Ahmed Bensaâda
« L’écriture, c’est ma vie »
Entretien réalisé par Samira Sidhoum
Publié le 8 novembre 2016
Un public nombreux a assisté à la vente-dédicace de « Arabe$que, le rôle des Etats-Unis dans les soulèvements arabes ».
Vous avez du succès…
J’ai présenté au stand de l’Anep mon nouveau livre qui traite du printemps arabe. Il a connu un engouement particulier du public. Il traite d’un sujet d’actualité qui intéresse les gens. C’est une enquête qui a duré cinq ans. Il montre que les printemps arabes sont similaires aux révolutions colorées qui ont eu lieu dans les pays de l’Est, dans les années 2000. Les cyberactivistes ont été financés par des organismes qui font la promotion de la démocratie à l’étranger, tels le NBI, IRI, Freedom house… Le livre a été édité en Belgique et il y a une édition spéciale pour l’Algérie.
Que représente le livre pour vous ?
L’écriture, c’est ma vie, c’est moi. Je suis toujours dans deux positions, en train de lire ou d’écrire. J’écris tout le temps même quand je marche. Même dans ma tête, j’écris. J’ai beaucoup d’idées d’écriture pour les années qui me restent à vivre. Je suis en fusion complète avec le livre. Il ne se passe pas une journée où je ne lis pas un texte, un livre…Dans mon téléphone iPhone, il y a des sujets qui m’intéressent particulièrement la politique, la littérature et la relation Occident-Orient, les choses qui nous rapprochent ou nous différencient. Je viens de terminer la lecture de « L’Orangeraie », du Québécois Larry Tremblay. Il m’a tellement ému que j’ai écris une nouvelle inédite « A Quoi sert le soleil si on a les yeux fermés ».
A quoi renvoient le titre et la couverture ?
J’ai mis à la place de la lettre « S », l’insigne du dollar. Une arabesque, c’est aussi une ligne qui n’est pas droite, un ornement, et avec un dollar, cela signifie que le rôle des Etats-Unis est assez sournois et ne va pas en ligne droite. Le choix de la couverture est né d’une discussion entre moi et mon éditeur algérien. On a choisi de mettre le drapeau américain parce qu’on parle des Américains. On a choisi le point, parce qu’il a été vu dans les révolutions colorées ou dans des pays comme l’Egypte.
Ecrivez-vous dans l’urgence ?
Je n’écris pas dans l’urgence mais pour survivre, respirer, donner mon avis, essayer de contrer les idées fausses dans la presse, les médias. J’essaye de transmettre une petite partie de la vérité. C’est prétentieux de ma part, mais c’est ma vision que j’aimerai partager avec mes lecteurs.
Vos projets...
J’envisage de sortir la version arabe d’« Arabe$que, le rôle des Etats-Unis dans les soulèvements arabes » en 2017 à l’Anep. Cette traduction est très attendue dans le monde arabe. Je reçois beaucoup de correspondances de ces pays qui veulent avoir ce livre qui leur est destiné. Il n’est pas destiné aux Occidentaux. C’est le revers de la médaille, un regard du Sud sur le printemps arabe. J’ai un projet d’écriture d’un recueil de nouvelles « Les Nouvelles du printemps arabe ». J’ai aussi un autre projet de co-écriture avec un auteur congolais sur le rôle des ONG. Il sera publié incessamment.
S. S.
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