Poésie et littérature

Il y a pire que de ne pas être informé: c’est penser l’être

Traduzione: OSSIN

Ho incontrato Gabriel Garcia Marquez nel 1982, sulla banchina di una stazione parigina. Stava là, davanti a me, bene in vista. La carnagione scura, le sopracciglia cespugliose, i folti baffi, gli conferivano più l'aria di un Arabo che di un Latino. E però sarebbe stato difficile sbagliarsi sulle sue origini, a causa del "liqui-liqui" (abito tradizionale delle pianure colombo-venezuelane, ndt) che sfoggiava fieramente. Era lo stesso costume immacolato che aveva indossato qualche giorno prima, quando gli avevano conferito il Premio Nobel per la letteratura. Io feci qualche passo lungo la banchina, ma i suoi occhi mi seguivano e il suo sorriso persistente sembrava squadrarmi.

Decisi allora di avvicinarmi al romanziera colombiano. Un poster con la sua immagine occupava quasi tutta la facciata del chiosco dei giornali. Lo guardai negli occhi e il suo sorriso mi parve diventare più conviviale. Sotto il poster, una pila di libri identici: "Cento anni di solitudine" era scritto a lettere bianche sulla copertina, proprio al di sopra di una casa rurale, qualche palma e altri alberi di cui ignoravo il nome.


"Cento anni di solitudine"? Come è possibile?

Réponse à Benjamin Stora

Dans Camus brûlant (Paris, Stock, 2013, cosigné par Jean-Baptiste Pérétié), Benjamin Stora s’appesantit – au-delà des péripéties encore obscures de son éviction de « L’Exposition Albert Camus », célébrant, à Aix-en-Provence, le centenaire de la naissance de l’écrivain pied-noir – sur le « moment Camus » en France et en Algérie. Sur le fond du débat, sur les perspectives socio-historiques qu’il délimitait, l’historien français, il peut s’agir d’une contrainte éditoriale, a été assez court, pour ne pas rappeler, ici, les non-dits d’une controverse algérienne autour de Camus et de sa survie algérienne.

En 2010, dans le cadre des manifestations du cinquantenaire de la disparition de l’auteur, M. Yasmina Khadra, directeur du Centre culturel algérien (CCA) à Paris et écrivain, projetait de faire circuler en Algérie une « Caravane Camus ». Cette tournée, à l’enseigne de « Camus l’Algérien », envisagée par un haut fonctionnaire de l’État, organisée conjointement avec un obscur « Club Camus Méditerranée », qui devait s’étaler sur toute l’année 2010, était adoubée par le gouvernement et fêtée par une partie de l’élite universitaire algéroise qui a appris, de longue date, à célébrer dans les ruines de Tipasa « Camus l’Algérien ». Le cahier des charges de la « Caravane Camus », qui projetait de rendre proches l’écrivain et son œuvre aux jeunes générations de lycéens et d’étudiants d’Algérie, se fixait sur la transmission d’héritages. Il ne s’agissait pas moins, à travers cette manifestation, qui ne fut pas sans écho en France, de se réapproprier le prix Nobel de littérature français, d’en confirmer une « algérianité », qui fut accordée à une histoire coloniale. Et à cette seule histoire malheureuse.

 

J’ai rencontré Gabriel Garcia Marquez en 1982, sur le quai d’une gare parisienne. Il était là, devant moi, bien en vue. Son teint basané, ses épais sourcils et sa moustache fournie, lui donnaient plus l’air d’un Arabe que d’un Latino. Cependant, il était difficile de se tromper sur ses origines à la vue du « liqui-liqui » qu’il arborait fièrement. C’était le même costume immaculé qu’il portait quelques jours auparavant, lorsqu’on lui décernât le prix Nobel de littérature. Je fis quelques pas vers le quai, mais ses yeux me suivirent et son sourire persistant semblait me toiser.

Je décidai alors de m’approcher du romancier colombien. Son poster plus grand que nature occupait une grande partie de la devanture du kiosque à journaux. Je le regardai dans les yeux et son sourire me parût plus convivial. Sous l’affiche, une pile de livres identiques : « Cent ans de solitude » était imprimé en lettres blanches sur la couverture, juste au-dessus d’une maison rurale, quelques palmiers et d’autres arbres dont j’ignorais le nom.

« Cent ans de solitude »? Comment est-ce possible?


Camus ! Toute une histoire ? Evidemment. L’homme comme l’écrivain sont immenses et resteront pour de nouvelles générations encore , ici et ailleurs,  un sujet passionnant  de lecture et l’objet de polémiques dont les plus évidentes, ici, en Algérie, concernent leur rapport à l’Algérie durant la guerre de Libération. Cette année, s’il y a dans notre pays comme une peur chez les universitaires et les intellectuels (le plus grave serait la paresse) à se pencher à nouveau et publiquement comme on le faisait si bien durant les années soixante-dix et quatre-vingt sur l’oeuvre camusienne, ne serait-ce qu’en raison du centenaire de la naissance de son œuvre - 1913-2013-, on relève, avec un intérêt certain, qu’en littérature et dans le roman en particulier, des auteurs algériens n’ont pas hésité à s’emparer du sujet. Certains, à l’exemple de Kamel Daoud et Salim Bachi, figurent même parmi les bonnes ventes du dernier Salon international du livre d’Alger. Reporters les interrogera sur leur rapport à l’auteur de l’Etranger, roman de toutes les passions et de toutes les discordes algériennes. En attendant, il ouvre le débat avec une contribution à quatre mains de Abdellali Merdaci et Ahmed Bensaada : un texte qui se veut en premier lieu une lecture-réponse à l’ouvrage Camus brûlant de Benjamin Stora et Jean-Baptiste Pérétié, publié chez Stock.

Reporters.dz

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