Société

Il y a pire que de ne pas être informé: c’est penser l’être

MESSAGES DE CHAWKI AMARI A MOHAMED BOUHAMIDI.


ATTENTION : PROPOS VIOLENTS ET VULGAIRES

Dans la nuit du 10 au 11 juillet Chawki Amari m’a adressé des messages pour m’agonir d’insultes, au lendemain de la publication sur ma page Facebook du commentaire de A. Bensaada qui se questionnait : C. Amari le tenait pour un affidé du pouvoir pour avoir parlé de son livre dans une librairie algérienne, de l’ANEP, quand lui, C. Amari pouvait parler de problèmes algéro-algériens (la liberté d’écrire en Algérie) à l’Institut français face à l’ambassadeur.
Cette réaction de C. Amari fait suite à de si nombreuses attaques sur l’homme Bensaada que nous sommes face une réaction instinctive de défense d’un groupe socio-culturel ou politico-culturel. Réactions, dont la dernière, celle de Belkacem Ahcene-Djaballah sur le quotidien d’Oran, a atteint des sommets, alors qu’il nous affirme « candidement » qu’il n’a même pas lu le livre de Bensaada. Il reprochait à Bensaada de parler à partir du Canada. Des droits de l’homme à géométrie variable nous passons avec le lobby néocolonial aux droits comme rente de territoire…

 

Chawki Amari ou les élucubrations psychédéliques d'un chroniqueur algérien en manque d'inspiration

 

Suite à la parution de mon essai "Kamel Daoud: Cologne, contre-enquête", le chroniqueur Chawki Amari (El Watan) a écrit un texte à charge alors que je ne l'ai nullement cité dans mon livre. Il s'est très certainement senti concerné par le propos. Ou bien a-t-il réagi par solidarité corporative?

Pour lire le "texte" de Chawki Amari, cliquez sur le lien ci-dessous:

Camus/Daoud/Bensaâda/ La contre-contre-contre-enquête

 

Indigeste, ce "texte" est parsemé d'une multitude d'inepties. J'en ai relevé deux que j'expose ci-après.

 

Cher Ahmed,

Comment te remercier d'avoir réussi le tour de force d'enfourcher Kamal Daoud le néo-harki pour faire le procès des bicots de service et redonner aux Algériens et autres damnés de la terre un peu de la dignité et de la fierté auxquelles ils ont fini par renoncer tellement la haine de soi et des siens s'est étendue profondément, les colonisés que nous sommes restés ayant intériorisé les tares que leur attribuent encore les "humains" abhorrant les sous-hommes! Merci d'avoir convoqué Memmi ! Tu aurais donc dû prolonger l'écriture pour le coupler à Fanon..."Peaux noires, masques blancs !»

Ton essai rigoureux et prenant,  admirablement écrit et si bien documenté,  est un puissant souffle d'espoir et de légitime fierté sur nos âmes aliénées, dépossédées de leur identité et déshumanisées, même après les indépendances, avec l'appui de nos élites (" La trahison des élites!") serviles vis-à-vis des maîtres d'antan et qui le sont inexorablement encore!

Ton travail serait bien plus bénéfique pour ces derniers, aveuglés par leur superbe de surhommes autoproclamés qui n'entrevoient nullement leur propre déshumanisation, celle-là même qu'un certain Occident entretient depuis les croisades, puis l'assujettissement colonial du monde, et jusqu'à l'actuel impérialisme sous couvert de mondialisation et de démocratie « droits-de-l'hommiste ». C'est le destin que je souhaite à ton précieux ouvrage puisque les "nôtres" ne lisent pas, ne lisent plus, laissant ainsi le champ libre à de minables détracteurs comme ce type dans Le Soir d'Algérie (PJ); ceux-ci font partie des palefreniers au service de chasseurs à courre (occidentaux bien évidemment!) traquant leurs proies "sauvages", au même titre que les chiens...lesquels, au moins, ont droit à une curée bien méritée en guise de rétribution!

Dis-toi que le chevalier - ce que tu es pleinement, Allah Y Barek Fik Ya Akhi ! - passe, et que la (vraie) meute aboie !

Je te prie d'accepter l'expression de ma profonde reconnaissance pour cette contribution majeure qui nous aide à relever une tête trop souvent baissée face à ceux qui s'acharnent à demeurer nos ennemis attitrés, avec l'aide de leur horde de supplétifs indigènes à la solde.

 

Fraternel Salam

 

Touhami Rachid Raffa

PS : Quand donc ton livre sera disponible au Canada ?

« Cologne, contre-enquête » (Alger, éditions Frantz Fanon, juin 2016 ; préface de Jacques-Marie Bourget), l’essai d’Ahmed Bensaada sur le parcours d’écrivain et de journaliste de Kamel Daoud, marque une date essentielle dans la critique du fait littéraire algérien actuel. C’est, en effet, la première fois dans la longue histoire de la littérature algérienne que le parcours d’un écrivain mu par la recherche de la célébrité et du succès de scandale est l’objet d’une rigoureuse étude étayée par une respectable et imposante documentation. A partir des symptomatiques événements du 31 décembre 2015 et de la lecture injonctive qu’il en a présentée dans « Le Monde » et « Le New York Times », qui constitue dans sa brève carrière littéraire et médiatique parisienne un pic dans la surenchère chicaneuse et querelleuse sur l’Algérie, Israël et la Palestine, les Arabes et l’Islam, Bensaada déconstruit la foultitude de discours autour de l’auteur de « Meursault, contre-enquête » (Alger-Arles, Barzakh-Actes Sud, 2013-2014) et de la foudroyante notoriété que lui a forgé un courant de pensée néoconservateur très actif en Occident, plus particulièrement en France.