Supplément à un pourvoi en justice
Le texte à trou des Zelig-Mouffok, néo-hirakistes honteux
Par Abdellali Merdaci
"Les bobos ne sont pas francs du collier: amis des néo-hirakistes et amis du pouvoir"
Dans l’interpellation en justice à laquelle m’assigne le couple Chaulet-Zelig-Mouffok, qui n’en finit pas de battre le rappel de sa claque de gougnafiers, il y a des aspects qui méritent de sortir de l’ombre. Je voudrais – « benoitement », comme cela m’est reproché – apporter quelques précisions afin que nul n’en ignore. Le nœud de cette affaire est d’avoir marqué la proximité des Zelig-Mouffok avec le néo-hirak, ce qui constitue de leur point de vue un « délit » de « diffamation ». Des milliers d’Algériens publient sur le président de la République et sur les hauts responsables de l’État toutes sortes de textes dans la presse et sur les réseaux sociaux, sans que cela constitue un délit relevant des lois. Pourquoi les Zelig-Mouffok devraient-ils marquer une ligne rouge ? Dans une prose fielleuse, ils m’accusent de leur avoir taillés des costumes sur mesure : « Ce qui est toujours étonnant avec cette néo-écriture qui est devenue la signature des néo-nationalistes, c'est la disproportion entre la gravité des accusations, du “maléfique projet”, de sa “furie destructrice”, “séparatiste”, et la légèreté des preuves, puisque l’universitaire se veut à la fois procureur, garde des sceaux et ministre de l’Interieur, avec un tel zèle qu’on pourrait même l’accuser d’usurpation de fonctions » (1). C’est ironique ? Non, bêtifiant et d’une insurmontable crétinerie : appeler le discrédit sur un adversaire en le traitant de « procureur », de « garde des sceaux » et de « ministre de l’intérieur ».
Je ne retire rien de ce que j’ai écrit sur le néo-hirak : avec ses organisations officiellement reconnues terroristes par l’État algérien, Rachad et le MAK, qui en assurent la direction, il court derrière un « maléfique projet », dans une « furie destructrice » et « séparatiste ». Est-ce faux ? Mais le néo-hirak, ce sont aussi des agents de l’impérialisme américain stipendiés par la NED (2), des bobos de toutes extractions, des communistes et des trotskystes, des amis d’El Kadi Ihsène regroupés autour de Radio M, des « ouvriéristes » et des petits-bourgeois de tout acabit qui y recherchent un souffle d’aventure. Omar Zelig et Ghania Mouffok n’ont pas le courage d’assumer leur présence et leur activisme politique dans cette mouvance terroriste et insurrectionnelle. Ils invoquent une « légèreté des preuves ». Allons-donc sur le terrain des preuves puisqu’ils m’y convoquent.
Leur margouillis sur Facebook, modèle de communication biaisée, adressé spécialement à leurs soutiens, comporte de nombreux trous, qu’il faut nécessairement combler.
Auparavant, j’apporte de nécessaires clarifications.
1°) J’ai toujours pris l’entière responsabilité de mes écrits devant mes lecteurs et devant les lois de l’État. Je ne suis jamais apparu sous un quelconque masque et je signe de mon nom ce que j’écris et en corrobore la « trace » éthique, au sens que lui donne Jacques Derrida. Pourquoi Luc Chaulet a-t-il abandonné son état civil originel pour se projeter dans une césure historique et mémorielle et devenir Omar Zelig, décliné en Zigomar par Ahmed Bensaada, sobriquet qui illustre sa trépidante bouffonnerie ? Où cet effacement du nom originel produit-il sa signifiance ?
2°) Les Zelig-Mouffok refusent clairement le débat contradictoire sur leurs propres engagements et actions publics, ainsi le récent post d’Omar Zelig sur Ahmed Bensaada, qui est critiquable, alors que lui ne le serait pas. Cette quasi-immunité que le couple s’attribue est l’expression d’une fragilité psychique et d’un narcissisme exacerbé. Ce sont des « fils de … » et « belle-fille de… ».
3°) J’ai bien noté que ne connais pas le couple Chaulet-Zelig-Mouffok et ce n’est pas seulement une clause de style. Il n’est pas de mon monde et je ne partage pas avec lui la plus infime émotion. Mon Algérie n’est pas son Algérie. Cependant, à l’heure d’Internet, qu’est-ce que je saurais ignorer de ses turpitudes ? En précisant que ce que j’ai recueilli dans les moteurs de recherche ce sont des propos signés séparément par Omar Zelig et Ghania Mouffok, des propos prouvés qui ont force d’engagement public, et non pas des supputations qui leurs seraient imprudemment prêtées. Je n’ai rien inventé et « trituré ». Il n’y a rien de ce que j’ai écrit sur les Zelig-Mouffok dans ma contribution du 21 novembre 2021 qui ne soit étayé (3). Si Internet est une poubelle, la pestilence du vomi provient de leurs tripotages. Lorsque le sieur Omar Zelig proclame l’acte de décès du hirak (4), cela reste : cette fameuse trace ontique, judiciarisée. Les Zelig-Mouffok n’aiment pas être confrontés à leurs écrits, pour en répondre. Leurs mots leurs deviennent-ils du pataquès ?
4°) C’est bien en réponse à un inconvenant post de Omar Zelig que j’ai interpellé les Omar Zelig- Ghania Mouffok dans un débat contradictoire dont ils ont refusé le principe pour se complaire dans des faux-fuyants, l’injure et l’intimidation en guise d’argument. Il faudra y revenir.
Je précise ceci afin de lever de fâcheuses insinuations, si ce n’est de viles mises en cause de mes peu scrupuleux adversaires :
- Je ne suis dans la clientèle d’aucun pouvoir d’hier ou d’aujourd’hui. Il n’y a pas d’autre lieu de profération de mes discours que mon algérianité. Comment ne pas répéter après Terence : « Je suis algérien et tout ce qui est algérien ne m’est pas étranger ».
- Je ne suis demandeur de rien et je ne suis le « ténor autoproclamé » d’aucun « néo-nationalisme » dont je méconnais l’histoire et les doctrines. Serait-ce un avatar de la « Badissia-Novembria » ? Un cloaque.
- Le hirak, je l’ai éprouvé avant bon nombre de ses hérauts incendiaires actuels (5) Il n’a pas été en Algérie à la mesure d’un grand projet politique démocratique et c’est aussi le cas pour le néo-hirak, qui lui a succédé, qui s’est projeté en mouvement séditieux dont le seul objectif clair est de renverser le pouvoir actuel élu régulièrement et légalement. J’ai fermement dénoncé, dans plusieurs contributions, ce néo-hirak, ses acteurs et sa volonté de destruction de l’État par toutes formes de violence terroriste. Je ne crois pas à une alternance politique en dehors des urnes.
- Ce mouvement, comme ses acteurs, à l’image des Zelig-Mouffok, a toujours manqué de maturité.
- C’est dans un contexte de débat autour du néo-hirak que j’ai répondu au post de Omar Zelig sur les « dommages collatéraux » de l’ancien ministre de la Communication Amar Belhimer, entre autres du « type Bensaada », incriminant ceux qui reconnaissent, comme l’auteur de ces lignes, la légalité du pouvoir d’État et de lois constitutionnelles qui régissent son fonctionnement.
- Mais, répétons-le, écrire sur les Chaulet-Zelig-Mouffok, nés de la cuisse de Jupiter, est un délit. Délirant, simplement délirant.
Alors, tranchons dans le vif.
I. PREMIÈRE PREUVE.
Malheur dans la néo-hirakie : face à Ihsène El Kadi et Radio M, les Zelig-Mouffok acculés
Je ne suis pas dans les cuisines fétides du néo-hirak, elles ne m’intéressent pas. Je ne sais pas quel est aujourd’hui l’état de la relation – suffisamment ancienne – entre Omar Zelig et Ihsène El Kadi, directeur du site « Maghreb émergent », de Radio M et acteur de premier plan du néo-hirak. Dans ma contribution sur les Zelig-Mouffok, j’ai rattaché leur couple à Ihsène El Kadi, sur lequel ils ont jeté un voile dans leur Facebook. J’ai observé que dans leur réponse à mon texte, El Kadi est évoqué une seule fois, non pas directement, mais en me citant. Il ne faut pas être grand clerc de l’analyse du discours et de l’herméneutique pour comprendre que les Zelig-Mouffok accablent de leur mépris El Kadi. Évidemment, les raisons de leur discorde et de leur rupture leurs appartiennent.
Omar Zelig et Ghania Mouffok peuvent snober, au mois de novembre 2021, El Kadi et caviarder son nom dans leur prose de Facebook. Mais, ils ont fait un bout de chemin ensemble dans le hirak, puis le néo-hirak. Si ce n’est pas le cas, qu’ils aient le courage d’en faire la proclamation publique.
Omar Zelig ne peut faire l’impasse sur le patron de presse qui lui a ouvert les portes de sa radio et de l’underground algérois. Zelig a été effectivement un employé, et peu importe qu’il y était salarié ou bénévole, de Radio M. Il y a animé des émissions et il en reste sur les moteurs de recherche d’Internet des liens audio de son émission « Mim » sur Radio M et des vidéos de débats auxquels il a participé, entre autres sur « la légalisation du cannabis en Algérie et l’ouverture de la frontière avec le Maroc », qu’il a soutenus personnellement, sont accessibles.
Dans la configuration singulière du néo-hirak, Ihsène El Kadi est certainement un leader, le principal animateur d’un courant de pensée, qui n’est ni celui des bobos, pro-impérialistes de la NED, ni des gauchistes encartés du MDS ou du PST, ni d’un improbable « carré ouvriériste », ni des islamistes et des makistes, qu’il identifie et reconnaît comme des alliés. Or, si Omar Zelig est un élément minoritaire du néo-hirak, voire même une pièce rapportée, soupçonné de « traitrise » par ses camarades de la néo-hirakie, sa compagne a pu y forger une voix et une présence personnelles. Et attirer, pour diverses raisons, la mitraille de snippers néo-hirakistes. « Grande gueule », c’est un métier.
Les luttes internes du néo-hirak, qui est, en dehors des factions islamistes de Rachad et séparatistes du MAK mieux structurées, une organisation disparate, sans aucune cohérence, s’étalent parfois dans les réseaux sociaux. Il y a de fait une lassitude, une morne lassitude dans la néo-hirakie. Plusieurs marcheurs désespèrent d’un mouvement qui n’avance pas, frappé de catalepsie. Il y a beaucoup de pessimisme. Le débat est-il si décourageant ? Les Zelig-Mouffok ne s’en exemptent pas. Dans une réponse à un article de Ghania Mouffok publié par « Le Quotidien d’Algérie » – un site d’information en ligne sur lequel on reviendra – un néo-hirakiste, dépité, écrit :
« De mon côté, je me souviens avoir dit sur les réseaux sociaux que je suis farouchement contre l’indépendance de la Kabylie, que je ne partage pas du tout les thèses de Ferhat Mehenni, avoir dit aussi que je suis avec et du côté le hirak du 22 février 2019 jusqu’au 12 juin 2021, date des élections législatives, mais que si le pouvoir arrive à imposer sa feuille de route coûte que coûte et bien je déciderai d’arrêter la lutte au sein du hirak du type 22 février 2019, celui des marches et les slogans seulement ! Bon je souhaite évidemment bonne route, du courage et bonne chance au hirak, mais moi à force de désespérer complètement, car c’est depuis 1962 j’attends patiemment un changement de régime et de système, eh bien je crois que c’est peine perdu et je suis en train de penser à mon plan ‘’B’’ à moi : celui de rejoindre les indépendantistes ou les autonomistes kabyles au moins là avec eux leur feuille de route est claire, même si je suis conscient que beaucoup la trouvent très dangereuse pour le pays et que ce n’est pas la bonne solution, et c’est vrai quelque part ! Ok ce n’est pas la bonne solution, mais elle est où alors la solution du côté du hirak ?? » (6).
Voilà, qui est dit sans ambages : il y a le feu dans la maison de la néo-hirakie. Et, une grande désespérance. S’y rajoutent d’intenables prises de bec entre ses clans déboussolés. Le couple Zelig-Mouffok est-il éloigné de ces intempérances ?
Des brouilles, d’une sensibilité à une autre du néo-hirak, il y en a. Ghania Mouffok fait-elle l’unanimité chez les marcheurs qui font du surplace et s’entredéchirent comme des chiffonniers sur les réseaux sociaux ? Et, distinctement, dans la famille de pensée d’El Kadi, qui selon un post sur Facebook du journaliste néo-hirakiste Chabane Naït Mebarek (voir plus loin), l’a mortifiée. Omar Zelig a subi, comme sa compagne, ses avanies.
Faut-il considérer sous cet éclairage le post de Omar Zelig sur le professeur Belhimer, Bensaada et les « dommages collatéraux » comme une tentative de sortie en force contre l’isolement qui lui est imposé dans la néo-hirakie ?
Post de Omar Zelig contre les « dommages collatéraux » du ministre Belhimer
Mais, pourquoi Bensaada ? Il n’y a pas formellement de casus-belli entre lui et Omar Zelig. Cependant, il est établi depuis de longs mois que l’émérite publiciste et écrivain est la cible utile de la néo-hirakie, de Montréal à Londres et Genève, de Paris à Alger. En toutes circonstances, cela pose un néo-hirakiste de l’agonir. Zelig y apporte son écot qui lui décoche sa banderille et profite de l’occasion pour « taper » sur « La Patrie News » et ses anciens employeurs du boulevard des Martyrs, en leur jetant au visage leur « paranoïa ». Sauf que son post est maladroit et ambigu. C’est bien M. Abdelmadjid Tebboune, président de la République, qui a limogé M. Belhimer ; et, c’est implicitement à lui, en sa qualité de détenteur du pouvoir régalien, que Omar Zelig en appelle pour crucifier Bensaada et Cie.
Contradiction, certainement. Lorsqu’on est un néo-hirakiste, on ne fait pas son marché dans les arrière-cours du système et on ne lui adresse pas de mortelles « chikayate » contre ses propres adversaires politiques. Mais, auparavant, avant ce post, les Zelig-Mouffok ont accumulé de nombreux contretemps pour hérisser leurs camarades ? Omar Zelig n’avait-il pas répondu à une invitation de la présidence de la République dans le cadre de la commémoration solennelle du 1er-Novembre 1954 ? Cela n’est pas passé inaperçu dans les « carrés » du néo-hirak. Goûter les petits fours de la présidence de la République et lui demander le châtiment de mauvais coucheurs de la contre-néo-hirakie ? C’est si mal vu pour provoquer un tollé et faire parler la poudre.
Le couple Zelig-Mouffok est loin de remonter la pente. Dans leur Facebook, ils utilisent le terme « traitres », que pour ma part, je n’ai pas utilisé contre eux. Dans un plaidoyer pour Khaled Drareni, visiteur de l’ambassade France à Alger, Ghania Mouffok le sanctifie : « On est traître ou on ne l’est pas… Je soussigné Ghania Mouffok, traître depuis cent ans, pour servir à qui de droit » (7). Ce vocable n’est-il pas dans leur langage symptomatique et traumatique ? Si les Zelig-Mouffok n’étaient pas pleinement imbriqués dans le néo-hirak, aucun de ses membres ne les accuserait de « traitrise ». Traiteraient-ils ainsi un « patriotard de la soupe » et des « pseudo-nationalistes captivés par la mangeoire du pouvoir » ?
II. DEUXIÈME PREUVE.
Le boboïsme, un pied dans le pouvoir, un pied, dehors
Le boboïsme est une religion. À Alger, il a ses chapelles, ses maîtres de cérémonies et ses « tipis » (8). C’est une chroniqueuse algéroise, célèbre pour ses nuits mauves, qui en a fait la description la plus sûre dans les années surannées des défunts présidents Boumediene et Bendjedid. Refaire le monde jusqu’à l’aube, poussés par de fines liqueurs et plus, si affinités… En 2021, l’objectif des bobos en baskets, parfois ces messieurs en wesley et ces dames en louboutin, est de chasser la République algérienne démocratique et populaire par le fricotage, entre autres dans les travées de l’Assemblée nationale française. Ils organisent ainsi des sauteries parisiennes et parlementaires avec Dame Georges Buffet, député communiste, qui a été bercée dans sa jeunesse militante par « les chars de Moscou sur les Champs Élysées, à Paris », qui attend de faire défiler ceux de la France, appuyée par l’OTAN, dans les rues d’Alger. Jamais le néocolonialisme français et ses alliés locaux n’ont été aussi vulgaires et transparents dans leurs prétentions.
Les Zelig-Mouffok sont des bobos des beaux quartiers d’Alger, avec jardin et « tipi » (merci Bensaada), même s’ils se réclament étrangement de « l’ouvriérisme ». Mais, ce n’est pas exceptionnel que des rejetons de la bourgeoisie virent à l’ultra-gauchisme et à l’ouvriérisme. Ce n’est pas nouveau et propre à la société algérienne. Les bobos ne sont pas francs du collier : amis des néo-hirakistes et amis du pouvoir. Zelig confirme cet « entre-deux » préjudiciable, qui n’était pour moi qu’une démarche empirique. J’écrivais : « Cette situation n’est pas exceptionnelle : beaucoup de bobos d’Alger ont un pied dans le pouvoir qu’ils se font un devoir d’étriper publiquement et un pied dans l’opposition, quelle qu’en soit la nature ; ils n’en ont cure. Et, c’est un trait inaltérable de la sociologie politique des classes supérieures de la société d’Alger, certains bobos, quel que soit leur positionnement politique, sont intouchables. Et, parmi eux, les Zelig-Chaulet-Mouffok ? » (9). Omar Zelig n’en donne-t-il pas l’exemple probant ? Dans ma contribution du 21 novembre, je n’ai pas fait état d’une invitation à la présidence de la République honorée par Luc Chaulet-Omar Zelig. J’ignorais totalement cette invitation je ne la lui ai pas reprochée. À quel titre le ferais-je ? Ses amis du néo-hirak s’y prêtent, pour diverses raisons.
Ne faut-il pas tirer la morale de cet événement politico-mondain ? Comment Omar Zelig, l’ami du néfaste Ali Bensaad, fourrier de la désinformation et de l’opposition crapoteuse à l’État algérien, allant jusqu'à faire douter sur les propos du président Tebboune relativement aux incendies en Kabylie de l’été 2021 (10), prêtant allégeance à la monarchie marocaine et la confortant dans son hostilité envers l’Algérie et son peuple et, accessoirement, petit commissionnaire du président Macron dans la crise mémorielle qu’il a provoquée entre son pays et l’Algérie (11), peut-il se remplumer d’avoir été invité le 1er novembre 2021 à la présidence de la République ? C’est vraiment très secondaire de savoir à quel titre le service du protocole de la présidence de la République a invité Luc Chaulet (alias Omar Zelig) à un pince-fesses patriotique du 1er-Novembre 1954. « Date à laquelle, dans le cadre des célébrations de l’Etat algérien, incarné en la circonstance par le président A.Tebboune, Luc Chaulet a été invité aux commémorations officielles en tant que fils de Pierre et Claudine Chaulet…» (12). Voilà donc l’éclaircissement : Luc Chaulet (alias Omar Zelig) était l’invité de l’État algérien « incarné » par M. Tebboune. Imbattable nuance ?
Omar Zelig, qui n’a jamais été plus loin que le lycée, qui n’est qu’un baratineur de radio, m’accuse de ne pas faire le distinguo entre les concepts d’« État », de « Nation » et d’« État-Nation » dans une sortie périlleuse pour faire oublier le « Fils de… », qu’il est, et de faire accepter à ses comparses néo-hirakistes sa participations aux agapes de la présidence de la République, commémorant le 1er-Novembre 1954. Comment se revendiquer du néo-hirak et festoyer dans les salons de la République « honnie » ? Indécent.
Ainsi, Zelig, qui est féru des théories de l’État, avertit qu’il a répondu à l’invitation de l’État, institution intemporelle et transcendante, éloignée de toute compromission politique ou politicienne. Est-ce le cas en Algérie qui n’est pas doté d’un régime parlementaire où le pouvoir est dévolu au seul gouvernement ? La philosophie du droit, de Thomas Hobbes (« Le Léviathan », 1651) à Jean-Jacques Rousseau, de Raymond Carré de Malberg et de ses disciples, aux XIXe et XXe siècles, à celle, plus extensive, au XXIe siècle d’Olivier Beaud, lie l’État, qui n’est pas un objet évanescent surgissant ex abrupto, au « pouvoir d’État » et à ses structures institutionnelles. La même position est défendue dans les sociologies contemporaines de Max Weber, Hannah Arendt, dans les thèses marxistes et néo-marxistes, notamment d’Antonio Gramsci et de Louis Althusser, les plus étudiées dans l’Université algérienne. L’État est le producteur de la violence légitime, caractérisée par la puissance régalienne (armée, police, justice), il est aussi le producteur de lois coercitives qui s’imposent à tous ses citoyens – « violence symbolique » que Pierre Bourdieu appelle « la magie de l’État ».
L’Algérie est un État-Nation sur le modèle de la France et des républiques européennes nées au XIXe siècle. Son président élu n’a pas le statut symbolique de la Reine du Royaume-Uni, des présidents de l’Allemagne ou de l’Italie. La phraséologie ad reductio sur M. Tebboune, « incarnation de l’État », est franchement poisseuse. Dans l’expérience algérienne, M. Tebboune n’est pas seulement le chef de l’État, il est aussi le président de la République détenteur du pouvoir régalien et le garant de la Nation algérienne ; et, convient-il de rappeler, c’est en cette dernière qualité qu’il a porté récemment le fer contre le président français Macron après son algarade sur l’historicité de l’Algérie, de son peuple et de sa nation ? Il est aussi l’incarnation morale de l’État et de la souveraineté de L’État. M. Tebboune peut paraphraser le fameux mot de Flaubert et s’écrier : « L’Algérie, c’est moi ! ».
Dans la situation de l’Algérie d’aujourd’hui, le néo-hirak, soumis à Rachad et au MAK, n’a d’autre objectif que de briser l’État algérien, né de la Guerre anticoloniale et de l’Indépendance, pour le remplacer par un État islamique et un nouvel État kabyle sur un territoire disloqué. Dans les théories classiques de l’État, quatre critères sont conjugués : un territoire ; une population permanente ; un gouvernement ; et, des relations avec des États voisins. Un seul manquerait, ce serait la déstructuration de l’État. L’objectif de renversement de l’État républicain algérien par les groupes terroristes du néo-hirak ne vise-t-il pas l’éparpillement de sa population (ainsi l’opposition Amazighs VS Arabes) et l’éclatement de son territoire ?
Qui pourrait soutenir que M. Abdelmadjid Tebboune, chef de l’État, n’est pas le premier défenseur de son unité contre les menaces internes et externes ? Les Constitutions algériennes, depuis les premiers mois de l’indépendance, ont investi le président de la République d’une autorité régalienne engageant les moyens de l’État, tous les moyens de l’État. Omar Zelig projette la fiction politique et constitutionnelle d’un président de la République algérienne démocratique et populaire limité aux missions de représentation ; ce qui justifierait sa présence à la Mouradia. Mais M. Tebboune n’est pas la Reine d’Angleterre. Quelle crapulerie intellectuelle que cette feinte de Omar Zelig pour se protéger de ses amis néo-hirakistes ! « Non, frères du néo-hirak, je n’ai répondu qu’à l’invitation de l’État, pas du pouvoir d’État… ». De surcroît, ce fin spécialiste des théories de l’État tire son flingue lorsqu’il entend parler de « sociologie politique de classes supérieures de la société ». Il s’en absout ?
III. TROISIÈME PREUVE.
Ghania Mouffok par les textes : « dégagisme » forcené et engagement néo-hirakiste au fer laminé.
Il semble dans la méphitique bouillie « facebookienne » des Zelig-Mouffok que sa compagne me poursuit devant les tribunaux de la République « en son nom ». J’ai élaboré, ce qui n’est pas interdit s’agissant d’acteurs publics qui prétendent parler à la société, son contre-portrait sur la base de son itinéraire reconnu et d’un article qu’elle a publié sur le site de la Ligue algérienne de défense des Droits de l’Homme (13). S’agit-il en l’espèce, et encore une fois, d’« aller sur le net renifler ce qui pue », comme elle et son compagnon s’en émeuvent ? Mais qu’ils aient, enfin, l’honnêteté de ne pas fuir la responsabilité de ce qu’ils y ont publié, qui y est archivé. C’est toujours important devant l’opinion publique ou une cour de justice.
Ghania Mouffok, journaliste freelance et personnalité publique, publie en France des contributions strictement politiques dans une presse qui n’est ni juste ni objective ni désintéressée relativement à l’Algérie, du « Monde » au « Monde diplomatique » et à l’infecte tourbière de « Mondafrique ». Mais aussi dans une peu honorable presse de l’islamisme et du néo-hirak, notamment « Le Quotidien d’Algérie », un site en ligne édité à Paris, porte-parole de l’opposition algérienne de tout poil, particulièrement de l’islamisme dans toutes ses variantes. Ce site, dont la ligne éditoriale est anti-algérienne, serait selon plusieurs observateurs, proche de hauts-responsables des « services » français, spécialistes de l’Algérie. Les publications de Ghania Mouffok sont bien dans les attentes et dans le ton venimeux de ce titre d’opposition, qui en est encore à comptabiliser des vendredis de marche, qui n’existent que dans son imagerie de l’Algérie, oiseuse et maladive.
Relevons pour une personne dont le compagnon apprécie les petites gâteries de la présidence de la République, qui cachent honteusement, l’un et l’autre, leur enrôlement dans le néo-hirak, une mise en cause acrimonieuse des hauts responsables de l’État, M. Tebboune, président de la République, et M. Goudjil, président du Conseil de la Nation. Lisons soigneusement :
« L’impotence de A. Bouteflika n’a à l’évidence pas inspiré leur imaginaire politique, alors que les lois de la biologie, de la nature auraient dû les convaincre que pour que leur modèle de pouvoir hyper centralisé puisse se reproduire le chef de l’état en Algérie doit absolument être doté d’une santé de fer en guise de CV. Puisque le président n’est qu’un bouclier on aurait pu attendre des soldats protecteurs de la nation, de l’intégrité territoriale, interdisant les attroupements non armés et autres menaces qu’ils apprennent à le choisir d’acier.
« Non seulement ils n’y ont pas pensé en choisissant de faire élire A. Tebboune, né en 1945 à la fin de la deuxième guerre mondiale et ce en pleine pandémie mondiale du corona qui avait mis au cœur du débat la santé, la proximité de la mort, mais en plus ils ont installé en guise de barrière, au poste de deuxième homme, au- cas- ou… un ancien, au nom de “la légitimité révolutionnaire”, né en 1931 en la personne de Salah Goudjil qui selon la loi et si les dés du destin le veulent sera appelé à le remplacer le temps de voir …avec cette fois-ci en guise de casse-tête supplémentaire qu’il est Président du Conseil de la Nation…par intérim. Cela ne s’invente pas. Il semblerait bien que ceux qui nous gouvernent n’aient pas encore compris que les hommes y compris de pouvoir ne sont pas immortels, et qu’à cet âge vénérable le temps est compté, sans même parler des capacités nécessaires pour diriger un autre grand corps malade qu’est devenue l’Algérie, sans faire appel à une troisième ambulance » (14).
Un air de « dégagisme » et un humour plutôt lourdingue. Ghania Mouffok fait-elle de l’esprit à la manière de chansonniers de cabaret ? Elle met d’autorité MM. Tebboune et Goudjil dans des ambulances, une deuxième et une troisième, après celle qui a convoyé le président Bouteflika. Pensait-elle provoquer l’hilarité des gogos ? Persiflage de mauvais goût, en vérité : M. Tebboune a été élu par les électeurs algériens au terme d’une campagne présidentielle et d’un vote irréprochables. D’où tient-elle que l’Armée nationale populaire, qui est une institution républicaine, ravalée en « soldats protecteurs de la nation », l’a choisi et fait élire à la fonction suprême de l’État ? Ce serait donc une page d’histoire inédite, mais en dehors d’un récit solidement documenté, c’est de la désinformation punie par la loi.
Il est sidérant d’observer que Ghania Mouffok peut s’autoriser à « taper » sur le chef de l’État, sur le président du Conseil de la Nation et sur l’ANP et considérer qu’écrire sur elle et sur son compagnon est un « délit ». Elle se situe nettement dans une opposition aux hauts-responsables de l’État, MM. Tebboune et Goudjil. Elle croit enfoncer le clou, ajoutant avec beaucoup de certitude : « Cette situation d’une ironie tragique, un malade remplace un malade, un avion ambulance remplace un avion ambulance dans l’obscurité des soirs qui tombent, devrait enfin leur crever les yeux au moment de relire la nouvelle Constitution et avant de nous ordonner de l’applaudir » (15). Aucune compassion, au-delà du président de la République, pour sa personne. Invoque-t-elle dans son propos sibyllin sur la nouvelle Constitution une vacation du pouvoir ? Avec Omar Zelig, son compagnon, elle m’accuse d’« apeupréisme », tortueux néologisme : je lui retourne volontiers ce compliment et la défie, au nom de l’honneur du métier de journaliste, d’apporter la preuve de ses perfides insinuations sur le président de la République. Était-il, au cours de son hospitalisation, totalement coupé du service de l’État ? Ce serait encore un fait d’histoire. En politique, la loyauté, c’est de s’attaquer aux idées plus qu’aux personnes. Il fallait « dégager » M. Tebboune parce qu’il a été se soigner, ce qui est le droit de toute personne humaine, fut-elle le président de la République. Et, étaler la date de naissance de M. Goudjil pour le disqualifier.
Faut-il continuer cette anthologie foutraque ? Le texte suivant, qui garde toute son importance pour comprendre le couple Zelig-Mouffok, date du 15 octobre 2021, exactement deux semaines avant la commémoration du 1er-Novembre 1954. Ghania Mouffok écrit :
« La classe état qui gouverne notre pays s’invente des complots, des associations, des personnes, des personnalités qu’elle habille de menaces fictives pour alimenter, produire et reproduire un état d’urgence permanent face à des dangers imminents, à venir, qu’elle feint de déjouer dans une comédie de justice rodée, organisée, payée par l’argent public. La classe état qui gouverne notre pays a pris goût à l’état d’urgence, l’état de siège, elle a du mal à se défaire de cet état idéal pour faire autorité sur la société et toutes les autres classes confondues, seule sa survie est au centre de cette stratégie de gestion des nouvelles complexités d’une société en recomposition qui se questionne mal sur son avenir et ses ressources autant humaines que benoîtement matérielles, sur ses richesses et leurs répartitions » (16). Quel insolite baragouin et une phrase de dix lignes ! Et, décidément, ce terme « benoitement », trempé dans toutes les sauces. En savent-ils le sens et les usages ? Quelle langue !
Fichtre, « la classe état », ça existe dans la sociologie politique ? Les doctrines marxistes évoquent une classe bourgeoise dominante, hégémonique, qui exerce pour son compte le monopole de la violence légitime de l’État contre le prolétariat. Mais se confond-elle avec l’État ? D’où vient-elle cette « classe état », spécifiquement algérienne ? D’une lecture mal digérée de Nicos Poulantzas, revue et corrigée dans un bar à bière ou sous un « tipi » des beaux quartiers de la capitale, au gré de halqas nocturnes ? Cette « classe état » aurait, dénonce Ghania Mouffok, inventé des complots et instrumentalisé « une comédie de justice rodée, organisée, payée par l’argent public » – la même justice qu’elle veut retourner contre l’auteur de ces lignes. L’Algérie des Zelig-Mouffok est une Algérie kafkaïenne, une version malheureuse du « Procès » de Frantz Kafka (1925). Continuons :
« Le dressage à la peur de la sanction arbitraire se fait d’abord dans la rue du quotidien avant de devenir politique, retrait de permis, amende, arrestation, saisie de ta marchandise, prendre de ton temps longuement après le salut de judas, salam, salam, ok qu’est-ce que tu vas m’inventer cette fois, prendre de ton temps devant l’administration, reviens demain, on ne reçoit pas aujourd’hui, non le directeur n’est pas là, elle se fait dans l’usine, au travail, un syndicat, quel syndicat? de quoi tu parles? dans le privé ou dans le public, tais-toi et travaille, tu as vu le nombre de chômeurs qui rêvent de prendre ta place? t’es pas d’accord, je m’en fous, tu es viré, quoi la police? laquelle ? la justice ? tu me fais rire, elle est bonne celle-là » (17).
Encore dix lignes mal fagotées. C’est écrit diablement, comme une chawarma de gargote pourrie, dans une syntaxe débridée. C’est cela le journalisme moderne ? Je préfère la langue classique et sans prétention d’« El Moudjahid », qui ne souffre pas d’équivoque. Précisons : Où s’exprime Ghania Mouffok ? Dans « Le Quotidien d’Algérie », journal en ligne de l’opposition islamiste et néo-hirakiste. Pour porter quelles idées ? Celle du « dégagisme » du néo-hirak. Le dire est une atteinte à la vie privée du couple Zelig-Mouffok, une « diffamation », un « délit » ? Que Ghania Mouffok ait le courage de ses convictions lorsqu’elles ont déjà un caractère public et se répandent inconsidérément dans les pages sulfureuses du « Quotidien d’Algérie » ?
Mes contradicteurs m’envoient dans la « police politique » parce que j’ai relevé qu’ils « militent vent debout contre le système ». Ce n’est pas le cas lorsqu’on patauge dans les boues de l’indélicat Ali B. et d’autres sauriens de son marécage ? Je le prouve dans les écrits de Ghania Mouffok et le marquage à l’encre rouge que le couple Zelig-Mouffok veut m’opposer ne tache que leurs plumes frelatées. Je n’ai pas tout dit, certes. Ce n’est qu’une pause. Toutefois, je n’envisage pas pour reprendre Bensaada un « Zigomar pour les Nuls ». Dans sa sublime sagesse, l’honorable président du Conseil de la Nation, M. Salah Goudjil, qui vaut mieux qu’une ambulance, n’accepterait pas de le préfacer. Est-ce cela le monde des bobos d’Alger et ses tristes moqueries ?
IV. QUATRIÈME PREUVE.
L’appartenance très actuelle des Zelig-Mouffok au néo-hirak et aux menées subversives contre l’État
Dans leur texte sur Facebook, les Zelig-Mouffok posent cette terrible question : « Si quelqu’un pouvait nous expliquer cette phrase qui chapeaute sa puissante pensée, nous promettons de lui donner une poignée de dollars que nous versent régulièrement la CIA, le SDECE, Nicolas Joli, Momo le barbouze : ‘‘le[s] motif[s] du vif ressentiment de Luc Chaulet Ghania Mouffok envers A. Bensaada sont certainement connus et entendus dans le cercle de leurs amis, notamment ceux d’Alger, depuis longtemps poussés dans le mouvement du néo-hirak et dans une campagne épouvantable contre le pouvoir de M. Tebboune et l’unité de la nation aux côtés des islamistes de Rachad et des séparatistes du MAK’’. »
Cette phrase, dans une langue appliquée, est donc incompréhensible pour les Zelig-Mouffok. Je m’attache à l’expliquer :
1°) Les Zelig-Mouffok font semblant de ne pas discerner le lien que je pose entre eux et les activistes du néo-hirak : ils s’en défaussent expressément. Bis repetita : a-t-on toujours dans ce monde-là le courage de ses opinions et de ses engagements ?
2°) Sur leur Facebook, ceux qui leur apportent leur soutien sont des membres du néo-hirak et certains d’entre eux ont été condamnés par les tribunaux en raison d’activités séditieuses de « trouble de l’ordre public ». Et des spécimens typiques de marigot. J’en prends un exemple : Ali Bensaad, sa mère la France qui l’abrite et lui octroie des petits boulots pour son armée (18), ses couleurs bleu blanc rouge, les couleurs de l’infamie. Parmi leurs appuis, des noms de repris de justice du néo-hirak, habitués des colonnes de la presse bien-pensante d’Alger, de « droitsdelhommistes » tordus comme un clou rouillé, de bobos baveux, de « pagsistes » ventriloques qui collectionnent les étiquettes politiques, de trotskystes aux chausses crevées, en bleu de chauffe, parfois tout droit sortis de l’ouvriérisme des Chemins de fer d’Algérie d’antan. Des islamistes et des makistes aussi. Une incroyable faune. Tous rêvent de mettre à terre l’État et son pouvoir légal.
Tous ces protecteurs des Zelig-Mouffok ne m’ont pas lu : ils s’en tiennent à la seule religion de leurs amis. Il leur faut frapper leur contradicteur en groupe et sans discernement : un lynch. Ce sont des crapules perverses, animées par un clanisme de lâches. Dire qu’ils aspirent à prendre le pouvoir dans le pays ! Pauvre Algérie.
3°) Je n’ai pas inventé la consanguinité des Zelig-Mouffok avec le néo-hirak et ses ambitions de détruire l’État. J’en ai recueilli l’indiscutable témoignage. Parmi les messages qu’ils ont reçus et publiés sur leur page Facebook, il y a celui de Chabane Naït Mebarek, journaliste à la chaîne 3 de la radio algérienne, qui donne des informations très précises et inédites sur l’engagement du couple Zelig-Mouffok dans le néo-hirak ; ce post, accessible à tous les abonnés de Facebook, daté du 23 novembre 2021, a un caractère public. Je le cite intégralement, dans sa transcription :
« Chabane Naït Mebarek
« Solidarité
Une campagne haineuse cible depuis quelques jours Ghania Mouffok . Après les flèches venimeuses des changeurs de Radio M, des patriotards de la soupe la calomnient pour atteindre son compagnon, Luc, en lui attribuant honteusement des positions de ''traîtrise'' à la nation et de soutien aux larbins pro-imperialistes.
Il ne faut pas s'en étonner, ce ne sont pas toujours ceux qui livrent bataille sur l'arène du combat qui s'exhibent une fois les armes déposées, mais ce sont plutôt ceux qui ont choisi le calcul mercantile et les cachettes confortables des palais qui s'y jettent pour récolter les lauriers.
« Depuis ses alertes sur les jeunes détenus ignorés par les serviteurs zélés des groupes rivaux qui se disputaient la direction du hirak, jusqu'à sa dénonciation de la répression de la manif du 8 mars 2021 par les rashadistes en passant par son engagement dans le carré du pôle de l'alternative ouvrière et populaire, Ghania n'a cessé de dénoncer les imposteurs qu'ils soient de droite ou qu'ils prétendent être de gauche.
« Il est normale qu'elle soit la cible paradoxale, à la fois invectivée par de pseudo-nationalistes captivés par la mangeoire du pouvoir et de leur rivaux, larbins de l'impérialisme en attente d'une intervention de L'OTAN.
Ghania et ses écrits en témoignent, avait le courage de ses idées et elle ne les a jamais maquillées, ni marchandéés pour un siège sur les plateaux télés ou pour un salaire de conseiller.
« Nos divergences avec Ghania étaient aussi nombreuses que fécondes, néamoins, notre convergence, celle de la nécessité de construire une alternative au régime et à l'opposition droitière pro-imperialiste l'a toujours emporté sur le reste. Ghania n'avait pas fait le choix de se cacher derrière l'habit nationaliste pour affronter les imposteurs droitiers du hirak et n'avait pas non plus cherché la protection des ONG pour denoncer la répression et les attaques contre les acquis chèrement arrachés. Elle était sur le terrain à tenter, contre vents et marées, de construire cette alternative avec une petite poignée ''d'ouvriéristes'', lorsque les gauches répondaient aux siflets de leurs maîtres respectifs du PAD ou du régime.
« Je tiens à t'assurer de mon entière solidarité Ghania. Que nos divergences fleurissent pour armer nos convergences. »
Qu’est-ce que le lecteur apprend dans le post de ce journaliste du service public de la radio d’État, crânement opposant, qui veut « construire une alternative au régime » ?
1°) Que Ghania Mouffok a été l’objet « depuis quelques jours » d’une « campagne haineuse » où sont associés « des changeurs de Radio M, des patriotards de la soupe », qui cherchent à l’affaiblir à travers son compagnon Omar Zelig, formellement accusé de « traitrise ». Les « changeurs de Radio M » – qu’est-ce qui a « changé » dans leur routine de néo-hirakistes matois ? – sont connus, mais qui sont « les patriotards de la soupe » et les « pseudo-nationalistes captivés par la mangeoire du pouvoir » ? Il est vrai que ces derniers temps, Mouffok a le moral en berne face à un néo-hirak qui s’est égaillé et dégonflé au moment où il n’y a pas de « plan B » à l’horizon : elle en tire, pour ses ami(e)s ses conclusions déçues, en agaçant la rhétorique, de l’anaphore, à l’antiphrase et au paradoxe et à la litote :
« Merci à nos élites, que dis-je à nos leaders éclairés, à nos grands timoniers et magnifiques timonières pour leur stratégie rarement égalée, merci de jamais n’avoir cédé au doute, de n’avoir jamais écouté personne et d’avoir tenu avec un sens politique remarquable qui fait l’admiration de la planète toute entière le cap vers la victoire : elle arrive…elle arrive…elle arrive…
« Merci d’avoir compris alors que les idiots, les lâches, les sans courage, les courtisans et les courtisanes pensaient à l’aveugle qu’ils leur semblaient, si on y regardait bien, que la bête n’était pas mûre, alors que vous, avec vos yeux de lynx -que Dieu vous garde- vous avez tâtés le fruit et vous avez dit : il est pourri, bientôt il va tomber.
« Merci pour cette patience héroïque à défoncer les portes ouvertes de l’histoire sans jamais penser à ouvrir les fenêtres de vos balcons qui ne donnent que sur des voisins » (19).
Cruels désappointement et contrition (20). Le blues du néo-hirak, à l’heure des règlements de compte entre « voisins ».
2°) On est informé de la course des groupes « rivaux » pour la direction du néo-hirak et on est instruit des arguments expéditifs de Rachad pour en discipliner les rangs. Dans le hourvari du néo-hirak, Ghania Mouffok a poussé un coup de gueule pour rappeler à chacun son devoir envers les « jeunes détenus ». En vain, un cri dans le désert.
3°) Elle est « invectivée » par des éléments « rivaux » du néo-hirak, mais aussi par des « pseudo-nationalistes » de « la mangeoire du pouvoir », d’une part ; « leur rivaux, larbins de l'impérialisme en attente d'une intervention de L'OTAN », de l’autre. Cela fait du monde et on ne peut être plus engagé que cela dans la néo-hirakie.
4°) Ghania Mouffok est, au même titre que l’auteur du post, dont il est difficile de situer à quelle famille de la néo-hirakie il appartient, partie prenante d’un combat pour « dégager » le régime : « construire une alternative », en effet.
5°) Il est aussi donné au lecteur de découvrir que Ghania Mouffok a monté dans les rangs du néo-hirak un « carré » « ouvriériste » pour des lendemains révolutionnaires qui chantent. « C’est la lutte finale… »
À l’exclusion du MAK, qui n’y est pas mentionné, Chabane Naït Mebarek préfigure la géographie du néo-hirak en Algérie dans toutes ses composantes – y compris le PAD, ses communistes et ses trotskystes – et leurs bisbilles. Ghania Mouffok et son compagnon y prennent leur place. Dans « le carré du pôle de l'alternative ouvrière et populaire ». Voilà, c’est dit.
Cette phrase où j’implique leurs compagnons et eux-mêmes dans la néo-hirakie est-elle lisible pour les Zelig-Mouffok ou faudrait-il reprendre l’explication à nouveaux frais comme pour un enfant de cinq ans ? Lorsque Omar Zelig publiait son post sur Bensaada et autres « dommages collatéraux », les amis du couple dans la néo-hirakie n’en ignoraient pas le sens et la courte stratégie de rachat. Simple observation : dans leur Facebook, les Zelig-Mouffok ne mentionnent pas une seule fois le hirak ou le néo-hirak, mais ils remercient des « compagnes et compagnons de combats et d’engagements ». Mais qui sont ces énigmatiques « compagnes et compagnons » de « combat » (mais quel combat ?) et d’« engagements » (lesquels ?) des Zelig-Mouffok ? Ah ! la clandestinité et son parfum de romantisme révolutionnaire… Qui aurait pu écrire : « On est du néo-hirak ou on ne l’est pas » ?
V. En attendant la confrontation au tribunal
Revenons aux motifs de la colère haineuse des Zelig-Mouffok et de leur charge de malappris sur un « piètre adversaire », « médiocre et inculte ». L’injure remplace-t-elle un bon argument, s’il y en a ? J’ai publié un texte mettant en relief leur relation avec Ihsène El Kadi, dorénavant révolue ou gelée, le néo-hirak, ses factions et ses ambitions foudroyantes. Signe des temps qui changent, les idées s’écoulent en cent-quarante signes sur Facebook et Twitter. Le post de Omar Zelig, auquel je réponds, est de la politique – et, même, de la basse politique, lorsqu’il tire dans le dos de ses adversaires. Or, les Zelig-Mouffok m’accusent d’une confondante « légèreté des preuves », en s’affirmant d’une blancheur (politique) virginale. Mensonge ! Mensonge ! Mensonge ! Dans leur texte à trous, Ihsène El Kadi et le néo-hirak sont proprement escamotés. Ils les nient et les renient.
À défaut d’être dans un débat contradictoire et loyal contre l’adversaire (qui les a respectés), ils s’arrogent, pour complaire à leur troupe d’écornifleurs, le droit de l’injurier, de le menacer et de l’intimider publiquement. Devrais-je me rabaisser à leur indignité et à leur vulgarité ? Me serais-je trompé sur ce qu’ils sont réellement ? Et, pourtant nulle part dans mon texte je n’ai écrit que Zelig Omar est un petit bateleur de radio et que sa compagne utilise des jurons de charretier ; je cite : « Ce putain de complot » (21). Une belle langue académique.
Chabane Naït Mebarek évoque une « campagne haineuse » et des « invectives » contre Ghania Mouffok et son compagnon, de la part de leurs amis de la néo-hirakie, qu’ils ne poursuivront pas devant la justice. Le linge sale ne se lave-t-il pas en famille ? La justice algérienne, à laquelle Ghania Mouffok ne croit pas et qu’elle conspue, ils la réservent, elle et son compagnon, exclusivement au contradicteur étranger à leur clique de conspirateurs, qui les a lus et confondus dans leur double-jeu. Qui est méprisable en la circonstance ?
J’attends de la justice qu’elle dise s’il y a de la « haine », des « invectives » et de la diffamation dans mon écrit. Dans le texte des Zelig-Mouffok, il y a six passages injurieux et diffamatoires envers ma personne, qui n’ont rien à voir avec un débat d’idées contradictoire et loyal, entre autres l’accusation, à la fois facile et grave, d’antisémitisme. Ils figureront dans le dossier que je soumettrai à la justice, qui comporte mes preuves. Mais avant d’aller au tribunal, le procès public avec ses excès et ses dérapages est bel et bien ouvert sur Facebook par leurs amis. Ils en portent l’entière responsabilité.
Notes
1. « Pour servir et valoir ce que de droit ». Texte de Omar Zelig et Ghania Mouffok sur Facebook, nd.
2. Voir Ahmed Bensaada, « Qui sont ces ténors autoproclamés du hirak ? », Alger, Éditions APIC, 2020. La National Endownent for Democracy (NED) a repris les attributions de la CIA relativement au programme de « démocratisation » du Grand Moyen Orient.
3. Abdellali Merdaci, « Ahmed Bensaada et les ‘‘dommages collatéraux’’. Les songes d’une nuit d’automne de Omar Zelig », « Algérie 54 », 21 novembre 2021 ; « La Patrie News », 22 novembre 2021.
4. Omar Zelig, « Une symphonie algérienne inachevée », « El ‘Arabi-El Safir », 15 janvier 2021. Texte publié avec le soutien du Rosa Luxembourg Institute.
5. « Déclaration publique des frères Merdaci », datée du 7 avril 2019, reprise dans « bouhamidimohamed.overblog ». Le texte indique le professeur Mohamed Bouhamidi est « publié pour que reste la mémoire de cette déclaration ».
6. Post de Mohamed Betache, suite à l’article de Ghania Mouffok, « Dernier acte : quelle surprenante surprise », « Le Quotidien d’Algérie », 13 juin 2021. Répondant à Betache, un dénommé « Dria » écrit : « Si vous êtes un vrai indépendantiste alors autant voir grand et reprendre le contrôle de toute la terre amazigh, l’antique « Tamazgha » rebaptiser « grand Maghreb arabe » là, au moins ça donne du poids à la cause. En tant qu’algérien et amazigh, c’est la seule issue indépendantiste valable qui vaut le detour pour reprendre à zéro et redémarrer à nouveau sur des bases solides, de grâce ne jouons pas avec le feu d’autant plus qu’il y a le feu en la demeure. Il n’y a ni plan A ni plan B coté Hirak, il y a certes un combat à poursuivre. Ce n’est pas le moment de flancher, ni de douter, le prochain RDV étant fixer par la majorité du peuple vers la fête de l’indépendance, cap sur le 05 juillet ? Quelle que soit l’ action d’envergure qui se prépare, elle a pour but suprême et comme urgence la LIBERATION de tous les détenus afin d’en faire une vraie fête d’indépendance ». Où l’on voit que Ghania Mouffok touille le brouet néo-hirakiste.
7. « Un journaliste n’est pas toujours un flic », Site de la Ligue algérienne de défense des Droits de l’Homme (LADDH), 12 novembre 2020.
8. Ahmed Bensaada, « Aïe, maman ! Zelig Omar est fâché », « La Patrie News », 26 novembre 2021.
9. Abdellali Merdaci, « Ahmed Bensaada et les ‘‘dommages collatéraux’’. Les songes d’une nuit d’automne de Omar Zelig », « Algérie 54 », art. cité.
10. Ali Bensaad à propos du président Tebboune : « Ses propos avaient pour but de jeter de l’huile sur le feu ». Déclaration à « Algérie Part » [Paris], 20 août 2021.
11. Ali Bensaad, entretien avec RFI, le 1er novembre 2021. Chronique : « En Algérie, la polémique mémorielle cherche à masquer l’isolement et la fragilité d’un régime », « Le Monde » (Paris), 19 octobre 2021.
12. « Pour servir et valoir ce que de droit ». Facebook de Omar Zelig et Ghania Mouffok.
13. Ghania Mouffok, « Un journaliste n’est pas toujours un flic », site de la Ligue algérienne de défense des Droits de l’Homme (LADDH), art. cité.
14. G. Mouffok, « Y a-t-il une ambulance pour l’Algérie », « Le Quotidien d’Algérie » [Paris], 31 octobre 2020.
15. Id.
16. G. Mouffok, « Petite histoire du culte de la vache au lait d’or noir », « Le Quotidien d’Algérie », 15 octobre 2021.
I7. Id
18. Le chercheur français Yazid Ben Hounet, membre du CNRS, implique, preuves à l’appui, Ali Bensaad dans la proximité de l’armée française et de ses bureaux d’étude : « [Ali Bensaad] travaille précisément sur des sujets susceptibles d’intéresser le Ministères français des Affaires Etrangères et celui de la Défense Nationale. Qu’il est en outre membre d’un centre de recherche – GEODE – (ici : https://geode.science/team/bensaad-ali/), partenaire du centre de recherche des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, relevant Ministère français de la Défense (ici : https://geode.science/partenariats/) et qu’il est membre d’honneur de l’association EUROMED-IHEDN (ici : https://www.euromed-ihedn.fr/ils-ont-ecrit.html), liée à l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale (en France). Comme écrit sur le site de l’IHEDN (ici : https://www.ihedn.fr/presentation-ihedn), ce dernier est un « Établissement public, à dimension interministérielle, placé sous la tutelle du Premier ministre (…). L’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) a pour mission de développer l’esprit de défense et de sensibiliser aux questions internationales ». Source : blog de Radio M : « Affaire Khaled Drareni : un chercheur répond à Ali Bensaad ! », 24 août 2020. Si Ali Bensaad est resté strictement algérien, cette proximité avec l’armée française s’appelle « intelligence avec une puissance étrangère ».
19. G. Mouffok, « Dernier acte : quelle surprenante surprise », « Le Quotidien d’Algérie », art. cité.
20. Sur son Facebook, Ghania Mouffok, publie en date du 30 avril 2021, « La dictature des petits riens », un témoignage sur son parcours dans le hirak et ses marges.
21. G. Mouffok, « Un journaliste n’est pas toujours un flic », Site de la Ligue algérienne de défense des Droits de l’Homme (LADDH, art. cité.