Hirak en Algérie : À quoi jouent les médias mainstream?
Hirak, 15e vendredi
Oran centre, le 31 mai 2019, 14h.
La ville est calme, le ciel est bleu. Pas un petit nuage, même au-dessus de la forteresse de Santa-Cruz. Un temps radieux. Pas étonnant, la radieuse n’est-il pas le surnom de la belle ville d’Oran?
Les prieurs du vendredi finissent de sortir des mosquées en ce dernier vendredi du Ramadhan, enfilant leurs chaussures sur le seuil du lieu de prière. Certains rentrent chez eux d’un pas soutenu. Une bonne sieste après l’obligation cultuelle hebdomadaire en attendant la rupture du jeûne n’est pas de refus. Le hirak peut bien attendre la fin du mois sacré. D’autres se dirigent vers les artères qui doivent accueillir d’ici peu les manifestants. Une bonne marche après l’obligation cultuelle hebdomadaire n’est aussi pas de refus, histoire de maintenir la pression politique sur le système et de prouver que la contestation ne faiblit pas.
De temps à autre, une brise de mer s’engouffre dans les rues perpendiculaires au Front de mer, soulevant les banderoles et les drapeaux des manifestants qui se trouvent contraints d’user de dextérité pour éviter qu’ils ne s’envolent.
Sur la rue Larbi Ben M’hidi, artère principale de la vieille ville, on entend déjà un bruit sourd. La première vague de protestataires pointe, au loin, en provenance de la place du Premier novembre, lieu du ralliement initial. Tout y est. Drapeaux nationaux, pancartes, banderoles, slogans, chants, etc. Une ambiance de manifestation dans un climat bon enfant où chacun y va de sa tirade. Les manifestants défilent en groupe distincts, par vagues séparées par un no man’s land de bitume de dizaines de mètres de long pour éviter les échauffourées entre groupes opposés. En effet, cela fait déjà plusieurs vendredis que l’harmonie du hirak s’est fissuré. L’inflation des demandes, l’intransigeance de certains acteurs, les différents scénarios de sortie de crise et les batailles rangées dans le cyberespace ont eu raison de l’unanimité du début.
Novembristes [1], nationalistes, cyberactivistes, makistes [2], mamistes [3] fédéralistes, islamistes, chacun y a ajouté son grain de sel si bien que l’union, source des succès initiaux contre le système, a inexorablement périclité.
Devant une rue bondée de badauds et de sympathisants, chaque groupe, à qui mieux mieux, donne de la voix. On a eu droit à des :
« Djich chaâb, khawa khawa, ou Gaïd Salah maa el khawana ! » (L'armée et le peuple sont frères et Gaïd Salah [4] est avec les voleurs [ou traitres]).
Et, par un autre groupe, à un couplet beaucoup plus nuancé, voire opposé:
« Djich chaâb, khawa khawa, Wled França, Barra, Barra! » (L'armée et le peuple sont frères et les enfants de la France dehors, dehors!)
Et aussi :
« Ya Macron, Hez Wladek, El Djazair Mechi Bladek! » (Hé, Macron, prends tes enfants, l’Algérie n’est pas ton pays!).
Ou encore:
« La Washington, La Paris, Ahna Naaynou Erraïs ! » (Ni Washington, ni Paris, c’est nous qui allons désigner le président!).
Ainsi que : « Zabana oua si El Houes, maa el Harka Manach Labess » (Zabana et si El Haoues [5], avec les harkis [6] nous ne sommes pas bien).
Sans oublier le chant préféré des Algériens : « Filestine, Filestine, Filestine Echouhada, Filestine Echouhada, Filestine, Filestine » (Palestine, Palestine, la Palestine des martyrs, la Palestine des martyrs, Palestine, Palestine).
Mais même ce leitmotiv des manifestations algériennes ne fait plus l’unanimité. Un groupe de jeunes arborant un drapeau berbère laissa échapper : « Libérez d’abord votre pays avant de libérer celui des autres ». Allusion transparente au seul drapeau étranger présent dans les marches: le drapeau palestinien [7].
Les messages écrits sur les pancartes et les banderoles dépeignent également cette division. En voici quelques exemples :
« À bas le régime militaire, État civil et non militaire »
« L’unité du peuple + l’unité de l’armée = Unité de la patrie »
« La France est l’ennemi d’hier, la France est l’ennemi d’aujourd’hui, La France est l’ennemi du futur, oui à la solution constitutionnelle, non à la période de transition ».
« Une vraie transition pour la fin du système est impossible avec la même constitution et avec les mêmes partis alibis du système ».
Et, actualité oblige, de grandes banderoles pour dénoncer la mort de Kamel Eddine Fekhar, le militant autonomiste mozabite.
« Vous avez tué Fekhar en prison, bande mafieuse »
À la fin de la marche, toutes les cohortes se retrouvent sur la place Zabana. Certains groupes continuent de scander leurs refrains à tue-tête couverts, de temps à autres, par le bruit de l’hélicoptère de la police qui survole le lieu. La promiscuité aidant, une bagarre éclata entre les opposants au chef d'État-major de l'Armée et ceux qui lui sont favorables. Un mouvement de panique et quelques coups plus tard, tout rentra dans l’ordre.
Un manifestant profita de l’occasion et prit la parole pour souligner les divergences du hirak:
« Il n’y a pas de solution en dehors de la constitution. Il faut une instance indépendante qui organise les élections. On est avec elle et la majorité du peuple est avec elle […]. Il y a des luttes idéologiques entre islamistes et laïques, entre ceux qui sont pour l’institution militaire et ceux qui sont contre […] ».
Vers 17h, la foule des manifestants commença à se disperser rapidement en pensant probablement au prochain vendredi. Avec la fin du ramadhan prévue en milieu de semaine, la prochaine marche accueillera certainement plus de monde. En effet, selon la plupart des personnes questionnées, ce 15e vendredi n’avait rassemblé que 2000 à 3000 personnes, bien loin des immenses foules du début du hirak.
Les médias français
À une heure avancée de la soirée, la chaîne France 24 (en arabe) traite évidemment des manifestations algériennes en priorité. Sans cligner des yeux, la journaliste Rajaa Makki annonce que des millions (sic) de personnes étaient descendues dans les rues de nombreuses villes algériennes demandant le départ du chef d'État-major de l'Armée (re-sic). Aucune nuance dans le propos ni dans le nombre avancé de manifestants comme si la chaîne française avait des correspondants dans toutes les villes algériennes et des techniques de comptage sophistiquées. Comment peut-on arriver à « des millions », si la 2e ville d’Algérie ne compte qu’un maximum de 3000 manifestants?
Son correspondant à Alger, Fayçal Métaoui, enlève quand même un zéro et parle de « centaines de milliers » de manifestants. Il y met tant de conviction qu’il semblerait qu’il les ait comptés lui-même. Quant aux affirmations concernant le chef d'État-major, il ne les relativise même pas.
Rajaa Makki et Fayçal Métaoui
Ainsi, pour France 24, Rajaa Makki et Fayçal Métaoui le portrait algérien est aussi limpide qu’une eau de source : des millions (ou des centaines de milliers) d’Algériens ont manifesté pour demander le départ du chef d'État-major de l'Armée. Où sont passées les autres voix qui s’élèvent pour que soit évitée la confrontation avec l’armée? Qu’est-il advenu des manifestants qui exigent le respect de la constitution? Niet! Personne ne les a vus ? Ni Rajaa Makki, ni même le « grand » journaliste Fayçal Métaoui. C’est ce qu’on appelle un mensonge par omission.
Mais rien n’est étonnant avec ces deux journalistes. Rajaa Makki est une sympathisante du « Mouvement du 14 mars » libanais. Ce mouvement, hostile à la Syrie, avait soutenu la « Révolution du Cèdre », une révolution colorée « Made by CANVAS » [8] dont l’élément déclencheur a été la mort, en 2005, du Premier ministre libanais de l’époque, Rafiq Hariri. Selon les spécialistes, la « Révolution du Cèdre » a été le prélude du « printemps » arabe et le premier pays arabe « printanisé » fut le Liban.
Fayçal Métaoui, quant à lui, est un fervent défenseur de la « printanisation » des pays arabes qui officiait dans le journal El Watan (un certain temps comme rédacteur en chef). N’était-ce pas lui qui, en plein « printemps » arabe, se demandait « pourquoi les écrivains, artistes et intellectuels arabes, algériens surtout, ne disent rien sur les crimes abominables des régimes syrien et yéménite » [9]? N’accusait-il pas le gouvernement algérien d’être de connivence avec le colonel Kadhafi et de ne pas condamner « les exécutions et le bombardement des villes par ses forces militaires »? Quand on connaît les médiamensonges [10] qui ont entouré cette période et, surtout, quand on voit ce que sont devenus actuellement ces trois pays - Syrie, Yémen et Libye – on est en droit de se demander quelle responsabilité ce « journaliste » et son journal El Watan ont sur la conscience dans la mort, la souffrance et l’exil de millions de personnes dans le monde arabe. On est en droit de se demander s’ils ne faisaient pas partie intégrante de la machine médiatique occidentale qui a vendu clé en main un « printemps » factice à des peuples arabes assoiffés de liberté. Des peuples qui se sont rendus compte, trop tard, qu’il s’agissait plutôt d’un hiver lugubre et mortifère.
Le summum de l’indécence, de l’immoralité et du mauvais goût a été atteint le 21 octobre 2011, avec la Une d’El Watan Week-end (où Metaoui était un des journalistes « vedettes ») qui avait placardé la photo de Kadhafi ensanglanté, défiguré, mort lynché et sodomisé, au-dessus des deux seuls mots : « Libye libre ».
La Une d’El Watan Week-end du 21 octobre 2011
Cette Une a provoqué des réactions virulentes contre le journal. Citons, par exemple, celle de l’historien Daho Djerbal qui s’insurgea :
« Je me permets de vous écrire aujourd’hui car profondément choqué par la couverture que vous avez consacrée dans El Watan Week-end à la mort téléguidée, volontairement programmée et exécutée de sang-froid sous la forme d’un lynchage […]. Qu’avez-vous fait vous-mêmes qui prétendez lever l’étendard de la démocratie et des droits humains fondamentaux ? Rien dans votre édition du week-end ne permet de vous démarquer des dépêches des agences occidentales en-deçà desquelles vous vous situez. Votre titre est scandaleux. Vous savez pertinemment que la mort d’un chef d’État, même despotique ne résout pas le problème des fondements de la dictature. Libye libre titrez-vous, mais libérée par qui, par quoi ? Par l’OTAN et ses unités spéciales au sol ? Par un tir d’un Rafale français ou d’un drone états-unien? » [11].
Ou celle de ce blogueur très remonté :
« Je suis tombé sur la Une d’El Watan Week-end ce matin, et elle est à vomir ! Ils étaient tellement pressés de mettre la photo d’un cadavre sur leur Une qu’ils n’ont même pas attendu d’avoir une photo de meilleure qualité, ou bien, ils auraient pu se déplacer pour bien se rassasier à la vue de la dépouille déchiquetée et nous présenter la Mort en haute définition. Le titre est à la hauteur de la photo, « Libye libre »! On a l’impression qu’ils y sont pour quelque chose et que c'est une récompense […]» [12].
Ils y sont certainement pour quelque chose puisque leur engagement ouvertement pro-occidental durant le « printemps » arabe a valu à ce journal d’être rebaptisé El wOTAN!
Et ce n’est pas fini! Huit ans plus tard, les revoilà au-devant de la scène médiatique, avec toujours la même dextérité dans la manipulation de l’information.
Mais pouvait-on s’attendre à mieux de la part de la chaîne France 24 qui écrit que sa rédaction propose depuis Paris « une approche française du monde » [13] ? Par « française », on entend certainement celle du « Quai d’Orsay », n’est-ce pas?
Et on comprend mieux la sagesse populaire des manifestants qui entonnaient des chants anti-français et que jamais, au grand jamais, Rajaa Makki ou Fayçal Métaoui n’aurait eu l’audace ni le courage déontologique d’aborder dans le journal.
Il va sans dire qu’une information tronquée est non seulement tendancieuse, mais contribue aux fake news que France 24 se targue de combattre [14].
À propos de fake news, quel crédit peut-on donner à une télévision qui donne régulièrement la parole à Rami Abdulrahman, opposant syrien, directeur d’un prétendu « Observatoire Syrien des Droits de l’Homme » dont la crédibilité a été maintes fois traînée dans la boue [15]?
Et que dire de la liste noire de France 24 dans laquelle figure certains analystes réputés qui sont bannis de la chaîne? Écartés, car leurs arguments, qui pourraient éclairer certains téléspectateurs, ne correspondent pas à la ligne éditoriale de France 24 sortie des cuisines du Quai d’Orsay.
Par contre, donner la parole à des personnages politiques très controversés ne semble guère déranger France 24. Ainsi, dans la soirée du vendredi suivant (16e semaine du hirak), les invités furent MM. Nasser Weddady et Mustapha Bouchachi. Le premier dans une émission sur les élections mauritaniennes et le second pour commenter le hirak.
Nasser Weddady
Nasser Weddady est un célèbre cyberactiviste mauritanien, membre de ce qui est communément appelée « la ligue arabe du Net », qui s’est illustré dans le « printemps » arabe [16]. Fils d’un diplomate mauritanien, et vivant en exil aux États-Unis depuis l’an 2000, il se vante de parler plusieurs langues dont l’hébreu. « Chacune de ces langues est un public auquel je parle », se plait-il à dire [17]. Est-ce sa connaissance de la langue hébraïque qui lui a ouvert les portes? Toujours est-il que l’organisme pour lequel il a travaillé à Boston était financé par tout le lobby américain pro-israélien, en particulier par la fondation de la famille Adelson. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Sheldon Adelson est un milliardaire américain sioniste, un des principaux bailleurs de fonds de l’État hébreu, de l’AIPAC et de la carrière politique du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu [18]. Pour la petite histoire, c’est ce magnat des casinos qui a convaincu le président Trump de déménager l’ambassade américaine à Jérusalem [19].
« Liberté, égalité, actualité » [20]?
« Liberté, égalité, fausseté »!
Mustapha Bouchachi
Quant au second invité de France 24, il s’agit de Mustapha Bouchachi, cet homme providence tout droit sorti des grimoires du cyberespace, dès les premiers jours du hirak. Ses relations avec les organismes américains d’« exportation » de la démocratie, ceux-là même qui ont été impliqués dans le « printemps » arabe, ont été clairement établies [21] et sa vision du hirak est en tout point conforme à celle de France 24 et des autres médias mainstream. Ceci expliquant cela.
En résumé, les faiseurs d’opinion de France 24 sont choisis pour vendre l’option anticonstitutionnelle de sortie de crise comme étant une demande « du peuple ». Quid de tous les manifestants qui s’égosillent pour l’option constitutionnelle et contre la confrontation avec l’institution militaire? Ni vus, ni connus! Vraiment, ils existent?
Métaoui et consorts veulent-ils réitérer la Une du 21 octobre 2011 avec deux petits mots : « Algérie libre »?
« Liberté, égalité, actualité »?
« Liberté, égalité, duplicité »!
Et France 24 n’est pas seule dans cette entreprise de désinformation : la « circulation circulaire » de l’information bat son plein.
Ainsi pouvait-on lire sur Ouest-France (article cosigné avec l’AFP) le 31 mai 2019 au soir : « Lors de ce 15e vendredi consécutif de rassemblements contre le régime algérien, ils [les manifestants] ont également rejeté l’offre de dialogue formulée dans la semaine par le chef d’État-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah » [22].
Par contre, il faut admettre que ce journal a été plus professionnel en ce qui concerne le nombre de manifestants : « Impossible à évaluer en l’absence de décompte officiel, la foule a semblé particulièrement nombreuse dans la capitale algérienne […] » [23].
Dans son édition du 2 juin 2019, le quotidien Le Monde souligne à son tour que la contestation populaire estime « que la Constitution souvent « bafouée » n’est plus opérante et qu’il faut aller à la « solution politique » et la transition démocratique » [24].
Rappelons que ce « célèbre » journal a accompagné la « printanisation » de tous les pays arabes touchés par ce fléau, participant allègrement dans le processus de diffusion des « principes élémentaires de propagande de guerre » régulièrement dénoncés par mon ami Michel Collon [25].
De nombreux exemples peuvent être mentionnés pour illustrer mon propos, mais citons, à titre d’exemple, celui du blog nommé « Un œil sur la Syrie », qui fut hébergé par Le Monde. Son animateur, un certain Wladimir Glasman (alias Ignace Leverrier) était présenté comme un « expert » de la Syrie, aidé en ce sens par la « respectabilité » du gîte offert par un média de renom. Il s’est avéré que ce propagandiste n’était autre le porte-parole de l’opposition syrienne et Le Monde son organe de presse [26].
Tout récemment, Le Monde a décidé de faire plus pour la « cause » algérienne en organisant une matinée de débats, intitulée « Demain, quelle Algérie ? » dont voici le texte de présentation [27] :
« Et demain, quelle Algérie se dessine ? Quelle société nouvelle prend corps dans l’énergie d’une mobilisation qui, depuis quatre mois, ne faiblit pas ? Observateur de la première heure des vendredis d’Alger, d’Oran et d’ailleurs, Le Monde Afrique réunit mardi 11 juin des représentants de ce pays en marche. Celles et ceux qui, manifestation après manifestation, ont évité le cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, desserré l’étau d’un pouvoir autoritaire avant de devenir les architectes de la société de demain ».
On apprend donc que Le Monde Afrique est un observateur des « vendredis d’Oran ». S’ils étaient présents, ils devaient être très bien camouflés! Et comment se fait-il qu’ils n’aient ni vu ni entendu ce que j’ai décrit au début de ce texte? Ou bien, les propos anti-français ne sont pas publiables dans un journal « respectable »?
En feuilletant la liste des invités, on y trouve, en première place, le nom d’Abdelouahab Fersaoui, président du Rassemblement actions jeunesse (RAJ).
Tiens donc, le spécialiste algérien de l’« exportation » étatsunienne de la démocratie aux premières loges du Monde! Celui-là même dont l’organisme a été financé par la NED (National Endowment for Democracy) [28]! Un petit air de ressemblance avec Weddady ou feu Glasman?
Abdelouahab Fersaoui (RAJ) et Fayçal Métaoui
Il est aussi important de rappeler que le RAJ a été membre de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), un regroupement d’organismes contestataires qui avait pour objet de « printaniser » l’Algérie en 2011 [29].
Petit détail de taille: Le Monde Afrique est, entre autres, financé par la Fondation Open Society du milliardaire américain d’origine hongroise George Soros [30].
Dans son intervention durant cet événement, Fersaoui a bien sûr défendu son option anticonstitutionnelle. Il a estimé qu’« on ne peut pas aller à des élections crédibles sans libérer le champ politique : les partis, les syndicats, les associations, les médias ». Il faut « laisser le temps à une transition en garantissant les libertés publiques et individuelles ». « Car on ne peut pas réduire la démocratie à la convocation de l’électeur aux urnes [31]».
Il faut dire que les médias de l’Hexagone s’intéressent beaucoup à l’Algérie. Mediapart n’a pas été en reste en organisant, le 17 juin 2019, une soirée « en solidarité avec le peuple algérien en lutte » [32]. Ici aussi, la liste des invités est très instructive. Parmi les intervenants, on note en effet deux personnes d’El Watan (El wOTAN?) : Chawki Amari et Hacen Ouali. Le profil du premier et ses accointances avec l’ambassade américaine d’Alger a été discuté dans un précédent article [33] alors que le second est un « printaniste » de la première heure. Un vrai, pur et dur.
En août 2011, il se lamentait en constatant dans un de ses articles : « Le “printemps arabe” ne passe décidément pas par Alger » [34]. Un mois plus tard, il écrivait sur la Syrie :
« À pleine gorge et loin de leur pays meurtri, les Syriens d'Algérie, appuyés par la Coordination algérienne de soutien à la révolution syrienne, ont dénoncé fermement les massacres du régime de Bachar Al Assad contre les populations civiles qui réclament, depuis six mois, un changement démocratique » [35].
Un authentique wOtaniste! Un de ceux dont se délectent les médias occidentaux.
En continuant la lecture de la liste des invités de Médiapart, on trouve aussi deux membres de Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) : Abdelmoumène Khelil et Saïd Salhi. Est-il encore nécessaire de rappeler que cet organisme a été financé par la NED et qu’il a été membre du CNCD [36]?
Avec toutes les rencontres de ce type organisées en France pour se « solidariser » avec la dissidence algérienne, on se demande comment se fait-il que la réciproque ne soit pas vraie. Par exemple, pourquoi El Watan et ses « vedettes » journalistiques n’ont-ils pas organisé un colloque en « solidarité » avec les Gilets jaunes ? Ils auraient pu inviter Christophe Dettinger [37], vous savez, le boxeur qui s’est « entrainé » avec les policiers français. Il aurait disserté des méthodes efficaces de négociations avec les forces de l’ordre.
Ou bien Jérôme Rodrigues, ce Gilet jaune qui a perdu un œil, atteint par un projectile policier [38]. Une conférence plénière sur les différentes armes utilisées par la maréchaussée française aurait certainement été très instructive.
Problème de moyens financiers? L’ambassade de France aurait pu donner un coup de pouce. Comme d’hab!
Tout compte fait, il est quand même curieux de constater que les journalistes et les activistes printanistes qui sont en en relation avec les médias français ou qui reçoivent du financement étranger sont tous bizarrement pour l’option anticonstitutionnelle. La diversité des opinions ne semble pas être leur truc. Le problème est que cette option a comme corollaire l’inévitable confrontation avec l’institution militaire algérienne, institution qui a, jusque-là, garanti le droit de manifester et préservé le pacifisme des manifestations. Car « silmiya, silmiya [39] » est une partition qui se joue à deux : manifestants d’un côté, forces de l’ordre de l’autre.
Et une question se pose : cette confrontation ne ferait-elle pas l’affaire du Quai d’Orsay dont l’hostilité envers le chef d'État-major de l'Armée n’est un secret pour personne? En effet, le 30 avril dernier on pouvait lire sur Maghreb Intelligence:
« De l’aveu même d’un haut responsable du quai d’Orsay, la France est vraiment perdue par rapport à ce qui se passe en ce moment en Algérie[…]. L’homme fort de l’armée algérienne est très mal vu à Paris. Et la méfiance est vraiment réciproque car Ahmed Gaïd Salah n’apprécie nullement les réseaux de la France en Algérie » [40].
Et, deux semaines plus tard, sur le même média :
« Entre le nouvel homme fort de l’Algérie et la France rien ne va plus. Le généralissime Gaïd Salah, au pouvoir à Alger depuis la démission forcée d’Abdelaziz Bouteflika, ne porte pas vraiment Paris dans son cœur. Et cette dernière le lui rend apparemment bien. Selon des sources bien informées à Alger, le chef de l’état-major de l’ANP est convaincu que la France fait tout pour le « détrôner » de son poste et mettre ses hommes aux principaux leviers du pouvoir algérien » [41].
Les médias étasuniens
De l’autre côté de l’Atlantique, les médias étasuniens se sont aussi intéressés au hirak algérien avec une vision très « française ». Ainsi, dans l’édition du 2 juin 2019 du New York Times, Adam Nossiter écrivait :
« Les dirigeants politiques algériens sont discrédités. Sa hiérarchie militaire a également été rejetée par les manifestants qui réclamaient une rupture complète avec l'ancien système de gouvernement dominé par l'armée » [42].
Et, au sujet de l’annulation des élections du 4 juillet 2019, qui d’après vous a été interviewé? Abdelouahab Fersaoui!
Présenté comme président d’un groupe de premier plan de la société civile, il déclara :
« C’est une victoire importante, mais elle n’est pas définitive. Parce que les détenteurs du pouvoir vont continuer à imposer leur feuille de route, avec un nouveau report des élections, avec le même mécanisme de ce système rejeté par le peuple »[43].
La vision « française » mentionnée auparavant a été confirmée par le très sérieux magazine politique américain Foreign Affairs, publié par le Council on Foreign Relations (CFR). Effectivement, dans sa livraison du 10 juin 2019, Killian Clarke précise qu’« En Algérie, Washington a cédé le leadership diplomatique à la France, qui adopte une approche relativement passive en ce qui concerne la transition, craignant que toute intervention ne soit présentée comme une ingérence néocoloniale » [44].
Par « passive », il insinue certainement une approche plus « soft », dans laquelle les médias français sont un dispositif idoine.
Le magazine ne rate pas l’occasion pour prodiguer des conseils aux activistes et, en même temps, positionner les puissances occidentales dans les évènements algérien et soudanais :
« Les activistes soudanais et algériens peuvent poursuivre deux voies vis-à-vis des puissances étrangères. La première consiste à résister aux incursions d’États régionaux tels que l’Égypte, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui ont clairement intérêt à empêcher l’instauration de véritables démocraties au Moyen-Orient […]. Deuxièmement, les activistes peuvent et doivent cultiver des relations avec des puissances étrangères potentiellement sympathiques. Cela pourrait inclure l'Union africaine, qui soutient la démocratisation partout sur le continent depuis les années 1990; l’Union européenne, qui a soutenu la transition réussie de la Tunisie après 2011; et même les États-Unis » [45].
La France et les États-Unis sont des pays sympathiques à la cause des pays arabes, foi d’analyste du CFR! Il n’y a qu’à demander à Métaoui, Makki, Fersaoui et tous les autres. Ils vous le confirmeront.
Vous rappelez-vous ces pays occidentaux « Amis de la Syrie »? Ceux-là même qui avaient beaucoup de sympathie envers ce pays? Leur amitié était tellement grande qu’ils ont fini par détruire la Syrie!
Anciennes collusions
Cette connivence entre les activistes arabes et les médias occidentaux n’est pas nouvelle. Déjà, en 2005, lors de la « Révolution du Cèdre », elle était très bien rodée. Voici ce qu’en dit Michel Elefteriades, un activiste libanais qui a reconnu avoir travaillé avec les spécialistes serbes de CANVAS :
« Gebran Tueni m’a appelé et il m’a dit que je devrais donner un coup de main à un groupe de Serbes qui venaient nous aider. Ils avaient l’air hyper-professionnels par rapport à ce qu’ils voulaient faire. Je voyais leur influence dans tout ce qui se passait. C’étaient des spécialistes des révolutions de couleur ». Et d’ajouter : « Puis ils ont commencé à nous dire ce qu’il fallait faire ou non. Je les accompagnais à des réunions avec les médias – rien que des médias internationaux – et ils coordonnaient les choses avec eux. Ils se connaissaient tous très bien […]. Ils nous ont donné une liste de slogans qui devaient être diffusés par les télévisions occidentales. Ils nous ont dit, à nous et aux journalistes occidentaux, où mettre les banderoles, quand les brandir en l’air, et même la taille qu’elles devaient avoir. Par exemple, ils demandaient aux journalistes de les prévenir des créneaux horaires où ils allaient passer, puis ils nous disaient de régler nos montres et de brandir nos pancartes juste à 15h05, en fonction du moment où les chaînes télévisées retransmettaient en direct depuis Beyrouth. C’était une mise en scène totale » [46].
La collusion avec les médias mainstream a aussi été constatée lors du « printemps » syrien. Cela a été reconnu par Ausama Monajed, un dissident syrien ancien membre du Conseil national syrien (CNS) dans le film documentaire réalisé par le journaliste britannique Ruaridh Arrow [47] :
« C'est juste une caméra HD de base lié à un modem satellite, et nous téléchargeons sur des sites de streaming où nous pouvons obtenir le flux en direct, et nous avons réussi à obtenir Al Jazeera aujourd'hui. Ils diffusent les images en direct que nous avons pu leur fournir, car ils ne peuvent pas envoyer leurs journalistes […]. Nous avons des gens qui s’occupent du téléchargement. Ces vidéos sont maintenant sur CNN, sur Al Jazeera, en arabe ou en anglais, ABC, France 24, BBC, Sky. Ainsi, nous avons quelqu'un qui télécharge ces vidéos sur leur site web, et nous sommes déjà en contact avec les différents médias […]. Sans la technologie moderne, vous ne seriez pas en mesure de le faire, absolument ».
Les « solides » relations entre Monajed et l’administration américaine ont été exhaustivement discutées par Charlie Skelton [48].
Quoi dire, quoi répondre à cette manipulation professionnelle de l’information?
Peut-être un petit slogan entendu dans les rues d’Oran, lors de ce 15e vendredi du hirak :
« La Washington, La Paris, Ahna Naaynou Erraïs ! » (Ni Washington, ni Paris, c’est nous qui allons désigner le président!).
Références
[1] Sympathisants des valeurs du 1er novembre 1954, date du déclenchement de la révolution algérienne contre la colonisation française.
[2] Partisans du MAK (Mouvement pour l'Autonomie de la Kabylie).
[3] Partisans du MAM (Mouvement pour l'Autonomie du M'Zab).
[4] Ahmed Gaïd Salah (AGS), chef d'État-major de l'Armée algérienne.
[5] Zabana et si El Haoues sont deux héros, martyrs de la révolution algérienne. Le premier a été guillotiné en 1956 (à 30 ans) et le second est tombé au champ d’honneur en 1959 (à 36 ans).
[6] Durant la révolution algérienne, les collabos algériens de l’armée française.
[7] Djawad Rostom Touati, « Le drapeau palestinien et le hirak », Blog de Mohamed Bouhamidi, 3 juin 2019, http://bouhamidimohamed.over-blog.com/2019/06/le-drapeau-palestinien-et-le-hirak.un-texte-de-djawad-rostom-touati.html
[8] Pour plus de détails, lire : Ahmed Bensaada, « Liban 2005-2015 : d’une « révolution » colorée à l'autre », Afrique Asie, 14 septembre 2015, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=323:liban-2005-2015-dune-l-revolution-r-coloree-a-une-autre&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119
[9] Fayçal Métaoui, « Il faut qu’on sorte de la mythologie d’octobre 1988 », El Watan Week-end, 30 septembre 2011, p.7, https://fr.calameo.com/read/0009444644b347bc31613
[10] Ahmed Bensaada, « Le printemps arabe et les médias: maljournalisme, mensonges et mauvaise foi », Le Quotidien d'Oran, le 22 septembre 2011, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=138:le-l-printemps-arabe-r-et-les-medias-maljournalisme-mensonges-et-mauvaise-foi-&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119
[11] Algérie Focus, « Mort de Kadhafi : Daho Djerbal scandalisé par la couverture d’El Watan Week-end », 23 octobre 2011, https://www.algerie-focus.com/2011/10/mort-de-kadhafi-daho-djerbal-scandalise-par-la-couverture-del-watan-week-end/
[12] Tarik Aït Menguellet, « Je suis tombé sur la Une d’El Watan Week-end ce matin, et elle est à vomir! », 21 octobre 2011, http://amtarik.blogspot.com/2011/10/je-suis-tombe-sur-la-une-del-watan-week.html
[13] France 24, « Qui sommes-nous? », https://www.france24.com/fr/a-propos
[14] Emilie Gavoille, « Face aux fausses infos, France 24 sort les vrais outils », Télérama, 4 juin 2018, https://www.telerama.fr/television/face-aux-fausses-infos,-france-24-sort-les-vrais-outils,n5667633.php
[15] Lire par exemple : Laurent Ribadeau Dumas, « Quel crédit accorder à l’Observatoire syrien des droits de l’Homme? », France Info, 29 janvier 2016, https://www.francetvinfo.fr/monde/syrie/quel-credit-accorder-a-lobservatoire-syrien-des-droits-de-lhomme_3064505.html
[16] Pour plus de détails, lire : Ahmed Bensaada, « Huit ans après : la « printanisation » de l’Algérie », ahmedbensaada.com, 4 avril 2019, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=475:2019-04-04-22-50-13&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119
[17] Karen Leigh, « Behind the Arab Revolts, an Activist Quietly Pulling Strings From Boston », The Atlantic, 25 janvier 2012, https://www.theatlantic.com/international/archive/2012/01/behind-the-arab-revolts-an-activist-quietly-pulling-strings-from-boston/251786/
[18] Max Blumenthal, « Weddady’s Free Arabs, American Islamic Congress and the pro-Israel funders who helped them rise », The Electronic Intifada New York City, 7 mai 2013, https://electronicintifada.net/content/weddadys-free-arabs-american-islamic-congress-and-pro-israel-funders-who-helped-them-rise
[19] Philippe Gélie, « Sheldon Adelson, des milliards pour Jérusalem », Le Figaro, 5 janvier 2018, http://www.lefigaro.fr/international/2018/01/05/01003-20180105ARTFIG00010-sheldon-adelson-des-milliards-pour-jerusalem.php
[20] Slogan pompeux de France 24
[21] Voir référence 15. De nouveaux documents seront aussi bientôt publiés.
[22] Ouest-France, « Les Algériens défilent en masse, malgré les arrestations et la fatigue », 31 mai 2019, https://www.ouest-france.fr/monde/algerie/les-algeriens-defilent-en-masse-malgre-les-arrestations-et-la-fatigue-6377414
[23] Ibid.
[24] Amir Akef, « Algérie : le Conseil constitutionnel reporte l’élection présidentielle », Le Monde, 2 juin 2019, https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/02/algerie-la-cour-constitutionnelle-reporte-l-election-presidentielle_5470457_3212.html
[25] Anne Morelli, « Principes élémentaires de propagande de guerre », Investig’Action, 20 mars 2011, https://www.investigaction.net/fr/Principes-elementaires-de/
[26] Ahmed Bensaada, « Le Monde/Syrie: Grandeur et décadence d’un journal au-dessus de tout soupçon », Reporters, 6 octobre 2019, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=241:grandeur-et-decadence-dun-journal-au-dessus-de-tout-soupcon&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119
[27] Le Monde Afrique, « Demain, quelle Algérie ? », 23 mai 2019, https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/05/23/demain-quelle-algerie_5465895_3212.html?fbclid=IwAR3-tKg2SSmKFT3WkmF6Qzv9NJ-GP7u26gmPJwHI85UxmB9kZHcjpLACd-w
[28] Ahmed Bensaada, « Belalloufi, le RAJ et l'importation de la démocratie », ahmedbensaada.com, 02 Mai 2019, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=490:2019-05-02-15-00-34&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119
En plus des documents accompagnant l’article ci-dessus, de nouveaux documents concernant le financement du RAJ seront bientôt publiés.
[29] Algeria Watch, « Pour une Coordination nationale pour le changement et la démocratie : Communiqué », 23 janvier 2011, https://algeria-watch.org/?p=34161
[30] Le Monde Afrique, « Partenaire », https://www.lemonde.fr/partenaire-osiwa/
[31] Sandrine Berthaud-Clair, « Ce qu’il faut retenir de notre matinée ²Demain, quelle Algérie ? », Le Monde Afrique, 12 juin 2019, https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/12/ce-qu-il-faut-retenir-de-notre-matinee-demain-quelle-algerie_5475200_3212.html
[32] Mediapart, « Solidarité avec le peuple algérien », 17 juin 2019, https://www.mediapart.fr/journal/france/170619/mediapartlive-solidarite-avec-le-peuple-algerien?onglet=full
[33] Ahmed Bensaada, « Algérie : les caricaturistes et le hirak », Ahmedbensaada.com, 29 mai 2019, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=496:2019-05-29-21-33-29&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119
[34] Hacen Ouali, « Algérie. Comme un air de contre-révolution », Courrier International, 24 août 2011, https://www.courrierinternational.com/article/2011/08/25/comme-un-air-de-contre-revolution
[35] Hacen Ouali, « Les Syriens d’Algérie croient en la victoire », El Watan, 10 septembre 2011, https://www.djazairess.com/fr/elwatan/339156
[36] Voir ref.15
[37] Stéphane Durand-Souffland, «Gilets jaunes: l'ex-boxeur Christophe Dettinger condamné à un an de prison ferme », Le Figaro, 13 février 2019, http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2019/02/13/01016-20190213ARTFIG00282-gilets-jaunes-au-tribunal-l-ex-boxeur-tente-de-se-justifier.php
[38] Le Point, « Gilets jaunes : Jérôme Rodrigues annonce avoir perdu son œil », 13 février 2019, https://www.lepoint.fr/societe/gilets-jaunes-jerome-rodrigues-annonce-avoir-perdu-son-oeil-13-02-2019-2293109_23.php
[39] « Pacifique, pacifique », un des slogans du hirak
[40] Skander Salhi, « Exclusif. Rôle de Gaïd Salah en Algérie : la France demande conseil à Pierre de Villiers », Maghreb Intelligence, 30 avril 2019, https://www.maghreb-intelligence.com/exclusif-role-de-gaid-salah-en-algerie-la-france-demande-conseil-a-pierre-de-villiers/
[41] Skander Salhi, « Algérie. Le général Ahmed Gaïd Salah livre ses « petites guerres » contre la France », Maghreb Intelligence, 15 mai 2019, https://www.maghreb-intelligence.com/algerie-le-general-ahmed-gaid-salah-livre-ses-petites-guerres-contre-la-france/
[42] Adam Nossiter, « Algeria Cancels Presidential Election, Setting Up New Impasse », The New York Times, 2 juin 2019, https://www.nytimes.com/2019/06/02/world/africa/algeria-elections-canceled.html
[43] Ibid.
[44] Killian Clarke, « What Algeria and Sudan Can Learn From Egypt-Lessons From a Failed Revolution », Foreign Affairs, 10 juin 2019, https://www.foreignaffairs.com/articles/sudan/2019-06-10/what-algeria-and-sudan-can-learn-egypt
[45] Ibid.
[46] Sharmine Narwani, « Ten years on, Lebanon's 'Cedar Revolution'», RT, 13 mars 2015, https://www.rt.com/op-ed/240365-lebanon-revolution-anniversary-cedar-2005/
[47] « How to Start a Revolution », Film de Ruaridh Arrow, Date de sortie: 18 septembre 2011, https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=Vk1XbyFv51k
[48] Charlie Skelton, « The Syrian opposition: who's doing the talking? », The Guardian, 12 juillet 2012, https://www.theguardian.com/commentisfree/2012/jul/12/syrian-opposition-doing-the-talking
Crédits: Les photos et vidéos de la manifestation du 31 mai 2019 ont été prises par A. Bensaada
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