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Les fonds de commerce indigènes

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En réponse aux déclarations de Djemila Benhabib: Exposition sur le voile: une «grossièreté épouvantable»

En ces temps bénis de retour à la nostalgie impériale, deux secteurs porteurs de notoriété sont ouverts aux candidats au caïdat idéologique. Le recrutement n’est pointilleux ni sur la qualité du profil, ni sur celle de la prestation. L’essentiel est de « représenter », par l’origine, les « opprimé(e)s» et de se poser en défenseurs des « valeurs universelles des droits de l’homme et de la démocratie». Le bureau de main d’œuvre est ouvert, il ne suffit pas de beaucoup pour être embauché et propulsé au devant de la scène, passer du jour au lendemain du statut d’inconnu à celui de vedette internationale et de l’exemplaire « émancipé ». En matière d’offre de service il n’y a pas de complications majeures, les exigences sont réduites à la plus simple expression. Nul besoin d’idées brillantes, ni d’analyses compliquées, juste les poncifs les plus triviaux. Et ça marche ! Maisons d’édition, plateaux de télévision, grande presse, feront à qui mieux-mieux pour la promotion. La guerre médiatique ne se préoccupe pas de l’intelligence des choses. Les esprits bien faits le savent depuis l’invention du « bon sauvage » et de Tarzan. Le marché est ouvert et les sous-traitants se bousculent au portillon, avec la part belle de s’extirper de sa condition d’indigène soumis au visa ou à l’expulsion. Quoi de plus gratifiant que d’être reconnu, choyé, à peu de frais, sauf celui de jeter cette part de soi-même qui ne fait pas recette. Il se trouve, par exemple, un créneau florissant celui des femmes voilées. Rien de mieux alors que de s’y placer. Peu importe le degré de perspicacité, toutefois être femme « musulmane d’origine » constitue un bonus en la matière et il y en a quelques-unes qui crèvent l’écran. L’une d’entre-elles, au Québec, gambade haut dans le ciel de la célébrité. Pourtant, en termes de féminisme, elle ne se distingue pas particulièrement, ce n’est pas sa spécialité, même si elle a le verbe haut quand elle s’érige en défenderesse des musulmanes. Elle nous dit « Je ne vois pas pourquoi on parle de filles qui sont heureuses de le porter alors que d'autres subissent des sévices si elles le refusent. Ce sont ces dernières qui m'intéressent et c'est à elles que les médias devraient s'intéresser pas à celles qui n'ont pas de problèmes avec ça.» Nobles desseins pourrions-nous dire. Mais en citoyenne canadienne elle aurait aussi dû mener son combat en plus large, intégrer toutes les femmes sans exception. Une seule fois, elle pourrait reprendre la même phrase pour dénoncer la pornographie et la traite sexuelle et dire : « « Je ne vois pas pourquoi on parle de filles qui sont heureuses de se prostituer alors que d'autres subissent des sévices si elles le refusent. Ce sont ces dernières qui m'intéressent et c'est à elles que les médias devraient s'intéresser pas à celles qui n'ont pas de problèmes avec ça.» C’est le moins que l’on puisse attendre de quelqu’un qui réfléchit « sur cette question depuis plus de 20 ans ». Elle n’en fera rien, parce que ce n’est pas ce qui est attendu d’elle et que ce n’est pas ce qui fera que sa frimousse fasse le tour de la planète.

Source: Le Jour d'Algérie, 15 juin 2013, pp. 1&3


Lire aussi l'excellent article d'Alexandre Dumas: "C'est de l'islamophobie" (Le Nouvelliste, 28 mai 2013)


 

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