Ahmed Bensaada

Il y a pire que de ne pas être informé: c’est penser l’être

Politique

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La National Endowment for Democracy (NED) n’a pas cessé de financer les ONG algériennes. Bien au contraire, le montant total des subventions pour l’année 2020 a été doublé comparativement à celui des années 2018 et 2019, passant d’un peu moins de 300 000$ à 600 000 $.

 


Cliquez sur le lien suivant pour consulter les trois rapports NED-Algérie (2018 - 2019 - 2020)


Comme on pouvait s’y attendre, le nom des organismes bénéficiaires a été soigneusement expurgé du rapport annuel 2020, comme cela a été le cas en 2019 et dans la deuxième version de 2018. Pour rappel, dans mon article sur la « printanisation » de l’Algérie publié le 4 avril 2019, j’avais discuté le rapport 2018 que j’avais téléchargé quelques jours auparavant. À mon retour sur le site de la NED au mois d’octobre 2019, j’avais constaté que les noms des récipiendaires des subventions avaient été supprimés du document en ligne (consulter le lien suivant pour plus de détails sur cette affaire), confirmant ainsi la relation dynamique entre la NED et les responsables des ONG algériennes subventionnées.

Au risque de nous répéter, rappelons que la NED travaille par l’intermédiaire de quatre organismes qui lui sont affiliés : l’International Republican Institute (IRI), le National Democratic Institute for International Affairs (NDI), le Center for International Private Enterprise (CIPE — Chambre de commerce des États-Unis) et l’American Center for International Labor Solidarity (ACILS — Centrale syndicale AFL-CIO), mieux connu comme le Solidarity Center.

La subvention la plus importante des quatre mentionnées dans le rapport NED de l’année 2020 provient de l’Institut républicain international (IRI) : 400 000$, soit 2/3 du montant total.

Selon la description publiée, cet argent a été octroyé pour « aider les parties prenantes gouvernementales et non gouvernementales à s'engager sur les questions affectant le bien-être politique, social et économique des citoyens. L’Institut [IRI] dirigera un ensemble d’activités de programme pour favoriser le dialogue autour des défis prioritaires et pour parvenir à un consensus sur l’avenir de l’Algérie via une feuille de route. L'institut jettera également les bases pour promouvoir un dialogue ouvert et le renforcement de la confiance entre les principaux acteurs politiques, commerciaux et de la société civile, tout en encourageant l'engagement des citoyens pour solliciter des contributions et des commentaires sur la feuille de route élaborée ».

Vaste programme! Une feuille de route? Laquelle, pourquoi et élaborée par qui? L’IRI qui se veut le promoteur d’un « dialogue ouvert » entre « les principaux acteurs politiques ». Qui sont-ils et qui les a désignés? Serait-il question des « ténors autoproclamés » mentionnés dans mon dernier ouvrage?

Pour rafraichir la mémoire des lecteurs, il est nécessaire de rappeler certains faits. Jusqu’à l’année de son décès, en 2018, le sénateur John McCain a été président de l’IRI. Son rôle dans le coup d’État de l’Euromaïdan (Ukraine) et dans le « printemps » arabe n’est plus à démontrer.

 

John Mc Cain (Euromaïdan, Kiev, 15 décembre 2013)

 

 

McCain en visite

 

John Mc Cain visite les pays arabes printanisés : un simple contrôle de ses “investissements”

 

Avec un historique de « regime change » aussi funeste, dans des pays arabes ciblés, il n’est pas difficile de comprendre ce que cherche l’IRI en Algérie avec ses financements subversifs, sa « feuille de route » et ses « principaux acteurs politiques ».

Déjà en 2019, l’IRI avait dépensé 200 000$ (près de 69% de l’ensemble des subventions de la NED pour cette année) pour un agenda du même acabit.

En 2018, c’est le CIPE qui s’est nettement démarqué avec un financement de plus de 80% du total annuel pour l’Algérie (234 669$) destiné au think tank CARE (Cercle d’Action et de Réflexion autour de l’Entreprise). Sur le site du CIPE, un long texte explique les étroites relations entre ce satellite de la NED et CARE. On peut y lire, entres autres, qu’en Algérie « cette organisation locale est le partenaire de longue date de CIPE, CARE (le cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise), une association d’entreprises et think tank algériens. Ces consultations ont révélé que, contrairement à de nombreux pays où CIPE travaille, le consensus sur les problèmes en Algérie était proche de 100%. »


Année

Organisme NED le plus « généreux »

Montant ($)

Pourcentage du montant total annuel

Organisme algérien bénéficiaire

2018

CIPE

234 669

~ 81%

CARE

2019

IRI

200 000

~ 69%

Non indiqué

2020

IRI

400 000

66,7%

Non indiqué

 

Revenons au rapport NED – Algerie 2020. Dans le chapitre « Idées et valeurs démocratiques », la subvention de 30 000$ a été octroyée dans le but de « renforcer les capacités des militants civiques et des défenseurs des droits humains et promouvoir leur engagement pendant la transition politique en Algérie ».

Après la « démocratisation », un zeste de « droitdelhommisme » ne fait pas de mal à la cause, n’est-ce pas?

D’ailleurs, ce « principe » est aussi évoqué dans le financement de 120 000$ dédié à la promotion des Droits des femmes.

La quatrième subvention (d’un montant de 50 000$) est, elle aussi, intéressante. Classée dans la rubrique « promouvoir le leadership des jeunes », on y apprend que l’ONG bénéficiaire « dirigera un programme de bourses pour 20 jeunes leaders civiques d'Algérie qui comprend des formations, des visites sur le terrain, un mentorat et un placement avec une organisation locale en Tunisie ».

Ainsi, en plein Hirak, la NED décrète que l’Algérie a besoin de jeunes leaders qu’il faut former et entrainer tout en mentionnant la collaboration avec une organisation tunisienne. Décidément, le réseautage du type « ligue arabe » du Net est encore d’actualité, même en 2021.

En conclusion, plusieurs éléments montrent qu’en 2020, en plein Hirak, la NED a accentué son action séditieuse en Algérie. Le doublement du montant annuel des subventions en 2020 et la suppression de l’identité des ONG algériennes subventionnées sont des indices qui ne trompent pas. En plus, le libellé des missions assignées à ces ONG utilise des éléments de langage si usités dans le grimoire du « soft power » : « démocratie », « droit de l’homme », « engagement civique », « leadership des jeunes », etc. C’est sous cette terminologie fallacieuse et perfide que se cachent la subversion, le chaos et la destruction des États-nations qu’on a vu, inexorablement, péricliter. Tel est le cas des pays frères comme la Syrie, la Libye ou le Yémen pour ne citer que ceux-là. Et, qu’on se le dise, l’Algérie est une « proie » beaucoup plus convoitée que ces trois pays. Ses principes politiques honorables et humanistes, sa position géostratégique et ses richesses font de notre pays une cible de choix.

Finalement, mentionnons (une fois de plus) que la NED est financée par un budget voté par le Congrès américain. Quant à son rôle réel, il a été clairement explicité par Allen Weinstein, directeur du groupe d'étude qui a mené à la fondation de cet organisme : « Beaucoup de ce que nous [NED] faisons aujourd’hui se faisait secrètement il y a 25 ans par la CIA ».


 

La National Endowment for Democracy (NED) n’a pas cessé de financer les ONG algériennes. Bien au contraire, le montant total des subventions pour l’année 2020 a été doublé comparativement à celui des années 2018 et 2019, passant d’un peu moins que 300 000$ à 600 000 $.

Cliquez sur le lien suivant pour consulter les trois rapports

Comme on pouvait s’y attendre, le nom des organismes bénéficiaires a été soigneusement expurgé du rapport annuel 2020, comme cela a été le cas en 2019 et dans la deuxième version de 2018. Pour rappel, dans mon article sur la « printanisation » de l’Algérie publié le 4 avril 2019, j’avais discuté le rapport 2018 que j’avais téléchargé quelques jours auparavant. À mon retour sur le site de la NED au mois d’octobre 2019, j’avais constaté que les noms des récipiendaires des subventions avaient été supprimés du document en ligne (consulter le lien suivant pour plus de détails sur cette affaire), confirmant ainsi la relation dynamique entre la NED et les responsables des ONG algériennes subventionnées.

Au risque de nous répéter, rappelons que la NED travaille par l’intermédiaire de quatre organismes qui lui sont affiliés : l’International Republican Institute (IRI), le National Democratic Institute for International Affairs (NDI), le Center for International Private Enterprise (CIPE — Chambre de commerce des États-Unis) et l’American Center for International Labor Solidarity (ACILS — Centrale syndicale AFL-CIO), mieux connu comme le Solidarity Center.

La subvention la plus importante des quatre mentionnées dans le rapport NED de l’année 2020 provient de l’Institut républicain international (IRI) : 400 000$, soit 2/3 du montant total.

Selon la description publiée, cet argent a été octroyé pour « aider les parties prenantes gouvernementales et non gouvernementales à s'engager sur les questions affectant le bien-être politique, social et économique des citoyens. L’Institut [IRI] dirigera un ensemble d’activités de programme pour favoriser le dialogue autour des défis prioritaires et pour parvenir à un consensus sur l’avenir de l’Algérie via une feuille de route. L'institut jettera également les bases pour promouvoir un dialogue ouvert et le renforcement de la confiance entre les principaux acteurs politiques, commerciaux et de la société civile, tout en encourageant l'engagement des citoyens pour solliciter des contributions et des commentaires sur la feuille de route élaborée ».

Vaste programme! Une feuille de route? Laquelle, pourquoi et élaborée par qui? L’IRI qui se veut le promoteur d’un « dialogue ouvert » entre « les principaux acteurs politiques ». Qui sont-ils et qui les a désignés? Serait-il question des « ténors autoproclamés » mentionnés dans mon dernier ouvrage?

Pour rafraichir la mémoire des lecteurs, il est nécessaire de rappeler certains faits. Jusqu’à l’année de son décès, en 2018, le sénateur John McCain a été président de l’IRI. Son rôle dans le coup d’État de l’Euromaïdan (Ukraine) et dans le « printemps » arabe n’est plus à démontrer.

John Mc Cain (Kiev, 15 décembre 2013)

John Mc Cain visite les pays arabes printanisés : un simple contrôle de ses “investissements”

https://algerie54.com/2020/06/30/hirak-ong-7/

Avec un historique de « regime change » aussi funeste, dans des pays arabes ciblés, il n’est pas difficile de comprendre ce que cherche l’IRI en Algérie avec ses financements subversifs, sa « feuille de route » et ses « principaux acteurs politiques ».

Déjà en 2019, l’IRI avait dépensé 200 000$ (près de 69% de l’ensemble des subventions de la NED pour cette année) pour un agenda du même acabit.

En 2018, c’est le CIPE qui s’est nettement démarqué avec un financement de plus de 80% du total annuel pour l’Algérie (234 669$) destiné au think tank CARE (Cercle d’Action et de Réflexion autour de l’Entreprise). Sur le site du CIPE, un long texte explique les étroites relations entre ce satellite de la NED et CARE. On peut y lire, entres autres, qu’en Algérie « cette organisation locale est le partenaire de longue date de CIPE, CARE (le cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise), une association d’entreprises et think tank algériens. Ces consultations ont révélé que, contrairement à de nombreux pays où CIPE travaille, le consensus sur les problèmes en Algérie était proche de 100%. »

Année

Organisme NED le plus « généreux »

Montant ($)

Pourcentage du montant total annuel

Organisme algérien bénéficiaire

2018

CIPE

234 669

~ 81%

CARE

2019

IRI

200 000

~ 69%

Non indiqué

2020

IRI

400 000

66,7%

Non indiqué

Revenons au rapport NED – Algerie 2020. Dans le chapitre « Idées et valeurs démocratiques », la subvention de 30 000$ a été octroyée dans le but de « renforcer les capacités des militants civiques et des défenseurs des droits humains et promouvoir leur engagement pendant la transition politique en Algérie ».

Après la « démocratisation », un zeste de « droitdelhommisme » ne fait pas de mal à la cause, n’est-ce pas?

D’ailleurs, ce « principe » est aussi évoqué dans le financement de 120 000$ dédié à la promotion des Droits des femmes.

La quatrième subvention (d’un montant de 50 000$) est, elle aussi, intéressante. Classée dans la rubrique « promouvoir le leadership des jeunes », on y apprend que l’ONG bénéficiaire « dirigera un programme de bourses pour 20 jeunes leaders civiques d'Algérie qui comprend des formations, des visites sur le terrain, un mentorat et un placement avec une organisation locale en Tunisie ».

Ainsi, en plein Hirak, la NED décrète que l’Algérie a besoin de jeunes leaders qu’il faut former et entrainer tout en mentionnant la collaboration avec une organisation tunisienne. Décidément, le réseautage du type « ligue arabe » du Net est encore d’actualité, même en 2021.

En conclusion, plusieurs éléments montrent qu’en 2020, en plein Hirak, la NED a accentué son action séditieuse en Algérie. Le doublement du montant annuel des subventions en 2020 et la suppression de l’identité des ONG algériennes subventionnées sont des indices qui ne trompent pas. En plus, le libellé des missions assignées à ces ONG utilise des éléments de langage si usités dans le grimoire du « soft power » : « démocratie », « droit de l’homme », « engagement civique », « leadership des jeunes », etc. C’est sous cette terminologie fallacieuse et perfide que se cachent la subversion, le chaos et la destruction des États-nations qu’on a vu, inexorablement, péricliter. Tel est le cas des pays frères comme la Syrie, la Libye ou le Yémen pour ne citer que ceux-là. Et, qu’on se le dise, l’Algérie est une « proie » beaucoup plus convoitée que ces trois pays. Ses principes politiques honorables et humanistes, sa position géostratégique et ses richesses font de notre pays une cible de choix.

Finalement, mentionnons (une fois de plus) que la NED est financée par un budget voté par le Congrès américain. Quant à son rôle réel, il a été clairement explicité par Allen Weinstein, directeur du groupe d'étude qui a mené à la fondation de cet organisme : « Beaucoup de ce que nous [NED] faisons aujourd’hui se faisait secrètement il y a 25 ans par la CIA ».

 

La politique est un bien curieux métier qui appelle l’alchimie des contraires et autorise, souvent, des potions peu ragoutantes. Il en est ainsi dans notre pays ou des ennemis patentés d’hier se muent, désormais, en alliés pour faire tomber par des manifestations de rue un régime, aux objectifs certes discutables, mais indiscutablement légitime. Les marcheurs du néo-hirak sont d’anciens desperados du FIS dissous et de ses démembrements armés, recyclés dans Rachad, une organisation terroriste, des membres de partis staliniens et trotskistes très actifs dans les universités au mitan des années 1980, entretenant le doux rêve du « Grand Soir », des séparatistes du MAK en attente de structuration militaire dont l’ANP a déjoué récemment une tentative d’acquisition d’armes, et des agents formés à l’agit-prop par les « services » américains dans le cadre du projet de démocratisation du Moyen Orient. Derrière eux se déploie la grande masse de marcheurs apolitiques, qui ne semblent exister que pour donner la consistance aux foules des vendredis. Il serait naïf de croire, comme le martèlent ses porte-parole autorisés, que le néo-hirak n’a ni direction ni programme politique, qu’il vogue à l’estime.

La dérive violente et mortifère, aujourd’hui quasi-instituée, que le néo-hirak et ses « ténors autoproclamés » selon la saisissante formule d’Ahmed Bensaada, veulent imposer à l’Algérie, notamment après la décision du  gouvernement d’instaurer la déclaration obligatoire des marches publiques, ne peut avoir un caractère spontané. Le vendredi 14 mai 2021, des échauffourées, des arrestations et des gardes à vue ont montré que la contrainte administrative est sans effet sur un apaisement durable de la rue algérienne soumise à des mouvements de foules, répétés semaine après semaine sans aucune cohérence, menés par des acteurs factieux, des entités politiques déclassées par l’Histoire et des séparatistes de détestables obédiences, entres autres du sionisme international.

Le 14 mai 2021, dans les grandes cités du pays, ce sont de semblables marches aux chants et aux slogans séditieux et injurieux pour la mémoire d’un pays à l’histoire douloureuse, assimilables à une insurrection antinationale. Qui donc avait proféré cette digne vérité : « L’Algérie, avant tout » ?

 

 

L’infâme partition d’une élite intellectuelle et politique

 

Rachad et ses clientèles islamistes de tout poil faisandé, le MAK et ses cohortes kabyles proches des milices fascistes européennes d’antan, de Primo de Rivera à Benito Mussolini, les délégués des « services » américains de la démocratisation du Moyen Orient aux brevets d’agit-prop établis, des « gauchos », enfants perdus de l’antique PAGS et « lambertistes » pur jus autant aigris qu’infatués, longtemps désavoués par l’opinion publique, voilà donc la trouble alternative politique qui bat le pavé chaque vendredi, qui veut s’emparer du pouvoir par l’agitation de la rue.

Voilà donc la raison inavouée des farandoles de marcheurs. Et, parmi eux, plusieurs intellectuels et derrière leurs monômes étoilés, la masse aveugle du petit peuple sans lendemain, qui affrontent, en toutes saisons, l’inusable bitume des vendredis. Des vendredis où la terre n’en aura pas fini de tourner autour du soleil et eux autour de l’increvable projet d’abattre un pouvoir légal, suffisamment présent dans la société, malgré les bourdes de ministres sortis de la maternelle. Sombre finitude : parce que  ces forces conjuguées ne visent pas une saine confrontation politique mais la destruction de l’État et du pays.

La presse (est-ce forcément son rôle ?) a toujours le souci de révéler de nouvelles têtes du néo-hirak, aux premières lignes de ce combat dévastateur. C’est la vocation du « Quotidien indépendant » d’Alger, qui consacre le 17 mai 2021 une pleine page à un astrophysicien constantinois, jusque-là inconnu dans les rangs de l’activisme politique, arrêté par la police, interrogé et déféré devant un tribunal pour être placé sous contrôle judiciaire. Acceptons-en, par commodité, l’appellation un rien caricaturale de « Galilée de Constantine ». Le journaliste qui l’a revêtu de la défroque de l’Italien Galileo Galilei dit Galilée (1564-1642), continuateur du Polonais Copernic (1473-1543) et contemporain de Kepler (1571-1630), jeté en pâture aux tribunaux de l’Inquisition en raison de la thèse de l’héliocentrisme rageusement réfutée par l’Église et la papauté, devrait en prendre bonne note. Mais où est le lien entre la discussion d’une théorie des sciences physiques qui s’est poursuivie pendant trois siècles d’âge dans plusieurs pays d’Europe et la courte implication  d’un professeur d’astrophysique de l’Université Constantine 1-Mentouri dans un néo-hirak qui cherche à dépiauter un pouvoir d’État qui, en l’espèce, n’est ni dictatorial ni illégal. Il n’y en a pas, car cet enseignant-chercheur de l’Université n’a pas été arrêté pour ses idées et ses publications mais pour avoir défié un commandement de l’État relatif à l’organisation des marches. De quelle inquisition s’agit-il lorsque la comparaison n’est pas raison ? L’astrophysicien constantinois est certainement un excellant vulgarisateur et l’Université algérienne en dispose dans toutes les spécialités de la science, mais ce n’est guère un théoricien aux portes du Prix Nobel de la discipline. Prenons garde d’en faire la victime et le symbole d’une répression par l’État du savoir.

Curieuse affaire, donc. Ce « Galilée »-là est parvenu dans le pays profond, qui croit plus aux amulettes qu’à la science, à en chasser le terrible professeur Bonatiro, le prédicateur fou des séismes, des tsunamis, des remontées de sable du désert, des apocalypses de toutes détresses écologiques et humaines, néanmoins longtemps officiant velléitaire de la chaire controversée des calendriers du ramadhan, qui savait semer un vent d’angoisse dans les chaumières. Mais, ce n’est jamais très glorieux pour un astrophysicien de l’Université, bardé de récompenses académiques, de se faire l’amphitryon des typiques Nuits du doute du mois sacré dont les ingénus guetteurs d’El Oued, damant le pion au pétaradant Bonatiro, s’acquittent parfaitement de la tache devant la communauté des jeûneurs. Voilà « Galilée de Constantine », président l’Association d’astronomie Sirius, derrière son télescope de milles lieues, promenant la jeunesse des écoles dans l’immensité lointaine de galaxies sans nom. Une image, au demeurant sympathique de l’homme, soufflant un vent d’aventure cosmique, plus proche des personnages de Hergé, créateur de Tintin. La presse, au premier plan « le Quotidien indépendant », n’a pas peu contribué à répandre cette représentation bonhomme du physicien du globe, encourageant souvent ses foucades contre une Université algérienne décérébrée.

Pourtant cette image idéale de l’homme cache une fêlure. Comme dans l’astronomie, scrutant l’inévitable face cachée des corps célestes, il y a dans la psychologie des personnes une insondable part d’ombre. Personne, en dehors du cercle étroit des intimes de l’astrophysicien, ne pouvait soupçonner cette remuante parentèle de gens de voiles et de chausses crevées, soldats hirsutes du Califat et les accointances qu’il pouvait y rechercher. Entre autres, celle Mourad Dhina, physicien et assassin. Qui a dit : « La sagesse ne peut entrer dans un esprit méchant, et science sans conscience est ruine de l’âme » ? En 2012, le « Galilée » constantinois, qui n’a probablement pas lu Rabelais, prenait avec conviction la défense de son « frère » et « ami » Mourad Dhina, membre de la direction du FIS dissous à l’étranger jusqu’au début des années 2000, pourvoyeur pendant la foudroyante décennie noire d’armements pour les groupes islamistes en guerre contre le peuple algérien, intervenant directement dans le FIDA, une section de tueurs islamistes spécialisée dans le meurtre d’intellectuels, de journalistes et d’artistes. C’est, entre autres inculpations terroristes, à ce titre que la justice algérienne le condamnait par contumace à vingt ans de réclusion.

Cette défense et illustration de l’islamiste Dhina par l’astrophysicien constantinois remonte à l’été 2012. Dans la proximité des meurtres islamistes de Mohamed Merah, le tueur de Toulouse, une campagne contre  la mouvance islamiste et ses acteurs résidants dans le territoire est lancée par le gouvernement français, qui arrêtait et emprisonnait Mourad Dhina. « Galilée de Constantine » prendra rudement, dans une tribune publiée le 22 juin 2012 sur le site islamiste « Oumma », la défense de son ami en admettant le bien-fondé de son combat politique islamiste. Du reste, indique-t-il, il passe à coté d’une signalée carrière sur les accélérateurs de particule, abandonnée pour donner plus de chair (hélas ! au sens propre plus qu’au sens figuré) à un engagement politique de spadassin. Pour des raisons non expliquées, cette tribune a été enlevée du site mais elle est toujours lisible sur des blogs particuliers d’aficionados islamistes.

Comment de propos si édifiants se perdraient-ils pour les « frères » ? Ont-ils été expurgés à la demande de leur auteur ? Un tel fourvoiement islamiste ne pouvait plus correspondre à une carrière académique conduite tambour battant par l’astrophysicien : professeur d’université, directeur de laboratoire de recherche, directeur d’école doctorale d’astronomie ; en fait, un patron de l’Université, qui pouvait ajouter à sa carte de visite une flopée de chefferies d’associations nationales et internationales de la discipline. Ne lui fallait-il pas se dépouiller des oripeaux d’un islamisme devenu, au gré des temps et d’une carrière brillante, compromettant ? Ce ne sera qu’une pause en attendant le retour à ces chères amours d’autrefois dans le cercle du néo-hirak.

Dans cette tribune d’«  El Oumma », « Galilée de Constantine »  s’attachait véhémentement à un portrait sans ambages du chef islamiste Mourad Dhina, campé en cheville ouvrière du « Contrat national de Rome », mieux connu comme « Pacte de San Edigio », signé par le FIS et plusieurs partis dont le FLN, le FFS, En-Nahda et le PT. Il notait à ce propos sur son protégé : « Il saura notamment tisser les alliances avec les différents groupes d’opposition et sera un des acteurs principaux qui permettra la participation du FIS au dialogue de San Edigio ». Un dialogue, précisons-le, qui avait pour objectif de miner la transition politique entamée par l’ANP, des syndicats, des associations et des personnalités des champs politique et culturel, au lendemain de l’annulation des élections législatives de l’hiver 1991 et de la démission du président Chadli Bendjedid. Mais le stratège politique, avantageusement décrit par « Galilée de Constantine » se transformera en stratège de guerre islamiste. Tout à la défense démesurée de Mourad Dhina, l’astrophysicien de l’Université Constantine 1-Mentouri, n’aura pas un mot de compassion pour nos sœurs et nos frères tués – ou irrémédiablement blessés. La guerre du FIS et de ses groupes islamistes armés contre le peuple algérien, ce sont des centaines de milliers de morts et de millions de traumatisés à vie.

Pourquoi « Galilée de Constantine » ferait-il part de regrets ? En 2012, il ne nourrissait aucun doute sur le combat islamiste de Mourad Dhina et décriait cette presse éradicatrice – ainsi « Le Quotidien indépendant » qui, dans un sublime paradoxe de notre temps outré, le défend crânement aujourd’hui ; il écrivait religieusement soldant la responsabilité de son « frère » et « ami » dans l’hécatombe islamiste : « C’est en tant qu’un des dirigeants du FIS à l’étranger qu’on va lui faire endosser les accusations ‘‘d’association à des actes et entreprises terroristes’’, en fait, toutes plus fallacieuses les unes que les autres. De surcroît, comme si cela ne suffisait pas, il sera l’objet d’une haineuse et implacable campagne de diffamation propagée dans les cercles et journaux éradicationnistes algériens, dont les inspirateurs étaient connus de tous ». C’est bien « Le Quotidien indépendant » qui distingue le louangeur d’un tueur de jadis et naguère. Prenons acte – convient-il d’y insister ? – d’une époque où les ennemis d’hier sont les alliés d’aujourd’hui, unis dans la seule mesure de l’absurde. C’est, en effet, la charte non écrite du néo-hirak.

L’Histoire est une répétition tragique et pathogène. L’astrophysicien constantinois, en mandant d’un islamiste décomplexé, assassin et zélateur d’un retour aux âges premiers de la Révélation, qui sous cet éclairage est un « Galilée » usurpé, défie toutes les audaces rhétoriques de l’oxymoron lorsque la science se lève au service de l’obscurantisme et du crime contre l’humanité. Et, il n’en a cure, qui cisèle le portrait ajouré du chef islamiste : « Mourad Dhina, le scientifique talentueux, l'homme d'une probité intellectuelle et d'une intégrité morale à toute épreuve, ce père de 6 enfants, connu pour son extrême affabilité et sa gentillesse débordante ». Ce parangon d’humanité, père de famille aimant, n’a jamais était troublé par le massacre de petits Algériens par ses comparses, peut-être avec les armements qu’il leur procurait diligemment ? Dans l’infinie tragédie de tueries islamistes de ces années 1990, ces petits scouts de Mostaganem qui hanteront longtemps l’âme chavirée de l’écrivain Yasmina Khadra, il ne les a pas oubliés trente après l’horrible carnage (« Le Baiser et la morsure ». Entretien avec Catherine Lalanne », Alger, Casbah Éditions, 2021), ces bébés précipités dans des fours à chaux dans l’Ouarsenis, ces écoliers brûlés dans leurs écoles, dans l’arrière-pays blidéen. Partout dans toutes les contrées, l’islamisme, aux méthodes nazies, assassinait des enfants d’Algérie.

Mourad Dhina ne regrette rien de cette sanglante décennie noire des années 1990 ; mieux encore, en 2021, il veut replonger l’Algérie dans les flammes de la géhenne. Son défenseur, le président de l’Association d’astronomie Sirius, souvent dans l’entourage d’écoliers et de collégiens, lui-même père d’enfants, connaît l’émouvant sentiment d’émerveillement et d’innocence de l’enfance devant la science. Ce sont des enfants d’Algérie qui ont été enlevés par les tueurs islamistes et leurs chefs à leurs familles, à leur pays et à ce sentiment de l’enfance, d’émerveillement et d’innocence. Cela compte si peu.

Aucun chef du FIS interdit, et au premier plan Mourad Dhina, n’est rachetable en raison de crimes contre l’humanité, restés impunis. Mourad Dhina, « ce père de six enfants »,  était et reste insensible à ces boucheries, encouragées comme le génocide islamiste d’Algériens par la direction du FIS dissous à l’étranger. C’est Anouar Heddam, autre « scientifique » islamiste, réfugié aux États-Unis d’Amérique, qui revendiquait, au nom d’une instance parlementaire du parti dissous, la tuerie collective du 30 janvier 1995 lors de l’attentat islamiste contre le siège des services sécurité, boulevard Amirouche, à Alger, faisant une quarantaine de morts et des centaines de blessés. Répétons-le donc : « Science sans conscience… ».

Il est évident que la terre n’en a pas fini de tourner autour du soleil, pour nous livrer, en Algérie, le résolu axiome que « tout change pour que rien ne change ». L’affection déclarée par le pseudo-« Galilée » constantinois à Mourad Dhina  ne change pas. Et chaque Algérien est dans la nécessité de savoir et de comprendre l’engagement  l’astrophysicien constantinois en fondé de pouvoir de Rachad dans le néo-hirak. Dans la conclusion de son appel en faveur  du criminel Dhina, le président de l’Association d’astronomie Sirius lançait ce cri du cœur : « Agissons aujourd’hui pour que Mourad Dhina puisse recouvrer sa liberté et que sa parole soit enfin libérée ! » Il y a des connivences mortelles et ineffaçables.

Le dirigeant du FIS Mourad Dhina, recyclé dans l’organisation terroriste Rachad, a repris sa liberté de parole et de nuisance terroriste : il a toujours sur les mains le sang de nos martyrs de la décennie noire qui n’a pas séché et entache celles de son protecteur assumé. Il n’est jamais inutile que tombent les masques.

 

Un tournant incertain du néo-hirak

 

Cet engagement, que prennent quelques figures suffisamment visibles de l’élite de la société à combattre sans merci la stabilité de leur pays est sans grandeur et sans mérite, lorsqu’elles se cachent derrière la foule d’un néo-hirak qui tourne en rond, dont le credo de ses chefs est de prendre le pouvoir par des menées anarchiques et antinationales. Mais l’hypothèse d’une révolution colorée, d’une « printanisation » de l’Algérie, écrasant le « système », est improbable et le seul risque encouru par le pays est de retomber comme dans les années 1990 dans d’inaltérables fleuves de sang.

Vers la fin de l’hiver et au début du printemps 2019, lorsque le hirak originel (à l’enseigne du « khawa-khawa » auquel je participais pleinement) avait baissé pavillon en raison de la chute de la maison Bouteflika et que le néo-hirak, qui entendait lui succéder, était disqualifié, l’unique et éclatante alternative au « système », aux commandes du pays depuis 1962, était le passage par les urnes. Est-il possible d’imaginer que l’astrophysicien constantinois au tropisme islamiste rachadien éventé, délaissant ses croissants de lune, et les marcheurs de toutes sectes et confréries, empruntent le sage chemin de la conciliation, respectée ressource pour un changement admis par tous, sans ressentiment, le seul qui sauvera notre grande nation de martyrs ? Or le néo-hirak, qui prétend mobiliser trente millions d’Algériens, plus que le nombre de citoyens en âge de voter, a été lamentablement absent à la présidentielle de décembre 2019. Il le sera également aux législatives du 12 juin 2021.

Il n’est jamais de bonne morale politique d’appeler le feu sur le pays et de penser le changement par la violence de rue. Et, il n’est jamais dit que l’État algérien et le pouvoir qui l’incarne ne réagiront pas face aux fantasmagories de prophètes de malheur courant derrière des agendas étrangers. Les récentes restrictions policières au néo-hirak du gouvernement, alors qu’il fallait radicalement l’interdire en raison de ses directions autoproclamées, d’inspiration islamo-fasciste et séparatiste, ne peuvent qu’inscrire un recul de son action et donner du grain à moudre aux troupes disparates de marcheurs, jamais éloignées de la tentation du pire.

Dans cette ambiance délétère, je lis et je découvre avec stupéfaction, dans la même édition du « Quotidien indépendant », que l’Algérie tient son « Vendredi noir » et que dans des arrière-salles ombreuses se préparent déjà des « fronts contre la répression ». Rien que cela, mais dans quel étrange pays vivons-nous ? À lire ce journal et d’autres de la même encre putride, surgit l’incroyable et désespérante impression que les Algériens sont sous la botte d’un État colonial. Lorsqu’on évoque un « Vendredi noir », comme en a prodigué au monde le sionisme israélien et l’impérialisme américain au Moyen Orient, c’est bien d’un théâtre sanglant que l’on parle assurément. Il ne manque à ces certitudes d’opposants néo-hirakistes que des morts. Triste Algérie.

 

 

Notes en marge de cette contribution.

1. Sur l’implication  islamiste de l’astrophysicien constantinois, je renvoie à l’article documenté de Mehdi Messaoudi dans l’édition du 18 mai 2021 du journal en ligne « Algérie 54 » [Oran].

2. Si les dispositions réglementaires du gouvernement sur l’organisation des marches sont appliquées, il faudra retourner à un jeu politique loyal et à une saine rivalité de projets politiques pour l’alternance au pouvoir – voire même l’instauration d’une Deuxième République algérienne rêvée. Si les militants islamistes, des partis pseudo-démocratiques, des bobos algérois (dans le sillage de Mustapha Bouchachi, Zoubida Assoul, Karim Tabbou), de la gauche classique (héritiers du PAGS) et de l’extrême gauche trotskiste (ainsi le PST), ont pu pactiser dans la rue, ils ne le feront jamais dans les urnes.

 

Patriot or not patriot?

Cliquez sur la photo pour visionner la vidéo

Au lieu de s'occuper de la multitude de problèmes sous lesquels croule la France, la sénatrice française Laurence Rossignol s'est fait remarquer le 26 mai 2021 par une ingérence caractérisée dans les affaires algériennes. Imaginez un instant un sénateur algérien défendant la cause des "Gilets jaunes"!

En Algérie, voici deux types de réactions à ce gringottement de Dame Rossignol sous le plateau de l'hémicycle: patriotes et "hizb-franciotes"!

À mettre en parallèle avec mon article: "Hirak: la barbouzerie de Radio M"

Patriotes

Rien à cirer

avec le patriotisme

Ammar Djerrad (sur Algérie 54)

Radio M (Non signé)

 

 

Rafaa Hicham Abboud

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Un jeune palestinien grave le nom de Ryad Mahrez sur le sable

 

Encore une fois, l’État hébreu montre son vrai visage : celui d’un état raciste, génocidaire et barbare. En plein Ramadhan et à quelques jours de l’Aïd, la violence de son armée a fait des centaines de blessés à Jérusalem et ses bombardements sur Gaza ont causé (à date!) la mort de vingt Palestiniens dont neuf enfants.

Cette sauvagerie confirme les récentes accusations de « crimes contre l’humanité d’apartheid et de persécution » contenues dans un rapport accablant contre l’entité sioniste.

Et, au milieu de ce bain de sang, une voix s’est levée pour signifier sa solidarité avec le peuple palestinien : celle de la star du football algérien et mondial, Riyad Mahrez, qui afficha son clair soutien dans un tweet explicite :

 


Ce message noble, juste et courageux a reçu un excellent accueil sur les médias sociaux ainsi que sur la blogosphère et de nombreux autres sportifs se sont joints à l’initiative.

Cette fierté offerte au peuple algérien par un de ses plus célèbres représentants a été malheureusement ternie par les réactions abjectes de certains saltimbanques du Hirak.

Ainsi, on a vu celui qui se fait appeler Amir Dz attaquer frontalement le footballeur algérien :

 


Cet individu avait déjà exposé publiquement son aversion de la cause palestinienne dans une de ses (trop) nombreuses diarrhées verbales dans le cyberespace (je m’excuse auprès de mes lecteurs de leur imposer son langage indécent):

 


Regardez les 2 premières minutes

(Cliquez sur l'image pour visionner la vidéo)

 

Cette hostilité contre la Palestine et sa juste cause a aussi été étalée par une autre « figure » de ce Hirak frelaté en la personne de Ghani Mahdi, un des candidats à la dernière élection présidentielle algérienne. Dans une visite à l’État Hébreu, ce dernier s’est fendu d’un pitoyable discours sur la normalisation avec les sionistes, essayant coûte que coûte de justifier son voyage. Au lieu d’avoir honte, il s’est fait passer pour un héros, versé dans les choses religieuses, politiques et juridiques. Rien que ça.

 


Ghani Mahdi visite l’État Hébreu

Son discours sur la normalisation : à partir de la 26e minute

(Cliquez sur l'image pour visionner la vidéo)


Le gourou de Rachad, sir Zitout, a lui aussi mis son grain de sel. Comment pouvait-il s’en abstenir alors qu’il se considère comme « guide spirituel » de sa confrérie offshore? Plus encore, c’est certainement lui qui a donné le la.

 


Et ce n’est pas tout. Khaled Drareni, le journaliste « autoproclamé » du Hirak (c’est une de ses trouvailles qui m’a été transmise ironiquement via la sulfureuse Radio M) a eu une position analogue en retweetant le post suivant :

 


Rappelons que Khaled Drareni est l’animateur du Café Presse Politique (CPP) sur Radio M, une émission reconnue pour être la tribune du copinage idéologique. Quant à Radio M, il a été récemment démontré qu’il s’agissait d’un média « barbouze » qui a été financé par le Quai d’Orsay via Canal France International (CFI). Précisons aussi que CFI est une filiale du groupe France Médias Monde qui regroupe France 24, RFI et Monte Carlo Doualiya et qui est un des actionnaires de la chaîne francophone généraliste TV5 Monde. Et, comme par hasard, Khaled Drareni était (est?) le correspondant de TV5 Monde et a été invité, en plein Hirak, dans un forum organisé en partenariat avec le CFI pour discuter, en France, des « mutations dans les médias en Algérie »!

Khaled Drareni est aussi le correspondant de Reporters sans frontières (RSF), un organisme très louche qui prétend défendre la liberté de la presse. Le journaliste Jacques-Marie Bourget, qui connait bien les dessous de cette ONG, l’a qualifiée d’« outil de propagande atlantiste ». Maxime Vivas a, quant à lui, démontré dans un livre intitulé « La face cachée de Reporters sans frontières » (Ed. Aden, Bruxelles, 2007) qu’elle était financée par la National Endowment for Democracy (NED) et l’Open Society de G. Soros.

Il est intéressant, dans ce contexte, de ne pas oublier que RSF a été une des ONG derrière la résolution du Parlement européen contre l’Algérie.

Cette action groupée entre les démocrates ongistes et les islamawistes offshore serait-elle (encore une fois!) le fruit du hasard ou le résultat d’une alliance de circonstance comme expliqué dans mon dernier livre?

Les saltimbanques du Hirak auront peut-être compris, à leurs dépens, qu’ils ont tout faux.

Contrairement à eux, nous aimons Ryad Mahrez, nous avons la Palestine dans le cœur mais nous abhorrons les sionistes et leurs exactions.

Contrairement à eux, qui ont critiqué Ryad Mahrez mais n'ont pas condamné la barbarie de l'État hébreu, nous continuerons à scander, ne leur en déplaise : « Nous sommes avec la Palestine, dhalima aou madhlouma » (qu’elle ait raison ou non)!

 


 

 

Dans cet entretien passionnant, à lire et à faire lire, l’universitaire Ahmed Bensaada, auteur du livre à succès « Qui sont les ténors du hirak », revient sur les mutations du hirak, mais aussi et surtout, sur sa genèse, et le fait qu’il ait été subrepticement infiltré depuis le début. Et c’est ce qui explique sans doute la surenchère dont il fait montre dans ses slogans et ses revendications, l’objectif ultime étant de nuire à l’Algérie, en la « printanisant ». Les tentatives de récupérations actuelles de ce mouvement sont menées par le MAK, des démocrates ONGistes et des islamawistes, néologisme qui traduit selon ce visionnaire avisé et cet analyste percutant, les islamistes off-shore. Or, toutes ces entités travaillent en faveur d’agendas étrangers dont on subodore la finalité. Sage et pondéré, et surtout patriote, notre interlocuteur estime que le hirak a atteint le plus clair de ses revendications, même si la poursuite des réforme entamées s’avère primordiale. Le hirak sincère et authentique gagnerait donc à s’intégrer au jeu démocratique pour peser dans la balance, barrer la route aux reliquats de la bande, et servir de levier aux responsables qui visent le même objectif. Patriotes et hirakistes devraient tous lire ces paroles sages, et s’en inspirer, et barrer la voie à ceux qui veulent instrumenter ce mouvement historique et phénoménal pour nuire à l’Algérie. Avis !

Entretien réalisé par Mohamed Abdoun de La Patrie News

La Patrie News : Le hirak originel, que vous avez décrit dans un admirable ouvrage*, semble avoir mué à la faveur de sa trêve liée à la pandémie de coronavirus. S’il draine désormais moins de monde, ce qui frappe le plus, c’est le changement ses slogans et, accessoirement de ses revendications. Sont-ce là les signes des tentatives de récupération et d’infiltration dont il fait l’objet ? Quels en sont les mobiles cachés ou apparents ?

Ahmed Bensaada : Tel qu’expliqué dans plusieurs de mes contributions, le Hirak a été infiltré dès le commencement par des groupes ayant des agendas spécifiques et n’a pas attendu la pandémie de Covid 19. C’est le cas d’ailleurs de toutes les manifestations populaires qui ont vu le jour depuis le début du 3e millénaire et qui entrent dans la catégorie de « la lutte non violente », que ce soit les révolutions colorées ou celles du « printemps » arabe. Certes, sur le terrain, ces groupes s’étaient fondus dans la masse constituée par la grande majorité de la population qui envahissait les rues et qui était réellement animée par une volonté sincère et non intéressée de changement. Mais l’analyse du modus operandi, des slogans ainsi que du financement de certains groupes sur le devant de la scène des manifestations ne laissait aucun doute.

Après la pandémie, les foules nombreuses du début du Hirak se sont clairsemées et ces groupes sont devenues de plus en plus visibles. D’autant plus que les slogans ont radicalement changé. Du « djeich, chaab, khawa khawa », on est passé à « Dawla madaniya, machi aaskaria » et même « Moukhabarate irhabiya». Un changement de paradigme qui dénote la forte présence d’entités qui cherchent la confrontation avec les forces de sécurité ainsi que l’institution militaire, garantes du pacifisme des marches, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale. La satisfaction rapide des revendications initiales et légitimes a laissé place à une inflation de demandes à l’image du jusqu’au-boutisme du « yetnahaw gaa » et de la diabolisation des acquis obtenus dans les premiers mois de la contestation.

Comme par hasard, tous ces groupes, quelles que soient leurs orientations politiques, exigent, sans discussion aucune, une phase de transition hautement dangereuse pour notre pays au lieu de la voie constitutionnelle suivie actuellement.

Qui sont les principaux courants ou individus se trouvant derrière ces tentatives de récupération ou d’infiltration ?

Il faut reconnaitre que les manifestations initiales du Hirak, celles qui ont drainé des millions de personnes dans les rues des villes algériennes, étaient composées en majorité de citoyens honnêtes, désireux de mettre fin à une « issaba » qui avait non seulement confisqué le pays, mais aussi les rêves et les ambitions de leurs concitoyens. Profitant de cette vague salvatrice et bénéfique pour notre pays, trois groupes sont venus y surfer : les « démocrates ongistes », les « makistes » séparatistes ainsi que les islamistes (ou plutôt islamawiste) « offshore ».

Les premiers sont financés et formés par des officines occidentales (en particulier américaines) spécialisées dans le « regime change »; les seconds préconisent une séparation complète de la Kabylie de la nation algérienne et les troisièmes sont principalement des anciens du FIS dissout, établis à l’étranger (en particulier en Europe).

Ayant la même vision quant à la finalité du Hirak, ces groupes ont trouvé dans son tumulte une occasion de se soutenir mutuellement, de s’épauler médiatiquement, voire de se coaliser, bien que possédant des idéologies différentes ou complètement opposées.

Les figures autoproclamées du hirak évoquées dans votre admirable livre sont-elles disqualifiées par le néo-hirak ? Si oui, au profit de qui ou de quoi ? le hirak a-t-il eu raison de se « protéger » en refusant systématiquement que des leaders émergent (ou émargent) pour le représenter ?

Mon livre s’est largement intéressé au premier groupe et, par ricochet, au troisième car ce type d’association entre des « démocrates » et les « islamawistes »a déjà été observée dans les pays arabes printanisés. Je l’ai intitulé « Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak algérien ? » car, contrairement à ce qui est communément relaté, le Hirak possède ses ténors. On les nomme « figures »du Hirak pour ne pas dire « leaders ». Ils sont omniprésents sur les réseaux sociaux, sont régulièrement invités sur les plateaux médiatiques et chacune de leurs déclarations trouve son écho dans le cyberespace y en créant le buzz. Alors pourquoi prétendre que le Hirak n’a pas de leader?

Néanmoins, en évitant de se constituer en force politique organisée et en refusant de participer ouvertement au jeu démocratique, l’étude des révolutions colorées et du « printemps » arabe montre que ces groupes bien que très actifs et efficaces dans l’effervescence des manifestations disparaissent après la « révolution ». Seules les formations politiques organisées et structurées dotées d’une solide base militante émergent et occupent l’espace après le « régime change ».

Dans l’entretien récemment accordé à Sputnik, vous appelez les Algériens à prendre conscience de l’ampleur de la manipulation dont ils font l’objet, et du chaos qui les menace. Comme pour le covid-19, faut-il craindre en Algérie une seconde vague de soulèvements populaires communément appelés « printemps » arabe ? Quelle est la nature et l’ampleur des menaces qui pèsent sur l’Algérie ?

Après l’obtention des premiers succès politiques, le nombre des manifestants a commencé à diminuer inexorablement. Les slogans ont fini par changer radicalement tout comme les discours et les écrits véhiculés par les groupes cités précédemment. Les attaques, les offenses et les invectives contre les représentants du gouvernement, les forces de sécurité et l’institution militaire sont devenues de plus en plus virulentes. Leurs médias, classiques ou en ligne, inondent le cyberespace d’un flot ininterrompu de récits, de palabres et de laïus qui sont plus proches des « cinq principes de propagande de guerre » que du discours politique argumenté.

Ces méthodes belliqueuses qui poussent à la confrontation sont en claire inadéquation avec le pacifisme des manifestations qui a ébahi le monde jusqu’aujourd’hui. Le durcissement de leurs positions et le refus de dialogue ou de participation au jeu politique risque de nous mener vers un sinistre scénario à la libyenne ou à la syrienne.

Ce mouvement (spontané ?), a-t-il atteint ses objectifs ? Doit-il s’arrêter, ou faire une pause pour raisons sécuritaires, comme il l’avait fait un an durant pour raisons sanitaires au plus fort de la pandémie ?

On doit convenir que de nombreux objectifs importants ont été atteints avec le Hirak et ce, dès les premiers mois. Certes, un travail d’assainissement de la vie politique et d’amélioration des conditions socioéconomiques de nos concitoyens reste à faire. C’est pour cette raison que l’esprit du Hirak doit rester vivant dans notre société afin que nos dirigeants comprennent qu’on ne peut indéfiniment duper le peuple et trahir sa confiance.

Les mouvements d’opposition présents dans le Hirak qui acceptent les règles démocratiques, qui ne suivent pas un agenda étranger et qui ne jouent pas avec l’intégrité de l’Algérie doivent rédiger des programmes politiques clairs et participer à la vie démocratique de notre pays. S’ils pensent, comme ils le clament, avoir une forte assise populaire, ils n’auront aucune peine à se faire élire, occuper des postes de décision et élaborer des lois assurant la prospérité de l’Algérie. C’est à ce prix que nous réussirons à préserver l’intégrité de notre territoire, garantir notre souveraineté nationale et édifier les bases solides d’une Algérie nouvelle. Tous ensemble et non l’un contre l’autre.

Autrement, les nombreux dangers qui nous guettent ne peuvent nous mener qu’au chaos et à la ruine. Ne pensez surtout pas que l’Algérie est différente de la Syrie ou de la Libye. Ses richesses, sa situation géostratégique et ses positions politiques courageuses et justes n’ont pour effet que d’attiser les convoitises.

Entretien réalisé par Mohamed Abdoun de La Patrie News

https://lapatrienews.dz/ahmed-bensaada-a-la-patrie-news-de-nombreux-objectifs-importants-ont-ete-atteints-avec-le-hirak/

 

«Qui sont les ténors auto proclamés du Hirak algérien?» Edition APIC -2020. Préface de Majed Nehmé; Post face de Richard Labévière.


Le monde à l’envers ! On nous suggère de « protéger la place de Rachad dans le Hirak ». Alors que c’est tout le contraire qu’il faut faire :

Protéger le Hirak de Rachad !

Wallah que des fois, nous nous compliquons la vie avec des débats tortueux et surtout qui provoquent des misères aux mouches. Simplifions les choses, ya waldi, et arrêtons juste un moment de désigner les parties par « hadak DRS », Flen larbin du système, et Feltana haut gradée dans les renseignements déguisée en intellectuelle. Nooon ! Simplifions les choses, les frères et cousins. Sujet, verbe, complément : vous avez touché de l’argent d’organisations affiliées à la CIA, oui ou non ? Vous êtes allés en « stages » dans plusieurs capitales qui ne nous veulent pas du « bien » pour faire du « training » à la subversion, oui ou non ? Juste ça ! On ne vous demande pas de réécrire de gauche à droite Keynes. Abadan ! On veut juste savoir si, en plusieurs tranches numérotées et datées, vous avez palpé des milliers d’euros d’organisations que l’on découvre aujourd’hui à leur titre exact : bureaux de liaison de l’Intelligence Service ? Y a pas 36 000 réponses à ce genre de questions. C’est oui ! Ou c’est non ! Allah ghaleb ! Ce n’est pas moi qui ai inventé les règles qui régissent la langue française  et  les procédures discursives. « Ih ? Walla lala ? » Oui ? Ou non ? Alors, je vais vous rendre… SERVICE ! Ouiiiiiii ! DRS ! DRS ou machi la CIA, sahbi ! DRS ou machi des agents de Langley déguisés en instructeurs des droits de l’Homme et qui me dispensent en ateliers des cours sur la meilleure manière de reproduire le scénario syrien et libyen en Dézédie. C’est là, dans sa terrible dimension, la différence, la fracture in-plâtrable entre la traîtrise rémunérée par des agences étrangères du renseignement et l’intelligence avec son… pays ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.


H. L.



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