesque du journal qui te paie et te dicte la marche à suivre?

Cher ami d’antan : tu as tout d’un coup rétréci à mes yeux.

Je me demande ce que pensera l’ombudsman de Radio Canada ―où tu travailles actuellement― de ton comportement contraire à l’éthique journalistique, après le dépôt de ma plainte contre toi. Car, contrairement à tes confrères pseudo-journalistes que je cite dans ce texte, toi tu travailles au Canada, un pays où la déontologie n’est pas un vain mot.

Revenons maintenant au microcosme algérois. Dans sa longue diatribe contre moi (et non contre mon livre), sieur Labter en a profité pour placer un copain et le couvrir d’éloges. Un truc du genre « ton bouquin n’arrive pas à la cheville de ceux de mon ami Belalloufi ». Un peu de pub en plein buzz, ça ne peut être que profitable.

Hocine Belalloufi est une « vieille » connaissance avec qui j’ai eu maille à partir, il y a un peu plus d’une année [10]. À la parution de mon article sur la « printanisation » de l’Algérie [11], il s’est senti dans l’obligation de déclarer que mon texte était « d'une navrante pauvreté » [12], le disqualifiant du revers de la main. Je lui ai alors proposé d’en discuter avec ses amis du Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) qui connaissent très bien la National Endowment for Democracy (NED) puisqu’ils sont financés par cet organisme depuis…1997!

 

Hocine Belalloufi


Je pensais que nos échanges allaient en rester là, mais non. M. Belalloufi a récidivé en joignant sa voix à celle de la meute [13], traitant mon livre « d’enquête policière », oubliant au passage de parler de son contenu. Selon M. Labter, Hocine Belalloufi est « un militant marxiste, politologue et journaliste. Il a juste oublié de préciser qu’il se spécialisait dans les polars.

Au fait, M. Belalloufi, pouvez-vous dire à vos amis que je publierai, dans un proche avenir, d’autres documents concernant les financements étrangers?

Lorsque j’ai entendu parler de Radio Corona International (RCI), je pensais qu’il s’agissait d’une radio spécialisée dans la santé et dédiée à la pandémie du COVID-19. Des amis m’ont finalement expliqué qu’elle avait été créée aux États-Unis par un journaliste « exilé », Abdellah Benadouda, afin de continuer le Hirak sur le cyberespace et donc n’avait rien à voir avec la médecine. Je leur ai alors demandé pourquoi tous les médias mainstream occidentaux en parlaient : Le Monde, Canal +, France 24, RT, RSF, Voice Of America, VaticanNews, CBCNews, El Pais, etc.? Même la Brookings Institution, un des plus anciens think tanks étasuniens s’y est intéressé [14]. Personne n’a pu répondre à cette question.

La sortie de mon livre a suscité l’intérêt de RCI dès les premiers jours. J’avais espéré un traitement plus professionnel que celui que j’ai décrit précédemment (États-Unis et tout le tralala) mais je me suis vite rendu compte que cela allait être pire. Il faut se rendre à l’évidence que même si cette radio est domiciliée outre-Atlantique, certaines personnes qui gravitent autour ne différent pas d’un iota de ceux que j’ai cités auparavant.

Tout d’abord, un chroniqueur nommé Hamdi Baala (un collaborateur de la sulfureuse Al Jazeera, ce qui en dit long sur ses accointances politico-journalistiques) fit un portrait très caricatural de ma personne (lui aussi sans lire mon livre) dont voici quelques exemples: « [] l'approche complotiste et peu sérieuse de l'auteur »; « […] manquements à l'éthique journalistique […] »; « l'écrivain atteint un degré de lâcheté ignoble en s'attaquant à un homme qui ne peut pas se défendre car détenu pour ses positions politiques : Karim Tabbou », etc.

 

 

Texte de Hamdi Baala


Il a même essayé de faire rire ses amis facebookiens en racontant une histoire rocambolesque où l’accusé se nommait Ahmed Bensaada. Très drôle!

Chose surprenante, il n’y a aucune mention du contenu de mon livre dans tout son texte. Pire que ça, si ce monsieur l’avait lu, il aurait remarqué ce que j’ai écrit concernant M. Tabbou.

On se demande alors dans quel camp se trouve cette « ignoble lâcheté » qu’il utilise pour me qualifier.

 


Ce même chroniqueur a interviewé trois des personnes citées dans mon livre. Ses entrevues ont été diffusées dans l’émission RCI #26, du 9 juin 2020, après une présentation où il traita mon livre de « pamphlet de propagande complotiste ». Aucune question à ses invités sur le contenu du livre mais, en revanche, une étrange insistance sur « Est-ce que vous allez poursuivre l’auteur? ». On avait l’impression que M. Hamdi Baala jubilerait de me voir emprisonné alors que lui et sa radio se vantent de défendre les prisonniers d’opinion.

« Bensaada au cachot! », aurait-il scandé, les veines du cou gonflées.

Après tout ce lynchage médiatico-radiophonique, quelle ne fût ma surprise de recevoir un courriel du dénommé Hamdi Baala en personne. Toute honte bue, il m’appela « MÔSSIEU Bensaada » et m’invita à répondre à ses questions.

Comment peut-on donner la parole à un auteur après l’avoir lynché sur la place publique? Quelle crédibilité ont ces faussaires du journalisme? Où est passée l’éthique journalistique dont ils se targuent et qu’ils prétendent instaurer dans l’Algérie du futur? Comment se fait-il que les personnes citées dans l’ouvrage soient reçues avec tous les honneurs, et que l’auteur soit attaqué sans aucun ménagement?

Avec Radio Corona, les surprises vont crescendo. Dans l’émission RCI#27, en date du 12 juin 2020, le clou du spectacle fût l’apparition d’un clown d’un genre spécial, nommé Kamal Almi (Moh Kam pour les intimes). Pendant neuf minutes, il tenta de faire de l’humour en égrenant un chapelet d’obscénités scatologiques. Il m’a fallu boucher le nez pour achever d’écouter ses logorrhées nauséabondes à mon sujet. Ce n’était plus RCI, mais RKI (Radio Khorti [15] Internationale), pour ne pas dire autre chose qui choquerait mes lecteurs.

 

Cliquez ici pour écouter l'obscène chronique de Kamal Almi


Outre ses talents clownesques, Kamal Almi est aussi un spécialiste de la prestidigitation. En effet, il écrivit en 2016 :

« Pourtant, les journaux [algériens] continuent à se « vendre » [] à des officines étrangères actives qui ont soit à protéger en Algérie leurs intérêts réels (exemples : France, États-Unis), soit à saboter le pays qui, jadis – « bien jadis » – leur fit outrageusement de l’ombre et, quelque part encore, continue à les tracasser (exemple : Maroc et, par un jeu même pas subtil d’alliances, Israël) » [16].

La main de l’étranger? Et dans les médias algériens? Serais-tu conspirationniste toi aussi, Moh Kam?

 

Samir Bendjaafar et Kamal Almi

Ces deux personnes de Montréal m'ont bassement attaqué: action concertée ou simple coïncidence?


Je me rappelle qu’en 2010, j’avais lancé un « Appel pour la levée de l’interdiction de SILA (Salon International du Livre d’Alger) infligée à la littérature égyptienne » [17] qui avait eu, en ce temps-là, un succès retentissant. La forte mobilisation autour de ma pétition avait permis de forcer la ministre de la Culture de l’époque à revoir sa copie et d’inviter les éditeurs égyptiens. Parmi les premiers signataires, on pouvait lire le nom de Kamal Almi.

De défenseur de la noble littérature à jongleur avec des excréments, quelle décadence!

D’amoureux des belles-lettres à disciple du khorti, quelle déchéance!

Et que dire de cette farce nommée Radio M qui invite maître Bouchachi pendant près d’une heure sans effleurer ne serait-ce qu’un instant le contenu de mon livre [18]? Le comble : quelques secondes avant la fin de l’émission, M. Ihsane El Kadi annonce sarcastiquement que M. Drareni (à qui en passant j’espère une prompte libération) a demandé à Mme Assoul de lui dire de m’inviter. Et tout cela devant le sourire jocondien de M. Bouchachi.

 

Tweet de Mme Zoubida Assoul


Faudrait-il aussi, M. El Kadi, que je vous écrive pour savoir quel jour votre seigneurie daignera-t-elle me recevoir dans votre « prestigieuse » radio?

La commedia dell'arte dans toute sa splendeur!

 

La relation "comique" entre Radio Corona Internationale et Radio M


Il serait fastidieux de faire une recension complète des méfaits journalistiques causés par la sortie de mon livre.

Dans une de ses vidéos, Rafaa 156 a donné une très belle image du phénomène : mon ouvrage a agi comme un projecteur de chalutier qui fait sortir toutes les sardines de la mer. Au-delà des informations qui y sont contenues, l’ouvrage a révélé un système médiatique pourri, une 3issaba (bande mafieuse) journalistique aussi néfaste pour l’Algérie que celle qui a été mis hors d’état de nuire par le Hirak.

Il est donc impératif de nettoyer ce secteur pour en enlever les mauvaises herbes, les vendeurs de khorti et les faussaires de l’information.

Il faut se le dire : une Algérie nouvelle ne peut prétendre exister qu’avec des journalistes intègres, des médias honnêtes et une véritable liberté d’expression.



[1] Ahmed Bensaada, « Chawki Amari ou les élucubrations psychédéliques d'un chroniqueur algérien en manque d'inspiration » AhmedBensaada.com, 8 juillet 2016, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=390:2016-07-08-09-27-27&catid=37:societe&Itemid=75

[2] APS, « Cinéma: installation des nouveaux membres de la commission de lecture du Fdatic », 8 juin 2020, http://www.aps.dz/algerie/105931

[3] Lazhari Labter, « Blocage de Radio M et Maghreb Émergeant : lettre de l’écrivain et poète, Lazhari Labter, adressée à Ammar Belhimer », L’Avant-Garde, 18 avril 2020,

https://www.lavantgarde-algerie.com/article/la-lutte/blocage-de-radio-m-et-maghreb-emergeant-lettre-de-lecrivain-et-poete-lazhari-labter-adressee-ammar-belhimer

[4] Rafaa 156, « Lazhari Labtar “Journaliste : un métier qui consiste à expliquer aux autres ce qu'on ne comprend pas soi-même », Youtube, 11 juin 2020,

https://www.youtube.com/watch?v=iheDp43B1NA

[5] Abdelghani Aichoun, « Le hirak cible d’attaques simultanées », El Watan, 9 juin 2020 ,

https://www.elwatan.com/edition/actualite/le-hirak-cible-dattaques-simultanees-09-06-2020

[6] A. Merad, « Hirak-Pouvoir : le temps de la surenchère », El Watan, 11 juin 2020,

https://www.elwatan.com/chronique-de-a-merad/hirak-pouvoir-le-temps-de-la-surenchere-11-06-2020

[7] Samir Ben, « Canada : Parution d’un essai sur le rôle des Etats-Unis dans le printemps arabe », El Watan, 20 avril 2011, http://www.politique-actu.com/actualite/arabesque-americaine-role-etats-unis-dans-revoltes-arabe-ahmed-bensaada/260127/

[8] Ibid

[9] Ibid

[10] Ahmed Bensaada, « Belalloufi, le RAJ et l'importation de la démocratie », AhmedBensaada.com, 2 mai 2019, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=490:2019-05-02-15-00-34&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119

[11] Ahmed Bensaada, « Huit ans après : la « printanisation » de l’Algérie », AhmedBensaada.com, 4 avril 2019,

http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=475:2019-04-04-22-50-13&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119

[12] Kamel Lakhdar -Chaouche, « L'Occident préfère un régime soumis à ses intérêts », L’Expression, 17 avril 2019,

http://www.lexpressiondz.com/nationale/loccident-prefere-un-regime-soumis-a-ses-interets-314185

[13] Hocine Belalloufi, « A propos des thèses d’Ahmed Bensaada », DzVid, 9 juin 2020, https://www.dzvid.com/2020/06/09/a-propos-des-theses-dahmed-bensaada/

[14] Yahia H. Zoubir et Anna L. Jacobs, « Will Covid-19 reshape Algerias’s political system? », Brookings Institution, 10 mai 2020,

https://www.brookings.edu/opinions/will-covid-19-reshape-algerias-political-system/

[15] Khorti : mensonge grossier en arabe dialectal algérien

[16] Kamal Almi, « El-Watan est-il honnêtement soutenable? », Huffpost, 25 juin 2016, https://algeria-watch.org/?p=65504

[17] Ahmed Bensaada, « Appel pour la levée de l’interdiction de SILA infligée à la littérature égyptienne », AhmedBensaada, 21 août 2010,

http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=95:test&catid=37:societe&Itemid=75

[18] CPP Radio M, « Le Hirak est pressé de reprendre la rue, mais ... », Youtube, 10 juin 2020, https://www.youtube.com/watch?v=HaDlXQGuNmY&feature=youtu.be

 


 

 

« exilé »,

 

M. Dhina,

Dans votre vidéo datée du 4 juin 2020, vous avez essayé d’attaquer mon frère ainé, Ahmed, au sujet de son nouveau livre. Il m’a dit qu’il voulait vous répondre, mais j’ai insisté pour que je m’en charge moi-même.

Tout d’abord, je dois vous dire que je n’aime pas qu’on médise sur les gens. Surtout de la part de quelqu’un qui a les mains rouges et la langue fourchue, réminiscences de votre appartenance au FIS et au FIDA (Front islamique du djihad armé).

Et je n’aime pas tout particulièrement qu’on médise sur mon frère. Non seulement à cause du lien familial qui nous unit, mais parce qu’il a toujours été honnête, intègre et profondément amoureux de son pays. Notre honorable père nous a ainsi éduqué, lui qui a passé de nombreuses années de sa vie à enseigner le saint Coran dans les campagnes de notre si beau pays.

En me montrant la vidéo, il m’a expliqué que vous étiez, comme lui, physicien. Je lui ai alors posé les questions suivantes : comment un physicien, aussi brillant soit-il, peut parler d’un livre qu’il n’a pas encore lu? Pouvait-il, par exemple, tripatouiller l’espace-temps afin de consulter, à partir de la Suisse, un livre le premier jour de sa mise en vente à Alger? Ou peut-être aurait-il fait appel à la mécanique quantique et son fameux « effet tunnel »?

En guise de réponse, il se référa à la citation d’un célèbre physicien, un expert en la matière, M. Albert Einstein en personne: « Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine...mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue ».

Ah, ce sacré Einstein! Un vrai génie qui a réponse à tout.

Vous lui avez ensuite proposé d’écrire certains livres qui semblent vous intéresser. Mais, vous aussi, vous avez fait des études, n’est-ce pas? Pourquoi ne pas les écrire vous-même au lieu de radoter sur les médias sociaux comme un adolescent en mal de célébrité?

Mon frère a écrit un livre avec des dizaines de références consultables et des annexes bien fournies qui confirment ses dires. Pourquoi ne pas faire la même chose et prouver de la sorte que vous maîtrisez une quelconque langue tout en étant capable d’énoncer des idées et de les défendre?

Vous avez atteint le summum du ridicule lorsque vous lui avez d’abord « octroyé » le droit d’écrire pour ensuite l’accuser de travailler pour ce que vous appelez « le régime algérien ». Mais alors pour qui travaillait-il lorsqu’il a écrit son livre « Arabesque$ » sur le « printemps » arabe? Pour les « régimes » tunisien, égyptien, libyen, syrien ou yéménite?

Vous dites avoir des preuves. Où sont-elles? Vous le physicien, ne savez-vous pas que toute publication ne vaut rien sans ses références?

En fait, on se rend compte en vous écoutant que les gens comme vous ― qui ne travaillent que pour l’argent ― ne peuvent à aucun moment penser qu’il existe sur cette Terre des gens intègres, des électrons libres qui n’œuvrent et ne vivent que pour leurs idées. Cette conception de l’intellectuel vous dépasse car elle n’est pas incluse dans votre logiciel obsolète.

Quant à cette histoire de prise en charge pour passer dans une chaîne nationale, vous ne vous êtes même pas rendu compte qu’il était à Montréal et que ses interventions ont été faites par Internet. Est-ce de la mauvaise foi où avez-vous pris l’habitude de la prise en charge VIP par la chaîne Al Magharibia où vous habitez à temps partiel?

Contrairement à vous et malgré ses livres et ses centaines d’articles traduits en plusieurs langues, il n’a jamais été invité par France 24. Pourquoi cela? Parce que vous, vous servez la destruction des états-nations alors que lui les protège. Parce que lui est pour un Hirak algéro-algérien et vous pour un Hirak imaginé par des think tanks occidentaux. Parce que lui est pour un Hirak pacifique et rassembleur alors que vous pour un Hirak néfaste et destructeur.

Je vous mets au défi M. Dhina: demandez à vos amis de France 24 de l’inviter dans le même plateau que vous, pour un débat contradictoire.

Je ne veux pas clore cette lettre avant de vous donner quelques petites informations anodines.

Je suis mort en 1994 alors que je n’avais que 21 ans. Pourtant j’avais plein de rêves et je m’imaginais vivre et grandir avec mon frère et toute ma famille. Comme tout jeune, je rêvais de fonder une famille, d’avoir une douce épouse et beaucoup d’enfants. Voir fleurir les printemps et cueillir les automnes. Voir vieillir mes parents et grandir mes enfants.

Vivre, tout simplement.

J’ai malheureusement été assassiné par vos amis terroristes islamistes lorsque j’accomplissais mon service national. J’ai été criblé de balles par vos acolytes qui ne nous ont laissé aucune chance, mes amis et moi. Ils nous ont volé nos vies, nos espoirs et nos rêves.

Depuis 1994, mon frère, mes parents et toute ma famille sont toujours en deuil. C’est pour cela que lorsque vous débitez vos logorrhées dans vos vidéos, ce ne sont pas des mots qui sortent, mais des croassements macabres et lugubres qui se répandent en écho jusqu’au fin fond du cyberespace.

Je suis mort M. Dhina, mais mon âme vous hantera jusqu’à la fin des temps. Vous et vos semblables.

 

Hocine Bensaada

1973-1994

M. Dhina,

Dans votre vidéo datée du 4 juin 2020, vous avez essayé d’attaquer mon frère ainé, Ahmed, au sujet de son nouveau livre. Il m’a dit qu’il voulait vous répondre, mais j’ai insisté pour que je m’en charge moi-même.

Tout d’abord, je dois vous dire que je n’aime pas qu’on médise sur les gens. Surtout de la part de quelqu’un qui a les mains rouges et la langue fourchue, réminiscences de votre appartenance au FIS et au FIDA (Front islamique du djihad armé).

Et je n’aime pas tout particulièrement qu’on médise sur mon frère. Non seulement à cause du lien familial qui nous unit, mais parce qu’il a toujours été honnête, intègre et profondément amoureux de son pays. Notre honorable père nous a ainsi éduqué, lui qui a passé de nombreuses années de sa vie à enseigner le saint Coran dans les campagnes de notre si beau pays.

En me montrant la vidéo, il m’a expliqué que vous étiez, comme lui, physicien. Je lui ai alors posé les questions suivantes : comment un physicien, aussi brillant soit-il, peut parler d’un livre qu’il n’a pas encore lu? Pouvait-il, par exemple, tripatouiller l’espace-temps afin de consulter, à partir de la Suisse, un livre le premier jour de sa mise en vente à Alger? Ou peut-être aurait-il fait appel à la mécanique quantique et son fameux « effet tunnel »?

En guise de réponse, il se référa à la citation d’un célèbre physicien, un expert en la matière, M. Albert Einstein en personne: « Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine...mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue ».

Ah, ce sacré Einstein! Un vrai génie qui a réponse à tout.

Vous lui avez ensuite proposé d’écrire certains livres qui semblent vous intéresser. Mais, vous aussi, vous avez fait des études, n’est-ce pas? Pourquoi ne pas les écrire vous-même au lieu de radoter sur les médias sociaux comme un adolescent en mal de célébrité?

Mon frère a écrit un livre avec des dizaines de références consultables et des annexes bien fournies qui confirment ses dires. Pourquoi ne pas faire la même chose et prouver de la sorte que vous maîtrisez une quelconque langue tout en étant capable d’énoncer des idées et de les défendre?

Vous avez atteint le summum du ridicule lorsque vous lui avez d’abord « octroyé » le droit d’écrire pour ensuite l’accuser de travailler pour ce que vous appelez « le régime algérien ». Mais alors pour qui travaillait-il lorsqu’il a écrit son livre « Arabesque$ » sur le « printemps » arabe? Pour les « régimes » tunisien, égyptien, libyen, syrien ou yéménite?

Vous dites avoir des preuves. Où sont-elles? Vous le physicien, ne savez-vous pas que toute publication ne vaut rien sans ses références?

En fait, on se rend compte en vous écoutant que les gens comme vous ― qui ne travaillent que pour l’argent ― ne peuvent à aucun moment penser qu’il existe sur cette Terre des gens intègres, des électrons libres qui n’œuvrent et ne vivent que pour leurs idées. Cette conception de l’intellectuel vous dépasse car elle n’est pas incluse dans votre logiciel obsolète.

Quant à cette histoire de prise en charge pour passer dans une chaîne nationale, vous ne vous êtes même pas rendu compte qu’il était à Montréal et que ses interventions ont été faites par Internet. Est-ce de la mauvaise foi où avez-vous pris l’habitude de la prise en charge VIP par la chaîne Al Magharibia où vous habitez à temps partiel?

Contrairement à vous et malgré ses livres et ses centaines d’articles traduits en plusieurs langues, il n’a jamais été invité par France 24. Pourquoi cela? Parce que vous, vous servez la destruction des états-nations alors que lui les protège. Parce que lui est pour un Hirak algéro-algérien et vous pour un Hirak imaginé par des think tanks occidentaux. Parce que lui est pour un Hirak pacifique et rassembleur alors que vous pour un Hirak néfaste et destructeur.

Je vous mets au défi M. Dhina: demandez à vos amis de France 24 de l’inviter dans le même plateau que vous, pour un débat contradictoire.

Je ne veux pas clore cette lettre avant de vous donner quelques petites informations anodines.

Je suis mort en 1994 alors que je n’avais que 21 ans. Pourtant j’avais plein de rêves et je m’imaginais vivre et grandir avec mon frère et toute ma famille. Comme tout jeune, je rêvais de fonder une famille, d’avoir une douce épouse et beaucoup d’enfants. Voir fleurir les printemps et cueillir les automnes. Voir vieillir mes parents et grandir mes enfants.

Vivre, tout simplement.

J’ai malheureusement été assassiné par vos amis terroristes islamistes lorsque j’accomplissais mon service national. J’ai été criblé de balles par vos acolytes qui nous ont laissé aucune chance, mes amis et moi. Ils nous ont volé nos vies, nos espoirs et nos rêves.

Depuis 1994, mon frère, mes parents et toute ma famille sont toujours en deuil. C’est pour cela que lorsque vous débitez vos logorrhées dans vos vidéos, ce ne sont pas des mots qui sortent, mais des croassements macabres et lugubres qui se répandent en écho jusqu’au fin fond du cyberespace.

Je suis mort M. Dhina, mais mon âme vous hantera jusqu’à la fin des temps. Vous et vos semblables.

Hocine Bensaada

1973-1994

 

Traducción del francés: Purificación González de la Blanca


Aunque su génesis es mucho más antigua, las entidades agrupadas bajo el término de organizaciones no gubernamentales (ONG) tuvieron un ascenso meteórico en los años 80 y 90 del siglo pasado y sus campos de intervención se han diversificado: emergencia humanitaria, alimentación, derechos humanos o medio ambiente.

Según los especialistas, este aumento coincide con el surgimiento del neoliberalismo impulsado durante los años de Reagan-Thatcher. Según la activista Ana Minski:

La proliferación de ONG en el sur en la década de 1990 está indudablemente vinculada al debilitamiento de las capacidades del gobierno para proporcionar servicios públicos, el resultado de políticas neoliberales que se impusieron en el contexto del capitalismo. globalizado y altamente financierizado ”.

Debido a las políticas de austeridad y los recortes en el gasto público, los gobiernos han recurrido a las ONG para proporcionar servicios de bajo costo, que alguna vez proporcionaron en los sectores de salud, educación y salud. cultura, etc. Abundando en este sentido, la escritora india Arundhati Roy especifica que las ONG distribuyen "gota a gota, en forma de ayuda o trabajo voluntario, a lo que la gente normalmente debería tener derecho ". Esto lleva a algunos especialistas a describir a las ONG como el "caballo de Troya" del neoliberalismo.

 

 

 

La ONGizacion de la resistencia (por Arundhati Roy)

De una conferencia dada en San Francisco, California, el 16 de agosto de 2004


Con el final de la Guerra Fría, las ONG se utilizaron para otros fines. Se trataba de la "democratización" de los países orientales que antes pertenecían al redil soviético, para extraerlos de la influencia rusa. Con este fin, Estados Unidos ha desplegado un arsenal de organizaciones específicamente dedicadas a esta tarea. Los ejemplos incluyen: USAID (Agencia de los Estados Unidos para el Desarrollo Internacional), NED (National Endowment for Democracy) y sus cuatro satélites, Freedom House y Open Society de G. Soros. Además de este último, que es privado, todas las demás organizaciones están financiadas directa o indirectamente, parcial o totalmente por el gobierno de los Estados Unidos.

Los satélites NED son bien conocidos: IRI (Instituto Republicano Internacional), NDI (Instituto Democrático Nacional), Centro de Solidaridad y CIPE (Centro para la Empresa Privada Internacional).

Para reclamar el nombre de ONG, una organización debe cumplir al menos las siguientes cinco condiciones: el origen privado de su constitución, la organización sin fines de lucro, su independencia financiera, su independencia política y el concepto de interés. público de su misión. En el caso de estas organizaciones estadounidenses y los grupos que financian en los países seleccionados, estas condiciones nunca se cumplen.

El uso de estos organismos ha demostrado la efectividad del "poder blando" de los Estados Unidos en las operaciones de "cambio de régimen". Esto fue evidente en las revoluciones de colores en Serbia, Georgia o Ucrania. Durante la "primavera" árabe, estas mismas organizaciones de "exportación" de la democracia estadounidense estuvieron involucradas en Túnez, Egipto, Libia, Siria y Yemen y ahora se conoce el resultado desastroso de su participación, especialmente en Los últimos tres países.

El modus operandi de esta "democratización" es siempre el mismo. Los activistas locales, agrupados o no en las ONG locales, son elegidos, financiados, capacitados y conectados en red en su región de origen (en el caso de los países árabes, esta es la región MENA: Medio Oriente y África del Norte). Durante posibles protestas populares legítimas causadas por problemas sociales reales, estos activistas se ponen a la vanguardia de las manifestaciones y tratan de dirigirlas de acuerdo con las agendas preparadas en el extranjero.

Para ilustrar este punto, citemos a activistas como Slim Amamou (Túnez), Mohamed Adel (Movimiento del 6 de abril - Egipto), Ali Ramadan Abouzaakouk, (Foro de Desarrollo Humano y Político de Libia - Libia), Aussama Monajed (Movimiento por la Justicia y el Desarrollo - Siria) y Tawakkol Karman (Mujeres periodistas sin cadenas - Yemen).

 


En Argelia, varias ONG locales financiadas por organizaciones estadounidenses fueron muy visibles durante las manifestaciones, tanto en 2011 como durante el Hirak, en 2019-2020. Estos incluyen, entre otros, la Liga Argelina para la Defensa de los Derechos Humanos (LADDH), el Rally de Acción Juvenil (RAJ), el Colectivo de Familias de Desaparecidos en Argelia (CFDA), etc. Sin embargo, es curioso observar que las ONG que reciben subsidios extranjeros están todas en la misma onda con respecto a sus reclamaciones. No hay una sola discrepancia.

Calificadas como ONG (que da igual no gubernamentales o no gratas), las organizaciones estadounidenses para "exportar" la democracia han sido prohibidas en ciertos países como Rusia, que ha prohibido a USAID por "  interferencia en la vida política rusa ". La lista de ONG "no deseadas" en Rusia ha crecido y actualmente incluye NED, NDI, IRI, Freedom House y Open Society of Soros.

En América del Sur, los países del ALBA (Alianza Bolivariana para los Pueblos de Nuestra América) firmaron una resolución en 2012 llamando a la expulsión inmediata de USAID de los países miembros de la alianza (Bolivia, Cuba, el '' Ecuador, Dominica, Nicaragua y Venezuela).

Por otro lado, algunos países BRICS (Brasil, Rusia, India, China y Sudáfrica) tienen leyes que prohíben o fortalecen el control de las ONG en su territorio.

Desde 2014, las ONG que trabajan en Egipto tienen que registrarse con las autoridades, de lo contrario corren el riesgo de la incautación de sus bienes o procedimientos legales. Además, las autoridades también deben aprobar cualquier financiamiento del exterior.

Entre otros países árabes, los Emiratos Árabes Unidos (EAU) cerraron las oficinas de varias ONG extranjeras en 2012, incluido el NDI. Por su parte, el parlamentario jordano Zakaria Al-Sheikh solicitó, en enero de 2016, a la cámara baja del Parlamento de Jordania que pusiera fin a las actividades de este mismo órgano argumentando que " constituye un peligro para la seguridad nacional ".

Debe saber que tales actividades en suelo estadounidense se rigen por la Ley de Registro de Agentes Extranjeros, que es una ley estadounidense que requiere el registro de cabilderos que representan intereses políticos o económicos extranjeros.

Finalmente, no debemos creer absolutamente que las ONG estadounidenses son las únicas activas en suelo argelino. Otros, europeos, están muy presentes allí.

¿Deberíamos legislar para supervisar, controlar o incluso prohibir la financiación extranjera de ONG en Argelia? Este es ciertamente un punto en el que es imprescindible considerar seriamente en un futuro muy cercano.


 


 

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